Wikipédia:Lumière sur/Le Congrès des rois

Ce « Lumière sur » a été ou sera publié sur la page d'accueil de l'encyclopédie le samedi 29 octobre 2016.


Congrès des rois coalisés, ou les Tyrans (découronnés), estampe de Barnabé-Augustin de Mailly, 1794.
Congrès des rois coalisés, ou les Tyrans (découronnés), estampe de Barnabé-Augustin de Mailly, 1794.

Le Congrès des rois est un opéra-comique en trois actes et en prose mêlée d'ariettes dont le livret est écrit par Ève Demaillot et la musique confiée à douze compositeurs. Il est créé le 8 ventôse an II () au théâtre de l'Opéra-Comique national, rue Favart.

Il ne reste presque rien de cette œuvre de circonstance, réalisée en quarante-huit heures lors de la Terreur, à la demande du Comité de salut public. Elle est rejetée par le public. Selon un protagoniste, la diversité des compositeurs — dont Grétry, Méhul, Dalayrac, Cherubini — entraîne peut-être un manque d'harmonie.

Les modalités de son interdiction après deux représentations font date. Par décret du , l'Assemblée constituante abroge, au nom de l'égalité et de la liberté d'expression, tout obstacle aux représentations théâtrales. Les trois salles parisiennes, bénéficiant auparavant d'un privilège royal, deviennent trente-six. Mais le régime de la Terreur impose un revirement politique. Considérant l'art lyrique comme un mode d'expression, le Comité de salut public ne peut pas laisser se développer sans contrôle « une pratique culturelle largement dominante à cette époque » et potentiellement défavorable pour la Révolution. Sous son influence, la Convention nationale montagnarde adopte le décret du qui rétablit la censure.

À l’occasion de la représentation du Congrès des rois, le conseil général de la Commune de Paris passe outre ses prérogatives, interdisant une œuvre pourtant ordonnée par le Comité de salut public. Il saisit cette occasion pour s'octroyer le droit de censurer toutes les pièces, avant même leur diffusion. Ce premier interdit de représentation illustre la rivalité qui s’exerce entre les deux instances républicaines pour assurer le pouvoir exécutif.