Wikipédia:Lumière sur/Crise bosniaque

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Caricature du quotidien français Le Petit Journal : profitant de l'annexion du condominium austro-hungaro-ottoman, Ferdinand de Bulgarie proclame l'indépendance de sa principauté, jusqu'alors nominalement placée sous suzeraineté ottomane.
Caricature du quotidien français Le Petit Journal : profitant de l'annexion du condominium austro-hungaro-ottoman, Ferdinand de Bulgarie proclame l'indépendance de sa principauté, jusqu'alors nominalement placée sous suzeraineté ottomane.

La crise bosniaque met aux prises les grandes puissances européennes les unes avec les autres durant l'automne et l'hiver 1908-1909. L'annexion formelle par l'Autriche-Hongrie des vilayets de Bosnie et d'Herzégovine en octobre 1908 constitue l'élément déclencheur de cette crise diplomatique.

Les deux circonscriptions, appartenant nominalement à l'Empire ottoman, sont administrées depuis 1878, au nom du sultan ottoman, par la double monarchie, conformément aux décisions du congrès de Berlin. Ces dispositions limitent le droit d'occupation à 30 années et garantissent les droits souverains du sultan. Au cours des 30 années suivantes, les dirigeants de la double monarchie mènent une politique visant à rendre irréversible la tutelle austro-hongroise sur ces territoires, qui relèvent du ministre commun austro-hongrois des finances.

En 1908, au terme de la période d'occupation prévue en 1878, la révolution des Jeunes-Turcs et la politique menée par la Serbie depuis le coup d'État de mai incitent l'Autriche-Hongrie à modifier le statut international des vilayets en procédant à leur annexion formelle, comme les accords secrets conclus en 1881 et 1884 avec le Deuxième Reich et l'Empire russe le lui permettent. Cette modification de statut, couplée avec l'érection de la principauté de Bulgarie en royaume indépendant, crée les conditions d'une crise internationale majeure. Ainsi, une fois la Russie circonvenue à Buchlau le 16 septembre, la Serbie, malgré son isolement diplomatique, refuse, dans un premier temps, de reconnaître la modification du statut des anciens vilayets occupés. Au terme de plusieurs mois de tensions diplomatiques, le royaume de Belgrade, isolé, abandonné par ses alliés, se trouve obligé, le 31 mars 1909, dans un second temps, d'accepter les termes de la note austro-hongroise sommant son gouvernement de reconnaître le changement de statut international du condominium austro-hongrois.