Crise du système monétaire européen de 1992

crise du système monétaire européen (S.M.E.)

La Crise du système monétaire européen de 1992 parfois appelée aussi crise de la livre sterling de 1992 (ou « mercredi noir ») est une crise économique qui a eu lieu sur les marchés financiers, notamment celui du Royaume-Uni le lorsque ce pays a été contraint, par la pression du marché, à retirer la livre sterling du système monétaire européen (SME), l'Italie effectuant la même chose le lendemain après avoir été attaquée au même moment, tandis que les monnaies de trois pays membres du SME, l'Espagne, l'Eire et le Portugal, ont été fortement dévaluées le même jour, de même que les monnaies scandinaves au même moment.

Taux de change entre la livre sterling et le mark allemand lors de la crise de 1992.

Plusieurs pays européens, touchés aussi, décident ainsi de dévaluer leur monnaie pour relancer leur économie[1].

Cette crise a rendu célèbre le financier George Soros, qui dirigeait un important fonds spéculatif et a empoché 1 milliard de dollars en spéculant contre la livre et fut « la plus grave que le SME traversa »[2] et un « véritable choc pour les Européens » car elle « ressembla fort à celles expérimentées par le Serpent monétaire européen » deux décennies plus tôt[2], malgré les efforts des Européens pour renforcer leur système « pour éviter une répétition de l’histoire »[2].

Contexte

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Usure de la crédibilité des marges de fluctuation du SME

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Le fonctionnement du SME de 1979 à 1990 a recouru à des marges de fluctuation finalement apparues étroites[3] avec des réalignements qui se sont avérés « fréquents »[3], ce qui impliquait que ces marges étaient finalement « peu crédibles »[3].

La crédibilité du SME ne venait pas de son système de bandes de fluctuation étroites[3], mais d'un « fonctionnement asymétrique »[3]« les autres pays suivant la politique de l'Allemagne, importaient la crédibilité de la Bundesbank »[3].

Entrée de la livre sterling dans le SME à un cours trop élevé

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Le Royaume-Uni est victime de la récession du début des années 1990 le frappe et fait augmenter le chômage. Espérant stimuler ses exportations, il a intégré en octobre 1990 le système monétaire européen, servant à harmoniser la valeur des devises européennes entre elles[4]. Le mécanisme de change du SME « semble offrir un cadre stable aux économies », mais la livre sterling est parfois jugée surévaluée.

Réductions des marges de fluctuation de la lire

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La crédibilité de la lire est affaiblie par le « grand nettoyage anticorruption » de l'opération judiciaire mani pulite (mains propres), tandis qu'en France, « l’activité économique, après la très mauvaise année 1991, semble hésiter entre reprise et détérioration »[5] ,[6].

Depuis 1987, seule la lire avait été dévaluée, en janvier 1990, dans le sillage de l’abandon des marges larges de fluctuations à ± 6 % pour l’adoption des marges étroites à ± 2,25 %.

Réunification et augmentation des taux d'intérêt allemands

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Toutefois, le début des années 1990 fragilise le système monétaire : la réunification allemande provoque une hausse brutale des dépenses publiques et de l'inflation dans le pays.

Dans l'objectif de juguler l'inflation, la Banque fédérale d'Allemagne décide d'une augmentation de ses taux directeurs, c'est-à-dire des taux qu'une banque centrale applique aux banques. Ces dernières, face à l'augmentation de leurs coûts de financement, répercutent la hausse des taux sur les taux qu'elles pratiquent auprès des particuliers, avec pour objectif de calmer'inflation mais pour inconvénient de pénaliser la croissance des dépenses et investissements.

La hausse des taux de la Banque fédérale d'Allemagne a toutefois un effet secondaire : les taux d'intérêt augmentant sur les marchés financiers allemands, les capitaux des investisseurs européens sortent des pays où ils étaient placés afin d'être placés en Allemagne, où la rémunération est devenue plus élevée[7], et ce au détriment des monnaies des autres pays, qui pour les défendre se sont mis à relever leurs taux directeurs encore plus haut que l'Allemagne, déprimant leurs propres économies, qui ne connaissaient pourtant pas l'inflation comme en Allemagne.

La Banque fédérale d'Allemagne « ne voulait pas entendre parler d'une baisse des taux d'intérêt réclamée par les Anglais » eux en récession, pour « favoriser la reprise économique dans le reste de l'Europe »[8].

Arrimée au Deutsche Mark par un taux de change « de moins en moins crédible et réaliste », la monnaie anglaise apparaissait ainsi aux spéculateurs et aux économistes « surévaluée et vulnérable » tout « comme son homologue italienne »[8].

La crise a été causée en grande partie par le phénomène d'un dollar faible conduisant à un deutschemark fort, connu sous le nom de "polarisation du dollar- deutschemark"[9], est dû au fait que le deutschemark, faisait en 1992-1993 office de substitut le plus proche de la monnaie américaine car il offrait le marché obligataire le plus important et le plus liquide d'Europe à l'époque[9]. Même si la livre était surévaluée[9], la Grande-Bretagne a dû relever ses taux d'intérêt, ce qui a affaibli son marché du logement et sa compétitivité[9].

Pressions avant le référendum danois du début de l'été 1992

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Les archives ouvertes au publique par la Banque d'Angleterre et des données de 14 pays européens, totalisant plus de 500 000 observations sur la période 1986-1995 ont permis de tracer un « Exchange Market Pressure (EMP) index », qui a prouvé que la pression sur les monnaies du SME a commencé à s'intensifier bien avant le référendum danois du début de l'été 1992.

Les sorties de capitaux des pays européens en direction de l'Allemagne font baisser la valeur des devises des pays de sortie. A partir de septembre, les investisseurs qui avaient placé leurs fonds au Royaume-Uni, notamment, vendent leurs livres contre des Deutsche Mark, qui voit sa valeur augmenter car sa demande augmente fortement, la livre baissant au fur et à mesure qu'elle est vendue[7]. Le gouvernement britannique doit alors, pour rester dans le SME, contrecarrer la chute de la livre sterling en augmentant les taux d'intérêt, au risque d'aggraver la situation de chômage et de récession, politique qu'il adopte d'abord mais qui semble intenable sur la durée aux spéculateurs[7].

L'interview du président de la Bundesbank au Handelsblatt

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La crise a culminé le le 15 septembre 1992 avec l'interview « fatidique » d'Helmut Schlesinger, président de la Bundesbank, non relue et publiée ce jour-là[10] dans la revue économique allemande Handelsblatt[2], qui évoque les difficultés de plusieurs monnaies et le traité de Maastricht, et donne, probablement sans le vouloir, « le signal de la curée »[10], constituant « l'événement qui a déclenché la phase la plus aiguë de la crise »[9]. Dans cette interview, il estime que la dévaluation de la lire n'est pas suffisante[2], suggérant un « réalignement plus large impliquant toutes les monnaies faibles »[2] du SME, propos qui « soulevèrent un vent de panique » attendu et espéré par les spéculateurs[2]. Les archives montrent que la Bundesbank n’intervint que « tardivement, le 28 août 1992 », mais en avait statutairement le droit, et dépensa un total de 92 milliards de marks en faveur des monnaies dites faibles du SME[2].

La livre et la lire sortent du SME les 16 et 17 septembre

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La sortie de la lire italienne du SME intervint le 17 septembre 1992, au lendemain de celle de la livre, quelques jours avant le référendum français sur le traité de Maastricht, avec des spéculations sur ses "incertitudes" et un probable "résultat très faiblement positif"[11]. Au total, en cette fin de l'été 1992, les attaques spéculatives contre les monnaies européennes contraignirent pas moins de cinq pays membres du SME, le Royaume-Uni et l'Italie, l'Espagne, l'Eire et le Portugal, à dévaluer[12], faisant parler de "l'éclatement du SME de septembre 1992"[11], les deux premiers en étant sortis durablement à cette occasion[11]. Seule la Banque de France avait massivement emprunté des Deutsche Marks à son homologue allemande pour réussir à empêcher l'éclatement total du SME[11].

Crise aïgue de la lire italienne

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Jusque-là, l'endettement italien des années 1980 "s'inscrivait dans un contexte désinflationniste", soutenu par la Banque d'Italie, qui achetait les emprunts publics et encourageait les particuliers à le faire mais le traité de Maastricht signé en février 1992 signifiait le passage à un financement public par les marchés de capitaux privés. La victoire du "Non" au référendum danois de juin 1992 a immédiatement déclenché "une hausse des primes de risque associées aux obligations italiennes, faisant grimper des taux d'intérêt déjà deux fois supérieurs à l'inflation, et gonflant significativement la charge de la dette" publique italienne[12].

En Italie, le déficit budgétaire primaire, hors charge de la dette, fut "négatif jusqu'en 1991"[12], ce qui signifie que les recettes publiques dépassaient les dépenses, seule la charge de la dette générant un déficit budgétaire, très élevé, "supérieur à 10 % du PIB jusqu'en 1992"[12]. En effet, le service de la dette était passé "de 5,1 % à 11,4 % du PIB entre 1980 et 1992"[12], en raisin de la hausse des taux d'intérêt, qui fut après la réunification allemande telle qu'ils "devinrent supérieurs au taux d'inflation, impliquant des taux réels positifs"[12], et causant la persistance du déficit malgré les restrictions budgétaires visant à le comprimer[12].

Les difficultés spécifiques de l'économie italienne du début des années 1990 incitèrent les spéculateurs à parier sur un "décrochage de la lire"[12]: ils "vendirent leurs actifs libellés en lires, en premier lieu les bons du trésor italiens", pour les placer "principalement en dollars ou en Marks" allemands[12]. La désinflation du milieu des années 1980 n'avait pû durer, le rythme annuel en Italie demeurant supérieur à la moyenne européenne, et passant de 5,3 % en 1987 à 6,8 % en 1991[12], tandis que la croissance du PIB est au contraire revenue de 1,2 % en 1991 à seulement 0,7 % en 1992[12], dépriment les recettes publiques[12].

Face aux spéculateurs, la Banque d'Italie utilise ses taux directeurs pour défendre sa monnaie[12], les taux d'intérêt italiens à court terme s'envolant de 10 % à 14 % entre 1990 et 1992[12], ce qui aggrave encore la faiblesse dont les spéculateurs espéraient tirer parti.

Attaques contre le franc français

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Les attaques contre le franc français sont centrales dans la crise du système monétaire européen de 1992[5], et se font en même temps que celle contre la livre et la lire[5], puis se poursuivent quand la livre et la lire sortent du SME alors que « depuis quatre bonnes semaines, le SME fait l’objet d’attaques spéculatives d’une violence jusqu’alors inconnue »[5].

Ventes à découvert de la livre par George Soros

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George Soros parie que le gouvernement de Londres préférera lutter contre la crise économique et contre le chômage plutôt que de rester dans le SME. Il réélise des "Vente à découvert" ou "contrats de short", consistant grosso modo à emprunter 10 milliards de livres sterling à des banques et institutions financières, en promettant de les rembourser plus tard, et les revend immédiatement après la signature du contrat. Si, comme il l'anticipe, le gouvernement sort du SME afin de baisser ses taux d'intérêt, la valeur de la livre sterling s'effondrera, et alors il pourra racheter une somme équivalent de livres sterling, mais à un coût beaucoup plus faible, et empocher la différence.

Afin de ne pas attendre un mouvement spontané du marché qui fasse baisser la livre d'ici au terme du contrat de short, Soros force le destin et vend 10 milliards de livres sur les marchés, en l'annonçant publiquement[13]. Cette vente brutale provoque une pression à la baisse sur la livre, qui perd 10 % de valeur[14].

La Banque d'Angleterre se mobilise et mène des opérations sur les marchés de change en vendant ses réserves de change (en dollars, en Deutsche Mark, etc.) contre des livres sterling afin d'empêcher que la valeur de la livre ne continue de chuter ; l'opération coûte l'équivalent de 28 milliards de dollars[15]. Toutefois, la pression des 10 milliards de Soros, qui est suivi par d'autres fonds d'investissement, est trop forte, et les réserves de change du pays s'amenuisent. En augmentant ses taux d'intérêt de manière timide (quelques points de base) et non radicale, la Banque d'Angleterre finit de convaincre les marchés que le pouvoir politique préfère sortir du SME et faire chuter la livre plutôt que d'aggraver la récession[16].

Dans l'impossibilité de continuer sa contre-attaque, la Banque d'Angleterre admet sa défaite et annonce une sortie du SME afin de baisser ses taux d'intérêt, d'où le déplacement des capitaux vers des pays offrant une rémunération plus élevée, accentuant la chute de valeur de la livre. Avec des dollars, Soros rachète des livres à moindre coût (un dollar pouvant désormais acheter beaucoup plus de livres), et les rend aux banques qui lui avaient prêté 10 milliards de livres pour son opération de short, dégageant une plus-value égale à la chute de la livre. Il génère un profit estimé à un milliard et cent millions de livres en une journée[7].

Réunion d’urgence du Comité monétaire le 16 septembre

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Une réunion d’urgence du Comité monétaire est convoquée dans la nuit du 16 au 17 septembre 1992 et John Major, soucieux de « de minimiser le cas britannique »[2], y demande que les accords du SME soient suspendus jusqu’au référendum français, une semaine plus tard[2]. Ce fut refusé par l’Allemagne[2] et un peu plus tard John Major exiga « une modification totale du système »[2], mais dut y renoncer le 28 septembre face à « l’opposition massive » des autres pays[2].

Franc français: Bonn sollicité par Paris après le référendum

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Une semaine après l'éjection du SME de plusieurs monnaies, le 22 septembre 1992, « c’est maintenant le franc français qui est en première ligne » mais cette fois seul[5], au surlendemain de la « très faible victoire »[5] du « oui » français au référendum de Maastricht[5], découverte au soir du dimanche 20 septembre 1992.

Le directeur du Trésor français Jean-Claude Trichet est deux jours après à l’hôtel Sheraton de Washington, avec Helmut Schlesinger, président de la Bundesbank et son vice-président depuis un an Hans Tietmeyer, qui lui succèdera l'année suivante. Il les informe que les réserves monétaires de la Banque de France sont épuisées, comme le lui a indiqué son gouverneur Jacques de Larosière, et il essaye d’obtenir leur soutien par un communiqué franco-allemand, réclamé discrêtement par les deux chefs d'EtatFrançois Mitterrand et d'Helmut Kohl, affirmant que « le cours pivot entre franc et mark correspond aux réalités économiques et ne doit donc pas être modifié »[5]. Pour les dirigeants Français, abandonner la parité franc-mark inchangée depuis janvier 1987 serait « l’échec d’une politique fondée sur la cohésion européenne et la rigueur financière »[5] et « donner raison aux antimaastrichtiens et, avec eux, à tous ceux qui n’ont jamais admis les dix années de rigueur engagées » par François Mitterrand en 1983, autour de l'idée de « franc fort »[5].

La nouvelle crise à l'été 1993

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La crise du système monétaire européen de 1992, essentiellement estivale, est suivie par la crise du SME de l'été 1993, aux traits assez proches et aux causes peu éloignées, au cours de laquelle les marchés ont « sanctionné des gouvernements dont la politique monétaire était jugée trop restrictive, génératrice de récession économique »[17].

Les attaques spéculatives contre le franc reprennent dès janvier 1993, peu après qu'Helmut Schlesinger ait évoqué fin 1992 une diminution de l'inflation en Allemagne en 1993, réveillant des espoirs ensuite rapidement déçus de baisse des taux en Allemagne[18] mais s'intensifient surtout à l'été 1993[10]. Entre temps, en janvier 1993, l’Irlande consentit à dévaluer sa livre de 10 % puis en mai la peseta et de l’escudo sont de nouveau dévalués, de 8 % et 6,5 % respectivement, soit quatre nouveaux réalignements depuis septembre 1992, en neuf mois seulement.

A partir de mai 1993, le nouveau gouvernement d'Edouard Balladur a refusé d'augmenter ses taux d'intérêt[10], et réclame plutôt, dans l'esprit de l'interview Helmut Schlesinger en septembre 1992[2], que l'Allemagne fasse « flotter sa monnaie temporairement », ce qui se heurte à un veto des Pays-Bas et de la Belgique, aux monnaie très liées au mark[10].

Les attaques contre le franc qui démarrent début juillet sont "une dizaine de jours" après jugées comme une spéculation "tout à fait atypique" par la presse car "la sortie du franc" du SME serait un pari "contre toute logique", voire une "tempête dans une tasse de thé"[19], en raison de « l'engagement solennel d'Edouard Balladur de défendre le franc » via un entretien au Figaro[19], mais Le Monde du 18 juillet juge cependant "très curieux et très significatif" que les étrangers décident d'"acheter massivement des emprunts d'Etat français dans l'espoir d'une baisse prochaine des taux" d'intérêt[19]. Ces spéculations s'expliqueront, avec le recul, « non pas, comme à l'accoutumée, par une dégradation des fondamentaux traditionnels (inflation, déficit public, solde extérieur), mais par des interrogations sur la soutenabilité » de la politique française face à la forte dégradation de la situation de l'emploi[20].

Une semaine après, la presse annonce une "troisième bataille du franc", avec des autorités monétaires françaises et allemandes ressortant l'arsenal défensif des crises de septembre 1992 et janvier 1993, censé gagner une troisième fois, en particulier la montée des taux d'intérêt à court terme dans"une fourchette de 12% à 15%" face à une spéculation "généralisée à l'ensemble des devises du SME", à part la lire et la livre qui se sont au contraire légèrement raffermies[21]. Le quotidien Les Echos du 26 juillet observe cependant que "les grandes manoeuvres" des banques centrales "ont toutes les chances d'encourager un renforcement des pressions" spéculatives[21]" et le ministre de l'économie Edmond Alphandéry déclare au « Monde », que la spéculation serait « jugulée sans toucher aux autres taux directeurs »[21]".

Dans un discours du 16 juin 1993, Philippe Séguin, président de l'Assemblée nationale appelle à faire de l'emploi l'objectif prioritaire de l'action du gouvernement, en dénonçant "la surévaluation absurde des monnaies européennes tirées vers le haut par la réunification allemande"[22] et en se réjouissant d'une "convergence de plus en plus forte" en faveur d'un "très important réalignement des parités monétaires"[22]. Un appel qui "devrait gagner en puissance au fil des mois qui viennent", en raison de "la récession qui se prolonge" et du "chômage qui s'aggrave", renforçant "la tentation de rompre avec la politique Bérégodur pratiquée de façon ininterrompue depuis mars 1983", commente François Lenglet dans L'Express[23], en observant que le Premier ministre Edouard Balladur devra bien "changer de politique", car il n'a pas le soutien réel d'un groupe parlementaire RPR de "plus en plus partagé"[23]. Philippe Séguin estime que les Français sont victimes des chimères monétaristes de gouvernants qui auraient sacrifié l'emploi à la politique du franc fort et au libre-échange mondial et fait le pronostic de 5 millions de chômeurs si rien ne change[23].

Cette crise du système monétaire européen de l'été 1993, voit le cours de l'or s'envoler en raison de son statut de valeur refuge, et il ne connaitra pas une telle hausse avant 2003[24].

Le système est « assoupli le 2 août 1993, » avec des marges de fluctuations plus qu'élargies: à ± 15 % pour les monnaies des États « les plus en difficulté »[2], soit leur multiplication par six, afin de « faciliter temporairement le recouvrement de l’équilibre »[2], décision innatendue qui est apparue comme la fin du SME[2] ou sa mise en parenthèse. Ce choix "ressemble beaucoup à une suspension, même provisoire, du système", observe Le Monde du 3 août 1993[22], en observant eux qui à droite s'étaient "prononcés pour une sortie du franc du SME seraient apparus", en cas d'échec c'est-à-dire de dévaluation du franc, "comme les grands triomphateurs"[22]. L'attaque contre le franc des spéculateurs comme Georges Soros semble alors déjouée et ils auraient perdu cette fois de l'argent car il n'y a pas de dévaluation formelle[25].

Les réactions politiques immédiates sont souvent très divergentes[26]. Le président de la République François Mitterrand n'a pas commenté la décision[26], son Premier ministre Edouard Balladur ayant déclaré en conférence de presse s'être entretenu avec lui par téléphone "quatre ou cinq fois" dans la journée[26]. Jean-Pierre Chevènement, le PCF, Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers dénoncent un échec entraîné par la "logique" de Maastricht, qu'ils avaient appelé à ne pas ratifier[26]. Au parti socialiste, le porte-parole Jean Glavany rappelle " son attachement à la stabilité monétaire mise en place avec succès de 1983 à 1993"[26] et Elisabeth Guigou, qui avait joué un rôle important lors du maintien dans le SME, s'inquiète que l'on perde "le cap de la monnaie unique"[26]. AU RPR au contraire, on se réjouit que le compromis de Bruxelles permette une "nouvelle baisse des taux d'intérêt"[26] et Jacques Chirac se que la France s'apprête à "retrouver, dans la gestion de son économie, les libertés dont elle a besoin afin de lutter pour l'emploi", qui sera le thème de sa campagne lors de l'élection présidentielle de 1995[26]. D'ex-dirigeants politiques initiateurs du SME en 1979, comme Valéry Giscard d'Estaing et son partenaire allemand de l'époque Helmut Schmidt, dans un communiqué commun, souhaitent que l'on rétablisse "le plus rapidement possible "son" fonctionnement normal"[26], appuyés par l'ex-premier ministre Raymond Barre, qui déplore un "coup d'arrêt brutal" donné au projet d'Union européenne[26].

Peu après la crise, l'indépendance structurelle et légale de la Banque de France est votée par l'Assemblée nationale fin 1993 et entrée dans les faits en janvier 1994[27], mais cette décision jugée importante pour les investisseurs « n'a pas effacé leurs doutes »[27], car les marchés ont une mémoire « longue »[27], même si le président François Mitterrand avait souhaité cette réforme inspirée du modèle allemand et à plusieurs reprises défendu les mérites de la politique du franc fort « comme axe de la politique européenne de la France »[27], en ayant obtenu à gauche une quasi-unanimité sur la politique monétaire[27], et ce dès 1983, aucun gouvernement socialiste n'ayant plus dévalué ensuite[27]. Cette politique est voulue et appuyée par une nouvelle génération de fonctionnaires[27], dont le directeur du Trésor Jean-Claude Trichet devenu gouverneur de la Banque de France lors de l'indépendance de cette dernière en 1994[27].

L'indépendance de la banque centrale avait constitué cependant une ligne de fracture au sein du RPR, où les électeurs de droite n'avaient pas massivement ratifié le traité de Maastricht en septembre 1992 et où Philippe Séguin juge cette indépendance réellement inacceptable[28] alors que d'autres comptent au contraire sur cette mesure symbolique pour rétablir la confiance du marché des changes[28]. Avant les législatives de 1993, les déclarations multiples de Philippe Séguin, Charles Pasqua et Alain Madelin avaient fait face à la détermination des partisans du franc fort[29].

Si la force réelle du franc était débattue en 1993, il est « resté surévalué » au cours du reste des années 1990, jusqu'à son entrée dans l'euro, profitant d'une « inflation domestique quasi vaincue », les autorités françaises ayant, « plus par orgueil que par froide analyse » refusé de corriger cet excès lors de la crise du SME de 1993 à la différence de l’Italie qui « n'a pas hésité à le faire »[30]. Alors qu'il est impossible de tirer de la fixation de son prix d'équilibre une conclusion sur la valeur réelle d'une monnaie[31], la théorie économique de la parité de pouvoir d'achat est contestée par celle du taux de change d'équilibre, s'intéressant à la valeur réelle sur le long terme[7], développée par John Williamson en 1983, puis par le Fonds monétaire international à partir de 1984[7], mais leur concept de zone-cible s'efface devant une préférence pour la création de l'Euro dès l'année suivant la crise, quand les marchés ont « mal réagi » au retrait de Jacques Delors de la présidentielle française, couplé à des petites phrases de son rival Jacques Chirac au même moment[27], « car ils jouent de plus en plus l'Europe au niveau de la monnaie», selon Jacques Léonard, directeur de recherche à ING Bourse, pour qui « la crise du SME de 1993 aura été la dernière crise de crédibilité avant l'unification monétaire européenne »[32].

Un « SME bis », réservé aux États européens ne participant pas au SME fut par ailleurs créé en décembre 1996[2], mais reposant sur trois nouveaux principes[2] : il est facultatif, les interventions sur le marché des banques centrales y sont limitées et la flexibilité y est plus grande qu’avec l’ancien SME[2].

Conséquences

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La faisabilité de l'Union économique et monétaire de l'Europe est mise en doute après cette crise du SME, mais elle ne fera que « renforcer la détermination politique des États membres à mener à bien leur projet »[20].

Conséquences de la crise en France

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Les conséquences de la crise en France sont toujours évoquées trente ans après car dans l’histoire moderne du pays, la crise du système monétaire européen du début des années 1990 est l'une des trois seules périodes au cours de laquelle le déficit budgétaire a dépassé son niveau de 2023, avec la crise des subprimes de 2007-2009 et la crise sanitaire de 2020 et 2021[33]. Jeune administrateur de l’Insee nommé à la direction de la prévision en 1993, Roland Lescure, futur ministre délégué à l’industrie a reconnu trente ans après « la plus grosse erreur de prévision » jamais commise, lors de la cérémonie de la passation des pouvoirs du 4 juillet 1993 au ministère de l'économie, une prévision de croissance modeste pour l’année 1993 qui sera balayée par la récession provoquée par la crise du système monétaire européen un mois après[34].

Le président français François Mitterrand en parle beaucoup dans ses voeux de 1994, au moment où il s’apprête à quitter l’Élysée, alors que le krach de 1987 fut occulté, cinq ans plus tôt. Cette allocution débute par une allusion à la gravité de la situation, en déplorant « l’année noire du chômage, qui ronge nos sociétés occidentales depuis bientôt vingt ans, qui frappe chez nous plus de trois millions de familles, qui interdit à la jeunesse d’espérer », mais pour mieux souligner la stabilité du « franc redevenu monnaie forte » au regard de la crise du système monétaire européen de 1993[35].

Les bandes de fluctuations très larges instaurées au sein du SME depuis août 1993 ont eu cependant des avantages selon les économistes[3]. Elles évitent l'inconvénient des crises spéculatives se déclenchant simplement parce que « la parité effective se rapproche trop des bornes de fluctuation »[3], ce qui dans les années suivantes a facilité la stabilité des marchés des changes européens[3], alors que les autres marchés financiers étaient fortement perturbés[3].

Conséquences de la crise en Italie

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Cette sortie provisoire du SME a permis une dévaluation de plus de 50% de la lire[12] et à "l'économie italienne de "restaurer sa compétitivité et de résorber sa dette publique"[12], tout en "évitant la récession"[12]. Une quinzaine d'année après la crise, la lire rejoignit à nouveau le SME en novembre 1996[12]. Cette expérience italienne "constitua un cas d'école de la dévaluation compétitive"[12], mais après une baisse de 1,2 % du PIB en 1993, la croissance du PIB reprit à seulement 2,2 % en 1994 et 3 % en 1995, simplement "sur la trajectoire moyenne" des deux grands "pays européens qui n'avaient pas dévalué", la France et l'Allemagne"[12], cependant sans que l'inflation italienne ne soit "accélérée par le renchérissement des importations"[12] comme l'avait craint la Banque d'Italie.

Conséquences au Royaume-Uni

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Tournant dans la politique monétaire

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La crise de la livre sterling a pour première conséquence une perte de crédibilité politique et économique du gouvernement du Royaume-Uni et de la Banque d'Angleterre sur les marchés financiers[36]. Côté français, le gouverneur de la Banque de France Jacques de Larosière écrit que le 16 septembre 1992 marque symboliquement la fin de « l'indépendance monétaire de la Grande-Bretagne », apparue vulnérable face à des mouvements importants des marchés financiers[15].

Trois semaines après, dès le 8 octobre 1992, « influencé par l’exemple d’autres États anglophones comme la Nouvelle-Zélande et le Canada »[2], le ministre des finances britannique Norman Lamont prit un virage déterminant dans la politique monétaire du Royaume-Uni[2], dans une lettre à John Watts, président du Comité de la Chambre des communes, confirmée par une annonce lors du congrès du Parti conservateur d’octobre 1992. Il y détaille l'idée « alors révolutionnaire »[2], mais que « les autorités monétaires couvaient depuis décembre 1989 »[2], de « ne plus essayer de maîtriser la croissance des prix en se fixant des objectifs intermédiaires, comme les taux de croissance d’agrégats monétaires ou les taux de change, mais en visant directement un taux d’inflation »[2]. Il annonce alors que son objectif est la réduction du taux d’inflation sous-jacente à une valeur située entre 1 % et 4 % à court terme, et à 2 % ou moins à long terme[2].

Fragilisation du Parti conservateur

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L'humiliation ressentie trois décennies après encore[2], dont le Premier ministre anglais John Major fut tenu pour le seul responsable[2], a été jugée comparable à celle qui avait suivi la sortie du Serpent monétaire européen en juin 1972[2]. Le Parti travailliste, pourtant favorable à une dévaluation de la livre ou à sa sortie du SME[2], utilisa les événements du 16 septembre pour tenter de déstabiliser et diviser le camp conservateur, avec un vote à la Chambre des communes pour condamner sa politique économique le 24 septembre 1992, mais qui échoua[2].

Le quotidien Financial Times du 17 septembre s'inquiéta de la fuite des capitaux[2] et The Independent du 22 septembre s’alarma de la conséquence inflationniste via une hausse des prix des importations[2], mais les taux d’intérêt « reprirent une pente descendante dès le lendemain de la sortie de la livre » du SME[2] et « la monnaie cessa de se déprécier moins d’un mois après »[2].

La crise fragilise considérablement le Premier ministre du Royaume-Uni, John Major[37], et contribue à la victoire de Tony Blair aux élections suivantes[38]. Elle aurait cimenté l'euroscepticisme au sein du Parti conservateur[39].

Soros est à partir de ce moment-là surnommé « the man who broke the Bank of England »[7] car son opération provoque une perte de plusieurs milliards de livres pour le Royaume-Uni[40]. Le Trésor de Sa Majesté estime dans une étude de 1997 le cout de la crise à 3,14 milliards de livres sterling[41]. Une nouvelle étude de 2005 estime à 3,3 milliards de livres les pertes. Les premières estimations après l'évènement avaient estimé des pertes s'étalant entre 13 et 27 milliards[42].

Gain de compétitivité britannique

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Des économistes ont soutenu que la sortie de la livre du SME lui a permis de ne plus être surévaluée, et donc d'améliorer le solde des échanges britanniques[43].

Réflexions sur le système monétaire et financier

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Cette "crise du SME de 1992" qui se prolonge en janvier 1993 puis à l'été suivant a été étudiée par les historiens, l'épisode de 1992-1993 devenant ensuite « un événement décisif dans l'histoire monétaire de l'Europe » [9], qui pour les économistes « a mis en évidence la fragilité des taux de change fixes entre les monnaies nationales »[9] face à une une très « forte mobilité des capitaux » et il a par la suite « renforcé l'engagement des membres de l'Union européenne à achever la transition vers l'union monétaire »[9], malgré un « manque flagrant de consensus », plus de trois décennies après, sur les causes de la crise[9].

L'économiste Patrick Artus

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Les travaux de l'économiste Rudiger Dornbusch, qui a décrit en 1976 le phénomène de surréaction (overshooting) du taux de change, qui s'éloigne d'abord à court terme[44] de son cours d'équilibre en cas de choc réel ou monétaire, variant plus qu'il « ne devra le faire finalement à long-terme, de manière à ce que les anticipations de variation future soient cohérentes avec les écarts de taux d'intérêt entre les pays », sont à la base de tous les travaux sur le surajustement du taux de change[45] mais aussi évoqués depuis une quizaine d'années comme la justification des zones cibles et marges ou bandes de fluctuation du SME[3].

Les pays participants assurent à leur devise une fluctuation minimale par rapport aux autres devises, dans une marge de quelques points de pourcentage (2,25 %) autour d'une zone cible[46].

Mais à partir de l'expérience de 1992 et 1993, on « peut légitimement se demander » si la crise en place de zones cibles ne déclenche pas des attaques spéculatives « n'apparaissant pas en changes flexibles », et ainsi seraient « déstabilisantes et non stabilisantes comme le veut la théorie de départ » écrit l'économiste Patrick Artus, dans la Revue d'économie financière de 1994, via un numéro thématique consacré au cinquantenaire des Accords de Bretton Woods[3]. Selon lui, « la question importante de la taille optimale des marges de fluctuation » s'est posée de manière cruciale pendant la crise du SME de 1993.

Selon lui, « les tests faits montrent que jusqu'en 1990 », la bande de fluctuation n'est « pas crédible » et que le système de bande de fluctuation « est alors totalement contre productif, car il accroît la volatilité, s'il n'est pas crédible » et peut « provoquer des crises spéculatives comme on l'a vu dans le SME en 1992-93, alors que son dessein initial était au contraire de stabiliser les anticipations »[3].

Le financier Georges Soros

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Dans son livre écrit seize ans après Georges Soros a écrit que « l'idée que la gestion du risque puisse être laissée aux mains des acteurs eux-mêmes est une aberration »[47],[11]. Selon lui, « il existe des risques systémiques qu'il appartient aux autorités de régulation de gérer, et elles doivent disposer, pour ce faire, de l'information adéquate. Les acteurs, y compris les hedge funds, les fonds souverains et les autres entités non régulées, doivent la leur fournir, quoi qu'il leur en coûte en argent et en confort »[47],[11]. Le financier estime que « ce coût est insignifiant au regard d'un effondrement du système »[47],[11].

Le souvenir restait vivace 18 ans après, en 2010, quand le ministère américain de la justice a demandé à au moins quatre fonds spéculatifs dont celui de Soros de « conserver des traces de leurs opérations et de leurs courriers électroniques sur l'euro, afin de déterminer s'ils ont agi ou non de concert en spéculant sur sa baisse »[11].

Taxe Tobin

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Après la crise du SME de 1993 le projet de Taxe Tobin revient dans le débat public dans l'espoir de réduire la volatilité spéculative mais aussi de faire en sorte que les taux de change reflètent les éléments fondamentaux des économies[48].

Voir aussi

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Notes et références

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  1. Bernadette Galloux-Fournier, Histoire de l'Europe au XXe siècle: De 1974 à nos jours, Editions Complexe, (ISBN 978-2-87027-554-2, lire en ligne)
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae af ag ah et ai "Entre convictions et obligations" par Nathalie Champroux, Presses Sorbonne Nouvelle, 2009, [1]
  3. a b c d e f g h i j k l et m "Zones cibles, marges de fluctuations réduites : théorie, avantages, crédibilité et difficultés" par l'économiste Patrick Artus, dans la Revue d'économie financière de 1994, via un numéro thématique consacré au cinquantenaire des Accords de Bretton Woods [2]
  4. François Crouzet, Histoire de l'economie européenne 1000-2000, ALBIN MICHEL, (ISBN 978-2-226-22354-8, lire en ligne)
  5. a b c d e f g h i et j «Ces hommes qui ont fait l’euro», par Jean Quatremer et Thomas Klau chez Plon en 1999
  6. "Les marchés attaquent: la crise monétaire de 92-93" par Jean Quatremer dans Libération le 12 juin 2010 [3]
  7. a b c d e f et g Hervé Joly, Céline Prigent et Nicolas Sobczak, « Le taux de change réel d'équilibre : une introduction », Économie & prévision, vol. 123, no 2,‎ , p. 1–21 (DOI 10.3406/ecop.1996.5787, lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Article par Nessim Aït-Kacimi le 15 août 2021 dans Les Echos [4]
  9. a b c d e f g h et i "Importée ou interne ? la crise du SME de 1992-93" [5], synthèse par Alain Naef et Barry Eichengreen, synthèse dans le bulletin de la Banque de France le 23/12/2020
  10. a b c d et e "Une crise qui rappelle celle de 1992-1993" 15 février 2010 par Jean-Marie Pottier, le 11 février 2010 dans Challenges [6]
  11. a b c d e f g et h "1992 : les spéculateurs mettent en péril le Système monétaire européen" par Adrien de Tricornot le 16 mars 2010 dans Le Monde [7]
  12. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t et u "Les leçons de la crise de la lire italienne de 1992", article par Abdelkader Slifi, dans la revue L'Économie politique d'avril 2015 [8]
  13. Thami Kabbaj, L'art du trading, Eyrolles, (ISBN 978-2-212-54721-4, lire en ligne)
  14. Charles Wheelan, L'économie toute nue: Une science pas si obscure que ça, De Boeck Supérieur, (ISBN 978-2-8073-0159-7, lire en ligne)
  15. a et b Jacques de Larosière, Cinquante ans de crises financières, Odile Jacob, (ISBN 978-2-7381-6099-7, lire en ligne)
  16. Benoît Cœuré, Agnès Bénassy-Quéré, Pierre Jacquet et Jean Pisani-Ferry, Politique économique, De Boeck Supérieur, (ISBN 978-2-8073-3163-1, lire en ligne)
  17. "Les marchés financiers révèlent une Europe des monnaies à deux vitesses" par Renaud Lecadre dans Libération le 12 janvier 1995 [9]
  18. "HELMUT SCHLESINGER FAIT MONTER LE MATIF", Les Echos le 24 déc. 1992 [10]
  19. a b et c Le Monde du 18 juillet 1993. "Les attaques contre le franc Une crise pas comme les autres" [11]
  20. a et b Article de Marie-France BAUD-BABIC dans l'Encyclopedia Universalis [12]
  21. a b et c "Le SME, cible des attaques contre le franc", dans le quotidien Les Echos le 26 juillet 1993 [13]
  22. a b c et d Editorial dans Le Monde du 3 août 1993 [14]
  23. a b et c "SEGUIN CONTRE BALLADUR", par François Lenglet dans L'Express le 1er juillet 1993 [15]
  24. L'Express le 11/12/2003 à [16]
  25. "Les politiques doivent punir les marchés" par Philippe Mabille, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune, le 28 septembre 2011,[17]
  26. a b c d e f g h i et j "La crise du SME et les réactions du monde politique Le PS et l'UDF demandent la reprise de la marche vers la monnaie unique", dans Le Monde du 4 août 1993 [18]
  27. a b c d e f g h et i "L'évolution du franc ou les infortunes de la vertu", par Marie-Laure Cittanova et Philippe Mabille dans Les Echos le 17 mai 1995 [19]
  28. a et b Les Echos le 11 février 1993 [20]
  29. (« Les Echos » du 8 février 1993
  30. "Le mal français: mal défini" par Jean-Pierre Béguelin, dans le quotidien Le Temps le 20 avril 2012 [21]
  31. Agnès Bénassy-Quéré, Sophie Béreau et Valérie Mignon, « Taux de change d'équilibre: Une question d'horizon », Revue économique, vol. Vol. 60, no 3,‎ , p. 657–666 (ISSN 0035-2764, DOI 10.3917/reco.603.0657, lire en ligne, consulté le )
  32. "La revue de la semaine "par Bruno DRANESAS, dans Libération le 17 décembre 1994 [22]
  33. Le Monde 2023 [23]
  34. "Remaniement : Roland Lescure, un fidèle pour piloter la réindustrialisation du pays", par Elsa Conesa, dans Le Monde le 04 juillet 2022 [24]
  35. Frédéric Moulène, « La crise dans les vœux aux Français : l’ethos présidentiel au défi de la conjoncture et du rituel », Mots. Les langages du politique, en 2017, mis en ligne le 21 novembre 2019, [25]
  36. Nathalie Champroux, Entre convictions et obligations: Les gouvernements Thatcher et Major face au Système monétaire européen 1979-1997, Presses Sorbonne Nouvelle, (ISBN 978-2-87854-905-8, lire en ligne)
  37. Geoffrey Grandjean, Histoire de la construction européenne, Bruylant, (ISBN 978-2-8027-6895-1, lire en ligne)
  38. Ian Kershaw, L'Âge global. Europe, de 1950 à nos jours, Editions du Seuil, (ISBN 978-2-02-124370-3, lire en ligne)
  39. Christophe Gillissen, Une relation unique: Les relations irlando-britanniques de 1921 à 2001, Presses universitaires de Caen, (ISBN 978-2-84133-464-3, lire en ligne)
  40. Ivan Pastine et Tuvana Pastine, La théorie des jeux en images, EDP sciences, (ISBN 978-2-7598-2244-7, lire en ligne)
  41. Hélène Dury, « Black_Wednesday » (consulté le )
  42. Matthew Tempest, « Treasury papers reveal cost of Black Wednesday », The Guardian, London, UK,‎ (lire en ligne, consulté le )
  43. Robert Tombs et Isabelle Tombs, La France et le Royaume-Uni: Des ennemis intimes, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-27678-2, lire en ligne)
  44. Emmanuel Combe, Précis d'économie, 12e édition, septembre 2012
  45. "Le surajustement du taux de change. Une évaluation quantitative en équilibre général" par Jean-Olivier Hairault, Lise Patureau et Thepthida Sopraseuth dans la Revue économique en 2002 [26]
  46. Éric Chardoillet, Marc Salvat, Henri Tournyol du Clos et Fabrice Guez, L'essentiel des marchés financiers: front office, post-marché et gestion des risques, Eyrolles, (ISBN 978-2-212-56529-4, lire en ligne)
  47. a b et c "La Vérité sur la crise financière", par Georges Soros aux Editions Denoël, en septembre 2008, 212 pages
  48. "Histoire de la globalisation financière. Essor, crises et perspectives des marchés financiers internationaux" par Cécile Bastidon Gilles, Jacques Brasseul, Philippe Gilles aux Éditions Armand Colin en 2010 [27]