Wikipédia:Lumière sur/Déni du réchauffement climatique

« Je ne crois pas au réchauffement global. » Dérision du déni du réchauffement climatique.

Le « déni du réchauffement climatique » est une attitude de dénégation face au consensus scientifique sur le réchauffement climatique.

Certaines personnes admettent qu'il y a un réel changement, allant dans le sens d'un réchauffement global, mais nient que ce changement a une origine ou une part anthropique ; ils l'attribuent exclusivement aux variations naturelles du climat. D'autres nient que ce changement affecte déjà négativement les écosystèmes ou qu'il puisse affecter les sociétés humaines, estimant parfois que le CO2 ou le réchauffement est même une chance pour le tourisme ou l'agriculture. Ils jugent donc inutile toute démarche de freinage du changement climatique, et promeuvent plutôt l'adaptation au retour des températures du Crétacé.

Certains « négateurs » approuvent le terme de « déni ». Beaucoup préfèrent se dire « climatosceptiques » ou « climato-réalistes » mais de nombreux scientifiques estiment que le mot « scepticisme » est désormais inexact pour qualifier l'attitude de négation du réchauffement climatique anthropique et préfèrent le terme « climato-dénialistes », « climato-négationnistes ».

Au sens large, ce déni peut aussi être « implicite » : quand des individus ou des groupes sociaux acceptent les hypothèses et démonstrations scientifiques, mais sans parvenir à les traduire en action ou en changements de comportements. Plusieurs travaux de sciences sociales ont analysé ces attitudes, en les classant comme des formes de négationnisme voire de pseudoscience. Toutes ces formes de déni alimentent la controverse sur le changement climatique, et inversement.

Des campagnes visant à saper la confiance du public dans les sciences du climat ont été mises en évidence, en Amérique du Nord notamment. Elles ont été décrites comme une « machine à produire du déni », construite, financée et entretenue par des intérêts industriels, politiques et idéologiques, trouvant des relais dans les médias conservateurs et les « blogueurs sceptiques » afin de créer l'impression qu'il existe une grande incertitude autour des données montrant que la planète se réchauffe.

Selon des observateurs tels que Naomi Klein (2011, journaliste altermondialiste), ces campagnes de déni sont soutenues par ceux qui prônent des politiques économiques conservatrices, et par des intérêts industriels opposés à la réglementation ou la taxation des émissions de CO2 (et équivalent CO2), en particulier les lobbies du charbon et plus généralement des énergies fossiles, les frères Koch, des groupes de défense de l'industrie ainsi que des think tanks conservateurs et libertariens, souvent américains. Plus de 90 % des articles « sceptiques » sur le changement climatique proviennent de groupes de réflexion classés à droite.

Bien que, depuis la fin des années 1970, les sociétés pétrolières soient arrivées au cours de leurs recherches à des conclusions correspondant largement au consensus scientifique sur le réchauffement de la planète, elles ont fomenté une longue campagne de dénégation du changement climatique — durant plusieurs décennies — en s'appuyant sur une stratégie qui a été comparée au déni organisé sur les dangers du tabagisme par l'industrie du tabac.

Le déni du changement climatique et la controverse politique sur le réchauffement ont eu une forte incidence sur les politiques en matière de réchauffement de la planète, sapant une partie des efforts déployés pour lutter contre le changement climatique ou pour s'y adapter.

Ceux qui encouragent ou créent ce déni utilisent couramment des tactiques et moyens rhétoriques donnant l’apparence d’une controverse scientifique là où il n’y en a pas.

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