Wikipédia:Lumière sur/Indochine française

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Carte de l'Indochine française : localisations du Tonkin, de l'Annam, de la Cochinchine, du Laos, du Cambodge et (au nord-est) de Kouang-Tchéou-Wan.
Carte de l'Indochine française : localisations du Tonkin, de l'Annam, de la Cochinchine, du Laos, du Cambodge et (au nord-est) de Kouang-Tchéou-Wan.

L’Indochine française est un territoire de l'ancien empire colonial français, dont elle était la possession la plus riche et la plus peuplée. Appelée officiellement Union indochinoise puis Fédération indochinoise, elle est fondée en 1887 et regroupe, jusqu'à sa disparition en 1954, diverses entités possédées ou dominées par la France en Extrême-Orient : trois pays d'Asie du Sud-Est aujourd'hui indépendants, le Viêt Nam, le Laos et le Cambodge, ainsi qu'une portion de territoire chinois.

L'Indochine française est créée pour englober plusieurs territoires aux statuts officiels différents, conquis par la France entre 1858 et 1907. Elle se compose de la colonie de Cochinchine (Sud du Viêt Nam), des protectorats de l'Annam et du Tonkin (Centre et Nord du Viêt Nam), du protectorat du Cambodge, du protectorat du Laos et du territoire chinois à bail de Kouang-Tchéou-Wan.

La colonisation française commence en 1858 sous le Second Empire, avec l'invasion de la Cochinchine, officiellement annexée en 1862, suivie de l'instauration d'un protectorat sur le Cambodge en 1863. Elle reprend à partir de 1883 sous la Troisième République avec l'expédition du Tonkin, corollaire de la guerre franco-chinoise, qui conduit la même année à l'instauration de deux protectorats distincts sur le reste du Viêt Nam. En 1887, l'administration de ces territoires est centralisée avec la création de l'Union indochinoise. Le protectorat laotien lui est rattaché en 1899 et Kouang-Tchéou-Wan en 1900.

Les Français sont peu nombreux en Indochine, qui est avant tout une zone d'exploitation économique, grâce à ses nombreuses matières premières. Financièrement, la colonisation française en Extrême-Orient est un succès : la balance commerciale de l'Indochine est presque constamment bénéficiaire au début du XXe siècle et son économie connaît un « boom » dans les années 1920, ce qui lui vaut d'être considérée comme la « perle de l'empire ». La France développe les systèmes de santé et d'éducation dans les trois pays indochinois, dont la société reste cependant très inégalitaire.

Dans l'entre-deux-guerres, l'indépendantisme — principalement vietnamien — regagne en puissance, au profit notamment des communistes locaux. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'Indochine est occupée par le Japon tout en restant fidèle à Vichy. En mars 1945, craignant un débarquement allié, les Japonais détruisent l'administration coloniale. Le vide du pouvoir à la fin de la guerre permet ensuite au Việt Minh, mouvement communiste, de proclamer l'indépendance du Viêt Nam. La France tente de reprendre le contrôle en réorganisant l'Indochine sous la forme d'une fédération d'États associés de l'Union française mais l'échec des négociations avec le Việt Minh débouche, fin 1946, sur la guerre d'Indochine, qui s'inscrit à la fois dans le contexte de la décolonisation et dans celui de la guerre froide.

Les Français cherchent une solution en réunifiant le territoire vietnamien, où est proclamé en 1949 l'État du Viêt Nam. Mais l'impasse du conflit pousse la France à abandonner l'Indochine. Le Cambodge proclame son indépendance dès . Le processus est accéléré par la défaite française lors de la bataille de Diên Biên Phu ; en , les accords de Genève mettent un terme à la guerre d'Indochine et reconnaissent l'indépendance du Viêt Nam, du Laos et du Cambodge.