Wikipédia:Lumière sur/Sanctuaire de Thinissut

Ce « Lumière sur » a été ou sera publié sur la page d'accueil de l'encyclopédie le vendredi 4 mars 2016.


Statuette de Baal-Hammon du sanctuaire, œuvre emblématique trouvée lors des fouilles du sanctuaire de Thinissut. terre cuite, musée national du Bardo, 38,5 × 23,5 × 22 cm.
Statuette de Baal-Hammon du sanctuaire, œuvre emblématique trouvée lors des fouilles du sanctuaire de Thinissut. terre cuite, musée national du Bardo, 38,5 × 23,5 × 22 cm.

Le sanctuaire de Thinissut est un site archéologique tunisien fouillé au début du XXe siècle et situé dans la localité actuelle de Bir Bouregba dans la région du cap Bon, à cinq kilomètres de la ville de Hammamet et à environ soixante kilomètres au sud-est de la capitale Tunis.

Le site fouillé, bien que daté principalement du début de l'époque impériale, est considéré comme caractéristique des lieux de culte puniques. Il témoigne d'une continuité dans les lieux de culte jusqu'à l'époque romaine y compris tardive et du mouvement de syncrétisme religieux alors à l'œuvre. Dédié à l'origine au culte de Ba'al Hammon et de sa parèdre Tanit, les divinités honorées par la suite sont Saturne, Cælestis mais aussi Cérès et d'autres divinités de la sphère hellénistique.

Le bâtiment dégagé alors est très complexe et utilisé sur une très longue période, de l'époque punique à l'Antiquité tardive. Ainsi, le site se présente comme un sanctuaire extra-urbain possédant une succession de cours et de portiques. Cette caractéristique complique l'interprétation du site et l'une des tâches les plus ardues est l'interprétation de l'histoire du site et de ses développements successifs. Le site a concouru également de façon non négligeable au débat sur les caractères originaux des lieux de culte d'Afrique du Nord et sémitiques.

Les fouilles ont permis de livrer de remarquables statues de terre cuite conservées au musée national du Bardo et au musée de Nabeul. Les pièces retrouvées en fragments épars ont pu, la plupart du temps, être restituées et témoignent de l'art des coroplathes. L'ensemble des terres cuites découvertes, par son ampleur, est sans équivalent au XXIe siècle dans la sphère phénico-punique.

Les fouilles ont été réalisées par des militaires au début du XXe siècle et le site ne semble plus être visible, comme le souligne dès 1960 le directeur des antiquités de Tunisie. Les détails notés lors des fouilles anciennes, fait très exceptionnel à l'époque, permettent cependant un réexamen du dossier à la lueur des analyses les plus récentes et de nouvelles pistes de recherches.