Ce « Lumière sur » a été ou sera publié sur la page d'accueil de l'encyclopédie le vendredi 4 février 2011.


La peinture montre une fée regardant vers le peintre. Elle est habillée d'une robe décolletée et des ailes sont visibles dans son dos. Sur sa tête, des papillons multicolores forment un bandeau. Ses longs cheveux dorés sont bouclés. Elle tient entre ses mains un sachet.
Peinture préraphaélite représentant une fée. Take the Fair Face of Woman, and Gently Suspending, With Butterflies, Flowers, and Jewels Attending, huile sur toile, Sophie Anderson (1823 - 1903), collection privée, Londres.

Une fée est un être imaginaire, généralement décrit comme anthropomorphe et du genre féminin, d'une grande beauté, capable de conférer des dons aux nouveau-nés, de voler, de lancer des sorts et d'influencer le futur. L'idée que l'Homme se fait des fées varie en fonction des cultures et des pays : revenants, anges déchus, élémentaires ou même humains, minuscules ou de taille humaine, toutes sont étroitement liées aux forces de la nature et au concept de monde parallèle. Ainsi, la Befana, la dame blanche, la sirène, les dryades, la fée Morgane et une grande variété d'êtres et de créatures généralement féminines sont considérés comme des « fées ». Les Anglo-Saxons utilisent le terme de « fairies » pour désigner les fées, mais également toutes les petites créatures anthropomorphes telles que les lutins, les nains et les elfes.

Issues des croyances populaires et de mythologies anciennes, de la littérature inspirée du folklore et des contes celtiques ainsi que d'anciennes divinités païennes, les fées sont une création de l'Occident médiéval. Elles jouent des rôles très variés, si elles aident, soignent, guident des personnes ou leur fournissent des armes enchantées, d'autres fées sont plus connues pour leurs « tours », leur habitude de danser en cercle et d'enlever des personnes, en particulier les nouveau-nés humains qu'elles remplacent par un changeling, ou encore celle de déguiser leur apparence et ce qui les entoure. Les fées font partie intégrante des croyances populaires dans des régions comme l'Écosse, l'Irlande, l'Islande et la Scandinavie, où des précautions à tenir envers elles ont été popularisées par le folklore, et sont également connues des folklores allemand, français et wallon. Au XXIe siècle, elles font toujours l'objet de croyances et de tous temps, des personnes ont affirmé les voir, communiquer avec elles ou invoquer leur aide.

Dès le XIIe siècle, deux grandes figures féeriques se distinguent dans la littérature d'Europe de l'Ouest : la fée marraine et la fée amante. Bien connues de la littérature médiévale, les fées disparaissent des récits à l'arrivée de la Renaissance, pour réapparaître sous de nouvelles formes dans Le Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare, et les contes de fées qui modifient leur taille, leur apparence et leur symbolique. Les petites fées anglo-saxonnes sont popularisées durant l'époque victorienne, notamment par la peinture féerique. Elles sont désormais des personnages incontournables de la littérature fantastique et fantasy et du cinéma, entre autres grâce à Walt Disney qui les a largement popularisées aux États-Unis, à l'intérêt né des romans de Tolkien, et à des films comme Dark Crystal. Elles ont été abondamment étudiées et mises en avant par des spécialistes comme Katharine Mary Briggs, les illustrateurs Cicely Mary Barker, Brian Froud et Alan Lee, et l'elficologue Pierre Dubois à qui l'on doit, en France, la redécouverte du folklore qui leur est lié.