Charles-Henri Michel

peintre français
Charles-Henri Michel
Naissance
Décès
(à 87 ans)
Paris
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Influencé par
Distinction
1836, médaille d'argent à Amiens
1837, premier prix de la Société des amis des arts de la Somme
Médaille hors-concours au Salon de 1867

Charles-Henri Michel né à Fins (Somme) le et mort à Paris le est un peintre, dessinateur et pastelliste français.

Biographie modifier

Autoportrait, localisation inconnue.

Enfance modifier

L'arrière-grand-père de l'artiste, Nicolas Michel, agriculteur, quitta Sorel-le-Grand en 1753 pour s'installer à Fins où son petit-fils, Joseph-Constant Michel (1792-1826) sera le père de Charles-Henri Michel. Ce dernier et ses deux frères naîtront au 19, chaussée Brunehaut.

Charles-Henri Michel avait neuf ans lorsque son père mourut en 1826, laissant à sa veuve Émérantine Quatrelivre-Michel la charge de trois jeunes enfants et celle de la ferme[1].

Formation artistique modifier

C'est très jeune que Charles-Henri Michel entra comme petit-clerc chez un avoué de Péronne. Présentant très tôt un goût pour le dessin, sa mère lui offrit les cours de Jules Dufour, élève d'Auguste Dehaussy à Péronne qui le fit entrer à l'atelier du maître, où il fit la connaissance du poète et sculpteur Hector Crinon. Dehaussy prit le jeune Charles-Henri en affection.

En 1835, Michel était à Paris et fréquentait l'Académie Suisse, y rencontrant d'autres artistes en devenir comme Gustave Courbet ou François Bonvin. En 1838, sous l'égide d'Auguste Dehaussy, il partit pour Anvers, étudier la peinture flamande, comprenant les primitifs flamands et la Renaissance flamande. De retour en France, il exposa au Salon de Paris et pratiqua l'art du portrait. Il intégra l'École des beaux-arts de Paris, en 1843[1].

Un peintre d'histoire modifier

Par manque d'audace, mais également de moyens, il ne put s'offrir un atelier. Sa mère mourut en 1847. L'année suivante, la Révolution de 1848 l'obligea à rester à Paris. En 1851, il fit un voyage en Italie qui le tourna vers la peinture religieuse, et il revint en France en 1854.

En 1850, Nicolas Félix Harlé, député de la Somme, lui commanda le portrait de sa femme et de ses deux filles, dont la plus jeune, Célanie, que Charles-Henri épousera le à la mairie de Aizecourt-le-Haut. Après avoir voyagé en Italie, le couple s'installa à Paris rue Duguay-Trouin, l'atelier du peintre se trouvant au 18, rue de Varenne.

De leur union naquirent Auguste (1855), Félix (1856) et Paul (1860).

En 1862, son maître Auguste Dehaussy mourut en lui léguant le tiers de son atelier[2].

Son épouse mourut le . Il reprit son travail en 1865, réalisant un Jésus source de vie.

À la déclaration de la guerre de 1870, il quitta Paris pour rejoindre Dinan avec ses trois enfants et réalisa des dessins et des tableaux sur la région, dont les ruines de l'abbaye Saint-Magloire de Léhon sur les bords de la Rance. Il vécut avec l'argent que lui rapportait les portraits.

Il peignit ensuite des scènes historiques comme La Dernière Communion de Jeanne d’Arc (1899) et la Remise de l’Étendard (1901).

C'était un artiste complet, excellent dessinateur, portraitiste de grand talent, travaillant indifféremment le crayon, le fusain ou le pastel.

Il mourut à son domicile parisien, rue Lecourbe, des suites d'une grippe, le [1].

Postérité modifier

En 1909, à Fins un Monument à Charles-Henri Michel par Athanase Fossé fut érigé sur la place du village. Le buste fut une première fois envoyé à la fonte par l'occupant allemend au cours de la Première Guerre mondiale et une copie de l'œuvre originale connut le même sort sous le régime de Vichy, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux. Aujourd'hui, une statue en béton remplace le buste en bronze.

En 1951, Paul Michel, fils de Charles-Henri Michel, fit don de trois de ses tableaux à l'église de Fins : la Madone des Anges (1859), un Ecce homo (1904) et la Vision de sainte Thérèse d'Avila (1904).

Le musée Alfred-Danicourt de Péronne, conserve un fonds d'œuvres de Charles-Henri Michel — fusains, crayons et pastels notamment —, provenant de dons de particuliers et d'héritiers[1].

Œuvres modifier

Estampes modifier

  • Bois gravé par Philibert Rouxel (1862-1941) d'après Charles-Henri Michel[3] :
    • La dernière communion de Jeanne d'Arc, gravure sur bois ;
    • Remise de l'Étendard, graveur sur bois.

Illustrations modifier

Charles-Henri Michel a réalisé une série de dessins à la plume reprenant les sujets de la presque totalité des tableaux conservés à la Grande Chartreuse de Saint-Pierre-de-Chartreuse, en vue de l'illustration d'un projet d'édition de L'Imitation de Jésus-Christ qui n'a jamais vu le jour. Ces dessins sont conservés au musée Alfred-Danicourt de Péronne.

Collections publiques modifier

Jeanne d'Arc faisant bénir son étendard à Blois, château de Blois, chapelle Saint-Calais.
    • Conversation intérieure ;
    • l'Entretien intérieur ;
    • La Sainte Communion ;
    • La Croix ;
    • L'Aumône, après 1893 ;
    • La Bénédiction, après 1893 ;
    • l'Obéissance, après 1893 ;
    • Le Renoncement ;
    • Les Cendres ;
    • Méditation de la mort ;
    • La Patience ;
    • L'Humilité ;
    • Jésus, la voie, la vérité et la vie ;
    • La Glorification ;
    • La Tentation.

Salons modifier

  • 1836, Salon d'Amiens : Intérieur d'atelier, l'artiste peignant.
  • 1839, Salon de Paris : La Diseuse de bonne aventure.
  • 1840, Salon d'Amiens : La Devineresse flamande ; Repos des moissonneurs
  • 1850, Salon d'Amiens : Portrait de Mme D…, Portrait de M. L…, Portait de M. D…, pastels exposés à Amiens, La Compassion de la Vierge, œuvre disparue.
  • 1861, Salon d'Amiens : Un ange de plus au ciel, pastel ; Pifferari.
  • 1861, Salon : Conversation intérieure , médaille ; Entretien intérieur, conservés à la Grande Chartreuse.
  • 1865, Salon : Jésus source de vie, achat de l'État pour le musée d'Amiens.
  • 1866, Salon : La Sainte-Communion, achat de l'État pour le musée du Luxembourg.
  • 1867, Salon : Le Renoncement, achat de l'État pour le musée de Varzy.
  • 1868, Salon : L'Exilé de la patrie céleste, achat du musée des Beaux-Arts d'Orléans.
  • 1869, Salon : Au pied de la Croix.
  • 1870, Salon : La Conversation de saint Augustin.
  • 1887, Salon des artistes français : La Prière.
  • 1900, Salon des artistes français : Autoportrait (1895).
  • 1901, Salon des artistes français : La Remise de l'étendard.

Récompenses modifier

  • 1836 : médaille d'argent de la Ville d'Amiens pour Intérieur d'atelier.
  • 1839 : lauréat d'un concours départemental.
  • 1840 : concours des Amis des arts de la Somme, premier prix pour L'Artiste malade.
  • 1861 : médaille de 3e classe au Salon pour La Conversation intérieure.
  • 1861 : médaille de Vermeil au Salon d'Amiens pour Pifferari.
  • 1865 : médaille au Salon pour Jésus source de vie.
  • 1867 : médaille hors-concours au Salon pour Le Dépouillement ou Renoncement.

Expositions modifier

  • 1837 : concours des Amis des arts de la Somme, premier prix pour L'Artiste malade.
  • 1855 : Exposition universelle de 1855, Un ange de plus au ciel, pastel.
  • 1873 : exposition au musée de Péronne, Madeleine pénitente.
  • 2017 : exposition « Charles-Henri Michel 1817-1905, (ré)découverte », Péronne, musée Alfred-Danicourt[5].

Iconographie modifier

  • Athanase Fossé, Buste de Charles-Henri Michel, plâtre, Péronne, musée Alfred-Danicourt.
  • Athanase Fossé, Monument à Charles-Henri Michel, 1909, bronze, place de Fins, envoyé à la fonte sous le régime de Vichy, remplacé par une copie en béton.
  • Auguste Dehaussy, Portrait de Charles-Henri Michel vers l'âge de 15 ans, vers 1832, dessin, Péronne, musée Alfred-Danicourt.
  • Auguste Dehaussy, Portrait de Charles-Henri Michel vers l'âge de 20 ans, vers 1837, dessin, Péronne, musée Alfred-Danicourt.
  • Charles-Henri Michel, Autoportrait, vers 1870, dessin, Péronne, musée Alfred-Danicourt.
  • Charles-Henri Michel, Autoportrait au chevalet, vers 1890, dessin, Péronne, musée Alfred-Danicourt.
  • Charles-Henri Michel, Autoportrait, 1895, Péronne, musée Alfred-Danicourt.
  • Anonyme, Portrait photographique, vers 1902, Péronne, musée Alfred-Danicourt.

Notes et références modifier

  1. a b c et d crdp.ac-amiens.fr.
  2. Lettre manuscrite à son épouse, fond de l'atelier de Charles-Henri Michel, p., no inv : 2010.S17 musée Alfred-Danicourt.
  3. Les matrices en bois sont conservées au musée Alfred-Danicourt de Péronne.
  4. musenor.com
  5. musenor.com.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Dictionnaire Bénézit.
  • David de Sousa, Palettes et ciseaux, artistes de la Haute-Somme au XIXe siècle, éditions du musée Alfred-Danicourt, 1999-2013,72 p.
  • Dictionnaire biographique de la Somme, [édition ?], 1898. Remanié et mis à jour par Charles-Henry Michel avec l'appui de David de Sousa (directeur du musée Alfred-Danicourt de Péronne), dernière mise à jour le 25 septembre 2013[réf. nécessaire] .

Liens externes modifier