Aimé Morot
Aimé Nicolas Morot né le à Nancy et mort le à Dinard est un peintre et sculpteur français.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Père |
François Morot (d) |
Mère |
Elisabeth Catherine Mansuy (d) |
Fratrie |
Hippolyte Morot (d) |
A travaillé pour | |
---|---|
Membre de | |
Maître | |
Genre artistique | |
Distinctions |
Biographie
modifierAimé Morot est né de François Morot, marchand tapissier, et d'Elisabeth Catherine Mansuy, deux ans après son frère Hippolyte Morot[1]. Il étudie à l'école de dessin et de peinture de Nancy sous l'enseignement de Claude-Émile Thiéry et Charles Sellier[2],[3] avant de devenir, sur concours, l'élève du peintre Alexandre Cabanel à l'École des beaux-arts de Paris le [4].
Il concourt quatre fois, sans succès, pour le prix de Rome, avant de l'emporter en 1873 avec La Captivité des Juifs à Babylone[3]. En épousant Suzanne Gérôme, il devient le gendre du peintre Jean-Léon Gérôme ; il est l'ami du peintre et sculpteur Édouard Paul Mérite. Il expose au Salon des artistes français de 1880 à 1912, où il obtient une médaille d'honneur lors de sa première participation pour Le Bon Samaritain[3].
Marie Bashkirtseff note son admiration pour Le Bon Samaritain dans son journal, en 1880 : « Je me suis assise en face du Morot avec une lorgnette et je l'ai étudié. C'est le tableau qui me fait le plus complètement plaisir depuis que j'existe. Rien n'accroche, tout est simple, vrai, bien ; tout est fait d'après nature et ne rappelle en rien les affreuses beautés académiques et convenues. C'est adorable à regarder ; la tête de l'âne est bien, le paysage, le manteau, les ongles des pieds. C'est heureux, c'est juste, c'est bien »[5].
Il réalise des décors pour les édifices publics, tels que La Danse pour le plafond du salon d'honneur de l'hôtel de ville de Nancy, et La Danse à travers les âges pour le plafond de la salle des fêtes de celui de Paris[3].
En tant qu'académicien et professeur à l'École nationale supérieure des beaux-arts[6], exposant fréquemment au Salon des artistes français à Paris et membre du jury de peinture, Aimé Morot était une personne influente dans le milieu de l'art parisien, faisant partie des 18 membres les plus influents de l'Institut de France[7] et étant inclus dans le tableau de Jules Grün, Un vendredi au Salon des artistes français (1911)[8].
Il termine sa carrière en étant élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur le [9]. En 1910, M. Morot fait construire une deuxième maison en dehors de Paris, la maison dite « Ker Arlette »[10], à Dinard, dans le nord-est de la Bretagne. Il y a vécu jusqu'à sa mort, le [11], après une longue maladie[12],[6]. Son masque mortuaire a été coulé en bronze en cire perdue par Fonderie Valsuani, avec lequel il avait collaboré pour le moulage de bronzes (par exemple Baigneuse debout ou Torse de femme). Les nécrologies ont été publiées dans l'édition du de Gil Blas[13], l'édition du de L'Illustration[12] et l'édition du de L'Immeuble & la Construction dans l'Est[14]. Il est enterré à Paris avec son épouse dans la sépulture familiale de son beau-père Jean Léon Gérôme au cimetière de Montmartre.
Distinctions
modifierAimé Morot est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur par décret du , promu officier par décret du et élevé au grade de commandeur par décret du [15].
Œuvres
modifier- Jésus parmi les Docteurs, 1871, huile sur toile, 32 × 47 cm, esquisse pour le grand prix de peinture, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts[16],[17].
- Une scène de déluge, 1872. musée des Beaux-Arts de Nancy.
- Super Flumina Babylonis (La captivité des Juifs à Babylone), 1873, huile sur toile, 145 × 113 cm, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts[18].
- Daphnis et Chloé, Salon de 1873, localisation inconnue[19].
- Portrait de J.S. Guilloire, contrôleur en chef de la Comédie-Française, 1874, huile sur panneau, 272 × 22 cm, Paris, musée Carnavalet[20],[21].
- Portrait de Jules Laroche (1841-1925), sociétaire de la Comédie-Française, 1881, huile sur panneau, 27 × 21,5 cm, Paris, musée Carnavalet[22],[21].
- Médée, 1876, huile sur toile, 23,2 × 16 cm, exposée au Salon de 1877, Bar-le-Duc, Musée Barrois[23],[24].
- Portrait de Stéfanos Evgenídis, 1895, huile sur toile, 151 × 90 cm, Athènes, Pinacothèque nationale[25].
-
Scène du déluge (1872), musée des Beaux-Arts de Nancy.
-
La Captivité des Juifs à Babylone (1873), Paris, École nationale supérieure des beaux-arts.
-
Médée (1876), Bar-le-Duc, Musée barrois.
-
Les Ambronnes (1879), musée des Beaux-Arts de Nancy[2].
-
Le Bon Samaritain (1880), Paris, Petit Palais.
-
Martyre de Jésus de Nazareth (1883), musée des Beaux-Arts de Nancy[2].
-
Dryade (1884), localisation inconnue[2].
-
Retour de la chasse au lion (1902), huile sur toile, musée des Beaux-Arts de Nancy[2].
-
Frère et sœur (Salon de 1911), localisation inconnue.
-
Son altesse royale la duchesse d'Alençon, localisation inconnue[2].
-
Plafond du grand salon de l'hôtel de ville de Nancy.
-
Mademoiselle Brice, localisation inconnue[2].
-
Gérôme exécutant les Gladiateurs. Monument à Gérôme (1909), Paris, musée d'Orsay, groupe en bronze. Morot y a incorporé le groupe original des Gladiateurs, réalisé par Jean-Léon Gérôme en 1878[26],[27]
-
Tête de Jean-Léon Gérôme (vers 1909), Vesoul, musée Georges-Garret.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Commandé par le conseil d'administration de la Banque de Paris et des Pays-Bas pour être placé dans la salle de ses délibérations.
Références
modifier- Acte de naissance, archives de Nancy en ligne, AMN 2 E 155, disponible à https://recherche-archives.nancy.fr/archives/show/FRAC054395_2E_de-155
- Aimé Nicolas Morot and Charles Moreau-Vauthier, L'œuvre de Aimé Morot : membre de l'Académie des Beaux-Arts, Paris, Librairie Hachette et Cie, 1906, 7 p., 60 gravures, in folio.
- 20 ans! Dans les coulisses du Musée des Beaux-Arts de Nancy., Snoeck Ducaju & Zoon, (ISBN 9789461615268 et 9461615264, OCLC 1089218055, lire en ligne).
- Fiche élève, base Cat'zArts, ENSBA.
- Marie (1858-1884) Auteur du texte Bashkirtseff, Journal de Marie Bashkirtseff : avec un portrait. T2, (lire en ligne)
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Volume 7, Paris, Librairie Gründ, 1976, p. 553 (ISBN 9782700001495).
- Bureau du Livre d'Or des Peintres, 1906. Le livre d'Or des Peintres Exposants 1903-1905, Paris, 3e édition, 653 p.
- (en) F. Brauer, Rivals and Conspirators. The Paris Salons and the Modern Art Centre, Newcastle-upon-Tyne, Cambridge Scholars Publishing, 2013.
- « Cote LH/1942/70 », base Léonore, ministère français de la Culture.
- « Accueil - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur region-bretagne.fr (consulté le ).
- Le Maire, 1913. Extrait du registre des actes de décès de la Commune de Dinard-Saint-Enogat.
- Anonymous (1913). Le Peintre Aimé Morot. Documents et Informations, L'Illustration, 3677.
- L. Vauxcelles, 1913. « Les Arts, Aimé Morot », Gil Blas, no 13323.
- Anonyme, . La Famille Morot. L'Immeuble et la Construction dans l'Est, p. 325.
- « Le dossier de Légion d'honneur d'Aimé Morot », sur La base de données Léonore des archives nationales (consulté le ).
- ensba.fr
- Base Cat'zArts.
- Joconde. Portail des collections des musées de France.
- Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et lithographie des artistes vivant, exposé au Palais de Champs-Élysées le 5 mai 1873 (1873). Imprimerie Nationale, Paris.
- parismuseescollections.paris.fr.
- parismuseescollections.paris.fr.
- Base Joconde.
- « Quelques oeuvres du Musée barrois - Musée barrois »
- (en) Pinacothèque nationale d'Athènes, « Collections | Portrait of Stephanos Evgenidis », sur www.nationalgallery.gr (consulté le ).
- Notice de l'œuvre sur le site du musée d'Orsay.
- « Gérôme exécutant les Gladiateurs, Monument à Gérôme », notice no 000SC013990, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Aimé Nicolas Morot et Charles Moreau-Vauthier, L'œuvre de Aimé Morot, Paris, Hachette, 1906.
Liens externes
modifier
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la vie publique :