Citrus ichangensis, l'Ichang papeda, est un groupe diversifié d'agrumes chinois sauvages à croissance lente classé par Swingle dans un sous-genre Papeda et par Tanaka dans le sous-genre Metacitrus[1].

L'Ichang papeda est une espèce ancestrale d'agrume qui remonte a début de la spéciation qui précède les agrumes actuels résultats de l'hybridation de ces populations primitives. Il est classé dans la Liste des principales plantes sauvages protégées nationales [chinoises] depuis le 4 août 1999[2].

Sa tolérance au gel modéré et aux climats humides[3] en font avec Poncirus trifoliata (syn. Citrus trifoliata) une espèce de citrus cultivée à l'extérieur dans les climats tempérées à hiver froid[4]. Les sources chinoises donnent une résistance jusqu'à 11,5° C[5].

Dénomination

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On trouve les noms : Adsae[6], de Ichang[7], Ketsa Seupfu[8], en thaï Bai - ma - ngua[9], en coréen 의창지 (uichangji), en chinois 宜昌橙 (Yíchāng chéng) signifie (chéng) agrume 宜昌 (Yíchāng)[10], Hsiang Yüan désigne Citrus volkameriana[11].

Taxonomie

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Le Père Julien Cavalerie avait collecté dans la province de Guizhou « dans la forêt, éloignée de toute habitation aux environs de Ma-Jo et de Kai-Tchéou [Kaizhou] à environ 1 700 mètres d'altitude, une sorte d'oranger épineux, dans les sous-bois du versants boisés. L'arbre est arqué (voûté) et entièrement recouvert de mousse. Un arbre avait des fruits de la taille d'un abricotier et des fleurs en même temps. Le fruit est dur et de forme arrondie; le pétiole ailé est tellement développé qu'il il constitue la moitié de la feuille. Je n'ai vu cet arbre cultivé nulle part. C'est la seule espèce sauvage d'agrume dans les hautes régions » écrit-il. Un spécimen est conservé au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. En 1911[12], H. Léveillé publie Citrus cavaleriei (C. cavaleriei H. Lév. ex Cavalerie) de J. Cavalerie sans description reconnaissable[13]. Zhang et Mabberley (2008) conservent C. calvaleriei.

Swingle raconte le travail de Cavalerie dans Citrus ichangensis, une espèce nouvelle, prometteuse et rustique du sud-ouest de la Chine et de l'Assam (1913[14]) (d'où Citrus ichangensis Swingle admis par World Economic Plants[15]) travaille sur des spécimens sauvages ou cultivés collectés par Mr. Augustine Henry près d'Yichang de 1885 à 1888 jusqu'alors étiquetés C. medica et note que « contrairement à de nombreux autres agrumes cultivés, cette espèce ne montre aucune preuve d'hybridation ». Il en donne une description détaillée, le rapproche de C. latipes et indique une résistance aux hivers rigoureux (- 5.6° en 1888)[16].

C. cavaleriei H. Lév. ex Cavalerie et C. ichangensis Swingle sont devenus synonymes[17].

Phylogénie

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Origine

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Coordonnées de 101 agrumes asiatiques à partir de l'analyse du génome (Shimizu et al. 2016) Parmi les 3 populations progénitrices, en haut le pole citron, cédrat et Ichang[18].
Ichang papeda (lignes rouges) est une spéciation très primitive, vers 8 millions d'années chez Wu et al. 2016

Il est originaire du sud du Gansu, du nord du Guangxi, du Guizhou, de l'ouest du Hubei, du nord-ouest et de l'ouest du Hunan, du sud du Shaanxi, du Sichuan et du Yunnan. Des populations sauvages ont été trouvées dans le Yunnan dont le climat est chaud[19].

Un ancêtre des agrumes actuels

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T Shimizu et al. (2016) établissement que 3 groupes de variétés majeures d'agrumes (C. reticulata, C. maxima et C. medica ou C. ichangensis - discrimination non réalisée pour cause de marqueurs d'ADN défectueux) constituent des sommets progéniteurs à partir desquels on peut répartir 101 variétés d'agrumes asiatiques[18]. Wu et al. (2021) montrent que les 55 accessions qu'ils séquencent sont issues de 6 espèces progénitrices (pomelo, cédrat, C. ryukyuensis , Ichang, kumquat, et mandarine ascendance mangshanyeju). La phylogénie de ces auteurs fait remonter la spéciation de C. ichangensis miocène supérieur (Tortonien, vers 8 millions d'années) postérieure à C. mangshanensis mais antérieure aux formes ancestrales qui par hybridation donneront les agrumes actuels. L'espèce est restée inchangée depuis lors. Z Zhang, C Long et al. (2020), qui utilisent les génomes complets des chloroplastes de C . ichangensis chinois sauvages, confirment les travaux antérieurs, il est proche de C . reticulata, éloigné des oranges, pamplemousses et cédrats[20]. La topographie de ces régions montagneuses fourni des habitats stables, durables et isolés qui contribuent à l'isolat C. ichangensis, le flux de gènes observé est restreint et des goulots d'étranglement de la population expliquent une forte dérive génétique qui pour l'heure (2017) permet de distinguer 16 populations naturelles[21].

Ces travaux concurrent à démontrer, avec la découverte d'espèce fossiles comme Citrus linczangensis sp. n. que les origines de Citrus sont au Miocène tardif dans le Lincang et le Yunnan chinois (ce fossile a lui aussi une feuille composée à pétiole articulé et largement ailé)[22].

coupe d'Ichang papeda

Le sous genre papeda

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Swingle et Reece (1967) divisent Citrus en 2 sous-genres, Papeda et Citrus, sur la base de critères morphologiques: présence d'huile acide dans le fruit, largeur de l'aile du pétiole par rapport aux folioles[23]. Le contenu du sous genre est variable, Sawamura (2011) donne un contenu vaste au sous genre Papeda où il inclut les agrumes japonais consommés acides en vert: hanayu, kabosu, yuko, mochiyu, sudachi, naoshishi, et yuzu[24]. 2 sections de Papeda se distinguent par leur composition en huile essentielle des feuilles et du zeste du fruit (Nicolosi et al. 2000) les Papedocitrus intermédiaires entre Papeda et Citrus et les Padeda qui sont un groupe largement diversifié[25]. L'analyse en composantes principales des huiles essentielles montre d'une part une forte hétérogénéité chez spécimens de C. ichangensis, d'autre part un éloignement du combava et de C. micrantha et d'autre part du yuzu et de C. macrophylla.

Description

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Feuilles d'Ichang à gauche au pétiole aux ailes presque aussi développées que le limbe foliaire, à droit une feuille de mandarinier

Relativement rare en culture, l'Ichang papeda est un grand arbuste ou petit arbre, épineux, poussant de 3 à 4,5 m[26], et produisant un petit fruit similaire à la mandarine. Les feuilles disposent d'un large pétiole, et ressemblent à des feuilles de Citrus_micrantha, de yuzu ou de combava. Son feuillage et ses fleurs possèdent un parfum citronné caractéristique[27]. Le fruit a un parfum agréable, mais au zeste robuste, et peut être de forme ovale, sphérique ou aplatie, à maturité de couleur jaune à orange. Le fruit contient de nombreuses grandes graines et une petite quantité de jus aigre ou amer; certains fruits sont sans jus et sont entièrement remplis de chair blanche et de graines[28].

Les hybrides

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C. ichangensis est à l'origine de plusieurs hybrides[1]:

  • cultivar Ichanchii (C. ichangensis), C. ichangensis sp. pollinisé par C. limon,
  • Citrus cavaleriei × Citrus maxima. Citron d'Ichang (Citrus wilsonii Tan.) aussi connu comme le shangjuan[29], Shangyuan[30], très rustique. Ichang lemon Sp pollinisé par yuzu[31],
  • Le citron : C. limon Sp pollinisé par Ichanchii (C. ichangensis),
  • Yuzu seul hybride F1 interspécifique connu d'un parent pur de mandarine sauvage mangshanyeju avec un pollen d'Ichang papeda (C. ichangensis)[32] Citrus ichangensis × Citrus reticulata var. austera autre dénomination.
  • Citrus ichangensis var. microcarpus

Le shangjuan a un certain nombre d'utilisations culinaires, le yuzu est un agrume populaire pour son jus et son pouvoir aromatique largement utilisé au Japon.

Citron d'Ichang hybride de C. ichangensis

Utilisation

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Ichang papeda est parfois cultivé comme plante ornementale. En Chine c'est un porte-greffe rustique.

Médecine chinoise

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Il est indiqué anti-inflammatoire, analgésique, antiseptique, myogénique, remède pour ulcération des plaies, l'eczéma, les furoncles, la douleur[réf. nécessaire]. Des recherches ont été conduite en modèle murin qui suggèrent que l'administration d'extrait de C. ichangensis peut atténuer l'obésité et les troubles métaboliques[33].

Huile essentielle

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L'huile essentielle de C. ichangensis a un pourcentage variable (de même que les rendements) avec une forte dispersion de limonène (de 70 % à 42%), et des niveaux élevés de β-bisabolène (18,4 %) et d'intermédéol (4,7 %). La gamme d'hydrocarbures sesquiterpéniques est largement représentée, α-cadinène, le β-bourbonène et les esters acycliques butanoate de butyle et hexanoate d'éthyle sont présents dans l'huile de zeste de C. ichangensis.

Clémentine Baccati et al. 2021 la compare à l'huile essentielle de Khasi papeda (C. latipes) beaucoup plus riche en myrcène (18,8 %) et γ-terpinène (16,2 %). Les auteurs concluent: «Ces résultats suggèrent que Papeda pourrait être une source importante de diversité d'arômes»[25].

Références

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  1. a et b (en) G. Albert Wu, Simon Prochnik, Jerry Jenkins et Jerome Salse, « Sequencing of diverse mandarin, pummelo and orange genomes reveals complex history of admixture during citrus domestication », Nature Biotechnology, vol. 32, no 7,‎ , p. 656–662 (ISSN 1546-1696, DOI 10.1038/nbt.2906, lire en ligne, consulté le )
  2. « 宜昌橙:形態特徵,生長環境,分布範圍,主要價值,保護級別,保護措施,宜昌柑桔,_中文百科全書 », sur www.newton.com.tw (consulté le )
  3. Pinchas Spiegel-Roy et Eliezer E. Goldschmidt, Biology of citrus, Cambridge University Press, , 230 p. (ISBN 978-0-521-33321-4, lire en ligne), p. 32
  4. « Papedas / Citrus Pages », sur citruspages.free.fr (consulté le )
  5. « Citrus ichangensis Swingle », sur www.iplant.cn (consulté le )
  6. (en) Manuel Talon, Marco Caruso et Fred G. Gmitter jr, The Genus Citrus, Woodhead Publishing, (ISBN 978-0-12-812217-4, lire en ligne), p. 69
  7. « Citrus ID: Fact Sheet: Ichang », sur idtools.org (consulté le )
  8. (en) Proceedings, Citrus Germplasm Conservation Workshop: Brisbane, 6-7 October 1997, NSW Agriculture, (ISBN 978-0-7347-1026-0, lire en ligne)
  9. (en) Ruethai Chaichongrak, The Thai House: History and Evolution, River Books, (ISBN 978-974-8225-05-0, lire en ligne)
  10. (en) « 宜昌橙 », dans Wiktionary,‎ (lire en ligne)
  11. (en) Inventory, Plant Material Introduced, U.S. Government Printing Office, (lire en ligne), p. 92
  12. Les Aurantiacées du Kouy-Tchéou. Bul. de Géogr. Bot., t. 21 (ann. 20, s. 4), no. 262, p. 236.
  13. (en) Biology Pamphlets, (lire en ligne), p. 11
  14. (en) Walter T. Swingle, « Citrus Ichangensis, a Promising, Hardy, New Species from Southwestern China and Assam », Journal of Agricultural Research,‎ , p. 1–14. plates. (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) John H. Wiersema et Blanca León, World Economic Plants: A Standard Reference, Second Edition, CRC Press, (ISBN 978-1-4665-7681-0, lire en ligne)
  16. (en) Biology Pamphlets, (lire en ligne)
  17. (en) « Citrus ichangensis Swingle | Plants of the World Online | Kew Science », sur Plants of the World Online (consulté le )
  18. a et b (en) Tokurou Shimizu, Akira Kitajima, Keisuke Nonaka et Terutaka Yoshioka, « Hybrid Origins of Citrus Varieties Inferred from DNA Marker Analysis of Nuclear and Organelle Genomes », PLOS ONE, vol. 11, no 11,‎ , e0166969 (ISSN 1932-6203, PMID 27902727, PMCID PMC5130255, DOI 10.1371/journal.pone.0166969, lire en ligne, consulté le )
  19. (en) De-Yuan Hong et Stephen Blackmore, The Plants of China, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-107-07017-2, lire en ligne)
  20. Zi-hao Zhang, Chun-rui Long, Yan Jiang et Shi-zao Yang, « Characterization of the complete chloroplast genome of Yuanjiang wild Ichang papeda (Citrus cavaleriei) in China », Mitochondrial DNA Part B, vol. 5, no 3,‎ , p. 3349–3350 (PMID 33458165, PMCID PMC7781987, DOI 10.1080/23802359.2020.1820397, lire en ligne, consulté le )
  21. (en) Xiaoming Yang, Hang Li, Huiwen Yu et Lijun Chai, « Molecular phylogeography and population evolution analysis of Citrus ichangensis (Rutaceae) », Tree Genetics & Genomes, vol. 13, no 1,‎ , p. 29 (ISSN 1614-2950, DOI 10.1007/s11295-017-1113-4, lire en ligne, consulté le )
  22. Sanping Xie, Steven R. Manchester, Kenan Liu et Yunfeng Wang, « Citrus linczangensis sp. n., a Leaf Fossil of Rutaceae from the Late Miocene of Yunnan, China », International Journal of Plant Sciences, vol. 174, no 8,‎ , p. 1201–1207 (ISSN 1058-5893, DOI 10.1086/671796, lire en ligne, consulté le )
  23. (en) Sanping Xie, Steven R Manchester, Bainian Sun, « Citrus linczangensis sp. n., a Leaf Fossil of Rutaceae from the Late Miocene of Yunnan, China », International Journal of Plant Sciences 174(8,‎ , p. 1201-1207 (lire en ligne [PDF])
  24. (en) Masayoshi Sawamura, Citrus Essential Oils: Flavor and Fragrance, John Wiley & Sons, (ISBN 978-1-118-07438-1, lire en ligne)
  25. a et b (en) Clémentine Baccati, Marc Gibernau, Mathieu Paoli et Patrick Ollitrault, « Chemical Variability of Peel and Leaf Essential Oils in the Citrus Subgenus Papeda (Swingle) and Few Relatives », Plants, vol. 10, no 6,‎ , p. 1117 (ISSN 2223-7747, DOI 10.3390/plants10061117, lire en ligne, consulté le )
  26. Sean Hogan, Trees for All Seasons : Broadleaved Evergreens for Temperate Climates, Timber Press, , 336 p. (ISBN 978-0-88192-674-3, lire en ligne), p. 79
  27. (en) Iqrar Ahmad Khan, Citrus genetics, breeding and biotechnology, Wallingford, CAB International, , 370 p. (ISBN 978-0-85199-019-4, lire en ligne), p. 27
  28. « ichangensis_3931 », sur citrusvariety.ucr.edu (consulté le )
  29. « hybrids between Citrus maxima (Burm.) Merr. and Citrus cavaleriei H. Lév. ex Cavalerie (CITRU_MCA) », sur www.upov.int (consulté le )
  30. « Citrus Pages / Papedas », sur birds.songs.free.fr (consulté le )
  31. « CRC1215 », sur citrusvariety.ucr.edu (consulté le )
  32. (en) Wu, Sugimoto et al, « Diversification of mandarin citrus by hybrid speciation and apomixis », Nature Communication,‎ , p. 1 à 50 (lire en ligne [PDF])
  33. (en) Xiaobo Ding, Shengjie Fan, Yan Lu et Yu Zhang, « Citrus ichangensis Peel Extract Exhibits Anti-Metabolic Disorder Effects by the Inhibition of PPAR and LXR Signaling in High-Fat Diet-Induced C57BL/6 Mouse », Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine, vol. 2012,‎ , e678592 (ISSN 1741-427X, DOI 10.1155/2012/678592, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Papeda