Ateliers monétaires français
Les ateliers monétaires français ont émis durant plusieurs siècles les différentes monnaies françaises. La traçabilité de leurs émissions était assurée grâce à une marque gravée sur les pièces, par exemple une lettre. Jusqu'à la fin du règne de Louis-Philippe, un maximum de 22 ateliers émettaient des francs français. Sous Napoléon III, les émissions « Têtes nues » étaient fabriquées par sept ateliers. Leur nombre est descendu à trois en 1861, à deux en 1870 puis un unique atelier, Paris, en 1880.
Aujourd'hui, seule la Monnaie de Paris émet encore des pièces avec son usine de fabrication à Pessac en Gironde. Cette dernière n'appose plus de marque d'atelier sur les pièces en euro de la France, excepté pour les pièces en euro de la Grèce émises en 1999 avec la lettre « F » qui indique leur origine française.
Monnayages antiques
modifierVilles aujourd'hui françaises ayant eu un atelier monétaire
modifierSouveraineté de Béarn / Royaume de Navarre
modifierCorse
modifierDuché de Savoie
modifierComtat Venaissin
modifierMonnayages féodaux français
modifierVille | Période | Territoire | Monnaie | Souverain | Note |
---|---|---|---|---|---|
Albi | début du XIe -fin XIIIe siècle | Vicomtes d'Albi, puis rois de France | |||
Anduze | |||||
Arles | |||||
Avignon | Denier massaliote | ||||
Béziers | |||||
Blois | début du XIe – XIVe siècle | Comté de Blois | Livre blésoise | Comtes de Blois, puis rois de France | Le monnayage débute à Blois dès le VIIe siècle au profit des comtes jusqu'à la cession du droit au roi Philippe VI en 1328. L'atelier de l'hôtel de la Monnaie reste en activité sous la maison d'Orléans, établie à Blois à partir de 1397. |
- Bogny-sur-Meuse (Principauté de Château-Regnault)
- Cahors (fin du IXe siècle)
- Carcassonne[Note 1]
- Charleville (Principauté d'Arches)
- Clermont-Ferrand évêque[Note 2]
- Le Puy (sol et deniers du Puy)[Note 3]
- Guingamp (deniers de Penthièvre)
- Limoges (vicomtes ; denier lémovicien)[Note 4]
- Marseille (denier massaliote) ~675-~840[Note 5]
- Meaux (évêque)
- Melgueil (sol melgorien)
- Metz (évêque[Note 6]
- Morlaàs (XIe – XVe siècle) : vicomtes de Béarn, puis rois de France
- Nantes
- Narbonne (vicomtes et archevêques)
- Paris (denier parisis)
- Penthièvre[Note 7]
- Rennes
- Rodez (vers 996/1004-1373) : comtes de Rodez
- Sedan (Principauté)
- Sens (évêque)
- Sommières
- Sorgues (créé par Raymond V de Toulouse (1148-1194). L'hôtel des monnaies du palais des papes de Sorgues est déménagé à Avignon en 1354)
- Souvigny 1180-1272[Note 8]
- Toulouse (sou toulousain ou toulza) (vers 1060) : comtes de Toulouse, puis rois de France
- Vannes
- Vienne, archevêque[Note 9]
Listes des ateliers français de monnaie royale avant 1789
modifierÀ la veille de la Révolution de 1789, 17 hôtels de monnaie sont en fonction, en gras.
Marque | Ville | Directeur de la monnaie |
---|---|---|
A | Paris | Jean Dupeyron de la Coste |
AA | Metz | Jean-François Leclerc |
AR | Arras | |
B | Rouen | Joseph Lambert |
BB | Strasbourg | Félix de Reiset |
C | Saint-Lô et Caen | |
CC | Besançon | |
D | Lyon et Vimy | Jean-Claude Gabet |
E | Tours | |
F | Angers | |
G | Poitiers | |
H | La Rochelle | François Séguy |
I | Limoges | Louis Naurissart de Forest |
K | Bordeaux | Laurent-Baptiste Lhoste |
L | Bayonne | Romain d’Arripe de Lamarande |
LL | Lille | |
M | Toulouse | Guillaume de Laburthe |
MA | Marseille | Jean-Baptiste Prou-Gaillard |
N | Montpellier | Bernard Étienne |
O | Riom | |
P | Dijon | |
Q | Perpignan et Narbonne | Joseph Dastros |
R | Orléans et Villeneuve | Louis Boyan Petit-Bois |
S | Reims | |
T | Nantes | Marie-François Thomas |
V | Troyes | |
W | Lille | Louis-Théophile Lepage |
X | Amiens | |
Y | Bourges | |
Z | Grenoble | |
9 | Rennes | |
& | Aix-en-Provence | |
Vache | Pau | Jean-Baptiste Souton |
Listes des ateliers français après 1789
modifierMarque | Ville[1] |
---|---|
A | Paris |
AA | Metz |
B | Rouen |
BB | Strasbourg |
C | Castelsarrasin |
D | Lyon |
H | La Rochelle |
I | Limoges |
K | Bordeaux |
L | Bayonne |
M | Toulouse |
MA | Marseille |
N | Montpellier |
Q | Perpignan |
R | Orléans |
T | Nantes |
W | Lille |
Voir aussi
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Le monnayage de Carcassonne débute vers 980-1000.
- La monnaie de Clermont à la Vierge pourrait commencer sous les épiscopats d'Aimerie (1111-1150) ou d'Étienne VI de Mercœur (1151-1169), elle est encore citée en 1315 sous l'épiscopat d'Aubert de Montaigu (1307-1328)
- Adalard reçut le droit de battre monnaie par une charte du 8 avril 924 du roi Raoul qui sera confirmée par Lothaire le 8 mars 955. Les vicomtes de Polignac vendirent pour 25 000 sous du Puy, les droits monétaires à Adhémar, évêque du Puy (1077-1098). Louis VI confirma le droit monétaire en 1134. En 1171, à l'instigation de Louis VII, Pons vicomte de Polignac reconnaît le droit de Pierre, évêque du Puy. Le monnayage est encore attesté sous le règne de Philippe IV le Bel.
- À la fin du VIe siècle, Abbon, orfèvre très habile, dirigeait à Limoges l'officine publique de la monnaie fiscale.
- Marseille : la fabrication des monnaies d'argent commence vers 675, année de l'assassinat de Childéric, et a cessé de fonctionner vers 840 après le règne de Louis le Pieux.
- Metz : Le denier messin est la principale monnaie circulant dans l'ensemble de la Lorraine aux XIe – XIIIe siècles.
- Le monnayage de Penthièvre débute avec Étienne Ier, comte de Penthièvre en 1093.
- Souvigny, qui n'avait en fait aucun droit de monnayage, se le fit confirmer en 1058 par le pape Étienne IX (1057-1059). Le monnayage commença vers 1080.
- Vienne est proclamée métropole des Gaules au concile de Vienne en 892 et monnayait encore au XIVe siècle.
Références
modifier- « Les ateliers monétaires », Monnaie magazine, no 68, , p. 106 (ISSN 1291-3944)