Eugène Gibiat
Eugène Gibiat, né le à Carves (Dordogne) et mort le à Paris, est un homme d'affaires, homme politique et patron de presse français.
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Biographie
modifierNé le [1], Charles-Eugène Gibiat est le fils de Mathieu Gibiat, avocat[2], et appartient à une famille nombreuse de la petite bourgeoisie.
Après ses études, commencées à Grenoble et achevées à Nantes[3], il dirige une entreprise de messageries à Périgueux, d'abord en tant qu'associé de la maison Pénicaud de Bordeaux. Par la suite, il diversifie ses activités en investissant dans de nombreuses entreprises industrielles et commerciales. Maître de forges aux Eyzies, où il possède une usine métallurgique, il acquiert plusieurs châteaux, dont celui de Redon à Granges-d'Ans[4].
Maire d'Église-Neuve-de-Vergt, Gibiat est également conseiller général de la Dordogne pour le canton de Belvès dès le début du Second Empire.
En 1853, il contribue à lancer la compagnie du chemin de fer du Grand-Central. Il est également l'un des administrateurs de la compagnie des chemins de fer du Dauphiné et, à partir de 1868, de la celle de la Vendée[3]. Il a également participé à la création du « chemin de fer américain » entre Paris et Versailles[5].
Marié à Éléonore Gibeaud, Gibiat est devenu veuf en 1857. Le , il épouse en secondes noces Marie-Amélie Debrégeas-Laurenie, veuve d’Émile Johnston[2] et mère de Jeanne-Marie Johnston, née en 1849. En 1872, cette dernière devient l'épouse d'Albert de Loqueyssie, neveu du député Adrien Prax-Paris et de l'ingénieur Auguste Forestier[6].
Eugène Gibiat est surtout connu en tant que patron de presse. Cogérant du Constitutionnel entre 1863 et 1865, il en prend la direction le . Redevenu sagement pro-gouvernemental après son rachat par Jules Mirès, qui l'avait rattaché à une société exploitant également Le Pays, ce vieux journal conservateur change d'orientation politique sous l'influence de son nouveau directeur. Gibiat est en effet un bonapartiste libéral[3].
À ce titre, il se présente à plusieurs reprises contre les candidats officiels dans la 4e circonscription de la Dordogne (Sarlat). Il tente ainsi de concurrencer Timoléon Taillefer en 1857 et en 1863 puis Alexandre Dupont de Bosredon en 1868 et en 1869. Ces tentatives se soldent par des échecs comme, plus tard, sa candidature au Sénat de la Troisième République.
Associé à Émile de Girardin (fondateur de la Presse et directeur de la Liberté) et à Charles Jenty (directeur de la France) pour l'exploitation de la Semaine financière, Gibiat fonde avec eux l'Union parisienne de la presse afin d'assurer la victoire des candidats conservateurs et modérés aux élections législatives partielles de juillet 1871 et aux élections municipales du même mois. Au sommet de sa puissance médiatique et de son influence, le même « triumvirat » acquiert le Petit Journal en 1873. À la même époque, Gibiat possède également une feuille locale, Le Périgord[7].
Atteint depuis plusieurs jours d'une affection de poitrine[7], Eugène Gibiat meurt à son domicile parisien du no 210 de la rue de Rivoli le [8]. Après les obsèques, célébrées le surlendemain à Saint-Roch en présence de nombreuses personnalités, le corps du défunt est envoyé au château de Redon pour y être inhumé. Eugène Gibiat était chevalier de la Légion d'honneur (par décret du )[3].
Références
modifier- Archives départementales de la Dordogne, état civil de Carves, tables décennales 1813-1822 (vue 3 sur 5).
- Archives départementales de la Dordogne, état civil de Granges-d'Ans, registre des mariages de 1864 (vue 10 sur 13).
- Lauzac, p. 217-218.
- Le Constitutionnel, 10 mai 1885, p. 1.
- Comic-Finance, 13 février 1873, p. 3.
- Archives départementales de la Dordogne, état civil de Granges-d'Ans, registre des mariages de 1872, acte no 8 (vue 9 sur 15).
- Le Constitutionnel, 8 mai 1885, p. 1.
- Archives de Paris, état civil du 1er arrondissement, registre des décès de 1885, acte no 428 (vue 25 sur 31).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Henry Lauzac, Galerie historique et critique du dix-neuvième siècle, vol. 6, Paris, 1872, p. 217-218.