Gabriel François Moreau
Gabriel François Moreau, né à Paris, le et mort le , est un évêque français du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle. Il est issu d'une ancienne famille parlementaire.
Évêque diocésain Diocèse d'Autun, Chalon et Mâcon | |
---|---|
- | |
Évêque diocésain Diocèse de Mâcon | |
- | |
Évêque de Vence Diocèse de Vence | |
- | |
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 80 ans) Mâcon |
Activités |
Évêque catholique (à partir du ), prélat |
Biographie
modifierFils de François Moreau de Plancy, et d'Anne François Robert de Septeuil. Conseiller-clerc au Parlement de Paris. Nommé successivement chanoine de Notre-Dame, puis théologal du chapitre de cette cathédrale, il est élevé au siège épiscopal de Vence le .
Le mardi , il prononce à Notre-Dame de Paris l'oraison funèbre de Ferdinand VI d'Espagne et de Marie de Portugal, son épouse.
À la mort d'Henri-Constance de Lort de Sérignan de Valras, en , Moreau est nommé évêque de Mâcon. Comte et chanoine d'honneur de l'église collégiale de Saint-Pierre de cette ville. En , Moreau adopte pour le diocèse de Mâcon le rituel romain dit « rituel de Toulon » de feu Louis-Albert Joly de Choin, évêque de Toulon (-).
En , il demande et obtint des États du Mâconnais la création de l'École de dessin et d'arts industriels de Mâcon qui est inaugurée le . En , l'établissement comptait 72 élèves[1]
Le diocèse de Mâcon est supprimé, du point de vue civil, par la constitution civile du clergé en , mais il subsiste sur le plan canonique. Sur son refus de prêter serment à la Constitution civile du clergé en , l'évêque de Macon est saisi et emprisonné dans sa ville épiscopale tour à tour à la Charité, au couvent des capucins, à l'hôpital[2].}} Cette même année, on voit aussi la ruine de l'abbaye de Cluny et de la cathédrale Vieux-Saint-Vincent de Mâcon.
La bulle Qui Christi Domini, prise en exécution du Concordat de 1801 supprime les trois sièges épiscopaux de Saône-et-Loire (Autun, Chalon et Mâcon) et recrée le siège d'Autun. En , Moreau est alors nommé évêque d'Autun. Il prend possession de son siège le , mais il meurt le à Mâcon.
Il est décrit par Léonce Lex comme un esprit indépendant et curieux, orateur éloquent et disert, lettré ne craignant pas d'installer au palais épicopal les bustes des philosophes de son temps: Voltaire, Rousseau, d'Alembert; dans son salon, au-dessous d'une peinture de la Sainte Famille on pouvait admirer la Vénus callipyge en porphyre. L'inventaire de son mobilier qui a été dressé pendant la Révolution, nous apprend en outre qu'il avait orné ses appartements de tableaux de Raphaël, Bloemaert[Lequel ?], Van den Velde[Lequel ?], Adriaen van Ostade, Mignard, Largillierre et Greuze, des gravures de Callot, Delaunay, Cars[Lequel ?], Wille, Le Mire et Jacques Firmin Beauvarlet ; il possédait également des tapisseries, des marbres, des porcelaines, pierres fines, ivoires[3]. C'est lui qui pressentit Prud'hon, le fit envoyer aux frais de l'État d'abord à l'école de dessin de Dijon, puis à Rome où l'éminent artiste est devenu la gloire de Cluny.
Sa sépulture est située dans l'ancien hospice de la Providence, situé rue Rambuteau à Mâcon[4].
Armoiries
modifierArmoiries parlantes : Maure eau
D'or au chevron d'azur accompagné en chef de deux roses de gueules tigées et feuillées de sinople et en pointe, d'une tête de Maure de sable tortillée d'argent, soutenue d'une mer ou rivière…[5]
Dans le rituel cité ci-dessous l'écu y est dans un cartouche surmonté d'une couronne de duc, de la mitre, de la crosse et du chapeau. Au milieu et au-dessous pend une croix à quatre branches et à huit pointes, qui est celle des chanoines comtes de Saint-Pierre de Mâcon.
En tant qu'évêque d'Autun, Moreau portait , en place des armoiries, ses initiales G F M entrelacées et accompagnées des attributs ordinaires.
Devise
modifierÉcrits
modifier- - Oraison funèbre de très haut, très puissant et très excellent prince Ferdinand VI... et Marie de Portugal roi et reine d'Espagne[6]
- - Catéchisme du diocèse de Mâcon, dressé et publié par ordre d'illustrissime & révérendissime seigneur monseigneur Gabriel-François Moreau, évêque de Mâcon. Pour être enseigné seul dans son diocèse. Prix, douze sols pour ceux du diocèse, A Macon, chez J.P. Goery (1733-179.), imprimeur du Roi, & de Monseigneur l'Evêque. XIII-[3]-311-[4]-[1 bl.] p. ; in-12
Note(s) : Armes de Gabriel-François Moreau au titre et en tête du mandement, daté de 1765. - Comprend les "Premiers elemens... pour les petits enfans" (p. 1-19) puis le "Second catechisme", en 4 parties : "De la doctrine chrétienne" ; "De la vie chrétienne" ; "Des sacremens" ; "Des mystères et des fetes" suivies de prières et d'une "Manière de servir la messe". Notice n° : FRBNF33287248
- - Instruction sur le rituel , Lyon, Périsse, in-4°.
- - Extrait du rituel , Lyon, Périsse, in-12.
- - Discours prononcé le dimanche 14 février 1790 par M. l'évêque de Mâcon, dans l'église cathédrale... [Texte imprimé], Mâcon : J.-P. Goery, [ca 1790], 9 p. Notice n° : FRBNF35994162
- Voir ses ordonnances et discours.
Hommage
modifier- La Municipalité de Mâcon a donné son nom à un boulevard de la ville avant .
Notes et références
modifier- Les Arts à Mâcon, Allocution prononcée à la distribution solennelle des Prix de l'École de dessin et d'arts industriels de Mâcon, présidée par Léonce Lex, archiviste du département de Saône-et-Loire en 1893 [1]
- Il ne prêta pas serment mais n'eut pas, dans les faits, à jurer fidélité à la constitution, comme il s'en expliqua lors d'une interview parue dans la presse en 1802, au moment où il s'apprêtait à rejoindre l'évêché d'Autun : {{citation|Mais, vous allez rire, comme le diocèse dont j'étais évêque [celui de Mâcon] a été supprimé pour devenir une partie du diocèse de Saône-et-Loire et une partie du diocèse du Rhône, je n'existais plus aux yeux de la loi… et je n'ai donc pas eu à prêter serment ou à m'engager publiquement sur ce sujet. J'ai gardé le silence et je me suis retiré dans mon ancien hôtel épiscopal. Je suis resté au milieu de mon peuple. » Source : revue bimensuelle Église d'Autun, Chalon & Mâcon, n° 16-17 du 21 juillet 1989, p. 425-429.
- Objets et œuvres d'art dont une infime partie est aujourd'hui conservée dans les collections du musée des Ursulines de Mâcon. Source : Jean-François Garmier, Quelques œuvres de la collection de monseigneur Moreau au musée des Ursulines de Mâcon, revue « Images de Saône-et-Loire » n° 46 (été 1981), pp. 19-24.
- Site lejsl.com, article "Un pape de passage à Mâcon".
- M. d'Eschavannes, t.I, p. 281, article Moreau à Paris, donne des armoiries semblables moins la rivière de la pointe
- Oraison funèbre
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Harold de Fontenay, Revue Nobiliaire, historique et biographique , Paris Librairie J.B. Dumoulin, 1867, p. 467.
- Léonce Lex, Gabriel François Moreau, évêque de Mâcon de 1763 à 1790, ami des arts et collectionneur, protecteur de Prud'hon, 1898, Imprimerie Plon, Nourrit et Cie, 35.p.
- Gallia Christiana. F. Fisquet , La France pontificale, histoire chronologique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l'établissement du christianisme jusqu'à nos jours, divisés en 17 provinces ecclésiastiques- Sens et Auxerre (Dijon 1788)
- L. Michon, Département de Saône-et-Loire. Ville de Mâcon. Inventaire sommaire (Dijon 1774)
- Société d'histoire naturelle d'Autun, Bulletin de la Société ou un portrait d'évêque Gabriel François Moreau, évêque de Vence en 1759, de Mâcon en 1763 et d'Autun en 1802... - 1903 (17)- (Mâcon 1802)
- Pierre Héliot, Dictionnaire des ordres religieux; ou histoire des ordres monastiques religieux et militaires ( volume 4) Mâcon 1802
- Donald Kerr, Jean-Claude Colin, mariste, un fondateur dans une ère de révolution et restauration 1790-1836, éd. Karthale, 2010, p. 46/408.pp. (ISBN 978-2811103866)
Article connexe
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative à la religion :