Wikipédia:Lumière sur/Fortifications de la Rhune à l'époque contemporaine

Ce « Lumière sur » a été ou sera publié sur la page d'accueil de l'encyclopédie le jeudi 8 octobre 2015.


La Rhune depuis un avant-poste espagnol situé sur le Mandalé.
La Rhune depuis un avant-poste espagnol situé sur le Mandalé.

Les fortifications de la Rhune à l’époque contemporaine sont des ouvrages militaires, situés sur la montagne de la Rhune, à proximité immédiate et à l'ouest de la frontière entre l'Espagne et la France. Ils ont été construits pour certains d’entre eux lors de la campagne de 1793 - 1794 et réutilisés par la suite pour contenir l'avancée des troupes de la coalition anglo-hispano-portugaise du futur duc de Wellington. Plus de vingt redoutes se répartissent sur le territoire des communes d'Ascain, de Sare et d'Urrugne et partiellement sur ceux de Saint-Pée-sur-Nivelle et de Biriatou.

Les combats de la fin du XVIIIe siècle se sont déroulés principalement sur la commune d’Urrugne. Les forces révolutionnaires sont alors déployées dans les redoutes Louis XIV, de Bertuste, de la Bayonnette et des Émigrés situées sur la frontière et surveillant la Bidassoa ainsi que la route qui vient de Vera de Bidassoa. Le dispositif parvient à contenir l’avancée des assaillants espagnols. Théophile de La Tour d'Auvergne, « premier grenadier de la République », s’illustre particulièrement durant ces affrontements.

Toute autre est la situation du début du XIXe siècle. Wellington s’avance en conquérant et essaie avec succès de faire sauter le verrou de Sare, en partant à l’assaut des pentes de la Rhune, avant de se diriger vers Bayonne. Sous les ordres du maréchal Soult, l’armée française résiste vaillamment en défendant les redoutes de Zuhalmendi, de Grenada ou de la chapelle de la Madeleine. La faiblesse du dispositif, mal adapté à des actions de contre-attaque, alliée à l’inexpérience des défenseurs des redoutes d’Ermitebaïta et de Mendibidea, permet aux troupes de la coalition anglo-hispano-portugaise de pénétrer le dispositif de défense et, finalement, de repousser les forces françaises vers Saint-Pée-sur-Nivelle.

Les redoutes, perchées sur les hauteurs, sont construites selon deux plans principaux, adaptés à la topographie. On trouve ainsi des redoutes en étoile, comme celle de Santa-Barbara, celle dite « de la borne frontière 29 » (BF 29), ou encore celle de la Bayonnette. D’autres forment des quadrilatères assez réguliers, telle la redoute de la chapelle de la Madeleine, ou des pentagones, comme la redoute des Émigrés ou celle de la chapelle d’Olhain. Un troisième type regroupe des formes moins usitées, comme l’ovoïde redoute Louis XIV de Sare, qui est probablement une réutilisation d’un ouvrage protohistorique. Treize de ces fortifications font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques.