Château des Matignon

château fort français situé à Torigny-les-Villes
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Le château des Matignon est une demeure, du XVIe siècle, qui se dresse sur le territoire de l'ancienne commune française de Torigni-sur-Vire dans le département de la Manche, en région Normandie.

Château des Matignon
La façade nord du château.
Présentation
Type
Fondation
XVIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Style
Architecte
Propriétaire initial
Propriétaire
Ville de Torigny-les-Villes (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Usage
Musée Arthur-Le-Duc (d), hôtel de villeVoir et modifier les données sur Wikidata
Gestionnaire
Ville de Torigny-les-Villes (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Localisation
Adresse
PL CHARLES DE GAULLE, 50160 TORIGNY-LES-VILLESVoir et modifier les données sur Wikidata
Torigny-les-Villes, Manche
 France
Coordonnées
Carte

Le château porte le nom de la maison des Matignon, comtes de Torigny, seigneurs de Matignon, originaires de Bretagne. Parmi ses membres on relève notamment Jacques II Goyon de Matignon, ainsi que Jacques-François-Léonor de Matignon, comte de Torigni et duc de Valentinois qui épousa l'héritière de Monaco, Louise de Grimaldi, dont la maison hérita des titres de Matignon.

Le château est classé au titre des monuments historiques.

Localisation

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Le château des Matignon est situé dans le centre-ville de la commune déléguée de Torigni-sur-Vire, au sein de la commune nouvelle de Torigny-les-Villes, au sud de Saint-Lô, dans le département français de la Manche.

Historique

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Au XIIe siècle, sur le site de l'actuel château de Torigni, se dresse un château féodal, que Robert de Gloucester, bâtard du roi d'Angleterre, Henri Ier, a reçu de son mariage avec Mabel FitzRobert de Gloucester, fille de Robert FitzHamon, et qu'il fortifie « de tours immenses, de remparts très robustes cernés de fossés qu'il a fait tailler dans la pierre de la colline, et d'une ceinture d'eau presque continue qui rend la forteresse inaccessible (d'après Robert de Torigni)[1],[note 1] ».

Parmi les premiers possesseurs du fief, nous relevons un baron de Toëni qui se rebella contre son suzerain, Guillaume le Bâtard, à l'époque du duc Richard II de Normandie, puis un Hervé de Mauny, seigneur de Torigni, dont la petite-fille, Marguerite Mauny, épousa un Jean de Goyon de Matignon, marquant le début de l'implantation de cette famille en Normandie. Le château est alors constitué de trois corps de bâtiments en « U » dont il ne reste aujourd'hui que l'aile méridionale, du moins son emplacement originel. Dans les grands rôles de l'Échiquier, on voit que le château de Thorigny fut ruiné le , par des Bretons, alliés du roi de France, Philippe Auguste, lors d'une incursion en sud-Manche[3]. Le , au cours de la guerre de Cent Ans, lors de la chevauchée d'Édouard III sur le sol français, le château fut investi par son avant-garde[4].

C'est Joachim de Matignon, qui délaisse l'antique château et dresse un grand pavillon de style Renaissance, qui est, plus tard, relié à un second pavillon par une longue galerie, construits en 1611[5], par son fils, le maréchal Jacques II Goyon de Matignon (1525-1598), sur les plans du maître maçon François Gabriel[6], abandonnant le style défensif pour se transformer en demeure de plaisance. Charles, fils du maréchal, marque de son empreinte le château en ajoutant un troisième pavillon et une seconde aile au début du XVIIe siècle[7],[note 2].

Le château, achevé en 1630[5], et tel qu'il nous est parvenue aujourd'hui, n'est qu'une faible partie du château primitif, une grande partie des bâtiments furent détruits à partir de 1805[5].

Mis aux enchères en 1805, le domaine est adjugé à un marchand de biens, pour la somme de 1 600 000 livres, qui décide de le morceler. Le domaine compte alors un mobilier très riche composé de tableaux et de tapisseries d'Aubusson.

En 1944, lors des bombardements alliés, un incendie ravage le château provoquant la perte de plusieurs pièces classées à titre d'objets dont onze tableaux de Claude Vignon[8] et de cinq sur les six tapisseries de François Geubels[9]. Il ne subsiste que celle dite de Bruxelles, datant du XVIe siècle, représentant une scène de l'Énéide contant l'histoire de Didon et Énée[10],[6].

Aujourd'hui, le château propriété de la ville de Torigni-sur-Vire abrite les services de la mairie ainsi qu'un musée[11] consacré à Arthur Le Duc sculpteur torignais.

Description

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Le château des Matignon se présente aujourd'hui sous la forme d'un bâtiment haut d'un étage sur rez-de-chaussée, que flanquent deux pavillons (1650) surmontés de larges frontons triangulaire dont les tympans sont sculptés d'attributs militaires, d'armoiries et de trophées . L'emploi de pierre pourpre, poudingue issu des carrières de Troisgots, avec ses joints de calcaire blanchâtre et dont les lignes horizontal, donne à la façade un caractère harmonieux.

À l'intérieur, on pourra admirer la salle des mariages, probablement l'une des plus belles pièces du château, ainsi que l'escalier d'honneur à quatre volées conduisant au premier étage. Dans le musée Arthur Le Duc, l'on pourra voir notamment des sculptures en poterie de Noron.

Protection

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Le château est classé au titre des monuments historiques par liste de 1840[12].

Notes et références

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  1. Mabel (Mabille) FitzRobert de Gloucester en plus de la seigneurie de Torigny, lui apportera celles de Creully et de Gloucester[2].
  2. Ce sont ces derniers bâtiments qui subsistent, épargnés par la démolition de 1805 et complétés par un pavillon symétrique[7].

Références

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  1. Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 p. (ISBN 2-85882-479-7), p. 34.
  2. Beck 1986, p. 118.
  3. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 123.
  4. André Plaisse, La grande chevauchée guerrière d'Édouard III en 1346, Cherbourg, Éditions Isoète, , 111 p. (ISBN 2-905385-58-8), p. 63.
  5. a b et c Hébert et Gervaise 2003, p. 172.
  6. a et b Hébert et Gervaise 2003, p. 102.
  7. a et b Philippe Seydoux (photogr. Serge Chirol), La Normandie des châteaux et des manoirs, Strasbourg, Éditions du Chêne, coll. « Châteaux & Manoirs », , 232 p. (ISBN 978-2851087737), p. 216.
  8. « Onze tableaux de Claude Vignon », notice no PM50001463, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture détruits en 1944.
  9. « 5 pièces murales : Scènes de l'Enéide », notice no PM50001462, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture détruits en 1944.
  10. « Scènes de l'Enéide », notice no PM50001191, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  11. musée Arthur Le Duc sur le site municipal.
  12. « Château », notice no PA00110620, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Alain Erlande-Brandenburg, « Le château de Thorigny », dans Congrès archéologique de France. 124e session. Cotentin et Avranchin. 1966, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 316-327.
  • Étienne Faisant, Un château princier en Normandie. Torigni, de Robert de Gloucester aux Grimaldi, Annales monégasques : revue d'histoire de Monaco 2017 n° 41, .
  • Gaétan Guillot, « Le château de Torigny », dans La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc. : Manche. 1re partie, Le Havre, Lemale & Cie imprimeurs éditeurs, (lire en ligne), p. 81-92.
  • Michel Hébert et André Gervaise, Châteaux et manoirs de la Manche, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 176 p. (ISBN 978-2-84706-143-7), p. 169-172.

Articles connexes

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Liens externes

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