Anne-Claude-Louise d'Arpajon

aristocrate française
(Redirigé depuis Anne Claude Louise d'Arpajon)

Anne-Claude-Louise d'Arpajon
Image illustrative de l’article Anne-Claude-Louise d'Arpajon
Mad. de ** en habit de Bal par Louis Surugue, 1746.

Titre Princesse de Poix
Comtesse de Noailles
Duchesse de Mouchy
Biographie
Dynastie Maison d'Arpajon
Nom de naissance Anne-Claude-Louise d'Arpajon
Surnom Madame l'Étiquette
Naissance
Arpajon (Royaume de France)
Décès (à 65 ans)
Paris (République française)
Père Louis de Sévérac
Mère Anne-Charlotte Le Bas de Montargis
Conjoint Philippe de Noailles
Enfants Louise-Charlotte de Noailles
Philippe-Louis de Noailles
Louis Marie Antoine de Noailles

Blason de Anne-Claude-Louise d'Arpajon

Anne-Claude-Louise d'Arpajon, née à Arpajon le [1] et morte guillotinée à Paris le [2], fut princesse de Poix, comtesse de Noailles et duchesse de Mouchy. Elle fut désignée sous les noms de « maréchale de Poix » et « maréchale de Mouchy »[3]. Elle fut la première dame d'honneur de deux reines de France : les reines Marie Leszczynska et Marie-Antoinette d'Autriche.

Biographie modifier

Famille modifier

Elle est la dernière représentante d'une des plus illustres familles rouergates, les Arpajon. Son père, le marquis d'Arpajon, Louis de Sévérac (1667-1736), achète en 1720 le marquisat de Saint-Germain-lès-Châtres. Il obtient de Philippe d'Orléans, le régent, le privilège assez rare de donner son nom à la ville principale, qui devient alors Arpajon[4]. Sa mère, Anne-Charlotte Le Bas de Montargis (1697-1767), est une des dames de compagnies de la duchesse de Berry, fille du Régent.

Anne-Claude-Louise d'Arpajon est la descendante en ligne directe de Jules Hardouin-Mansart par une fille de ce dernier, Catherine-Henriette Hardouin-Mansart (1673-1748). Cette dernière est l'épouse de Claude Lebas de Montargis, d'où Anne-Charlotte Le Bas de Montargis, mère de la comtesse. Elle est également la petite-cousine de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, lui-même étant fils de Jacques Hardouin-Mansart et le petit fils de Jules Hardouin-Mansart[5], premier architecte du roi.

Mariage modifier

Le , Anne-Claude-Louise d'Arpajon épouse Philippe de Noailles dans la chapelle du château de Versailles. Son nouvel époux est comte de Noailles[3],[1], prince de Poix, duc de Mouchy, est futur maréchal de France, chevalier des ordres du roi, gouverneur de la ville de Versailles, gouverneur des châteaux de Versailles et de Marly et capitaine des chasses des deux parcs[6].

Dame d'honneur modifier

Étant dame d'honneur de la reine Marie Leszczynska décédée en 1768, estimée pour ses qualités, elle est nommée deux ans plus tard dame d'honneur de la nouvelle dauphine Marie-Antoinette. Elle se rend donc à la frontière, avec l'ensemble de l'entourage français, à la rencontre de la future souveraine âgée de quatorze ans. Cette dernière pose pour la première fois le pied sur le sol français le [7], pour ne plus jamais en repartir. La jeune dauphine à du mal à s'accommoder au pays.

La comtesse de Noailles a la responsabilité de veiller à ce que la dauphine assimile et respecte les us et coutumes de la cour de Versailles. Très attachée au protocole, elle ne parvient pourtant pas à bien instruire la jeune et primesautière dauphine de ses fonctions représentatives, et protectrices à l'égard des importuns[8]. Par la suite, Marie-Antoinette ne lui accorde pas sa faveur[9], ayant alors le sentiment de ne pouvoir faire tout ce qu'elle aurait souhaité, et la surnomme « Madame l'Étiquette »[10].

À la mort du roi Louis XV en 1774, Marie-Antoinette devient reine de France. La jeune reine écarte la comtesse de Noailles, qui finit par rejoindre le parti d'opposition noble à la reine, avec les filles du roi[9] : mesdames Adélaïde et Victoire. Ces femmes forment ensembles la vielle cour.

Révolution française modifier

Les deux fils de la comtesse sont élus députés aux états généraux de 1789. Le plus jeune des deux se signale par son enthousiasme quant à l'abolition des privilèges de la noblesse. La radicalisation de la Révolution française les pousse finalement à émigrer. Restés en France, le duc et la duchesse de Mouchy sont, en application de la loi des suspects, présumés parents d'émigrés et suspectés d'avoir aidé des prêtres réfractaires[11]. Arrêtes à Mouchy, ils sont emprisonnés, puis finalement guillotinés le à Paris, sur la place de la Nation. Leurs corps sont jetés dans la grande fosse commune du cimetière de Picpus, où sont venus les rejoindre par la suite Lafayette et son épouse, Adrienne de Noailles, morts après la Révolution[12].

Descendance modifier

De l'union d'Anne-Claude-Louise d'Arpajon et de Philippe de Noailles naissent six enfants, dont trois meurent en bas âge :

  1. Louise-Charlotte de Noailles, dame du palais des reines Marie Leszczynska et Marie-Antoinette d'Autriche, mariée en 1760 avec Emmanuel-Céleste de Durfort, duc de Duras ;
  2. Charles-Adrien de Noailles (né et mort en 1747), prince de Poix ;
  3. Louis-Philippe de Noailles (1748-1750), prince de Poix ;
  4. Daniel-François-Marie de Noailles (1750-1752), marquis de Noailles puis prince de Poix ;
  5. Philippe-Louis de Noailles, prince-duc de Poix et duc de Mouchy, député de la noblesse des bailliages d'Amiens et de Ham aux états-généraux de 1789 ;
  6. Louis Marie Antoine de Noailles, vicomte de Noailles, député de la noblesse du bailliage de Nemours aux états-généraux de 1789.

Au cinéma modifier

Le rôle de la comtesse de Noailles est interprété par :

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Jean-Charles Poncelin de La Roche-Tilhac: État des cours de l'Europe et des provinces de France pour l'année 1785, Paris, 1785, p. 27. Lire en ligne.
  2. Généalogie de Carné
  3. a et b Notice relative à Anne-Claude-Louise d’Aprajon, comtesse de Noailles dans la base biographique du Centre de Recherche du château de Versailles. Lire en ligne.
  4. Arpajon Site Officiel
  5. Philippe Cachau : Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dernier des Mansart (1711-1778), thèse de doctorat d’histoire de l’art, Paris-I Panthéon-Sorbonne, 2004, t. I, p. 39-42
  6. Versailles : Histoire, Dictionnaire et Anthologie, publié sous la direction de Mahieu Da Vinha et de Raphaël Masson, collection Bouquins, Robert Laffont, Paris, 2015. Lire en ligne.
  7. Michel de Decker, Marie-Antoinette, les dangereuses liaisons de la reine, France Loisirs, 2005
  8. Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Noailles, Lyon, L'auteur, , 245 p., p. 152-153
  9. a et b Stefan Zweig : Marie Antoinette, Förlag Forum, Juva, Finlande 1992, Erland Rådberg. (ISBN 91-37-10298-2).
  10. Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Noailles, Lyon, L'auteur, , 245 p., p. 151-153
  11. Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Noailles, Lyon, L'auteur, , 245 p., p. 149-150
  12. Ryan's Paris
  13. Jean-Luc Wachthausen, « « Jeanne du Barry » : Maïwenn n’en fait qu’à sa tête », lepoint.fr, 16 mai 2023.

Liens externes modifier