Wikipédia:Lumière sur/Détresse respiratoire

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L'intubation orotrachéale (ici montrée sur un mannequin) est un traitement de la détresse respiratoire.
L'intubation orotrachéale (ici montrée sur un mannequin) est un traitement de la détresse respiratoire.

La détresse respiratoire est une insuffisance respiratoire survenant de manière brutale et se manifestant par une dyspnée importante (essoufflement). Le système respiratoire ne parvient alors plus à assurer les échanges gazeux normaux d'oxygène et de dioxyde de carbone. C'est une urgence médicale qui peut engager le pronostic vital du patient, et entraîne environ un tiers des hospitalisations en unité de réanimation.

Il existe deux grands types de détresse respiratoire : hypoxémique, lorsque seule la pression partielle de dioxygène dans le sang artériel est abaissée, et hypercapnique, lorsque se surajoute une élévation de la pression partielle en dioxyde de carbone.

Le diagnostic de détresse respiratoire est avant tout clinique : peu d'examens complémentaires sont nécessaires, et ceux-ci sont dominés par la mesure du contenu en oxygène du sang par un saturomètre, l'étude des gaz du sang par un prélèvement artériel et la radiographie pulmonaire. D'autres examens vont cependant permettre d'affiner le diagnostic étiologique et d'identifier le processus causant la défaillance.

Adultes comme enfants peuvent souffrir d'une détresse respiratoire. Chez l'adulte, les infections pulmonaires, les décompensations de bronchite chronique, le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et l'insuffisance cardiaque, figurent parmi les causes les plus fréquentes. Chez le jeune enfant, les bronchiolites et les infections pulmonaires bactériennes sont les plus impliquées. Chez le nouveau-né, le SDRA et l'inhalation de méconium sont principalement en cause.

Le traitement des détresses respiratoires est basé en premier lieu sur l'apport supplémentaire d'oxygène inhalé. Ceci peut être réalisé dans un premier temps par des lunettes à oxygène, un masque à haute concentration ou un système d'oxygénothérapie nasale à haut débit. Si ce traitement est insuffisant, une assistance ventilatoire est mise en place. Celle-ci peut être non invasive, par un masque naso-buccal apportant de l'air sous pression au patient, ou invasive, par intubation trachéale. En dernier recours, dans certains cas, une oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO) peut être mise en route. La cause de la détresse respiratoire est traitée en parallèle.

Le traitement est suivi principalement par les symptômes, le saturomètre et l'analyse des gaz du sang artériel.

Le pronostic des détresses respiratoire est très variable selon la cause. La létalité globale est d'environ 30 %, et plus élevée pour les patients aux âges extrêmes de la vie, chez ceux porteurs d'importantes comorbidités, et ceux présentant une plus grande gravité initiale. Chez les patients survivants, la récupération de la fonction pulmonaire est longue, mais les séquelles respiratoires sont généralement modérées. La qualité de vie peut cependant rester altérée pendant plusieurs années.