Frédéric De Jongh

résistant belge

Frédéric De Jongh, né le à Bruxelles, était un directeur d'école et un résistant de la Seconde Guerre mondiale qui assista sa fille Andrée De Jongh qui avait créé avec Arnold Deppé et Henri Debliqui la filière d'évasion « DDD » qui deviendra la ligne Comète qui permit à des centaines de pilotes alliés de rallier l'Angleterre via la France et l'Espagne. En , il coordonne le réseau depuis Paris. Arrêté en , il est condamné à mort et fusillé au Fort du Mont-Valérien, le .

Frédéric De Jongh
Frédéric De Jongh en 1940.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Frédéric Émile De Jongh
Nationalité
Activités
Enfant
Autres informations
Membre de

Éléments biographiques

modifier

Frédéric De Jongh est né à Bruxelles, le , il est le fils naturel d'une gouvernante, Marie De Jongh. Il fait des études pour devenir instituteur. En 1913[1], Il épouse Alice Decarpentrie, le couple a deux filles, Suzanne, née en 1915, et Andrée, l'année suivante, elles seront toutes trois également résistantes. La famille habite au no 73 de l'Avenue Émile Verhaeren à Schaerbeek[2].

Frédéric De Jongh, patriote et passionné par la langue française, s'endette pour pouvoir publier un journal : « La Gaule ». Le premier numéro sort en . L'entreprise s'avère être un échec financier total, la maison de l'Avenue Verhaeren doit être vendue. La famille en est désormais locataire[1]. En 1937, Suzanne est diplômée d'histoire à l'Université libre de Bruxelles. Elle s'éprend d'un professeur, un érudit autrichien réfugié en Belgique, Paul Wittek. Il est plus âgé de dix-neuf ans, veuf et avec trois enfants. Ils se marient en 1938 et la famille s'installe au rez-de-chaussée de l'Avenue Verhaeren[1].

Lorsque la Belgique est envahie, en , Frédéric De Jongh est le directeur de l'école no 8[2] rue Gaucheret à Schaerbeek qui porte aujourd'hui son nom[3].

La maison des De Jongh au no 73 de l'Avenue Émile Verhaeren à Schaerbeek.

Au printemps 1941, sa fille, Andrée De Jongh, souhaite venir en aide aux soldats et aviateurs britanniques pris au piège en Belgique occupée pour leur permettre de rallier l'Angleterre. Avec son ami, Arnold Deppé, elle sillonne les Pyrénées pour y trouver des safe houses et élaborer ainsi une ligne d'évasion via Bruxelles, Paris, Saint-Jean-de-Luz et, ayant franchi les Pyrénées, de pouvoir, via Gibraltar, exfiltrer les aviateurs. Andrée De Jongh demande l'aide de son père, Frédéric De Jongh, « Paul », qui la surnommait affectueusement « Le petit cyclone », pour coordonner les actions à Bruxelles. Pour l'aider dans cette tâche, il bénéficie de l'aide d'Andrée Dumon qui sera arrêtée en . Sa sœur, Aline Dumon, « Michou » reprendra alors le flambeau, elle échappera de justesse à son arrestation en 1944. La filière est opérationnelle à l'été 1941 et la jonction avec le MI9 établie[2],[4].

En , Frédéric De Jongh propose à Henri Michelli de devenir son adjoint en vue de le remplacer et de reprendre le réseau bruxellois. Ce dernier accepte[5],[6].

Le , sa sécurité étant compromise et sur les conseils insistants de sa fille, Frédéric De Jongh quitte Bruxelles et reprend la coordination à Paris. Henri Michelli prend la tête du réseau à Bruxelles et demande à Jean Greindl de le seconder[7],[8]. Le , le réseau bruxellois qui avait été infiltré par Florentine Giralt et Prosper Dezitter, des agents-doubles à la solde de l'Abwehr, connait une vague d'arrestations sans précédent. Henri Michelli et Charles Morelle sont arrêtés. Frédéric De Jongh renoue alors le contact avec Jean Greindl et le place à la coordination de Bruxelles, son autre fille, Suzanne de Jongh, sert d'intermédiaire entre Paris et Bruxelles pour rendre le réseau à nouveau opérationnel[9]. Frédéric de Jongh est alors assisté à Paris par Robert Aylé et sa femme, Germaine Aylé-Lecat[2].

Andrée De Jongh, trahie par un valet de ferme, est arrêtée en à Urrugne. Son bras droit, Jean-François Nothomb reprend la coordination du Réseau Comète. En février, Jean Greindl, à Bruxelles, est arrêté à son tour. Il faut à nouveau tout reconstruire. Le , victimes d'un autre délateur, Frédéric De Jongh, et les époux Aylé sont arrêtés à la Gare de Paris-Nord par la Gestapo. Frédéric de Jongh est jugé par le tribunal militaire du Gross-Paris, le , et, condamné à mort, il est fusillé, en même temps que Robert Aylé et Aimable Fouquerel, à la Forteresse du Mont-Valérien, le [10],[11],[2].

Reconnaissances

modifier

Notes et références

modifier
  1. a b et c Marie-Pierre d'Udekem d'Acoz, Andrée De Jongh. Une vie de résistante, Bruxelles, Racine, 2016, 272 p. (ISBN 9-782-87386-978-6)
  2. a b c d e et f « Frédéric De Jongh », sur Le Maitron (fusillés 40-44) (consulté le ).
  3. École no 8 Frédéric De Jongh sur 1030.be
  4. Fry 2020.
  5. Ottis 2001, p. 127-128.
  6. Rémy 1967, p. 60-61.
  7. Graham Pitchfork, Shot Down and on the Run: The RCAF and Commonwealth Aircrews who Got Home from Behind Enemy Lines, 1940-1945, Dundurn, 2003, 288 p., p. 58.
  8. Rémy 1967, p. 66.
  9. Fry 2020, p. 87-88.
  10. Freebelgians.be.
  11. Edward Stourton, Cruel Crossing: Escaping Hitler Across the Pyrenees, Random House, 2013, 352 p.

Articles connexes

modifier

Bibliographie

modifier

Liens externes

modifier