Édouard le Confesseur
Édouard le Confesseur, né entre 1003 et 1005, mort le , est roi d'Angleterre de 1042 à sa mort.
Édouard le Confesseur | |
Édouard le Confesseur (première scène de la tapisserie de Bayeux). | |
Titre | |
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Roi d'Angleterre | |
– (24 ans) |
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Couronnement | en la cathédrale de Winchester |
Prédécesseur | Hardeknut |
Successeur | Harold Godwinson |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Wessex |
Date de naissance | entre 1003 et 1005 |
Lieu de naissance | Islip (Oxfordshire) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Londres |
Sépulture | Abbaye de Westminster |
Père | Æthelred le Malavisé |
Mère | Emma de Normandie |
Conjoint | Édith de Wessex |
Liste des rois d'Angleterre | |
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Fils du roi Æthelred le Malavisé et de sa deuxième femme Emma de Normandie, il passe sa jeunesse en exil en Normandie à la suite de la conquête de l'Angleterre par Knut le Grand, en 1016. Il est rappelé en Angleterre en 1041 par le fils de Knut, Hardeknut, qui meurt l'année suivante sans descendance, ce qui permet à Édouard de monter sur le trône.
Le règne d'Édouard est marqué par ses relations avec le comte Godwin de Wessex, qui est le plus puissant des nobles d'Angleterre à son arrivée au pouvoir, puis ses enfants. En 1045, le roi épouse Édith, la fille du comte. Leur mariage ne produit aucun enfant. La famille de Godwin est contrainte à l'exil en 1051, mais elle est rétablie dans ses domaines et prérogatives dès l'année suivante. À la mort du comte, en 1053, c'est son fils Harold qui devient le chef de la famille et le principal comte du royaume.
Les dernières années d'Édouard sont marquées par la question de sa succession. À sa mort, plusieurs candidats au trône s'affrontent, parmi lesquels Harold, qui est sacré roi dès le lendemain, et le duc de Normandie Guillaume, qui s'empare du pouvoir après sa victoire sur Harold à la bataille d'Hastings.
Édouard est canonisé en 1161. Il est fêté le par l'Église catholique. En Angleterre, il est davantage commémoré le , jour anniversaire de la translation de ses reliques.
Biographie
modifierJeunesse
modifierEn 1013, il doit fuir devant l'invasion de l'Angleterre par Sven à la Barbe fourchue et son fils Knut avec son frère Alfred Ætheling et leur mère Emma de Normandie pour se réfugier auprès de son oncle Richard II de Normandie. Après la mort de Knut, en 1036, il échoue dans une tentative pour s'emparer du trône d'Angleterre aux dépens de Harold Pied-de-Lièvre. Son frère Alfred est tué à cette occasion par la trahison du comte Godwin de Wessex. Il retourne en Angleterre en 1041, invité par son demi-frère Hardeknut, qui en fait probablement son héritier, avec le soutien de Godwin de Wessex avec qui Édouard s'est réconcilié. Il accède au trône à la mort de Hardeknut le et est couronné à la cathédrale de Winchester le .
Roi d'Angleterre
modifierSon règne est marqué par la paix et la prospérité. Les comtes Godwin, Léofric de Mercie (époux de lady Godiva), Siward de Northumbrie, ont un pouvoir important. Édouard favorise son entourage normand (il est qualifié de « normanophile »), ce qui mécontente les nobles danois et saxons, qui forment un parti anti-normand autour de Godwin de Wessex, qui devient le beau-père d'Édouard à la suite du mariage de ce dernier avec Édith de Wessex, le [1].
Édouard, qui voulait faire un pèlerinage à Rome, pour remercier d’accéder au trône, obtient du pape de transformer son vœu en un don pour les pauvres et la construction d'un monastère. Il fait construire la grande Abbaye de Westminster qu'il ne verra pas terminée[2].
À la suite d'une embuscade tenue à Douvres contre Eustache II de Boulogne lors d'une émeute, Godwin, qui a refusé de punir les coupables, est exilé avec sa famille en . La reine Édith est enfermée dans un monastère, tandis que le roi récompense ses fidèles, notamment ses parents Raoul de Mantes et Odda de Deerhurst, en leur attribuant des titres dans les anciens domaines de la maison de Godwin.
En 1052, Godwin revient à la tête d'une armée. Il obtient le soutien du peuple et est restauré à la tête de son comté. Il meurt peu après lors d'un banquet royal à Winchester le ; on dit qu'il se serait étouffé en mangeant un morceau de pain alors qu'il niait être impliqué dans la mort d'Alfred Ætheling, frère du roi. Harold Godwinson, son fils, hérite du Wessex et devient l'homme le plus puissant du royaume.
Succession
modifierLe roi rappelle Édouard l'Exilé, fils d'Edmond Côte-de-Fer, pour en faire son héritier, mais celui-ci meurt peu de temps après son retour en . Harold, qui se distingue notamment par des campagnes victorieuses au pays de Galles, revendique alors l'héritage de la couronne, en compétition avec Guillaume de Normandie (le fils du cousin maternel du roi, Robert le Magnifique).
Édouard meurt sans descendance le à l'abbaye de Westminster. Sa mort déclenche une crise de succession au trône d'Angleterre entre Harold (qui s’empare aussitôt de la couronne après la mort d’Édouard) et Guillaume. Il semble cependant que tous deux aient été dans leur bon droit car, de son vivant, Édouard aurait fait des promesses identiques à d'autres grands féodaux voisins[3], de manière à s'assurer de leur neutralité faute de pouvoir les contenir par la force. Néanmoins, la rivalité entre Harold et Guillaume aboutit finalement à la conquête normande du royaume par ce dernier[1],[2].
Postérité
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Édouard le Confesseur | |
Édouard le Confesseur au centre du panneau gauche du Diptyque de Wilton, entre Edmond le Martyr et Jean le Baptiste | |
Confesseur de la foi | |
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Naissance | entre 1003 et 1005 Islip |
Décès | 5 janvier 1066 Londres |
Vénéré à | Abbaye de Westminster |
Canonisation | 7 février 1161 par Alexandre III |
Vénéré par | Église catholique Église orthodoxe Église d'Angleterre |
Fête | 5 janvier et 13 octobre |
Saint patron | l'Angleterre, la monarchie britannique, les mariages difficiles |
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Un culte se développe autour de la personne d'Édouard après sa mort, avec des récits de guérisons miraculeuses autour de sa tombe. Celle-ci est ouverte en 1102 sur ordre de l'abbé Gilbert Crispin afin d'inspecter l'état de son corps, qui est retrouvé intact[2]. Plusieurs hagiographies du roi sont rédigées au XIIe siècle, dont les plus célèbres sont celles d'Osbert de Clare et Aelred de Rievaulx, qui s'inspirent de la Vita Ædwardi regis, une biographie anonyme du roi commandée par la reine Édith vers 1067.
La canonisation d'Édouard est proposée une première fois sous le règne d'Étienne de Blois, en 1139, mais elle est rejetée par le pape Innocent II. La deuxième tentative se produit dans un contexte plus favorable, et Édouard est canonisé par une bulle du pape Alexandre III le . Les restes du saint roi sont transférés dans l'abbaye de Westminster lors d'une cérémonie solennelle présidée par l'archevêque Thomas Becket le [2]. Sa fête est fixée le , jour anniversaire de sa mort (ou de son entrée au Paradis). C'est à ce moment qu'il acquiert son surnom de « Confesseur ». La translation de ses reliques est quant à elle commémorée le [4],[5],[1].
Édouard est considéré comme l'un des saints patrons de l'Angleterre jusqu'au XIVe siècle. Il est vénéré comme le saint patron des rois, des mariages difficiles et des conjoints séparés. Aujourd'hui encore, il est le saint patron de la famille royale anglaise[2].
Le roi Henri III lui rend un culte particulièrement vigoureux. Il fait rebâtir l'abbaye de Westminster avec une nouvelle tombe pour sa dépouille en 1269 et donne le prénom d'Édouard à son fils aîné. Édouard est supplanté par saint Georges comme patron de l'Angleterre après la fondation de l'ordre de la Jarretière, en 1348. Il apparaît néanmoins sur le diptyque de Wilton, œuvre commandée par Richard II dans la dernière décennie du XIVe siècle.
Sa fête est étendue à l'Église universelle en 1679 par le pape Innocent XI[6],[7]. Sa mémoire est célébrée dans l’Église catholique le 5 janvier, date de sa mort, mais aussi le 13 octobre en mémoire de la translation de ses reliques en 1163[8].
Le saphir d'Édouard le Confesseur est l'un des joyaux de la Couronne britannique. Ce joyau, qui proviendrait de l'anneau porté par le roi le jour de son sacre, est serti dans la couronne impériale d'apparat depuis la reine Victoria.
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Le saphir d'Édouard le Confesseur au sommet de la couronne impériale d'apparat.
Références
modifier- « Le martyrologe romain fait mémoire de Saint Édouard le Confesseur », Magnificat, no 242, , p. 84.
- (it) Roberta Scimplicotti, « Sant' Edoardo III il Confessore Re d'Inghilterra », sur Santi e Beati, (consulté le ).
- Andrew Bridgeford (trad. Béatrice Vierne), 1066, l’histoire secrète de la tapisserie de Bayeux, Éditiond du Rocher, coll. « Anatolia », (réimpr. 2005) [détail des éditions] (ISBN 2-268-05528-0), p. 386, p. 65.
- Farmer 2011.
- Barlow 2006.
- « Saint Édouard le confesseur », sur TV.catholique.fr, (consulté le ).
- « Vatican : la Reine d’Angleterre a rencontré le pape François », sur Aleteia, (consulté le ).
- « Saint Edouard le Confesseur », sur Nominis (consulté le ).
Bibliographie
modifier- (en) Frank Barlow, Edward the Confessor, Berkeley - Los Angeles : University of California Press, 1970 (coll. English Monarchs).
- (en) Frank Barlow, « Edward [St Edward; known as Edward the Confessor] (1003x5–1066) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne ).
- (en) David Farmer, « Edward the Confessor », dans The Oxford Dictionary of Saints, Oxford University Press, (lire en ligne).
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à la religion :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Deux modèles de sainteté royale. Edouard le Confesseur et saint Louis (Jean-Guy Gouttebroze, Cahiers de Civilisation Médiévale, Année 1999) - Persée