Wikipédia:Lumière sur/SN 1054

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La nébuleuse du Crabe, rémanent de SN 1054 photographiée près de 1 000 ans après son explosion qui fut vue la première fois au matin du 4 juillet 1054.
La nébuleuse du Crabe, rémanent de SN 1054 photographiée près de 1 000 ans après son explosion qui fut vue la première fois au matin du 4 juillet 1054.

La supernova de l’an 1054, ou, selon son appellation normalisée, SN 1054, est une supernova dont l’explosion a été observée à partir du mois de juillet 1054, pendant une durée de deux ans. De très nombreux documents du monde chinois relatent son observation, qui est également attestée par un document en provenance du monde arabe. Par contre, la connaissance de cet événement par les Européens et les Amérindiens de cette époque reste très hypothétique.

Le rémanent de supernova de SN 1054, constitué des débris éjectés lors de l’explosion, est appelé nébuleuse du Crabe. Elle est située dans une direction proche de celle de l’étoile ζ Tauri. Elle héberge en son sein le résidu compact de l’étoile qui a explosé, un pulsar, appelé pulsar du Crabe (ou PSR B0531+21). Cette nébuleuse et le pulsar qu’elle contient forment la structure astronomique la plus étudiée en dehors du système solaire, entre autres parce qu’il s’agit d’une des rares supernovae galactiques dont la date d’explosion est parfaitement connue, et que ces deux objets sont parmi les plus lumineux de leurs catégories respectives. Pour ces raisons, et du fait du rôle important qu’elle a plusieurs fois occupé à l’époque moderne, SN 1054 est la supernova historique la plus célèbre de l’histoire de l’astronomie.

La nébuleuse du Crabe est facilement observable par les astronomes amateurs grâce à sa forte luminosité, et fut d’ailleurs cataloguée très tôt par les astronomes professionnels. Lorsque l’astronome français Charles Messier guettait le retour de la comète de Halley en 1758, il confondit la nébuleuse du Crabe, dont il ignorait alors l’existence, avec la comète ; c’est suite à cette erreur qu’il entreprit de réaliser son catalogue d’objets nébuleux non cométaires, le catalogue Messier, afin d’éviter de telles méprises à l’avenir. La nébuleuse figure ainsi à la première place du catalogue, sous la référence M1.