Bouteille de sorcière

Une bouteille de sorcière est un instrument de protection contre la sorcellerie. Des fouilles archéologiques et des documents historiques permettent de les recenser en Angleterre, aux États-Unis et au Canada. La première mention écrite date du XVIIe siècle.

Bouteille de sorcière
Bouteille de sorcière du Lincolnshire, Angleterre, datant du début du XIXe siècle, et son contenu.
Une jarre Bellarmine utilisée comme bouteille de sorcière, vers 1650.
Bouteille de sorcière.

Description

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Certains des premiers flacons de sorcière documentés sont des cruches en grès émaillé connues sous le nom de « cruches Bartmann »,« Bellarmines » ou « Barbes grises ». Les « Bellarmines » doivent leur nom à un inquisiteur catholique, Robert Bellarmin, qui a persécuté les protestants et a contribué à l'incinération de Giordano Bruno. Les « barbes grises» et les « bellarmines » étaient fabriquées en grès brun ou gris émaillé et estampées d'un visage barbu[1],[2].

Histoire

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Les bouteilles de sorcière étaient un phénomène particulièrement répandu dans les îles britanniques aux XVIe et XVIIe siècles. Pour se protéger des sorcières , les gens enterraient des bouteilles en grès ou en verre dans lesquelles ils inséraient des clous , des ongles , de l'urine humaine et d'autres objets, et les bouchaient. Jusqu’à présent, les archéologues ont trouvé environ 200 exemples de ces bouteilles de sorcière. En 2009, un spécimen intact a été retrouvé pour la première fois lors de travaux de construction à Londres (Greenwich)[3]. Un autre exemplaire est découvert en 2020 à Turnhout près d'Anvers[4].

Au Royaume-Uni

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Cette forme de « sortilège en bouteille » était très répandue dans l'Angleterre élisabéthaine, en particulier dans l'East Anglia, où les superstitions et la croyance dans les sorcières étaient fortes. Les bouteilles étaient le plus souvent enterrées sous la cheminée, sous le plancher et plâtrées à dans les murs. En 2016, une bouteille de verre trouvée enterrée sous le seuil d'une maison a fait l'objet d'un épisode de l'émission Antiques Roadshow tourné à Trelissick, en Cornouailles ; Andy McConnell, spécialiste du verre, a goûté une petite quantité du contenu, estimant qu'il s'agissait probablement de porto ou de vin, bien qu'il ait noté un goût de rouille et la présence de clous. En 2019, le contenu a été analysé par l'université de Loughborough, qui a identifié que la potion contenait en fait de l'urine, un tout petit peu d'alcool et un cheveu humain, ainsi que des épingles en laiton datant de la fin des années 1840 et un ostracoderme. Il s'agirait d'un flacon de sorcière[5],[6].

En Belgique

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En 2020, lors de la rénovation du pub 'De Zwarte Ruiter à Turnhout, en Belgique, une cruche datant du XVIe sièclea été découverte. Elle était utilisée pour conjurer la sorcellerie. C'est la première fois qu'une telle bouteille de sorcière est découverte en Europe en dehors de l'Angleterre[7].

Aux États-Unis

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Moins d'une douzaine de bouteilles de sorcière ont été identifiées aux États-Unis.[8] L'archéologue Marshall Becker a été le premier à identifier une bouteille de sorcière américaine dans un contexte archéologique,[9] connue sous le nom de « bouteille de sorcière d'Essington  », récupérée lors de fouilles sur l'île de Great Tinicum dans le comté de Delaware, en Pennsylvanie. Un site d'esclaves ou de locataires du milieu du XIXe au début du XXe siècle dans le comté de Dorchester, dans le Maryland, a livré une « bouteille de sorcière » enterrée dont le bouchon de liège était hérissé d'épingles droites[10]. En 2016, une bouteille remplie de clous a été déterrée du foyer d'un site de la guerre de Sécession en Virginie et semble être une « bouteille de sorcière »[11].

Bibliographie

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  • Marc Neu. La magie des bouteilles sorcières et des jarres à souhaits. Exergue, 2023, (ISBN 978-2361886424).
  • Marshall J. Becker, Pennsylvania Archaeologist 48(1–2):1–11.,
  • Phil Gast, Artifact found at Civil War site may be a 'witch bottle' used to ward off evil spirits. Really., (lire en ligne)
  • Joseph Glanvill, Saducismus Triumphatus: or, Full and Plain Evidence Concerning Witches and Apparitions, 3rd edition, A. L., London, (lire en ligne)
  • Brian Hoggard, Beyond the Witchtrials: Witchcraft and Magic in Enlightenment Europe, Manchester University Press, (ISBN 978-0-7190-6660-3, lire en ligne Inscription nécessaire)
  • M. Chris Manning, Homemade Magic: Concealed Deposits in Architectural Contexts in the Eastern United States, Master’s thesis, Anthropology Program, Ball State University, Muncie, IN.
  • Ralph Merrifield, The Archaeology of Ritual and Magic, Batsford, (ISBN 978-0-7134-4870-2)

Notes et références

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  1. @NatGeoFrance, « On utilisait autrefois des "bouteilles de sorcière" pour conjurer les malédictions », sur National Geographic, (consulté le )
  2. (en) « Frechen Bartmann Jugs and ‘Witch’ Bottles – MAA Digital Lab », sur MAA Digital Lab – Research and collections stories from the Museum of Archaeology & Anthropology, University of Cambridge, (consulté le )
  3. (en) Archäologen finden erstmals intakte Hexenflasche Spiegel-Online .
  4. Johan Rennotte. Des sorcières à Turnhout ? Une exceptionnelle "bouteille de sorcière" se dévoile aux archéologues. RTBF, 4 mars 2023. Lire en ligne
  5. Rose, Brett Hill, Gibbons, « Antiques Roadshow specialist finally discovers he drank urine instead of 150-year-old port on programme », The Birmingham Mail,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Craig Simpson, « Antiques Roadshow expert quaffed urine thinking it was port », The Daily Telegraph,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Wouter Adriaensen, « Eerste Europese heksenfles gevonden in Turnhout: "Kruik werd gevuld met urine, haar en nagels om heksen te bestrijden" (Jar was filled with urine, hair and nails to fight witches) », De Gazet Van Antwerpen,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Manning 2012, p. 94–140.
  9. Becker 1978.
  10. Morehouse,2009
  11. Gast 2020.