Wikipédia:Lumière sur/Mémoires de Barry Lyndon

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William Makepeace Thackeray en 1845 par Eyre Crowe (1824-1910).
William Makepeace Thackeray en 1845 par Eyre Crowe (1824-1910).

Mémoires de Barry Lyndon (originellement The Luck of Barry Lyndon) est à la fois une autobiographie fictive et un roman picaresque, historique, satirique et d'aventures de l'écrivain britannique William Makepeace Thackeray (1811-1863). Cette œuvre s'inspire en grande partie de la vie d'un personnage réel, l'aventurier irlandais Andrew Robinson Stoney. Elle est publiée en onze épisodes successifs par le Fraser's Magazine de janvier à décembre 1844 (à l'exception d'octobre), puis rééditée à New York en 1852 par D. Appleton & Co., et à Londres par Bradbury & Evans en 1856, cette fois sous le titre The Memoirs of Barry Lyndon, Esq. [abréviation d'« Esquire »], By Himself (« Mémoires du Sieur Barry Lyndon, par Lui-Même »), qu'a choisi l'éditeur et que Thackeray n'apprécie pas particulièrement.

C'est, sous forme de mémoires, l'histoire de l'Irlandais Redmond Barry, qui prend le nom de Barry Lyndon après son mariage avec la comtesse Lyndon. Ses aventures se déroulent au cœur du XVIIIe siècle, le siècle de prédilection de Thackeray.

L'histoire couvre la période allant de 1745 environ jusqu'à 1814, année de la mort du héros. Bien que la vie de Barry s'étale sur l'ensemble de la seconde moitié du siècle et même au-delà, le récit se concentre sur les vingt-cinq années allant du départ de Barry de son Irlande natale (1759-1760) à sa chute ignominieuse deux ans après la mort de son fils (1785-1786). En revanche, les dernières décennies de son existence, notamment les dix-neuf années qu'il passe à Londres en la prison de la Fleet sont très rapidement traitées, car dépourvues d'intérêt narratif.

Le livre raconte l'histoire d'un « rogue », c'est-à-dire d'une canaille, imbu de lui-même jusqu'à la naïveté, dénué de scrupules, vaniteux et vantard, prêt à tout, jusqu'à la pire brutalité, pour parvenir à ses fins. C'est à lui, convaincu bona fide d'être le meilleur et le plus grand des hommes, que l'auteur a confié les clefs de la narration, point de vue, œil, oreille, voix, lui et les événements qu'il vit se donnant à voir et entendre tels qu'il les considère. Thackeray, cependant, a l'art de ridiculiser la société par son intermédiaire et, dans le même temps, de dessiner une critique en creux du personnage ; aussi Barry apparaît-il à la fois comme l'objet et l'agent de sa satire...