Wikipédia:Lumière sur/Les Saisons (James Thomson)

Ce « Lumière sur » a été ou sera publié sur la page d'accueil de l'encyclopédie le vendredi 10 mars 2017.


Frontispice de The Saisons.
Frontispice de The Saisons.

Les Saisons (The Seasons en anglais) est un ouvrage en vers de James Thomson (1700-1748). Publié chez John Millan en 1730, il a fait ensuite l'objet de plusieurs modifications parues successivement en 1744 et en 1746 sous les auspices d'Andrew Millar et G. Strahan ou encore de Robert Bell. Il se compose de quatre poèmes consacrés aux différentes saisons de l'année ; le premier, L'Hiver, écrit en , est suivi de L'Été en , Le Printemps en 1728 et L'Automne en 1730.

L'ensemble se présente comme une suite de poèmes, mais est découpé selon le calendrier de l'année. Chaque Saison est dédiée à une personnalité différente et est précédée d'un argument résumant son déroulement factuel et la logique ayant présidé à sa construction. Si l'intention didactique est affichée, l'ensemble se démarque des poèmes généralement consacrés à la nature en cette première moitié du XVIIIe siècle, Les Saisons insufflant au genre une vitalité nouvelle.

De plus, des sources d'intérêts nouvelles émergent, comme la prédominance accordée à la nature et non plus à l'homme ; des thèmes nouveaux se font jour, essentiellement d'inspiration scientifique, issus de la philosophie nouvelle de l'observation qui, à la suite de Locke et de Newton, s'oppose à la logique de l'apriorisme entretenue sur le continent par la tradition de Descartes et Leibniz. D'autres influences se font sentir : le retour à une certaine tradition chaucérienne, la présence de Spenser (1552-1659) quoique moins sensible que dans Le Château de l'indolence, et surtout celle de Milton (1608-1674), à travers l'emploi du vers blanc qui permet à Thomson de se libérer du carcan du distique héroïque (heroic couplet).

En ce sens, bien que Thomson ne se soit jamais inscrit en rupture avec Pope — qui révisa les dernières éditions —, avec Les Saisons, il n'est plus tout à fait dans son temps tout en faisant corps avec lui, s'en inspirant sans cesse et s'en échappant toujours, à la fois résolument classique, mais portant des signes annonçant les prémices du romantisme.

Le poème, traduit en allemand dès 1745, a inspiré, par l'intermédiaire de Gottfried van Swieten, l'oratorio de Haydn Les Saisons.