Géologie de Charon

La géologie de Charon inclut les caractéristiques de surface, de la croûte et de l'intérieur de Charon, une lune de Pluton. Le diamètre de Charon est d'environ 1 208 km, soit presque la moitié de celui de Pluton[1]. Charon est suffisamment massif pour être en équilibre hydrostatique et avoir une forme approximativement sphérique.

Image de Charon prise par New Horizons montrant des cratères, des rainures et une montagne dans une dépression (Mont Kubrick).

Histoire modifier

Les éclipses mutuelles entre Charon et Pluton dans les années 1980 ont permis aux astronomes de déterminer le diamètre et des cartes d'albédo de la surface du satellite[2].

Surface modifier

Carte globale de la surface de Charon à partir des images de New Horizons.

Contrairement à Pluton (majoritairement composé de glaces d'azote et de méthane) la surface de Charon est dominée par des glaces moins volatiles. En 2007, des observations réalisées par l'observatoire Gemini montrent la présence d'une mixture de cristaux de glace et d'hydrates d'ammoniac, suggérant l'existence de cryovolcans. Le fait que cette glace soit sous forme cristalline et non amorphe suggère un dépôt récent[3].

Des chasmata profonds de 5 à 10 km sont présents et un système de canyons et de falaises s'étend sur environ 950 km[4].

Les images provenant de New Horizons montrent une surface avec très peu de cratères, indiquant que Charon est probablement géologiquement actif[5].

Régions polaires modifier

Cette photographie de Charon (à droite) en fausses couleurs montre clairement la région sombre composée de tholins au pôle nord.

Le pôle nord de Charon est dominée d'une tache sombre surnommée Mordor[6],[5] partiellement composée d'hydrocarbures et de tholins alors que les latitudes plus basses ont une composition plus diverse[7],[8]. Un scénario expliquant la présence de ce tholin est qu'il se soit formé à partir de la condensation des gaz s'échappant de l'atmosphère de Pluton. La température atteignant −258 °C en hiver ces gaz (incluant de l'azote, du méthane et du monoxyde de carbone) pourrait s'être condensé sous forme solide et réagir avec les radiations solaires pour former des tholins rouges. Ensuite, lorsque le Soleil réchauffe Charon jusqu'à −213 °C, les matières volatiles se subliment et s'échappent de Charon, laissant un dépôt rouge. Les tholins pourrait ainsi s'être accumulés pendant des millions d'années et obscurcir la surface[9].

Le pôle sud n'a pas été photographié par New Horizons et est par conséquent inconnu[10].

Intérieur modifier

La masse volumique de Charon est d'environ 1,65 ± 0,06 g/cm3[11], soit un peu moins que celle de Pluton.

Notes et références modifier

  1. (en) « How Big Is Pluto? New Horizons Settles Decades-Long Debate », sur NASA, (consulté le ).
  2. (en) Tilman Spohn, Doris Breuer et Torrence Johnson, Encyclopedia of the Solar System, Elsevier, , 1336 p. (lire en ligne).
  3. (en) « Charon: An Ice Machine in the Ultimate Deep Freeze », sur gemini.edu.
  4. (en) Marcia Dunn, « 'Blowing my mind': Peaks on Pluto, canyons on Charon », sur PhysOrg, .
  5. a et b (en) « New Horizons Photos Show Pluto's Ice Mountains and Charon's Huge Crater », sur NBC News (consulté le ).
  6. (en) « The New Horizons team refers to a dark patch on Pluto's moon as 'Mordor'; it may be a massive impact feature », sur The Week (consulté le ).
  7. (en) « New Horizons Composition Team Uses July 13 Data to Study Pluto’s Puzzling Surface », sur The Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory, (consulté le ).
  8. (en) Albert P.T., « New Horizons Probes the Mystery of Charon’s Red Pole », sur NASA, (consulté le ).
  9. (en) Carly Howett, « New Horizons probes the mystery of Charon's red pole », (consulté le ).
  10. (en) « Pluto’s Intricate Landscapes and Unexpected Features Revealed by New Images », sur bangalorean.net.
  11. (en) Buie, Marc W.; Grundy, William M.; Young, Eliot F.; Young, Leslie A.; Stern, S. Alan, « Orbits and Photometry of Pluto's Satellites: Charon, S/2005 P1, and S/2005 P2 », The Astronomical Journal, vol. 132, no 1,‎ , p. 290-298 (DOI 10.1086/504422, résumé)