Wikipédia:Lumière sur/Vol 714 pour Sydney

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Mik Ezdanitoff et Laszlo Carreidas à la station Stockel du métro de Bruxelles.
Mik Ezdanitoff et Laszlo Carreidas à la station Stockel du métro de Bruxelles.

Vol 714 pour Sydney est le vingt-deuxième album de la série de bande dessinée Les Aventures de Tintin, créée par le dessinateur belge Hergé. L'histoire est d'abord pré-publiée du au dans les pages du journal Tintin, avant d'être éditée en album aux éditions Casterman en 1968.

Dans cette aventure, Tintin retrouve son ennemi de toujours, Rastapopoulos, qui organise le détournement de l'avion du milliardaire Laszlo Carreidas en vue de lui extorquer des fonds placés sur un compte secret. L'intrigue, fortement influencée par les articles de la revue Planète dont l'un des fondateurs, Jacques Bergier, est croqué dans l'album sous les traits de Mik Ezdanitoff, évoque la possibilité d'une forme de vie extraterrestre en communication avec la Terre. L'île volcanique fictive de Pulau-Pulau Bompa, où sont retenus les héros, renferme une grotte souterraine ornée de têtes monumentales et de pétroglyphes témoignant de leur passage. Hergé reprend ainsi la théorie des anciens astronautes qui connaît un certain retentissement dans l'opinion publique à l'époque de la création de l'album.

Alors qu'il commence à cette époque à se désintéresser de son héros de papier, Hergé doit néanmoins faire travailler l'équipe d'artistes des Studios Hergé. Après s'être fourvoyé dans une première version inachevée de Tintin et les Picaros, le dessinateur retrouve inspiration et motivation en assouvissant son goût pour l'ésotérisme et le surnaturel. L'album est l'un de ceux qui accordent une large place au fantastique dans la série. Les phénomènes paranormaux se succèdent au cœur du récit, de la télépathie à la présence d'ovnis en passant par l'hypnose et la radiesthésie.

Véritable succès commercial, Vol 714 pour Sydney est cependant critiqué par de nombreux spécialistes de l'œuvre d'Hergé comme une aventure « inutile » ou « un album de trop » ou accusant une maîtrise graphique en déclin. L'immersion extrême dans le paranormal est également mise en cause. L'auteur poursuit la déconstruction de l'univers de son héros, plus encore qu'il ne l'avait fait dans l'album précédent, Les Bijoux de la Castafiore. Il se plait à ridiculiser les personnages de méchants et fait disparaître la frontière entre le Bien et le Mal à travers l'ambiguïté du personnage de Laszlo Carreidas, cependant que Tintin apparaît comme dépossédé de l'aventure.