12e régiment de tirailleurs sénégalais

12e régiment de tirailleurs sénégalais
Image illustrative de l’article 12e régiment de tirailleurs sénégalais
Insigne régimentaire du 12e régiment de tirailleurs sénégalais.

Création 1920
Dissolution 1946
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment de tirailleurs sénégalais
Rôle Infanterie
Effectif 2 225
Garnison La Rochelle et Saintes
Inscriptions
sur l’emblème
Maroc 1925-1926
Guerres Partition de l'Empire ottoman
Guerre du Rif
Seconde Guerre mondiale

Le 12e régiment de tirailleurs sénégalais (ou 12e RTS) est un régiment de l'Armée de terre française. Formé de tirailleurs sénégalais, il participe à la guerre du Rif et à la Seconde Guerre mondiale.

Création et différentes dénominations modifier

Historique des garnisons, combats et batailles du 12e RTS modifier

Entre-deux-guerres modifier

Le régiment est créé le [1] ou le en Turquie, par fusion des 124e, 129e et 130e BTS déployés dans l'ancien empire ottoman depuis octobre 1918[2]. Il participe à l'occupation de la zone neutralisée des détroits de la région de Constantinople. Il mène des opérations de gestion des camps de transit de réfugiés de la guerre civile russe à Lemnos, Gallipoli, Monib-Bey-Déré et Halki[3]. En plus de ses tâches d'occupation, le régiment est pris dans le contexte de la guerre d'indépendance turque[4].

Après la signature du traité de Lausanne le 24 juillet 1923 qui entérine la victoire turque, le régiment quitte la Mer Égée en septembre-octobre 1923[4].

Du au , il prend le nom de 12e régiment de tirailleurs coloniaux[1].

En , le régiment quitte Marseille pour participer à la guerre du Rif au Maroc[5]. Il y méritera l'inscription « Maroc : 1925-1926 » sur son drapeau[6]. Le régiment défend notamment, avec sa 6e compagnie[7], le poste d'Aïn-Bou-Aïssa, pris par les Rifains le après un siège commencé le 15 juin[8]. Entre son arrivée au Maroc et , pour un effectif moyen de 2 225 hommes, le 12e RTC déplore 57 morts, 54 blessés et 107 disparus[9].

Revenu en France en novembre 1926, le régiment stationne dans divers camps du sud de la France avant de s'implanter en 1928 à La Rochelle et Saintes[10],[11]. Il fait partie à la fin de l'entre-deux-guerres de la 1re brigade coloniale de la 1re division d'infanterie coloniale (état-major de la brigade à La Rochelle, état-major de la division à Bordeaux)[11].

Seconde Guerre mondiale modifier

Mobilisation modifier

Au , la compagnie de commandement du 12e régiment de tirailleurs sénégalais est formée à La Rochelle et Saintes, elle est constituée en grande partie de réservistes.

Le arrivée du lieutenant-colonel Perretier.

Le départ du colonel Baudin qui va prendre le commandement de l'ID de la 1re DIC ; arrive également le capitaine Chabrelie qui prend les fonctions de médecin chef en remplacement du Capitaine Breteau passé au 3e bataillon.

  • Perretier lieutenant-colonel, commandant le régiment:
  • Colin capitaine, chef d'état-major
  • Freund Paul (30 janvier 1898 - 18 mai 1940) Capitaine. Décèdera à Beaumont en Argonne)
  • Les lieutenants : Casaula, Guichard et Vallentin, officier d'SM[Quoi ?]
  • Gaborit lieutenant, officier de liaison
  • Chabrelie capitaine, médecin chef
  • Guérit lieutenant, vétérinaire
  • Babel capitaine, commandant la compagnie
  • Guillet lieutenant, Pionnier
  • Messmer sous-lieutenant, chef transmissions
  • Cortadellas sous-lieutenant, éclaireur motos
  • Graff Commandant, chef de bataillon

Ces officiers sont relayés par : 2 adjudants-chef, 2 adjudants, 3 sergents chef, 19 sergents, 9 caporaux-chef, 10 caporaux, 1 sergent indigène, 5 caporaux indigènes.

Le le lieutenant-colonel est promu colonel[12].

Le 12e RTS est l'un des trois régiments d'infanterie de la 1re division d'infanterie coloniale. Cette division est placée en réserve de la 2e armée qui doit en premier lieu protéger la ligne Maginot d'une manœuvre tournante.

Hivernage modifier

Il passe l'hiver 1939-1940 à Marseille[13]. Le régiment est dissout le pour former le 12e régiment d'infanterie coloniale mais est recréé le 15 décembre. Il retourne auprès de la 1re DIC en avril[14].

Bataille de France modifier

Le 12e RTS combat dans les Ardennes et sur la Meuse participant aux combats de Beaumont-en-Argonne, Brillon-en-Barrois, Bourmont. Entre le 18 et le , ces tirailleurs sont faits prisonniers au sud de Sion (Meurthe-et-Moselle), alors qu'ils opèrent un repli sur les Vosges[15].

Dans la nuit du 15 au , lors de la deuxième phase de la campagne de France, des soldats allemands, appartenant probablement à la 6e Panzerdivision, massacrèrent dans la forêt de Brillon une cinquantaine de tirailleurs sénégalais prisonniers, dont de nombreux blessés, appartenant au 12e régiment de tirailleurs sénégalais[16].

Le un bataillon du 12e RTS sous les ordres du commandant Graff doit stopper l'avancée allemande au niveau du pont du village d'Harréville-les-Chanteurs, dans la Haute-Marne. Le bataillon se battit jusqu'au bout mais fut décimé. Un monument à la mémoire des tués du bataillon rappelle ce fait d'armes.

De 1945 à nos jours modifier

Recréé le [1] pour servir de troupe de souveraineté au Maroc[17], son drapeau défile cependant le à Marseille[13]. Il est dissous le [1].

Ses traditions sont reprises en 1958 sous le nom de 72e régiment d'infanterie de marine[13],[18].

Drapeau modifier

Il porte l'inscription Maroc 1925-1926[18].

étendard

Insigne modifier

L'insigne du régiment, créé à La Rochelle en 1937 et homologué en 1945, présente un écu aux armes de La Rochelle[1].

L'insigne au porc-épic, conçu pour le 12e RTS en 1939 et adopté par le 12e RIC.

Un autre insigne, prévu en 1939 pour le régiment, est adopté par le 12e régiment d'infanterie coloniale : un porc-épic avec la devise Tocosi se gaousos (touche si tu l'oses)[1].

Personnalités ayant servi au sein de l'unité modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 58 & 194
  2. Faye 2018, p. 174.
  3. Faye 2018, p. 175.
  4. a et b Faye 2018, p. 177.
  5. « L'offensive d'Abd el Krim : Des renforts partent de Marseille », La Lanterne,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  6. Faye 2018, p. 147.
  7. Faye 2018, p. 139-140.
  8. « Les Troupes Coloniales dans la conquête et la pacification », sur La Sabretache, (consulté le )
  9. Faye 2018, p. 145.
  10. Faye 2018, p. 178.
  11. a et b Charles Deschenes, « Les troupes coloniales dans la bataille de France (mai - juin 1940) », L'Ancre d'Or,‎ , p. 27-36 (lire en ligne)
  12. Document remis lors de la célébration du 50e anniversaire des combats de Chartainvilliers 23/06/1990
  13. a b et c Antoine Champeaux, « Le patrimoine de tradition des troupes indigènes », Revue historique des armées, no 271,‎ , p. 89–106 (ISSN 0035-3299, lire en ligne, consulté le )
  14. « Les Troupes Coloniales en 1939-40 : la mobilisation et la période d'attente », L'Ancre d'or, no 256,‎ (lire en ligne)
  15. Les tirailleurs sénégalais dans la campagne de France, Ministère de la Défense français, coll. « Mémoire et Citoyenneté » (no 10) (lire en ligne)
  16. Scheck, R. (2007). Une saison noire. Les massacres de tirailleurs sénégalais. Mai-juin 1940. Paris : Tallandier. p.52.
  17. Paul Gaujac, « L’ armée coloniale se prépare pour la bataille de Provence », Ancre d'or Bazeilles, no 341,‎ , p. 26 (lire en ligne)
  18. a et b Décision no 12350/SGA/DMPA/SHD/DAT relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées (no 27), (lire en ligne), p. 114-115
  19. « PARSUIRE Dominique, Isidore, Jean [pseudonymes de clandestinité : « Prades », (...) - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
  20. « Georges KOUDOUKOU », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  21. « Jacques MASSU », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  22. Le Terroriste noir de Tierno Monénembo, éditions du Seuil, 2012.
  23. « Guy Le Coniac de La Longrays », sur ordredelaliberation.fr, Ordre de la Libération (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Ousseynou Faye, Les tirailleurs sénégalais entre le Rhin et la Méditerranée, 1908-1939: parcours d'une aristocratie de la baïonnette, Éditions L'Harmattan, coll. « Études africaines », (ISBN 978-2-343-14081-0).

Liens externes modifier

Articles connexes modifier