Bilad el-Cham
Le terme traditionnel arabe Bilad al-Cham ou Bilad al-Sham ou Bilad el-Chem (en arabe : بلاد الشام, prononcé « Bilad oush-Sham ») est le nom donné par les conquérants arabes au Moyen Âge à la Grande Syrie. Cette région contenait l'équivalent des États actuels de Syrie, Liban, Jordanie, Israël et Palestine, plus une partie du sud-est de l'actuelle Turquie.

Étymologiquement, le terme signifie « terre de la main gauche », en référence au fait que pour quelqu'un situé dans le Hijaz et faisant face à l'est (l'ancienne « orientation » des cartes), le nord est sur la gauche (de même le nom Yémen signifie « terre de la main droite »).
La région est parfois définie comme la zone autrefois dominée par Damas, qui en fut longtemps la capitale — de fait le mot el-Cham الشام correspond au nom de la ville de Damas en arabe dialectal local. Dans ce cadre, le Bilad al-Cham formait un ensemble plus ou moins homogène, culturellement et économiquement.
Le Bilad el-Cham n'est pas exactement synonyme de « Grande Syrie » ou de « Levant », car la Grande Syrie a pu être considérée comme une trop petite région, et que Levant a parfois désigné une région plus étendue.
Jusqu'à la Première Guerre mondiale, ces territoires faisaient partie de l'Empire turc sous le nom de Syrie (Suriye-eli, capitale Damas). L'ensemble a ensuite été divisé par la Société des Nations puis par l'ONU en plusieurs États. L'empire Ottoman avait réussi à créer une intégration économique entre ces territoires. Cette intégration était même perçue comme étant naturelle pour les Français et Britanniques qui continuèrent dans ce sens malgré la division politique du territoire après 1918. En 1921, ils signèrent des accords de libre-échange entre leurs mandats dans la région. Cela bénéficia grandement aux marchands syriens, puisque dans les années 1920, la Syrie était le centre de la manufacture au sein du Bilad el-Cham. Ainsi, les marchands et industriels syriens ont soutenu cette initiative, ainsi que le Yishouv qui y a vu une opportunité d'augmenter sa capacité industrielle et ainsi se rapprocher de l'Europe[1].
Aussi, les administrations coloniales française et britannique continuèrent le développement des routes et des chemins de fers entrepris par les Ottomans afin de faire fleurir les industries locales, et de promouvoir les échanges régionaux[1].
Au début du XXIe siècle des groupes djihadistes comme Daech ont utilisé le nom « Bilad el-Chem » en y incluant l'Irak.
Références
modifier- Cyrus Schayegh, The Middle East and the Making of the Modern World, Harvard University Press, (ISBN 978-0-674-98109-6)
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Denise Aigle (dir.), Le Bilād al-Šām face aux mondes extérieurs. La perception de l'Autre et la représentation du Souverain, Beyrouth, Presses de l’Institut français du Proche-Orient (IFPO), , 425 p. (ISBN 978-2-35159-197-0, lire en ligne)
Source
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Bilad al-Sham » (voir la liste des auteurs).