Albert Gigot
Edme, Albert Gigot, né le à Châteauroux et mort le à Paris, est un avocat, haut fonctionnaire et administrateur français de sociétés, catholique libéral leplaysien.
Albert Gigot | |
Fonctions | |
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Préfet de police de Paris | |
– (1 an, 2 mois et 15 jours) |
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Prédécesseur | Félix Voisin |
Successeur | Louis Andrieux |
Préfet de Meurthe-et-Moselle | |
– (1 an, 2 mois et 22 jours) |
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Prédécesseur | de Chambon |
Successeur | Achille Delorme |
Préfet du Doubs | |
– (2 ans, 3 mois et 2 jours) |
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Prédécesseur | de Cardon de Sandrans |
Successeur | Paul Cambon |
Préfet du Loiret | |
– (2 ans, 1 mois et 2 jours) |
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Prédécesseur | Léon Renault |
Successeur | de Behr |
Préfet de Vaucluse | |
– (7 mois et 23 jours) |
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Prédécesseur | Cyprien Poujade |
Successeur | Dupont-Delporte |
Biographie | |
Nom de naissance | Edme, Albert Gigot |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Châteauroux |
Date de décès | (à 78 ans) |
Lieu de décès | Paris |
Nationalité | française |
Entourage | Charles de Montalembert Odilon Barrot Jules Grévy |
Diplômé de | Faculté de droit de Paris |
Profession | avocat |
Distinctions | officier de l'ordre national de la Légion d'honneur |
Religion | catholique |
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Biographie
modifierEdme Albert Gigot naît le à Châteauroux[1],[2],[3]. Son père est ingénieur des ponts et chaussées[4],[3]. Il fait ses études au lycée de Dijon[4],[3]. Il vient à Paris pour faire ses études de droit[2]. Il vit alors rue de Rennes, avec sa mère[2]. En , il est licencié en droit[4],[3].
Carrière d'avocat (-)
modifierEn , il devient avocat à la cour d'appel de Paris[4],[3].
De à , il est avocat auprès du Conseil d'État et de la Cour de cassation[2],[4],[3]. Il devient le jurisconsulte de l'Union libérale et l'ami d'Odilon Barrot et de Jules Grévy[2]. Il plaide des affaires politiques et de presse, défendant le Courrier du dimanche et la Presse[2],[4],[3].
Lié au comte de Montalembert[2], il collabore à la Gazette, au Courrier du dimanche, au Correspondant et à l'Union[2],[4],[3].
Durant la guerre franco-allemande de 1870, il s'engage dans le 17e bataillon de marche[5] et sert, comme caporal, dans la compagnie des carabiniers du bataillon[6]. Il participe à la bataille de Buzenval au cours de laquelle il reçoit plusieurs balles qui se logent dans sa capote[5].
Carrière préfectorale (-)
modifierSous la IIIe République, Gigot entre dans la préfectorale. Par arrêté du , Adolphe Thiers, chef du Pouvoir exécutif, le nomme préfet de Vaucluse, en remplacement de Cyprien Poujade[4],[3],[7]. La même année, par décret du , Thiers, président de la République, le nomme préfet du Loiret en remplacement de Léon Renault[4],[3],[8]. Par décret du , Patrice de Mac Mahon, successeur Thiers, le nomme préfet du Doubs en replacement du baron de Cardon de Sandrans[4],[3]. Par décret du , il est nommé préfet de Meurthe-et-Moselle[4],[3],[9]. Par décret du , à sa demande, il est mis en disponibilité, avec traitement[4],[3],[10].
Le , il devient préfet de police de Paris. Par arrêté préfectoral du , il crée le Laboratoire municipal de chimie : annexe du service de la dégustation de la préfecture de police, installé dans les anciennes écuries de la caserne de la Cité, il participe à la lutte contre la fraude de toutes denrées alimentaires ; il deviendra le Laboratoire central de la préfecture de police. Gigot présente plusieurs fois sa démission que le Conseil des ministres accepte, le , à la suite des articles d'Yves Guyot parus dans La Lanterne et très critiques à l'égard de la préfecture de police. Par décret du , Grévy accepte sa démission[11].
Carrière d'administrateur de sociétés (après )
modifierAprès sa démission, Gigot entre au conseil d'administration de diverses sociétés[12].
Dès , il devient directeur de la Banque hypothécaire de France, fonction qu'il exerce jusqu'à la fusion de celle-ci avec le Crédit foncier de France[13],[1].
En , il est secrétaire général de l'Entreprise générales des omnibus[13]. De à , il est administrateur de la Banque russe et française[13].
En , il est président de la Compagnie de Porman[13] qui exploite des mines de fer à Portmán, près de La Unión. La même année, il entre au conseil d'administration de la Compagnie des mines, fonderies et forges d'Alais[13], à Alès, dont il est le vice-président[14] en [13] puis l'administrateur-directeur[12] de à [13]. De à , il est administrateur du Patrimoine, une compagnie d'assurance-vie[13].
Il est, en outre, le fondateur des sociétés d'assurances mutuelles des forges de France, des industries textiles et sucrières[15].
Échecs électoraux (-)
modifierAux élections législatives de , Gigot est candidat dans l'Yonne, sur la liste du baron Brincard. Aux élections législatives de , Gigot est candidat dans la 2e circonscription d'Auxerre mais est battu par Pierre Merlou, n'obtenant que 5 277 voix contre 7 726.
Autres activités
modifierDès , Gigot adhère à la Société internationale des études pratiques d'économie sociale, société savante fondée par Frédéric Le Play en et reconnue d'utilité publique en . Il la présidera.
Décès
modifierGigot meurt le [1],[16] à son domicile, au no 83 de la rue de la Tour[2], dans le 16e arrondissement de Paris[1]. Ses obsèques sont célébrées le en l'église Notre-Dame-de-Grâce de Passy[17],[18]. Il est inhumé à Auxerre[18].
Œuvres
modifierHonneurs et distinctions
modifierLe , Gigot, alors préfet du Doubs, est fait chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur[1],[19]. Par décret du , alors préfet de police de Paris, il est promu au grade d'officier pour s'être « distingué au moment de la catastrophe de la rue Béranger par la direction donnée aux travaux de sauvetage, par son dévouement et par son courage personnel » ainsi que pour « services exceptionnels dans les fonctions de préfet qu'il a successivement remplies à Avignon, Orléans, Besançon et Nancy »[1],[19].
Le , il est élu membre titulaire de l'Académie de Stanislas[16]. Le de la même année, il en devient associé-correspondant[16].
Notes et références
modifier- Dict. biogr. des préfets.
- Grison 1913, p. 4, col. 4.
- SFHP.
- CEDIAS, com..
- Charpin 1913, p. 286.
- Le Gaulois 1871, p. 146, col. 1.
- A. , p. 273, col. 2.
- D. , p. 4510, col. 1.
- D. , p. 1986, col. 1.
- D. , p. 4341, col. 1.
- D. , p. 1673, col. 3.
- Horne 2012, p. 130.
- DFiH.
- Gregarek 1995, § 20, p. 125.
- Horne 2012, p. 131.
- Schaudel 1913, p. CI.
- Le Figaro , p. 3, col. 2.
- Le Figaro , p. 3, col. 4.
- D. , p. 7483, col. 1.
Voir aussi
modifierTextes officiels
modifier- [A. ] Arrêté du , dans Journal officiel de la République française, vol. 3e année, no 85, , partie officielle, p. 273, col. 2.
- [D. ] Décret du , dans Journal officiel de la République française, vol. 3e année, no 320, , partie officielle, p. 4510, col. 1.
- [D. ] Décret du , dans Journal officiel de la République française, vol. 5e année, no 348, , partie officielle, p. 7937, col. 2.
- [D. ] Décret du , dans Journal officiel de la République française, vol. 8e année, no 81, , partie officielle, p. 1986, col. 1.
- [D. ] Décret du , dans Journal officiel de la République française, vol. 9e année, no 160, , partie officielle, p. 4341, col. 1.
- [D. ] Décret du , dans Journal officiel de la République française, vol. 9e année, no 346, , partie officielle, p. 8461, col. 2.
- [D. ] Décret du , dans Journal officiel de la République française, vol. 10e année, no 179, , partie officielle, p. 7483, col. 1.
- [D. ] Décret du , dans Journal officiel de la République française, vol. 11e année, no 63, , partie officielle, p. 1673, col. 3.
Bibliographie
modifier- [Charpin 1913] Frédéric Charpin, « Albert Gigot », dans La Réforme sociale : bulletin de la Société d'économie nationale et des Unions de la paix sociale fondées par P.-F. Le Play, 7e série, t. V : -, Paris, Secrétariat de la Société d'économie nationale, , p. 286-290.
- [Grison 1913] Georges Grison, « M. Albert Gigot », dans Le Figaro, 3e série, vol. 59e année, no 18, , p. 4, col. 4.
- [Gregarek 1995] Rainer Gregarek, « Le face-à-face de la République française et de l'Empire allemand dans les politiques sociales : l'exemple des associations internationales au tournant du xxe siècle », Revue germanique internationale, no 4 : « Le miroir allemand », , p. 1re partie (« L'angoisse du reflet »), p. 103-126 (DOI 10.4000/rgi.515, résumé, lire en ligne, consulté le ).
- [Guerlain 2011] Laëtitia M. Guerlain, Droit et société au XIXe siècle (-) : les leplaysiens et les sources du droit (thèse de doctorat en droit, préparée, au sein École doctorale de droit de Pessac, sous la direction de Bernard Gallinato-Contino, et soutenue à l'université Bordeaux-IV – Montesquieu en ), Pessac, Université Bordeaux-IV Montesquieu, , 1 vol. , 655-[1], 30 cm (OCLC 800744469, SUDOC 157711692, présentation en ligne, lire en ligne).
- [Horne 2012] (en) Janet R. Horne, A social laboratory for modern France : the Musée social and the rise of the welfare State [« Un laboratoire social pour la France moderne : le Musée social et l'essor l'État-providence »], Durham et Londres, Duke University Press, , 1re éd., 1 vol. , XIII-353, 24 cm (ISBN 0-8223-2782-1 et 0-8223-2792-9, OCLC 470086920, BNF 38851576, SUDOC 073350044, présentation en ligne, lire en ligne).
- [Schaudel 1913] Louis Schaudel, « Albert Gigot », dans Mémoires de l'Académie de Stanislas, 6e série, t. X : -, Nancy, Berger-Levrault, (ISSN 1157-0628, BNF 34438627), séance publique du , compte-rendu de l'exercice -, p. CI-CII.
- [Le Figaro ] « Obsèques », dans Le Figaro, 3e série, vol. 59e année, no 20, , La journée, p. 3, col. 2.
- [Le Figaro ] « Deuils », dans Le Figaro, 3e série, vol. 59e année, no 21, , Le monde & la ville, p. 3, col. 4.
- [Le Gaulois 1871] Le Gaulois, Le journal du siège de Paris : publié par le Gaulois, Paris, G. Kugelmann, , 1 vol. , 476, gr. in-8° (19 cm) (OCLC 495074710, BNF 34085116, SUDOC 135344433, lire en ligne).
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- [CEDIAS] « Albert Gigot », sur la base de données CEDIAS – Musée social.
- [Dict. biogr. des préfets] « Gigot, Edme Albert », dans le Dictionnaire biographique des préfets ( – ) en ligne sur FranceArchives, d'après René Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets : – , Paris, Archives nationales, , 1re éd., 1 vol. , 555, 27 cm (ISBN 2-86000-232-4, EAN 9782860002325, OCLC 407114446, BNF 35744170, SUDOC 003514676), s.v.Gigot, Edme Albert.
- [DFiH] « Albert Gigot », sur la base Données financières historiques (DFiH) de l'École d'économie de Paris.
- [Léonore] « Gigot, Edme-Albert », sur la base de données Léonore.
- [SFHP] « Albert Gigot », sur la base de données de la Société française d'histoire de la police.