Église Sainte-Croix de Saint-Lô

église située dans la Manche, en France
Église Sainte-Croix de Saint-Lô
L'église abbatiale et son clocher.
Présentation
Type
Fondation
XIIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Diocèse
Paroisse
Paroisse Saint-Laud (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Style
Architecte
Marcel Mersier (clocher)
Religion
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

L'église abbatiale Sainte-Croix de Saint-Lô et un édifice catholique qui se dresse sur le territoire de la commune française de Saint-Lô, dans le département de la Manche, en région Normandie.

L'église est labellisé Patrimoine du XXe siècle.

Localisation modifier

L'église Sainte-Croix est située à Saint-Lô, dans le département français de la Manche.

Historique modifier

Construite au XIIIe siècle, l'église, vestige de l'ancienne abbaye augustinienne Sainte-Croix de Saint-Lô[1], qui a disparu après la Révolution, a été profondément remaniée par des rénovations successives, notamment au XIXe siècle.

À la suite de la prise de la ville de Saint-Lô le par le roi d'Angleterre, Édouard III, lors de sa chevauchée, sur le sol français, ce dernier fit décrocher les trois crânes, des chevaliers décapités le , vingt-sept mois plutôt[note 1] : Jean de la Roche-Tesson, Guillaume Bacon et Richard de Percy, principaux soutiens de Geoffroy d'Harcourt, accusés notamment d'avoir participé à un complot visant à placer celui-ci à la tête du duché de Normandie par une alliance secrète avec Édouard III d'Angleterre[2], et qui avaient été fichés sur les murailles de la ville (probablement la porte Dollée). Après avoir été mis dans une châsse de luxe, les trois crânes furent enterrés solennellement dans l'église des chanoines réguliers de Saint-Lô, où ils furent retrouvés quatre siècles plus tard, en 1746, à l'occasion de fouilles faites sous le pavé de l'église abbatiale[3].

En 1636[4], l'église Sainte-Croix fut rattachée à la congrégation des Génovéfains[5].

Lors des bombardements de 1944, le clocher de 1860 — ajouté latéralement — s'est effondré. Le corps du major Howie a été déposé sur ses ruines.

Les ruines de l'église en 1944, avec le drapeau recouvrant le corps du major Howie.

En 1957, un campanile moderne en béton, labellisé « Patrimoine du XXe siècle », a été érigé sur le parvis par Marcel Mersier[6].

Description modifier

L'ancienne église abbatiale reconstruite en style néo-roman sous le Second Empire, a conservé, grâce à l'action de Mérimée, son portail occidental ainsi que quelques chapiteaux romans[7].

Sur le porche ancien figure une représentation du Paganisme enchaîné : un homme, le païen, est enchaîné par deux personnages. Le tympan est orné d'un bas-relief représentant le miracle opéré par saint Laud sur une femme aveugle. L'intérieur de l'église abrite des chapiteaux romans sculptés : la pesée de l'âme, le Christ en croix, l'orfèvre au travail.

Mobilier modifier

Le maître-autel mesure 2,25 mètres de hauteur sur près de 4 mètres de long. Le tabernacle est cantonné par un retable aux douze Apôtres qui sont comme en mouvement. L'autel de la Vierge, situé sur le bas-côté, est un exemple des autels polychromes du XIXe siècle : les bas-reliefs sont la reproduction réduite de ceux de la cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Soissons réalisés par Viollet-le-Duc. Ces deux autels ont été restaurés en 2006 pour un montant de 23 601 [8].

Objets classés aux monuments historiques modifier

Objet Période de l'objet Statut patrimonial
Orgue de tribune 1893 Logo monument historique Inscrit MH (1997)[9]
Orgue de tribune : partie instrumentale de l'orgue 1893 Logo monument historique Inscrit MH (1997)[10]
Orgue de tribune : buffet d'orgue 1893 Logo monument historique Inscrit MH (1997)[11]
Deux consoles XVIIIe siècle Logo monument historique Inscrit MH (1979)[12]

L'orgue modifier

L'orgue.

Au-dessus du portail se trouve l’orgue construit par Louis Debierre en 1892. Classé au titre objet aux monuments historiques, il a été entièrement restauré par Jacques Nonnet[13] et inauguré en 2003.

Abbés modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Après avoir été décapités, ils furent pendus au gibet de Paris, « la corde sous les bras », et par ordre du roi, leurs têtes furent aussitôt portées à Saint-Lô, lieu de leur conjuration, « pour espoventement des aultres ».
  2. Fils de Jean Barrin et Anne Coüagnon, il portait : d'Azur à trois papillons d'or 2 en chef et 1 en pointe.

Références modifier

  1. Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 36.
  2. Léopold Delisle, Histoire du château et des sires de Saint-Sauveur-le-Vicomte, p. 53.
  3. Plaisse 1994, p. 58-59.
  4. Beck 1981, p. 60.
  5. André Plaisse, La grande chevauchée guerrière d'Édouard III en 1346, Cherbourg, Éditions Isoète, , 111 p. (ISBN 2-905385-58-8), p. 85.
  6. « Église Sainte-Croix : clocher », notice no EA50141212, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Beck 1981, p. 170.
  8. « Des joyaux de pierre restaurés », La Manche libre, no 4234, .
  9. « Orgue de tribune », notice no PM50001562.
  10. « Orgue de tribune : partie instrumentale de l'orgue », notice no PM50001564.
  11. « Orgue de tribune : buffet d'orgue », notice no PM50001563.
  12. « 2 consoles », notice no PM50001013.
  13. Orgues Giroud Successeurs.
  14. du Breul, op. cit., livre 4, p. 1039-1040.
  15. Antoine Pacault, De la clientèle du duc de Montmorency à la Chambre des comptes de Nantes de 1542 à 1632, PUR, p. 171-193, note 25, p. 179 et note 33, p. 183.
  16. Tudchentil, sources sur les gentilshommes bretons (en ligne).

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

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