Caryophyllaceae

famille de plantes
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Dianthaceae

Les Caryophyllaceae (Caryophyllacées) sont une famille de plantes à fleurs de l'ordre des Caryophyllales. Cette famille comporte un peu plus de 80 genres et 2 000 espèces[1]. Ce sont essentiellement des plantes herbacées, caractérisées notamment par des tiges porteuses de feuilles simples et entières, généralement opposées, et attachées à la tige au niveau d'un nœud renflé, comme chez les œillets véritables ou les silènes.

Étymologie

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Le nom de cette famille donné par Antoine-Laurent de Jussieu en 1789[2] est basé sur le genre type Caryophyllus Mill. — nom de genre pourtant illégitimé, Caryophyllus Mill. étant synonyme de Dianthus L., — et aussi d'après l'épithète spécifique caryophyllus[3].

Le terme a été appliqué à l'espèce cultivée, ou Œillet commun, appelée par Philip Miller Caryophyllus Mill. (Miller abrégé en Mill., est partisan d'une nomenclature prélinnéenne) et Dianthus caryophyllus L. par Carl von Linné (abrégé en L.) dans son Species plantarum en 1753, à cause de l'odeur de ses fleurs qui rappellent le clou de girofle. Or ce nom est donné en 1687 par Paul Hermann[4], à tort car si karyophyllon désigne en grec le clou de girofle, fruit du giroflier (Myrtaceae), le terme évoque l'odeur des feuilles de noyer (du grec karyon, « noix » et phyllon, « feuille »)[5].

Classification

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Évolution florale représentée par les diagrammes floraux.

Le nom de famille Caryophyllaceae a fait l'objet d'une proposition de conservation (nom. cons.), ce qui permet son emploi préférentiel à Dianthaceae. Ceci explique pourquoi, autant la classification classique de Cronquist (1981)[6] que la classification phylogénétique APG III (2009)[7] emploient ce nom[8].

Distribution

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La famille est cosmopolite (bien que certaines espèces soient endémiques), mais est surtout bien représentée dans les régions tempérées et chaudes (pourtour méditerranéen) de l'hémisphère Nord[2]. Elle est particulièrement riche sur le pourtour méditerranéen et en Asie. Sous les tropiques, elle est limitée aux secteurs montagneux d'altitude (formant des coussinets, comme Silene acaulis). Elle comporte notamment la Sagine antarctique, l'une des deux plantes à fleurs présente en Antarctique[9].

Elle comprend principalement des plantes herbacées, un grand nombre de plantes ornementales et autant d'adventices subcosmopolites (telles le mouron des oiseaux, la nielle des blés, de nombreuses Silene, Arenaria et Cerastium)[10].

Description

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Appareil végétatif

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Les parties aériennes (feuilles, tiges) et surtout souterraines (racines) contiennent des métabolites secondaires allélochimiques, les saponines, qui servent de défense des plantes contre les herbivores (insectes, escargots d'eau douce, têtards, petits poissons), notamment chez les saponaires et les silènes. Les propriétés ichtyotoxiques et moussantes des saponines, associée à leur forte dissolubilité dans l'eau, a permis, sans doute depuis la préhistoire, à certains peuples autochtones d'en faire des poisons utilisables pour la pêche (pêche à la nivrée ou pêche au poison en broyant certaines racines, créant ainsi un savon riches en saponines versé dans l'eau des rivières, et qui provoque l'asphyxie et la mort des poissons en endommageant la membrane de leurs branchies)[15],[16].

Appareil reproducteur

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Diagramme floral :
A Lychnis
B Silene.

Liste des genres

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Silène dioïque.
Mouron des oiseaux.

Les genres les plus importants sont Silene avec 700 espèces (dont une cinquantaine dans la flore française), Dianthus avec 300 espèces (23 dans la flore française), Arenaria avec 200 espèces (16 dans la flore française), Gypsophila, Minuartia et Stellaria avec 150 espèces (25 de Stellaria et 16 de Minuartia dans la flore française), Paronychia avec 110 espèces, Cerastium avec une centaine d'espèces (25 dans la flore française). La flore française est représentée par 32 genres et 210 à 220 espèces[2].

Selon NCBI (3 mai 2010)[21] :

Selon Angiosperm Phylogeny Website (21 mai 2010)[22] :

Selon DELTA Angio (3 mai 2010)[23] :

Arenaria biflora.

Selon ITIS (3 mai 2010)[24] :

Histoire et légendes

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La Madone à l'œillet de Léonard de Vinci, 1476.

Selon une légende, l'armée de Louis IX est victime d'une épidémie dite de peste lors du siège de Tunis à la huitième croisade en 1270. Les soldats y découvrent à cette occasion une liqueur tonique à base d'œillet qui est censée avoir apaisé leurs souffrances, rapportent la plante en France où elle est cultivée comme plante médicinale puis plante ornementale[25].

La réputation d'aphrodisiaque de l'œillet fait qu'il est symbole de fiançailles et de mariage, illustrant les portraits médiévaux des couples. À l'inverse, signe de l'amour divin et symbole de virginité, il se retrouve sur de nombreuses représentations de la Vierge Marie du XVe au XVIIe siècle[26]. À cette époque, l'œillet disputait à la rose le titre de reine des fleurs[27].

Notes et références

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  1. (en) Fritz Hans Schweingruber, Annett Börner & Ernst-Detlef Schulze, Anatomy of Stems in Herbs, Shrubs und Trees : An Ecological and Systematic Approach, Volume 1, Springer, (ISBN 978-3-642-11637-7), p. 103–211.
  2. a b et c Michel Botineau, Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs, Lavoisier, (lire en ligne), p. 376.
  3. François Couplan, Les plantes et leurs noms : Histoires insolites, Editions Quae, (lire en ligne), p. 192.
  4. P. Hermann, Horti academici Lugduno-Batavi catalogus, Boutesteyn, Leiden, p.111
  5. François Couplan, Les plantes et leurs noms. Histoires insolite, Éditions Quae, (lire en ligne), p. 192.
  6. (en) Arthur Cronquist, An Integrated System of Classification of Flowering Plants, New York, CUP, (ISBN 0-231-03880-1, OCLC 1136076363, lire en ligne).Voir et modifier les données sur Wikidata
  7. (en) Angiosperm Phylogeny Group, « An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG III », Botanical Journal of the Linnean Society, Wiley-Blackwell, Linnean Society of London et OUP, vol. 161, no 2,‎ , p. 105–121 (ISSN 0024-4074 et 1095-8339, DOI 10.1111/J.1095-8339.2009.00996.X).Voir et modifier les données sur Wikidata
  8. De fait, en 2008, The Angiosperm Phylogeny Website continue d'employer le nom Caryophyllaceae.
  9. (en) E. D. Rudolph, « Antarctic lichens and vascular plants : their significance », BioScience, vol. 15, no 4,‎ , p. 285–287.
  10. a b et c Caryophyllaceae sur plantes-botanique.org.
  11. Nouveau Larousse encyclopédique, Larousse, , p. 274.
  12. Pierre Déom, La Hulotte n°65, Le petit guide des fleurs des bois, 1995
  13. Les nervures secondaires sont fugaces si bien que la nervation semble plus ou moins parallèle.
  14. Walter S. Judd, Christopher S. Campbell, Elizabeth A. Kellogg, Peter Stevens, Botanique systématique. Une perspective phylogénétique, De Boeck Supérieur, , p. 240.
  15. (en) Soumaya Cheikh-Ali, Muhammad Farman, Marie-Aleth Lacaille-Dubois & Nabil Semmar, « Structural organization of saponins in Caryophyllaceae », Phytochemistry Reviews, vol. 18,‎ , p. 405–441 (DOI 10.1007/s11101-019-09600-8).
  16. (en) Peter R. Cheeke, Toxicants of plant origin, CRC Press, , p. 123
  17. Walter S. Judd, Christopher S. Campbell, Elizabeth A. Kellogg, Peter Stevens, Botanique systématique. Une perspective phylogénétique, De Boeck Supérieur, , p. 241.
  18. Les Caryophyllales étaient justement nommées Centrospermales à cause de cette disposition en forme de colonnette au centre de l'ovaire d'un gynécée lysicarpe.
  19. Plus rarement un akène (Paronychia), un nucule (Scleranthus, Herniaria) ou une baie à déhiscence irrégulière (Cucubalus).
  20. Michel Botineau, op. cit., p. 110
  21. NCBI, consulté le 3 mai 2010
  22. Stevens, P. F. (2001 onwards). Angiosperm Phylogeny Website. Version 14, July 2017 [and more or less continuously updated since]." will do. http://www.mobot.org/MOBOT/research/APweb/, consulté le 21 mai 2010
  23. DELTA Angio, consulté le 3 mai 2010
  24. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 3 mai 2010
  25. Jean Pierre Rambosson, Histoire et légendes des plantes utiles et curieuses, Librairie de Firmin Didot frères, fils et cie, , p. 191-193.
  26. Guy de Tervarent, Attributs et symboles dans l'art profane : dictionnaire d'un langage perdu (1450-1600), Librairie Droz, , p. 340.
  27. Maurice Moullet, Les maîtres à l'œillet, Éditions Holbein, , p. 15.

Voir aussi

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Article connexe

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Liens externes

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