Laâyoune
Laâyoune (en arabe : العيون[1] [al ʔujuːn], El Aaiún ou El-Ayoun, littéralement « les sources »[3],[4] ; en berbère : Leɛyun) est la ville la plus importante du Sahara occidental. Elle est située au bord de l'Atlantique, à 500 km au sud d'Agadir et à 400 km à l'ouest de Tindouf, sur la route menant à Dakhla. Elle est traversée par l'oued Sakia El Hamra, sur lequel se trouve le barrage Sakia El Hamra.
Laâyoune (ar) العيون[1] (ber) Leɛyun | |||
Administration | |||
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Pays | Sahara occidental sous contrôle du Maroc Capitale revendiquée de la RASD |
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Région | Laâyoune-Sakia El Hamra | ||
Province | Province de Laâyoune | ||
Président du conseil communal | Hamdi Ould Rachid[2] (PI) (2009) | ||
Code postal | 70000 | ||
Démographie | |||
Population | 217 732 hab. (2014[1]) | ||
Géographie | |||
Coordonnées | 27° 09′ 13″ nord, 13° 12′ 12″ ouest | ||
Localisation | |||
Géolocalisation sur la carte : Sahara occidental
Géolocalisation sur la carte : Sahara occidental
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Elle est contrôlée et administrée par le Maroc depuis 1976 ; elle est le chef-lieu de la province de Laâyoune (une des « provinces du Sud »), dans la région Laâyoune-Sakia El Hamra.
Géographie
Laâyoune est une ville située au Sahara occidental, un territoire revendiqué par le Maroc (qui contrôle environ 80 % du territoire) et par la République arabe sahraouie démocratique fondée par le front Polisario (qui contrôle les 20 % restants).
Climat
Le climat de Laâyoune est de type semi-aride doux (BSn), presque désertique doux (BWn) en raison de la faible quantité de précipitations. Laâyoune est une ville au climat doux, sans chaleur excessive. Les températures dépassent très rarement les 28 °C en raison des vents frais marins[réf. souhaitée].
Histoire
En 1934, le lieutenant colonel espagnol Antonio de Oro (es) y installa un baraquement pour un détachement de police coloniale, sur la piste entre le cap Juby et Villa Cisneros, puis il fonda officiellement la ville en 1938, lorsqu'il se rendit compte que la nappe phréatique était prometteuse[5].
Le , des manifestants conduits par Mohammed Bassiri amènent une pétition au gouverneur général du Sahara espagnol à Laâyoune[6]. Alors que la manifestation se disperse, la police tente d'arrêter les meneurs. Les manifestants résistant, le gouvernement fait intervenir la légion étrangère espagnole qui tire sur la foule, faisant 11 morts[7]. Des centaines de personnes sont arrêtées dans les jours suivants, dont Bassiri qui disparaît en prison, vraisemblablement assassiné ou torturé à mort[6].
En novembre 1975, Hassan II sollicite le départ de 350 000 volontaires civils marocains en direction du Sahara espagnol, duquel l'Espagne ne s'était pas encore retirée. Les volontaires, désarmés et portaient chacun un Coran et un drapeau national[8]. Une délégation symbolique arrive à la capitale, Laâyoune, préalablement autorisé par le gouvernement espagnol[9].
Le , des Sahraouis installent le camp de protestation de Gdeim Izik[10] à 12 km de Laâyoune[11]. Ils réclament l'amélioration de « leurs conditions de vie (...) des emplois et des logements »[12]. Le , un adolescent de 14 ans faisant partie d'un convoi armé est tué par la gendarmerie lorsque le convoi essaya de s'introduire dans le camp[13]. Le , les forces marocaines lancent un assaut sur un camp de 28 000 Sahraouis installé près de la ville, faisant plusieurs morts dont huit parmi les forces de l'ordre et des dizaines ou centaines de blessés selon les sources. Le campement aurait été entièrement démantelé[14],[15]. Les autorités marocaines annoncent la mort de 10 policiers et de 2 civils, tandis que le Front Polisario déclare 10 morts sarahouis et 169 « disparitions »[11]. Pour l'envoyée spéciale du quotidien français Le Monde, ces chiffres sont « invérifiables »[11] et peu de journalistes ont pu accéder aux camps face au blocage médiatique imposé par les autorités marocaines.
La ville est revendiquée comme capitale par la République arabe sahraouie démocratique. La Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a son quartier général à Laâyoune. Depuis redécoupage de 2008, la ville est le chef lieu de la province marocaine de Laâyoune et de la région marocaine Laâyoune-Sakia El Hamra.
Démographie
Ci-après la population totale de Laâyoune d'après les recensements effectués par le Haut-Commissariat au plan marocain depuis les années 1980 :
Année | Habitants |
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1982[16] | 93 875 |
1994[17] | 136 950 |
2004[17] | 183 691 |
2014[1] | 217 732 |
Économie
Laâyoune a profité de la volonté de l'État marocain d'organiser le développement des provinces du Sud (le Sahara). À ce titre, elle a bénéficié de nombreux investissements. À partir de Tarfaya, et dans tout le Sud saharien, un grand nombre de produits sont subventionnés et les fonctionnaires jouissent d'un double salaire. Ces dispositions ont largement contribué à la venue de cadres des secteurs privé et public. On verra à Laâyoune assez peu de Sahraouis vêtus des amples vêtements bleus traditionnels. On remarquera en revanche nombre de gadgets électroniques et autres produits de grande consommation dans les magasins.
La ville s'organise autour d'une vaste place de conception futuriste regroupant toutes les administrations. Les bâtiments ont été conçus dans un style moderne respectant l'architecture saharienne traditionnelle.
La bande transporteuse amenant le phosphate de Boukraa (le plus long tapis roulant du monde)[18], se termine au port à Laâyoune-plage, où celui-ci est traité avant d'être envoyé par bateau. Le groupe OCP, premier exportateur mondial de phosphate, en assure l'exploitation par sa filiale Phosboucraa. Compte tenu de la situation politique, certains clients ont réduit (le géant norvégien du phosphate Yara) ou cessé (l’armateur norvégien Arnesen Shipbrokers)[19] leurs achats de phosphates auprès de cette compagnie.
L'aéroport international Laâyoune-Hassan Ier la relie à l'aéroport international Mohammed-V de Casablanca, ainsi qu'aux aéroports d'autres villes marocaines et étrangères.
La ville abrite un centre de broyage de la société Ciments du Maroc, filiale du groupe italien Italcementi[20]. Accolé à ce centre et destiné à l'alimenter en électricité, se trouve depuis 2011 un parc éolien également implanté par Ciments du Maroc[21].
Sport
Le principal club de football de Laâyoune est la Jeunesse sportive El Massira, qui utilise le stade Sheikh-Mohamed-Laghdaf et évolue dans les championnats marocains (Botola) de première et deuxième divisions.
Il existe de nombreux autres cercles sportifs appartenant à des disciplines variées, telles que le basket-ball, le tennis ou le handball.
La ville a accueilli plusieurs événements sportifs internationaux, avec notamment :
- Football : Coupe d'Afrique des nations de futsal 2020, Match de gala célébrant la marche verte en 2015, 2016, 2018 et 2019.
- Handball : Championnat d'Afrique des nations masculin de handball 2022
- Athlétisme : Semi-Marathon Internationale de Laâyoune (21 éditions depuis 1998)
- Rallye : AMV Shamrock Rallye du Maroc 2008
Jumelages
Personnalités liées à Lâayoune
Notes et références
- « Population légale des régions, provinces, préfectures, municipalités, arrondissements et communes du Royaume d'après les résultats du RGPH 2014 » [xls], Rabat, Haut-Commissariat au plan (consulté le )
- « Laâyoune : Sidi Hamdi Ould Rachid reconduit à la tête du conseil régional », sur Aujourd'hui le Maroc (consulté le )
- « Laayoune », sur britannica.com, (consulté le )
- Signifiant également « les yeux »[réf. nécessaire].
- (es) López Barrios, « El Lawrence de Arabia Español », El Mundo, (lire en ligne)
- Laurent Pointier, Sahara occidental, Karthala, 2004, p. 78
- Claudia Barona Castañeda, « Mémoires d’une résistance, l’autre histoire du Sahara occidental », Les Cahiers d'ENAM, (DOI 10.4000/emam.852)
- « Les Marocains de la " marche verte " ont franchi la frontière Le Conseil de sécurité invite Rabat à "mettre fin immédiatement" à son action », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Freedom of Information Act Electronic Reading Room | CIA FOIA (foia.cia.gov) », sur www.cia.gov (consulté le )
- Claudia Barona Castañeda, « Mémoires d’une résistance, l’autre histoire du Sahara occidental », Les Cahiers d’EMAM. Études sur le Monde Arabe et la Méditerranée, nos 24-25, (ISSN 1969-248X, DOI 10.4000/emam.852, lire en ligne, consulté le )
- Isabelle Mandraud, « Sahara occidental : "jour de guerre" au camp d'Agdim Izik », Le Monde, (lire en ligne)
- « Démantèlement musclé d'un camp de Laayoune : bilan contradictoire », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- « Sahara occidental : un mort et cinq blessés aux abords d'un camp de Laâyoune », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- AFP, « Sahara occidental : une opération des forces marocaines fait 5 morts », Le Parisien, (lire en ligne)
- AFP, « Au moins six morts dans l'assaut d'un camp au Sahara occidental », L'Express, (lire en ligne)
- « Décret no 2-83-371 du 20 rejeb 1403 (4 mai 1983) authentifiant les nombres fixant la population légale du royaume du Maroc d'après le recensement général de l'habitat et de la population qui s'est déroulé du 14 kaada 1402 (3 septembre 1982) au 2 hija 1402 (20 septembre 1982) », Bulletin officiel du royaume du Maroc, no 3679, , p. 309 (lire en ligne [PDF])
- « Recensement général de la population et de l'habitat de 2004 : Population légale du Maroc » [PDF], Rabat, Haut-Commissariat au plan (consulté le ) — Ce document inclut des données relatives au recensement de 1994.
- « 100 Km de long : le plus grand tapis roulant (convoyeur) du monde ! - Sahara occidental », sur googlearth.forumpro.fr (consulté le ).
- « Les exportations de phosphate », sur .wsrw.org, Western Sahara Resource Watch,
- (en) Italcementi
- Libé, « Coût du projet : 100 millions de DH : Laâyoune se dote d'un parc éolien », Libération, (lire en ligne)
- (es) Site officiel de Montevideo « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
- « Maroc-Équateur : Laâyoune et Tena scellent leur jumelage »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), un article paru dans le quotidien marocain Le Matin, le 27-05-2007. Consulté le 28 mai 2007
- « Maroc-USA: Signature d'un accord de jumelage entre Laâyoune et Hollywood en Floride », sur MAP Express (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- [PDF] Ahmed Lakhal (dir. Ahmed Rhellou), La Dynamique de la ville moyenne marocaine : Cas de la ville de Laayoune, Agadir, université Ibn Zohr (thèse de doctorat en Économie), , 307 p. [lire en ligne]
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Les cahiers d'ENAM
- « Vue satellite, plan, vidéo aérienne et informations diverses », sur www.sahara-villes.com