Cathédrale Sainte-Marie de Burgos

édifice religieux espagnol

Déclarée Patrimoine mondial lors de la 88e session du Comité du patrimoine mondial en 1984 et troisième cathédrale d'Espagne par ses dimensions, après Séville et Tolède, la cathédrale Sainte-Marie de Burgos, remarquable édifice gothique, a su adapter le style fleuri venu de France et d'Allemagne au style décoratif espagnol. Les nombreuses œuvres d'art qui se trouvent à l'intérieur en font un musée grandiose de la sculpture gothique européenne.

Cathédrale Sainte-Marie
de Burgos
Façade ouest.
Façade ouest.
Présentation
Nom local Catedral de Santa María de Burgos
Culte Église catholique
Type Cathédrale
Rattachement Archidiocèse de Burgos (siège)
Début de la construction 20 juillet 1221
Fin des travaux XVe siècle
Style dominant Gothique
Protection Monument historique (1885)
Patrimoine mondial Patrimoine mondial (1984)
Site web Site de la cathédrale
Géographie
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Communauté autonome Drapeau de Castille-et-León Castille-et-León
Province Drapeau de la province de Burgos Province de Burgos
Comarque Alfoz de Burgos
Municipalité Burgos
Coordonnées 42° 20′ 26″ nord, 3° 42′ 16″ ouest

Carte

Histoire

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Après la pose de la première pierre par Ferdinand III et l'évêque Maurice (es) (Mauricio) le [1],[2], la construction de la cathédrale s'effectue en deux grandes étapes correspondant à deux styles de gothique :

Au XIIIe siècle les nefs et les portails sont édifiés par des architectes locaux d'après les plans rapportés par l'évêque Don Mauricio d'un voyage à travers la France, alors en pleine « fièvre » gothique. La construction a commencé par le chevet et le chœur. Le statut capitulaire édicté par l'évêque Mauricio en 1230 montre que le chapitre de la cathédrale prend alors possession du nouveau chœur. Les chapelles rayonnantes construites sur le déambulatoire sont plus petites que les chapelles actuelles qui sont reconstruites en 1270-1280. Les études mont montré que ce début de construction de la cathédrale de Burgos a été inspiré par le plan de la cathédrale de Bourges. Les plans de la cathédrale sont modifiés vers 1235 quand commence la construction du transept. Vers 1250, les deux bras du transept, les murs des collatéraux et la partie centrale de la nef centrale sont achevés. Au moment de la consécration de la cathédrale, en 1260, les travées ouest de la nef centrale et les deux premiers niveaux de la façade occidentale sont édifiés. La cathédrale devait être entièrement couverte à cette date. La construction de l'édifice est pratiquement terminée pendant le règne d'Alphonse X de Castille. Elle fait l'objet d'un programme de modification pour la mettre dans le style gothique rayonnant avec les sculptures des galeries des façades du transept, vers 1260, le troisième niveau de la façade occidentale, vers 1265 et les nouvelles chapelles rayonnantes, vers 1270-1280. On ne connaît pas de nom de maîtres d'œuvre de la cathédrale avant 1260. Le premier maître d'œuvre connu est Enricu, mort le , en même temps que sa fille Helisabet. Il était aussi le maître d'œuvre de la cathédrale de Léon. Il exerçait à Burgos depuis 1261[3]

Photographie de Luis Léon Masson, v. 1870.

Au XVe siècle, une nouvelle tranche de travaux élève les flèches de la façade, la chapelle du Connétable et la décoration des chapelles des bas-côtés. C'est alors le style nordique qui s'implante car Alonso de Carthagène, un autre grand prélat de Burgos, a ramené avec lui à son retour du Concile de Bâle plusieurs architectes et sculpteurs venus de Flandre, de Rhénanie et de Bourgogne. Ces artistes trouvèrent dans l'art local, imprégné d'arabesques mudéjares, une source de renouvellement du gothique flamboyant qui s'affadissait alors dans le reste de l'Europe. Felipe Bigarny, le Flamand Gil de Siloé et Jean de Cologne le Rhénan se distinguent tout particulièrement. S'assimilant rapidement, ils créeront de véritables lignées de sculpteurs burgalais : Gil avec son fils Diego, Jean avec son fils Simon et son petit-fils François. Le cloître avait été construit entre-temps au XIVe siècle; quant à la magnifique tour-lanterne de la croisée effondrée après les travaux audacieux de Simon de Cologne, elle dut être réédifiée par Juan de Vallejo au milieu du XVIe siècle.

L'extérieur

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Portail de Sarmental. Situé sur le transept sud, c'est le portail le plus ancien de la cathédrale. Il porte le nom d'une famille influente dont la maison se trouvait à proximité. Les voussures illustrent la Cour céleste et le tympan, construit avant 1240, est de fort belle venue : remarquer la variété des attitudes des quatre évangélistes écrivant sur leurs tréteaux. Jésus en majesté et enseignant l’Évangile rappelle le Beau Dieu d'Amiens.

En faisant le tour de la cathédrale on verra comment les architectes ont su utiliser l'irrégularité du terrain (le premier étage du cloître est de plain-pied avec l'église) en formant de charmantes places coupées d'escaliers.

Façade principale. On note le décor fleuri de la partie haute avec la frise des Rois et ses deux flèches ajourées, chef-d’œuvre de Jean de Cologne.

Le portail du Couronnement. Les statues des Pied-droits ont la grâce de leurs modèles d'Île-de-France, mais les plis de leurs vêtements sont plus mouvementés. Sur l'autre face du transept Nord, le portail de la Pellejeria (peausserie) a été conçu par François de Cologne au début du XVIe siècle, dans le style plateresque.

En longeant le chevet, on s'aperçoit que la chapelle du connétable avec son décor « isabélin » et sa lanterne à pinacles est un ajout sur le plan initial. Elle fut érigée par Simon de Cologne entre 1482 et 1494.

L’intérieur

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Cathédrale de Burgos *
Image illustrative de l’article Cathédrale Sainte-Marie de Burgos
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Critères (ii) (iv) (vi)
Numéro
d’identification
316
Région Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1984 (8e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO
  • La croisée du transept.

La splendide lanterne étoilée de la croisée, qu'on appelle le "Cimborrio", s'élève à 54 m au-dessus du sol. Au-dessous se trouvent les dalles funéraires du Cid et de Chimène. À la suite de travaux récents [Quand ?], la voûte est vitrée.

  • Les stalles du « coro », le chœur.

L'imposant ensemble de 133 stalles en noyer a été sculpté de 1507 à 1512 par Felipe Bigarny[4]. Les scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament occupent les dossiers hauts, les sujets mythologiques ou burlesques dominant dans la partie inférieure des stalles.
Au centre : beau gisant de l'évêque fondateur Mauricio, en bois recouvert d'une plaque de cuivre émaillé du XIIIe siècle.

  • Le retable du maître-autel

C’est une œuvre Renaissance du XVIe siècle, traitée en fort relief sur fond de niches et de frontons très classiques.

Le trasaltar (arrière du maître-autel), dû en partie à Felipe Bigarny, comporte dans la Montée au Calvaire une scène étonnamment expressive. L'ensemble de tableaux du peintre baroque, devenu bénédictin Juan Andres Ricci, situé dans l'arrière-chœur (trascoro), est un de ceux les mieux conservés du peintre.

  • La chapelle du connétable.

Elle est fermée par une magnifique grille. Somptueuse fondation du connétable de Castille Fernàndez de Velasco, cette chapelle isabéline élevée par Simon de Cologne est éclairée par une lanterne coiffée d'une élégante coupole étoilée. Comme pour le "Cimborrio", la voûte est vitrée.
Tous les grands sculpteurs burgalais du début de la Renaissance ont collaboré à l'exubérante décoration des murs et du retable. Le Connétable et son épouse gisent sur leur mausolée en marbre de Carrare, à côté d'une immense dalle de marbre grenat qu'ils destinaient à leurs enfants. Sur le côté droit de la chapelle s'ouvre la porte plateresque de la sacristie (1512) où l'on admire une Marie-Madeleine de Gianpetrino, un disciple de Léonard de Vinci.

Vielle à roue du XIIIe siècle, représentée sur un chapiteau de la cathédrale (portail de Sarmental)
  • L’escalier de la Coroneria, dit « escalier doré ».

Du plus pur style Renaissance, ce majestueux escalier à double volée a été conçu par Diego de Siloé au début du XVIe siècle. Le maître ferronnier français Hilaire participa à l'exécution de l'élégante rampe dorée.

  • Les chapelles latérales.

Chacune est un véritable musée d'art gothique et plateresque : Gil de Siloé et Diego de la Cruz ont travaillé ensemble au grand retable gothique de la chapelle Sainte-Anne qui retrace la vie de la mère de la Vierge. En son centre s'épanouit l'Arbre de Jessé au sommet duquel trônent la Vierge et L'Enfant. Au cœur de l'Arbre figure la rencontre d'Anne et de Joachim son époux. Au bout de la nef, tout près des voûtes, le Jacquemart « Gobe mouches » (papamoscas) rythme les heures en ouvrant la bouche. Dans la chapelle du Saint Christ se trouve l'un de ces christs revêtus de peau de buffle et de cheveux pour leur donner une carnation d'apparence humaine. Celui de Burgos est l'un des plus populaires. La chapelle de la Présentation abrite le sépulcre de l'évêque de Lerma, par Felipe Bigarny. Dans la chapelle de la Visitation, se trouve tombeau d'Alonso de Carthagène par Gil de Siloé.

Le cloître

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Ses galeries gothiques du XIVe siècle exposent de nombreuses sculptures de l'école de Burgos, en bois polychrome, en pierre et en terre cuite. La chapelle Saint-Jacques (Santiago) renferme le trésor, riche de la pipe a l'œil et d'ornements liturgiques. La chapelle Sainte Catherine abrite des manuscrits anciens (acte de mariage du Cid). Remarquer les consoles sculptées et peintes du XVe siècle, où sont figurés les rois maures venus rendre hommage au roi de Castille. Dans la sacristie « le Christ à la colonne » de Diego de Siloé est un parfait exemple de l'expressionnisme de la statuaire espagnole à partir du XVIe siècle. La salle capitulaire recouverte d'un plafond artesonado mudéjar en bois peint du XVIe siècle, réunit des tapisseries de Bruxelles des XVe – XVIe siècles, représentant les vertus théologales et cardinales, un diptyque hispano-flamand et une Vierge à l'Enfant de Memling.

  • Les tombeaux du cloître.

Se trouvent dans le cloître des tombeaux monumentaux qui comptent parmi les plus remarquables de la dernière période du gothique à Burgos, dont le rayonnement artistique est lié à la prospérité économique.

Le pèlerinage de Compostelle

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Par le Camino francés du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, le chemin vient d'Atapuerca. Historiquement, l'entrée en ville passe par le nord-est, comportant présentement des zones industrielles. L'arrivée dans Burgos peut également se faire par le sud ; après le nécessaire contournement de l'aéroport, le chemin urbain emprunte un paisible tracé le long du Rio Arlanzon.

La prochaine commune est Rabé de las Calzadas.

L'une des nombreuses chapelles de la cathédrale est spécialement dédiée à l’apôtre Saint-Jacques le Majeur, œuvre du début du XVIe siècle, de l’architecte Juan de Vallejo.

Saint-Jacques en pèlerin est l'une des nombreuses statues du cloître, dans la galerie nord-ouest.

Galerie

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Notes et références

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  1. (es) Luis Palacios Bañuelos, Seis escenarios de la historia, Librería-Editorial Dykinson, , p. 391.
  2. « Fábrica de la catedral », dans Henrique Flórez, España sagrada, tome XXVI, Contiene el estado antiguo de la iglesia de Auca, de Valpuesta, y de Burgos. Justificado con instrumentos legitimos, y memorias ineditas, Oficina de Pedro Marin, Madrid, 1771, p. 305-308 (lire en ligne)
  3. Voir Henrik Karge.
  4. Le chœur de la cathédrale de Burgos, cathédrale de Burgos.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Henrik Karge, « La cathédrale de Burgos. Organisation et technique de la construction », dans sous la direction de Roland Recht, Les bâtisseurs des cathédrales gothiques, éditions Les musées de la Ville de Strasbourg, Strasbourg, 1989, (ISBN 2-901833-01-2), p. 139-163
  • Andrés Ordax, Salvador. Guía de Burgos. Ediciones Lancia. León, 1991 (ISBN 84-86205-50-6).
  • Rivero, Enrique del. Rincones singulares de Burgos, tomo XI. Ciudad de Burgos. Caja de Burgos, 2007.
  • Ibáñez Pérez, Alberto C.; Payo Hernanz, René Jesús: Del Gótico al Renacimiento. Artistas burgaleses entre 1450 y 1600. Burgos: Cajacírculo, 2008.
  • Mansilla Reoyo, Demetrio « Catálogo documental del archivo Catedral de Burgos (804-1416) », Madrid, 1971, Instituto "Enrique Florez" del CSIC (Consejo Superior de Investigaciones Científicas)
  • Mansilla Reoyo, Demetrio, « Monografías El Archivo Capitular de la Catedral de Burgos : Breve Guía y Sumaria Descripción De sus Fondos », 1956, Burgos, Seminario Metropolitano.

Article connexe

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Liens externes

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