Wikipédia:Lumière sur/Philippe II de Bourgogne

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Portrait de Philippe II, dit « le Hardi », École flamande précoce, huile sur bois, vers 1500. Hofburg, Vienne.
Portrait de Philippe II, dit « le Hardi », École flamande précoce, huile sur bois, vers 1500. Hofburg, Vienne.

Philippe de France, premier duc Valois de Bourgogne, dit « Philippe le Hardi », né le à Pontoise et mort le à Hal (Hainaut), est le quatrième et dernier fils du roi Jean II de France, dit « Jean le Bon », et de Bonne de Luxembourg. Il est, de 1363 à 1404, le premier duc de Bourgogne de la maison de Valois.

La bravoure dont il fait preuve lors de la défaite française de Poitiers, en 1356, alors qu'il est tout juste âgé de quatorze ans, lui vaut le surnom de « Hardi ». Il est appelé un temps Philippe « sans Terre » mais son père le récompense au retour de sa captivité londonienne en lui conférant, en 1360, la Touraine en apanage. En 1363, le roi lui concède le duché de Bourgogne, dont il avait hérité à la mort du dernier duc capétien de Bourgogne, Philippe de Rouvres (décédé sans descendance à l'âge de 15 ans). Son mariage, le dans l'église Saint-Bavon de Gand avec Marguerite de Male, veuve du précédent duc de Bourgogne et riche héritière présomptive des comtés de Flandre, d'Artois, de Rethel, de Nevers et du comté de Bourgogne, puis la mort de son beau-père Louis de Male en 1384, le rendent maître de nombreux territoires, apportés en dot par sa femme.

Maître de la Flandre, de l'Artois, de Rethel, des seigneuries de Malines et de Salins, de terres champenoises, de Nevers et de la baronnie de Donzy, Philippe a également sous son autorité le duché de Bourgogne et le comté de Bourgogne (terre relevant du Saint-Empire) qui vont, pendant un siècle, suivre à nouveau une destinée commune. La possession de cet ensemble territorial considérable fait de lui le plus puissant des « sires des fleurs de lys », le premier des pairs de France.

Cet amateur d'art, mécène fastueux, passionné par l'architecture, mais aussi homme politique habile, avisé et subtil, mène la politique bourguignonne avec prudence — « Il voyait loin » écrit le chroniqueur Jean Froissart dans ses Chroniques ; Christine de Pizan, autre témoin de l'époque, souligne son « souverain sens et conseil ». Philippe jette les bases d'un État bourguignon puissant qui, à son apogée, se dresse en rival du royaume de France, allant jusqu'à le mettre en péril. Il ouvre une page prestigieuse de l'histoire de la Bourgogne, et la dynastie des Valois de Bourgogne, qu'il fonde, règne plus d'un siècle.