Essence (Hopper)

peinture d'Edward Hopper
Essence
Artiste
Date
Type
Scène de genre (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Matériau
Dimensions (H × L)
66,68 × 102,23 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvements
Réalisme social (en), régionalisme, réalisme américainVoir et modifier les données sur Wikidata
No d’inventaire
577.1943Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Essence (parfois Station-Service[1] ou Poste d'essence[2]) — ou en anglais Gas, en raccourci de gasoline (carburant servi en station-service) — est un tableau du peintre américain Edward Hopper réalisé en [3].

Description modifier

Cette peinture à l'huile sur toile représente une station-service Mobilgas le long d'une route boisée, un homme (le fils du capitaine Ed Staples[3]) seul s'affairant à une pompe alors que le soir tombe. L'éclairage de la station service contraste avec l'arrivée de la nuit[4]. La tenue du pompiste (gilet, chemise blanche, cravate et non pas un vêtement de travail) ainsi que l'éclairage apportent un aspect sacerdotal au tableau[4].

La modernité (pompe à carburant, enseigne et éclairage électrique, route bitumée gris foncé en perspective[5]), s'oppose à la nature présente dans la lisère d'une forêt de pins verts à gauche, avec les herbes hautes jaunes devant, l'acacia visible au-delà du bureau de la station, la paille devenant rougeâtre sur le bord de la chaussée[3],[6]. Ce tableau s'éloigne des études préliminaires du peintre par de multiples détails[5].

Depuis 1927, année où il a acquis une Dodge puis parcouru les États-Unis, le peintre fait de la route un sujet récurrent[7]. Hopper reprendra en 1956 le thème du pompiste mais de jour, assis nonchalamment près des pompes, dans Four lane road (collection privée)[8] marquant, une fois encore, l'opposition entre la station service moderne indiquant la civilisation, et la nature qui l'entoure[4]. Cette ambivalence reste fréquente dans les tableaux de Hopper[4] qui ne représentent au final ni réellement la ville, ni la campagne[6].

L’œuvre est conservée au Museum of Modern Art de New York[6], issue d'un legs du fonds Mrs Simon Guggenheim en 1943.

Notes et références modifier

  1. Sherry Marker, Edward Hopper, Hong Kong, PML éditions, (1re éd. 1989), 112 p. (ISBN 2-87628-235-6), p. 90-91.
  2. Gail Levin (trad. Marie-Hélène Agüeros), Edward Hopper, Paris, Flammarion, , 98 p. (ISBN 2-08-011525-1), p. 70 et 81.
  3. a b et c Edward Hopper : De l'œuvre au croquis, p. 81.
  4. a b c et d Ivo Kranzfelder (trad. de l'allemand par Annie Berthold), Hopper 1882- 1967 : Vision de la réalité, Cologne, Benedikt Taschen, , 200 p. (ISBN 3-8228-9270-X), p. 70-74.
  5. a et b Laurence Debecque-Michel, Hopper : les chefs-d’œuvre, Paris, Hazan, , 144 p. (ISBN 2-85025-291-3), « Gas », p. 98.
  6. a b et c Valérie Duponchelle, « Edward Hopper en cinq tableaux choisis », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  7. Didier Ottinger (dir.), L'album de l'exposition Hopper, Chambray-lès-Tours, RMNGP, , 48 p. (ISBN 978-2-7118-5960-3), « Road Stories », p. 29.
  8. Analyse croisée des deux tableaux.

Bibliographie modifier

  • Croquis post-réalisation et commentaires de sa femme Jo dans : Deborah Lyons, Brian O’Doherty, Edward Hopper : De l'œuvre au croquis, Éditions Prisma, octobre 2012 (ISBN 978-2-8104-0251-9), p. 80-81.

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