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La Grammaire béarnaise de Vastin Lespy.
La Grammaire béarnaise de Vastin Lespy.

Le béarnais (endonyme bearnés ou biarnés) désigne la variété de langue d'oc du Béarn.

La linguistique ne distingue pas le béarnais du gascon ; ces parlers forment un ensemble homogène au sein du triangle Pyrénées-Atlantique-Garonne. L'originalité du béarnais tient à l'histoire du Béarn, vicomté devenue principauté souveraine sous Gaston Fébus. Du milieu du XIIIe siècle jusqu'à la Révolution française, le béarnais est la langue institutionnelle de ce territoire. La scripta définie par les actes administratifs et judiciaires fut adoptée en dehors des limites du Béarn, non seulement dans une partie de la Gascogne, mais aussi dans certains territoires basques.

La langue française exerce une influence croissante sur le Béarn à partir du milieu du XVIe siècle, son annexion comme province française en 1620 ne faisant qu'accélérer ce mouvement. L’utilisation du béarnais comme langue institutionnelle se termine à la Révolution, son usage se bornant depuis à la culture populaire. Cyprien Despourrins, Xavier Navarrot ou Alexis Peyret font par exemple vivre le béarnais à travers leurs œuvres. De la deuxième moitié du XIXe siècle à la première moitié du XXe siècle, le béarnais bénéficie d'un travail de normalisation, notamment par Vastin Lespy, Simin Palay ou encore Jean Bouzet.

Le béarnais reste majoritaire auprès des Béarnais au XVIIIe siècle. Il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour voir son usage reculer au profit du français. L'école française entre en conflit direct avec l'usage des langues régionales dans le dernier tiers du XIXe siècle et ce jusqu'à la première moitié du XXe siècle, provoquant le net recul de la transmission du béarnais dans le cadre familial dès les années 1950. La première école Calandreta est créée à Pau en 1980, permettant de relancer son enseignement. La part des béarnophones est difficile à estimer ; une enquête de 2008 avance les chiffres de 8 à 15 % de locuteurs en Béarn, selon la définition choisie. Le béarnais/gascon est classé comme en danger d'extinction par l'Unesco.