Famine en Perse de 1917-1919
La famine en Perse de 1917-1919 et les épidémies réunies pendant cette période auraient tué environ 2 millions de personnes en Perse (Iran). Divers facteurs ont contribué à produire la famine : les mauvaises récoltes dues aux sécheresses saisonnières successives, les réquisitions de denrées alimentaires par les armées étrangères durant la Première Guerre mondiale, la spéculation, la thésaurisation.
Famine en Perse de 1917-1919 | |
Période | 1917 - 1919 |
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Malgré la déclaration de neutralité par la dynastie Qajar qui gouvernait le pays, la Perse a été occupée pendant la Grande Guerre par les forces des empires britannique, russe et ottoman ; ces occupations ont contribué à la famine. Peu d'historiens ont étudié la dépopulation durant cette période en Perse, qui demeure un sujet sous-exploré de l'histoire moderne.
Le nombre de morts du fait de la famine peut varier selon les auteurs. Des estimations hautes de 6 millions, voire de 8 millions de morts ont été avancées mais ne font pas consensus.
Contexte de la Première Guerre mondiale
modifierSelon Mohammad-Reza Djalili, «la Perse reste un champ de bataille largement ignoré de la Première Guerre Mondiale. Elle sort pourtant complètement exsangue du conflit »[1]. Ainsi par exemple 50 000 personnes meurent à Téhéran sur une population totale de 300 000 personnes, selon ce chercheur[1]. Pour Touraj Atabaki, le déclenchement de la Première Guerre mondiale « a approfondi le factionnalisme politique et sapé les réformes prévues », alors qu'à la suite de la révolution constitutionnelle de 1905-1909, les Perses s'apprêtaient à réécrire la Constitution et à instituer un gouvernement indépendant[2].
Au cours de la Grande Guerre, Russes et Britanniques s'opposent aux Ottomans et à leurs auxiliaires allemands dans de nombreuses parties du territoire de la Perse[1]. Début 1918 des troupes britanniques occupent le nord du pays[1]. Après la chute de l'Empire russe, conséquence de la révolution bolchevique d'octobre 1917, les Britanniques demeurent la plus grande puissance militaire en Perse[1]. C'est au début de 1920 seulement que les Perses reprennent le contrôle de leur territoire[1].
En novembre 1915, le prix du blé augmente fortement après la vente aux troupes britanniques de la production agricole de la province du sud-est du Sistan. Les troupes russes bloquent les routes de la province nord-est du Khorasan, interdisant tout transfert de céréales, sauf celles destinées à l'armée russe. Les réquisitions de bêtes de somme, de mules et de chameaux pour l'industrie pétrolière au Khouzistan et pour les forces armées britanniques et russes désorganisent le réseau de transports du pays et perturbe la distribution de denrées alimentaires et d'autres marchandises dans tout le pays - avec des conséquences désastreuses. Pendant la guerre, le transport du grain coûtait souvent plus cher que sa culture, dans de nombreuses régions d'Iran[3].
Situation sociale
modifierDes sécheresses successives sévissent à partir de 1916. Début février 1918, la famine se répand dans tout le pays et des foules paniquées dans les grandes villes commencent à piller les boulangeries et les magasins d'alimentation. Dans la ville occidentale de Kermanchah, les affrontements entre les pauvres affamés et la police se sont soldés par des victimes. À Téhéran, la situation a été « aggravée par la thésaurisation et la vente à découvert aux clients par les boulangers »[4].
Les prix exorbitants pratiqués par certains boulangers ont indigné les travailleurs pauvres de Téhéran. Les ouvriers de l'imprimerie organisent une manifestation à Téhéran en 1919, au cours de laquelle la foule attaque les boulangeries et les greniers, et demande au gouvernement d'augmenter les rations alimentaires, d'uniformiser le prix du pain, de réglementer la qualité, l'approvisionnement et la vente des denrées alimentaires. Néanmoins, dans l'ère turbulente de l'après-guerre, ni le gouvernement national ni les puissances étrangères n'étaient en mesure de faire grand-chose pour atténuer les crises humaines. Les ravages causés par la famine et les maladies contagieuses se sont poursuivis pendant de nombreuses années[4]
Épidémies
modifierAu-delà des décès dus à la famine, les épidémies ont également tué un grand nombre de personnes[4].
La crise alimentaire colossale, ainsi que le grand nombre de soldats, de réfugiés et de personnes démunies constamment en mouvement à la recherche de travail et de survie, ont favorisé une combinaison mortelle de pandémies et de maladies contagieuses. Le choléra, la peste et le typhus se sont propagés à travers le pays[4]
Grippe
modifierVille | Population Est. |
Morbidité | Mortalité | Mortalité/ <br /> Morbidité (%) | |
---|---|---|---|---|---|
No. | % | ||||
Mashhad | 100 000 | 66 667 | 3 500 | 3.5 | 5.2 |
Birjand | Inconnu | 12 000 | 100 | Inconnu | 0,8 |
Nosratabad | 7 000 | 120 | 1.7 | ||
Anzali | 10 000 | Inconnu | 2.0 | ||
Machhadsar | Inconnu | 10.0 | |||
Tabriz | 200 000 | 100 000 | Inconnu | ||
Hamedan | 30 000 | Inconnu | 1 000 | 3.3 | 10.0 |
Téhéran | 250 000 | 1 000 | 0,8 | Inconnu | |
Ispahan | 80 000 | 300 | 0,4 | ||
Yazd | 40 000 | 250 | 0,6 | ||
Bouchehr | 30 000 | 15 000 | 1 500 | 5.0 | 10.0 |
Mohammed | Inconnu | 6 000 | 250 | Inconnu | 4.2 |
Chiraz | 50 000 | Inconnu | 2 000 | 4.0 | Inconnu |
Kerman | 40 000 | 4 000 | 10.0 | 10.0 | |
Boum | 13 000 | 6 000 | 46.2 | Inconnu |
La pandémie de grippe de 1918 s'est propagée à l'ensemble du pays en passant par trois principales voies d'entrée : la Transcaucasie à Tabriz ; Bagdad à Kermanshah ; l'Inde au sud de l'Iran (la grippe étant considérablement véhiculée par les soldats de l'armée indienne britannique stationnés à Bushehr).
Azizi et ses collègues affirment que le taux de mortalité de 20 % parfois avancé pour de grandes villes est exagéré et qu'à Kermanchah et à Téhéran il était d'environ 1 %[6],[7].
Afkhami déclare que l'impact de la grippe a été énorme et estime qu'entre 902 400 et 2 431 000, soit 8,0 % et 21,7 % de la population totale sont morts, faisant de l'Iran l'un des pays les plus dévastés au monde[8]. Willem Floor (en) estime que le chiffre avancé par Afkhami est bien supérieur aux pertes réelles[9].
Choléra
modifierEn 1916, le choléra qui a frappé l'Azerbaïdjan en 1915, s'est répandu dans toutes les provinces du nord de la Perse, et a également atteint le sud[4]. Ahmad Seyf déclare que l'origine de l'épidémie de choléra était la Russie et que les effets sont demeurés limités (de l'ordre de quelques centaines de morts)[10].
Typhoïde
modifierLa typhoïde s'est propagée dans de nombreuses régions du pays ; elle aurait causé de très nombreux décès ; selon un témoin oculaire, « la forte mortalité à Téhéran n'était pas due à la famine, mais plutôt à la typhoïde et au typhus » [4].
Causes et facteurs contributifs
modifierSelon Touraj Atabaki, « des sécheresses saisonnières successives provoquèrent une famine généralisée en 1917/1918. La réquisition et la confiscation de denrées alimentaires par les armées d'occupation pour nourrir leurs soldats ont ajouté à la famine »[4]. Dans The Cambridge History of Iran, il est indiqué que la spéculation et la thésaurisation ont aggravé la situation[11]. Michael Axworthy estime que la famine était « en partie le résultat de la dislocation du commerce et de la production agricole causée par la guerre ». [12] Tammy M. Proctor écrit que la cause de la pénurie alimentaire était une combinaison de réquisitions de l'armée, de spéculation par des profiteurs de guerre, de thésaurisation et de mauvaises récoltes[13].
Nikki Keddie et Yann Richard ont lié la famine à presque tous les facteurs mentionnés ci-dessus[14].
Charles P. Melville soutient que la raison principale de la famine était les conditions causées par la guerre plutôt que par les conditions climatiques, le pays ayant surmonté d'autres sécheresses avant et après la Première Guerre mondiale ; il point notamment l'insécurité, la spéculation, l'affaiblissement de l'Etat et la corruption qui s'en est ensuivie[15].
Mohammad Gholi Majd tient l'occupation britannique et ses réglementations douanières et financières pour responsables de l'aggravation de la famine[16] et Willem Floor suggère le récit de James L. Barton (occupation par les armées, chutes de neige exceptionnellement légères et maladies), joint à la thésaurisation par les propriétaires terriens et le manque de pouvoir d'achat comme d'autres causes cruciales de la famine. Il souligne le fait que deux grandes régions productrices de céréales, à savoir Kermanshah - Hamadan et l'Azerbaïdjan iranien étaient un champ de bataille pour les Ottomans et les Russes[17].
L'historienne Stephanie Cronin est d'accord avec Majd sur l'importance primordiale de la présence britannique[18]. Pat Walsh, dans une critique du livre de Majd publiée dans Irish Foreign Affairs, une publication trimestrielle de l'Irish Political Review (en), blâme l'occupation britannique et commente les allégations de thésaurisation comme causes de la famine, en ces termes : « Les attitudes britanniques envers les Perses affamés étaient étrangement similaires à celles exprimées contre les Irlandais dans une position similaire un demi-siècle auparavant », c'est-à-dire que les Britanniques ont blâmé les Perses tout en suggérant que la construction de routes pour leurs forces militaires était une « mesure de secours » motivée par la bienveillance[19].
Rob Johnson blâme la mauvaise gouvernance et les pénuries en temps de guerre pour la famine[20].
Nombre des morts
modifierJames M. Balfour, assistant en chef du conseiller financier britannique du gouvernement persan, a fait état de 2 millions de morts[21]. Citant habituellement Balfour, des universitaires comme Ervand Abrahamian, Homa Katouzian et Barry Rubin soutiennent que le nombre total de morts dues à la famine et aux maladies était d'environ 2 millions[22],[23],[24]. Les analystes de la Central Intelligence Agency Steven R. Ward et Kenneth M. Pollack indiquent un nombre similaire[25] [26]. Citant également Balfour, Nikki Keddie et Yann Richard déclarent qu'environ un quart de la population du nord de l'Iran a perdu la vie pendant cette période[14].
Mostafa Fateh, historien de l'économie et employé de l'Anglo-Persian Oil Company de 1921 à 1951, avait indiqué le nombre de morts à 6 millions[27].
La population rurale avait durement souffert et en 1918, « la paysannerie était dans les derniers stades de la famine »[28]. Willem Floor (en) signale une très forte baisse de la population rurale[29]
Le livre de Mohammad Gholi Majd, The Great Famine and Genocide in Persia, 1917–1919, identifie un certain nombre de sources des Alliés qui détaillent la proportion et l'ampleur des décès[30] et allègue que jusqu'à 8 à 10 millions de personnes sont mortes, dans tout le pays, sur la base d'une estimation alternative de la population persane d'avant la famine de 19 millions[17],[31]. Timothy C. Winegard, Pordeli et leurs collègues reconnaissent les chiffres avancés par Majd[32] [33].
Plusieurs chercheurs ont contesté le récit de Majd. Ervand Abrahamian affirme que le livre comprend des exagérations concernant les pertes pendant la famine[34], un point de vue que partagent Mahmood Messkoub[35], Abbas Milani [36] et Rudi Matthee[9]. Présenter la famine en Perse comme un génocide constitue selon Abrahamian une « accusation sauvage » ; la plus grande part des 2 millions de décès selon attribuables, toujours selon Abrahamian, aux épidémies de choléra et de typhus, ainsi qu'à la pandémie de grippe espagnole[22]. Tout en acceptant que le nombre total de morts pourrait être de plusieurs millions, Hormoz Ebrahimnejad dit que le chiffre de Majd est surestimé[37].
Cormac Ó Gráda, discutant de la vérification du nombre de morts des famines historiques, le cite comme un exemple d'affirmations qui ne peuvent être authentifiées, et signalant une catastrophe majeure[38]. Un point de vue similaire est exprimé par Alidad Mafinezam et Aria Mehrabi, qui déclarent que le travail de Majd souffre de défauts méthodologiques, notamment d'un manque de triangulation (la triangulation est le fait de mettre en œuvre des méthodes multiples en vue de la collecte de données)[39].
Cronin critique l'historiographie iranienne pour avoir négligé « les pertes apocalyptiques dues à la famine et à la grippe espagnole entre 1916 et 1919 »[40].
Depuis les années 2010, la famine a fait l'objet de théories du complot, de polarisation et de révisionnisme historique en Iran[41]. Une grande partie de la controverse porte sur le nombre de morts et les causes profondes ; le manque de données suffisantes sur cette période a été décrit comme le «principal moteur» de cette poémique[41]. Le site officiel d'Ali Khamenei, le chef suprême de l'Iran, a publié un article en 2015 affirmant que la famine était un acte délibéré de génocide commis par les Britanniques, dont les documents ont été intentionnellement effacés dans une tentative de dissimulation[42]. La BBC a produit et diffusé un documentaire sur la famine, qui a été condamné par les conservateurs en Iran comme un stratagème pour minimiser le rôle britannique et souligner la faiblesse de l'Iran[43]
Mesures politiques
modifierPendant les années de famine, plusieurs hommes politiques ont adopté des politiques interventionnistes[44]. Afin de contrôler la situation de l'approvisionnement alimentaire, le gouvernement nomme Mokhber al-Saltaneh ministre de l'alimentation ( vazīr -e arzāq ) en octobre 1917[44]. Siham al-Dawlah devint chef du bureau de la boulangerie ( raʾīs-e nānvāʾī ) en 1918 et un comité d'alimentation ( komīté-ye arzāq ) est formé de sept ou huit marchands influents. Le comité a aidé le gouvernement en formulant des propositions comme l'introduction d'une incitation gouvernementale à produire du pain[44].
En 1918, les États-Unis ont rejeté la demande du gouvernement persan d'un prêt de 2 millions de dollars qui aurait dédié au soulagement de la famine[45].
Les membres du Mouvement constitutionnaliste du Gilân ont abrité des réfugiés venus à Gilan d'autres régions du pays et ont fondé une association caritative pour les aider. Ils ont également envoyé plusieurs tonnes de riz à la capitale[46]. À Tabriz, les démocrates qui étaient armés ont réprimé les accapareurs et les spéculateurs tout en organisant la relève[47].
Représentations
modifier- L'Orphelinat d'Iran (2016)
Références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Persian famine of 1917–1919 » (voir la liste des auteurs).
- Mahammad-Reza Djalili, Thierry Kellner et Mohammad-Reza Djalili, L'Iran, La Boétie, (ISBN 978-2-36865-005-9, lire en ligne)
- « Persia/Iran | International Encyclopedia of the First World War (WW1) », sur encyclopedia.1914-1918-online.net (consulté le )
- Touraj Atabaki, « Persia/Iran », dans Ute Daniel, Peter Gatrell, Oliver Janz et al., 1914-1918-online. International Encyclopedia of the First World War, Berlin, (DOI 10.15463/ie1418.10899, lire en ligne){{Article encyclopédique}} : l'usage du paramètre
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- Atabaki 2016.
- Afkhami 2003, Table 1.
- Mohammad Hossein Azizi, Ghanbar Ali Raees Jalali et Farzaneh Azizi, « A History of the 1918 Spanish Inluenza Pandemic and its Impact on Iran », Archives of Iranian Medicine, vol. 13, no 3, , p. 262–265 (PMID 20433236)
- Azizi, Raees Jalali et Azizi 2010.
- Amir Afkhami, « Influenza », dans Ehsan Yarshater, Encyclopædia Iranica, vol. XIII, New York City, coll. « Fasc. 2 », , Online éd. (1re éd. 15 December 2004), 140–143 p. (lire en ligne){{Article encyclopédique}} : l'usage du paramètre
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- Matthee 2019, p. 183: "Floor concludes that the figure of 900,000 to 2.4 million casualties given by Afkhami is too high. And he appropriately relegates Mohammad Gholi Majd’s overblown, conspiracy-filled book on the epidemic and the number of 8-10 million (or almost the country’s entire population) given by him, to a footnote".
- Seyf 2002, p. 177: "In later years, for example, in 1917 cholera was brought to Iran from Russia, but only Mazanadran and Khorasan were affected and altogether only 402 deaths occurred."
- The Cambridge History of Iran 1990, Vol. 7, p. 209.: "Adding to the disruption and discontent was a terrible famine in 1918–1919, which as usual was worsened by speculators and hoarders."
- Axworthy 2008, p. 214.
- Proctor 2010, p. 91: "In Persia, as army requisitioning, war profiteering, hoarding and poor harvests combined to decimate the food supply, famine conditions ravaged the area. Reports from foreign officials in Tehran in 1916 and 1917 note shortages of bread and other essential foods, long lines, and rioting by women."
- Keddie et Richard 2006, p. 75: "Reform movements were specially strong in Tehran, and in northern provinces of Gilan, Mazandaran and Azerbaijan. Adding to discontent was a severe famine in 1918–19, which may have killed as much as one-quarter of the population in the north. The famine was related to wartime Western incursions, a reduced crop area and small harvest, food needs of foreign troops and worsened distribution. Famine was aggravated by hoarding and speculation by landlords, dealers and officials."
- Melville 1984, p. 130: "It is no coincidence that despite several periods of low rainfall, drought and poor harvests during the first half of the twentieth century, the only serious country-wide food shortages and experience of famine conditions occurred during the periods of the First World War and later the Second World War. In both periods, insecurity, speculation, lack of confidence, breakdown of government authority and political corruption had more effect on food prices and scarcity than did the quality of the harvests."
- Majd 2003, p. 40. In the matter of tough custom regulations, Majd mentions incidents of unsuccessful importation of foodstuff recorded by the American embassy. He also refers to a letter by an American official saying "for the last two years practically all the importations have ceased".
- Floor 2005
- Cronin 2021, p. 9-10: "Both Irish and Indian nationalism located primary responsibility for the famines that struck their countries in British imperial control ... Yet, despite the overweening position of Britain in Iran during the formative decades of Iranian nationalism, British policies have been seen as only secondary contributory factors to food insecurity and famine." In a footnote she adds: "Again, Majd's work is the exception to this general approach."
- Walsh 2010.
- Johnson 2018: "A rather less successful volume is Mohammed Gholi Majd’s attempt to claim that Persia was subjected to a genocide because of the war, confusing poor governance and catastrophic wartime shortages, which led to famine, with the fiction of an intent to wipe out the Persians".
- Balfour 1922, p. 42-43: Balfour states that "a high official put the population at something under fifteen millions, probably about thirteen, while at the other extreme a European of long residence, who in addition had had opportunities of gaining an insight into the question in the north during the famine of 1918, considered that prior to that disaster the total population was seven millions, and that two millions had died at that time. This estimate was admittedly based on experiences in the north-west, but the extent of the mortality was at least borne out by my own experiences when inquiring into the affairs of the Province of Teheran, when, I found that approximately a quarter of the agricultural population had died during the famine."
- Abrahamian 2013, p. 26–27: "A contemporary Iranian historian recently made the wild accusation that British food exactions to feed its army of occupation during World War I resulted in 10 million dead—half the population. He accuses the British government of "covering up" this "genocide" by systematically destroying annual reports. In fact, no annual reports on Iran were written from 1913 until 1922; the British expeditionary force of some 15,000 would not have required that much grain; and although as many as 2 million may have lost their lives in these years, the vast majority died not because of food exactions but from cholera and typhus epidemics, from a series of bad harvests, and, most important of all, from the worldwide 1919–20 influenza pandemic."
- Katouzian 2013, p. 1934: "Russian Revolution of 1917 brought much relief to Iran after a century of imperial interference and intimidation. But it was followed by severe famine and the Spanish flu pandemic which, combined, took a high toll of around two million, mostly of the Iranian poor."
- Rubin 2015, p. 508: "Despite Iran's official neutrality, this pattern of interference continued during World War I as Ottoman-, Russian-, British-, and German-supported local forces fought across Iran, wreaking enormous havoc on the country. With farmland, crops, livestock, and infrastructure destroyed, as many as 2 million Iranians died of famine at the war's end. Although the Russian Revolution of 1917 led to the recall of Russian troops, and thus gave hope to Iranians that the foreign yoke might be relenting, the British quickly moved to fill the vacuum in the north, and by 1918, had turned the country into an unofficial protectorate."
- Pollack 2004, p. 25.
- Ward 2014, p. 123: "As the Great War came to its close in the fall of 1918, Iran's plight was woeful. The war had created an economic catastrophe, invading armies had ruined farmland and irrigation works, crops and livestock were stolen or destroyed, and peasants had been taken from their fields and forced to serve as laborers in the various armies. Famine killed as many as two million Iranians out of a population of little more than ten million while an influenza pandemic killed additional tens of thousands."
- Fateh 1926, p. 16-17: He blames "the violation of Persian neutrality during the Great War, followed by the invasion of the greater part of the country, coupled with famines."
- Forbes-Leith 1927, p. 20-21: "The country was in a terrible state, and the peasantry was in the last stages of starvation. Every time I was forced to stop my car, I was surrounded by hundreds of near-skeletons who screamed and fought for such scraps as I was able to spare. In a single day's journey of fifty-six miles between the towns of Kirind and Kermanshah, I counted twenty-seven corpses by the roadside, most of them those of women and children, and the general condition of life amongst the peasants was so frightful that I was ashamed to eat my simple rations in their presence."
- Floor 2003, p. 162: "Due to World War I, Iran was set back by almost a century. Inhabitants had been scattered, many had died due to the 1917 famine, entire villages and qanats had gone to ruins, and many fields were untended. In the district of Garrus, in 1922, of the 241 villages 106 were ruined and without inhabitants, and the remainder was partly ruined and partly untenanted." That is 44% of the villages were totally depopulated, and the remaining 56% were partly depopulated. The rural population had fallen by at least 50%.
- Majd 2003, p. 72: "According to the American Charge d'Affaires, Wallace Smith Murray, this famine had claimed one-third of Iran's population. À famine that even according to British sources as General Dunsterville, Major Donohoe, and General Sykes had claimed vast numbers of Iranians".
- Messkoub 2006
- Winegard 2016, p. 85: "Between 1917 and 1919, it is estimated that nearly half (nine to eleven million people) of the Persian population died of starvation or disease brought on by malnutrition."
- Pordeli et al. 2017.
- Abrahamian 2008, p. 196
- Messkoub 2006, p. 228: "Maid claims that the famine of 1917–1919 killed half the population, an exaggeration surely that does not tally well with the evidence provided in his otherwise useful overview of famine in that period."
- Milani 2011, p. 26, 468: "The advent of World War I only exacerbated conditions in Iran. Russian, Turkish, German, and British forces occupied parts of the country. Tribal disorder made an already-enfeebled central government weaker and more vulnerable. Famine took many lives.... Some sources have gone so far as to claim that no country in the world suffered as much from the war as did Iran. See Mohammad Gholi, Majd... His tendency to pick and choose the sources that confirm what he, a priori, wants to prove, makes many of his assertions doubtful".
- Ebrahimnejad 2013, Footnote 182: "Although mortality due to famine and diseases might have attained several millions, the figure of 9 million given by Majd seems overestimated."
- Ó Gráda 2009, p. 92: "For most historical famines, however, establishing excess mortality is impossible. In absence of any hard evidence, it is not possible to take literally claims such as that... Persia lost two-fifths of its people to a genocidal famine in 1917–1919. Such claims are usually rhetorical, and sure signs of major disasters, but poor guides to actual mortality."
- Mafinezam et Mehrabi 2008, p. 16–17: "Majd concludes that... It is difficult, however, for rigorous academic research to corroborate these figures. In addition, the word "genocide" implies the willful killing of large numbers of noncombatants. The historical record in this area is murky. Majd's work brings much-needed attention to one of the most tragic calamities suffered by Iranians in their modern history. À more extensive scholarly treatment of this subject would have to utilize "triangulation" and provide evidence from others, including British, Russian, and Ottoman sources, to show the extent of the famine and the ways in which it was affected by the war and its aftermath. In our opinion, it is essential to see the calamities befell Iran as a product of disruptions of war in a broader sense. Despite some of its methodological deficiencies, Majd's work is important as it helps us understand the blows that infected Iranians' national psyche in the war years."
- Cronin 2021, p. 9: "The suffering engendered in Iran by famine and dearth was shocking in itself but the long-term impact was also highly deleterious to the country's demographic, economic, and social development. Yet these episodes are almost entirely neglected in conventional narratives of Iranian history ... (N)or do analyses of the political crisis that eventually led to Reza Khan's coup in 1921 take any account of the apocalyptic losses to famine and Spanish flu between 1916 and 1919."
- Afkhami 2020, p. 201–202
- Afkhami 2020, p. 201. The article in question is:
- Afkhami 2020, p. 201. The author mentions the following op-ed in the footnotes:
- Floor 1983
- Ghaneabassiri 2002: "In fact, the United States, in spite of its statement that it was willing to "lend its good offices to assist" Persia, did almost nothing to provide relief for the famine or to help maintain the integrity of the nation. When the Persian government in 1918 asked the U.S. for a loan of $2,000,000 to be used solely for famine relief, Washington refused on the grounds that loans were only to be given to governments engaged in war with Germany. The refusal of the U.S., while not unreasonable, did affirm that official American sympathies were not with Persia. Wilson's declaration that "We are to play a leading part in the world drama....We shall lend, not borrow," did not apply to the Persian nation, and the incident exemplifies the United States' indifference to Persia and its suffering population".
- Afary 1995: "The Jangal government sent several tons of rice to Tehran and aided many hungry men, women, and children who came to Gilan from Hamadan, Kurdistan, and Azarbaijan. À charity organization was also set up to help the survivors of the 1917 famine and an orphanage was opened for the children whose families were lost during the disaster".
- Katouzian 1998: "They appropriated about one-half of the arms and ammunitions left by the Russians (leaving the rest for the government), and efficiently organized the famine relief by stamping out hoarding and speculation, and assisting the poor and hungry".
Bibliographie
modifier- Ervand Abrahamian, A History of Modern Iran, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-82139-1)
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- Janet Afary, « The Contentious Historiography of the Gilan Republic in Iran: A Critical Exploration », Iranian Studies, vol. 28, nos 1/2, winter–spring 1995, p. 3–24 (DOI 10.1080/00210869508701827, JSTOR 4310915)
- Amir Afkhami, « Compromised Constitutions: The Iranian Experience with the 1918 Influenza Pandemic », Bulletin of the History of Medicine, vol. 77, no 2, , p. 367–392 (PMID 12955964, DOI 10.1353/bhm.2003.0049, S2CID 37523219, lire en ligne) – Open access material by the Psychiatry and Behavioral Sciences at Health Sciences Research Commons.
- Amir Afkhami, « Influenza », dans Ehsan Yarshater, Encyclopædia Iranica, vol. XIII, New York City, coll. « Fasc. 2 », , Online éd. (1re éd. 15 December 2004), 140–143 p. (lire en ligne){{Article encyclopédique}} : l'usage du paramètre
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