Claire de Oliveira
Claire de Oliveira, née le à Boulogne-sur-Seine est une universitaire et traductrice littéraire vivant à Paris. Membre de l'Académie allemande pour la langue et la littérature, elle préside le prix Nerval-Goethe de traduction littéraire depuis 2017.
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Biographie
modifierAncienne élève du lycée Henri-IV, elle est reçue à l'agrégation d'allemand en 1985. Sa thèse de 3e cycle sur la poésie de la minorité allemande de Roumanie L’impossibilité d'un autrement - La poésie des Allemands de Roumanie entre hétéronomie et dissidence (1944-1990) est publiée chez Peter Lang. Après avoir enseigné à l'université d'Artois à Arras, elle est nommée en 2002 maître de conférences à la Sorbonne où elle enseigne la poésie germanophone moderne, la traduction et la traductologie. Ses travaux de recherche privilégient l’analyse de la traduction littéraire et la diffusion de la culture des pays de langue allemande, principalement par l’étude interculturelle des enjeux traductologiques.
Après un stage au Übersetzerkollegium de Straelen, elle traduit entre autres Joseph Roth, Herta Müller, Elfriede Jelinek, Elias Canetti, Stefan Zweig, Birgit Vanderbeke, Kathrin Schmidt, Botho Strauss, Thomas Mann et Franz Kafka, ainsi que des auteurs roumains et des poètes des minorités germanophones du Banat.
Formatrice au Centre européen de traduction littéraire (Bruxelles) et au Centre de traduction littéraire de l'Université de Lausanne, elle enseigne également la version allemande aux agrégatifs de l’ENS.
Elle est lauréate du prix André-Gide (1998) et du prix Nerval (2004) ; le ministère autrichien de la Culture récompense sa traduction des essais de Joseph Roth et de Gier d'Elfriede Jelinek. L’Académie française lui a décerné le prix Jules-Janin (2017) pour sa retraduction de La Montagne magique de Thomas Mann[1].
Affiliations scientifiques
modifier- Présidente du prix Nerval-Goethe de traduction littéraire (2017)[2]
- Membre de l'Académie allemande de langue et de littérature (2016)
- Membre du Centre de Recherches Interdisciplinaires d’Études Centre-Européennes (Sorbonne, depuis 2001)
- Membre du prix Nerval (2005-2016)
- Lectrice et collaboratrice extérieure aux éditions du Seuil de 1987 à 2012 (littérature allemande et roumaine)
- Membre du Centre d’Études et de Recherche en Traductologie de l’Artois (à partir de 2000)
- Membre du Centre de Recherches sur les Cultures et les Intertextualités (depuis 1993)
- Comité de Lecture de la revue SEPTET (Société d’Études des Pratiques et Théories en Traduction, Strasbourg II)
- Membre de la commission Littératures Étrangères (ministère de la Culture, Centre National du Livre, Aides à la traduction)
- Formatrice au Centre européen de traduction littéraire (Bruxelles) et au Centre de traduction littéraire de l'université de Lausanne (Suisse)
Distinctions
modifier- 1977 : prix Strasbourg Lycées
- 1996 : prix Strasbourg pour le doctorat
- 1998 : prix André-Gide de Traduction littéraire décerné par la Deutsche Verlagsanstalt
- 2004 : prix Gérard de Nerval de traduction littéraire
- 2007 : prix du ministère autrichien de la Culture pour la traduction d'Elfriede Jelinek
- 2008 : prix du ministère autrichien de la Culture pour la traduction des essais de Joseph Roth
- 2016 : Élection à l'Académie allemande de langue et de littérature (membre du prix Gundolf)[3]
- 2017 : prix Jules-Janin de l'Académie française pour la retraduction de La Montagne magique de Thomas Mann[1]
- 2020 : prix de l’Académie d’Alsace pour la retraduction de La Montagne magique de Thomas Mann[4]
- 2024 : Prix Eugen-Helmlé[5]
Publications
modifierLivres personnels
modifier- La Poésie allemande de Roumanie - Entre hétéronomie et dissidence (1944-1990), Peter Lang, collection "Contacts" dirigée par J.M. Valentin, Berne, Paris, New York, 1995 (Prix Strasbourg 1996)
- Rose Ausländer - De la Bucovine à l'après-Shoah, Études réunies par Claire de Oliveira et Jean-Marie Valentin, Études germaniques, 22, avril-juin 2003
Traductions de l'allemand
modifier- Brigitte Kronauer, Rita Münster. Flammarion 1986.
- Andreas Beyer, Le Théâtre Olympique. Architecture du triomphe d'une société humaniste , Adam Biro 1989.
- Friedrich Piel, Albrecht Dürer, Adam Biro, 1990.
- Chroniques berlinoises, Inédits de Tucholsky, Döblin, H. Mann et Sternheim, Le Livre de Poche, 1991.
- Undine Gruenter, Aveugle la nuit, Seuil, 1992.
- Birgit Vanderbeke, Le Dîner de moules, Stock, 1995.
- Herta Müller, Le renard était déjà le chasseur, Seuil, 1996.
- Birgit Vanderbeke, Apocalypse non, Stock, 1996.
- Daniel Wissmann, Le dirigeable de Dillinger, Seuil, 1997.
- Werner Spies, Max Ernst, Loplop, Gallimard, 1997.
- Werner Spies, Sculptures, maisons, paysages, DuMont/Centre Pompidou, 1998.
- Birgit Vanderbeke, Je veux mon meurtre, Stock, 1998.
- Werner Spies, Modes d'emploi, Gallimard, 1998.
- Herta Müller, La Convocation, Métailié, 2000.
- Kathrin Schmidt, L’Expédition Gunnar Lennefsen, Gallimard, 2001.
- Elfriede Jelinek, Avidité, Seuil, 2002.
- Botho Strauss, Au dieu des bagatelles, Christian Bourgois, 2003.
- Joseph Roth, La filiale de l’enfer, Seuil, 2005.
- Ingeborg Bachmann, Malina, Seuil, 2007 (avec Ph. Jaccottet).
- Elias et Veza Canetti, Lettres à Georges, Albin Michel, 2008.
- Herta Müller, La Bascule du souffle, Gallimard, 2010.
- Stefan Zweig, Œuvres complètes, Gallimard, La Pléiade, 2013.
- Herta Müller, Animal du cœur, Gallimard, 2012.
- Elfriede Jelinek, À l'écart, Flammarion, 2013.
- Rose Ausländer, De ta voix l'ombre – Poèmes posthumes, Les Souffleurs, 2013.
- Thomas Mann, La Montagne magique, Fayard, 2016.
- Johann Lippet, Rolf Bossert, Werner Söllner, Horst Samson, « Poèmes souabes du Banat - Un Danube poétique », La revue de belles-lettres, Lausanne, 2016, II.
- Herta Müller, Tous les chats sautent à leur façon, Gallimard, 2018.
- Sasha M. Salzmann, Hors de soi, Grasset, 2018.
- Herta Müller, Essais choisis (Le roi s’incline et tue), Gallimard, 2018.
- Benjamin Quaderer, Les Alpes pour toujours, Seuil, 2020.
- Franz Kafka, Journaux, Gallimard, La Pléiade, 2022.
Traductions du roumain
modifier- Geo Bogza, Réhabilitation du rêve ; Gheorghe Dinu, Evolutions ; Ion Vinea, Modernisme et tradition ; Miron Radu Paraschivescu, La Transfiguration du Mot (Paris, Surréalisme et Avant-Garde roumaine, Maurice Nadeau Les Lettres Nouvelles, 1996)
- Gib Mihaescu, Nouvelles (Toulouse, Editions Alcor, 1993)
- Littérature roumaine d'aujourd'hui (Ana Blandiana, Mircea Cartarescu, Ion Grosan, Matei Visniec, Dumitru Radu Popescu), Paris, Missives, 3/1994 .
- Gheorghe Cràciun, Souvenirs de l'enfance des mots (Paris, Missives, janvier 1995)
- Magda Carneci, Psaumes. Poèmes (Québec, Écrits des Forges, 1997)
Citations sur l’œuvre de traductio
modifier- « Un nouveau souffle pour la Montagne magique » (Marie Darrieussecq)[6]
- « Il aura donc fallu plus de soixante-dix ans, le temps d’une existence, pour que l’un des vaisseaux amiraux de la littérature au XXe siècle soit retraduit en français. (…) La nouvelle traduction, par Claire de Oliveira, modernise le texte sans complaisance ni anachronisme, rectifiant de nombreuses imprécisions.(…) Les édulcorations sont évacuées et les jeux de mots rétablis, qui procurent à la prose mannienne toute sa saveur et toute sa légèreté, voire son humour – chose inaperçue dans la première version. (…) Un ouvrage essentiel nous est ainsi rendu : nul n’aura désormais d’excuses pour ne pas le lire jusqu’au bout. » (Nicolas Weill, Le Monde, 11.02.2016)[7]
Liens externes
modifierRéférences
modifier- « Prix Jules Janin | Académie française » (consulté le )
- « Der Nerval-Goethe-Preis » (consulté le )
- « Mitglieder. Claire de Oliveira » (consulté le )
- « Prix Maurice-Betz » (consulté le )
- (de) Saarländischer Rundfunk, « Der Eugen Helmlé Übersetzerpreis 2024 geht an Claire de Oliveira », sur SR.de, (consulté le )
- « Hélène Boisson: "La Montagne magique" in: "La Montagne magique" de Thomas Mann. Le Dictionnaire Nietzsche de Dorian Astor, Fayard, 2016. » (consulté le )
- « La Montagne magique réenchantée » (consulté le )