Wikipédia:Lumière sur/Marie de Hohenzollern-Sigmaringen

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Marie de Hohenzollern-Sigmaringen, photographiée par Louis-Joseph Ghémar en 1867.
Marie de Hohenzollern-Sigmaringen, photographiée par Louis-Joseph Ghémar en 1867.

Marie de Hohenzollern-Sigmaringen, née le à Sigmaringen et morte le à Bruxelles, est devenue en 1867 comtesse de Flandre en épousant le prince Philippe de Belgique, comte de Flandre. Elle est la mère du roi des Belges Albert Ier.

Princesse de la maison de Hohenzollern-Sigmaringen, la branche catholique de la famille des rois de Prusse, elle est princesse héritière consort de Belgique de 1869 à 1905. Elle est l'ancêtre de tous les membres actuels de la dynastie régnant sur la Belgique. Elle est également l'ascendante du grand-duc de Luxembourg Henri, et de Victor-Emmanuel de Savoie, prétendant au trône d'Italie.

Petite-fille de la princesse impériale Stéphanie de Beauharnais, fille adoptive de l'empereur des Français et grande-duchesse de Bade, la princesse Marie grandit dans un environnement francophile. Élevée dans les diverses résidences de sa famille, elle se révèle très tôt indépendante, pieuse et douée pour les arts. En 1852, elle s'installe avec sa famille à Düsseldorf où son père, Charles-Antoine, chef souverain de sa maison depuis 1848, exerce ses commandements militaires avant de devenir ministre-président de Prusse (de 1858 à 1862).

L'union de sa sœur Stéphanie avec le roi de Portugal Pierre V, en 1858, témoigne de l'importance de la famille sur la scène européenne. Charles-Antoine garde jusqu'à la fin de sa vie un rôle majeur à la cour de Berlin. C'est la reine Victoria qui joue les intermédiaires dans la conclusion du mariage de Marie et Philippe en 1867, anéantissant toute velléité annexionniste de la France envers la Belgique.

Mère de cinq enfants, dont quatre parviennent à l'âge adulte, Marie de Hohenzollern représente, avec son époux, l'avenir de la dynastie belge après la mort du duc de Brabant, Léopold, l'unique héritier successible au trône du roi Léopold II. Son existence, circonscrite dans un univers luxueux, est jalonnée par de nombreux séjours en Ardenne belge, en Auvergne, en Allemagne et en Suisse.

Recevant beaucoup de sollicitations, elle exerce un rôle caritatif, parfois remis en cause par la mouvance anti-monarchiste, tout au long de sa vie en Belgique. Artiste, la comtesse de Flandre s'adonne aux arts de l'aquarelle, de l'eau-forte et de la peinture de paysages qu'elle expose en Belgique, en France et aux États-Unis. Mécène, elle soutient des peintres tels Jean-François Portaels ou Ernest Blanc-Garin, des écrivains comme Charles Van Leberghe et Isabelle Kaiser et des musiciens tels Édouard Jacobs ou Arthur De Greef.

La mort de son mari, en 1905, la prive du statut de princesse héritière consort de Belgique. Cependant, l'accession au trône, en 1909, de son fils le roi Albert Ier lui confère un rôle protocolaire plus important en qualité de mère du roi. Elle meurt à soixante-sept ans, en 1912, et est inhumée dans la crypte royale de Laeken.