Gouvernement Albert de Broglie (1)

Le premier gouvernement Albert de Broglie est le gouvernement de la Troisième République en France du au .

Après la chute d'Adolphe Thiers et l'élection de Mac Mahon à la Présidence de la République, ce dernier confie à Albert de Broglie la constitution d'un gouvernement d'Ordre moral.

Composition modifier

Présidence du Conseil modifier

Fonction Image Nom Parti politique
  Vice-président du Conseil Albert de Broglie[1] Orléaniste

Ministres modifier

Fonction Image Nom Parti politique
  Ministre des Affaires étrangères Albert de Broglie[1] Orléaniste
  Ministre de la Justice Jean Ernoul[1] Légitimiste
  Ministre de l’Intérieur Charles Beulé[1] Orléaniste
  Ministre de la Guerre Ernest Courtot de Cissey[1]
(jusqu'au )
Orléaniste
  François Charles du Barail
(à partir du )
Bonapartiste
  Ministre de la Marine et des Colonies Charles de Dompierre d'Hornoy[1] Légitimiste
  Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-arts et des Cultes Anselme Batbie[1] Orléaniste
  Ministre des Finances Pierre Magne[1] Bonapartiste[2]
  Ministre des Travaux publics Alfred Deseilligny[1] Républicain conservateur du Centre droit (anciennement Centre gauche)[1]
  Ministre de l'Agriculture et du Commerce Marie de La Bouillerie[1] Légitimiste

Sous-secrétaire d'État modifier

Fonction Image Nom Parti politique
  Sous-secrétaire d’État à l’Intérieur Pas de photographie, votre aide est la bienvenue Ernest Pascal
(jusqu’au )
Bonapartiste

Action du gouvernement modifier

Ce gouvernement rétablit une politique d'ordre moral, d'inspiration religieuse et anti-libérale. De plus, il souhaite le rétablissement de la monarchie. Le 24 juillet 1873, l'assemblée vote une loi qui déclare d'utilité publique la construction d'une église à Paris, sur la colline de Montmartre (basilique du Sacré-Cœur de Montmartre). Le gouvernement mène une politique anti-républicaine. Il épure la haute administration de l'état, le corps diplomatique, les milieux universitaires. Il limoge une vingtaine de préfets républicains. Dans le midi rouge, les Marianne et les bustes de la république sont retirés des mairies. Arthur Ranc, député de Lyon, proche de Gambetta perd son immunité parlementaire et est condamné à mort par contumace pour sa participation à la Commune. Il s'exile à Bruxelles. Par ailleurs, Broglie frappe la presse républicaine, usant des lois de l'empire et de l'état de siège. La commémoration du 14 juillet est interdite. Le gouvernement fait surveiller des établissements de boisson.

Les différents emprunts qui ont été contractés pour rembourser l'Allemagne ont légèrement appauvri le pays. Par conséquent, Magne, le ministres des finances, fait voter l'augmentation des contributions directes et des droits de timbres et d'enregistrement. Il préfère l'impôt à l'emprunt et cherche par tous les moyens à réduire l'encours de la dette publique. La modernisation de l'armée se poursuit. En effet, Le fusil Gras à cartouche de métal remplace le chassepot. Ernest Courtot de Cissey, le ministre de la guerre, fait voter une loi militaire qui procède à la création de 19 corps d'armée permanents et qui réorganise les conditions de la mobilisation. Le 5 août, le comte de Paris se rendit à Frohsdorf et reconnut le comte de Chambord comme "représentant du principe monarchique de la France". Par conséquent, si la monarchie était restaurée, le comte de Chambord monterait sur le trône. Cependant, celui-ci ne veut pas du drapeau tricolore; il est attachés au drapeau blanc et il le fait savoir dans l'union. Broglie propose donc de prolonger les pouvoirs de Mac-Mahon, "solution qui, à terme, laissait la possibilité restauration orléaniste", selon Jean-Marie Mayeur. Les orléanistes ne veulent pas du projet initial fixant à 10 ans le mandat. Il dut accepter un compromis: la prolongation pour 7 ans et non pour 10, avec le titre de président de la république. Les républicains Jules Simon et Jules Grévy s'opposèrent farouchement à ce projet; malheureusement pour eux, la réforme fut votée par 383 voix contre 317. La loi du 20 novembre 1873 déclarait: "le pouvoir exécutif est confié pour sept ans au maréchal de Mac-Mahon, duc de Magenta [...] ; ce pouvoir continuera à être exercé avec le titre de président de la république et dans les conditions actuelles qui pourraient y être apportées par les lois constitutionnelles".

En 1873, Francis Garnier s'empare de Hanoi, puis périt dans une embuscade.

Fin du gouvernement et passation des pouvoirs modifier

Le , Albert de Broglie remit la démission du gouvernement au président de la République, Patrice de Mac-Mahon.

Le , Patrice de Mac-Mahon nomma Albert de Broglie à la vice-présidence du Conseil.

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j et k L. de B., « Les nouveaux ministres », Le Monde illustré,‎ (lire en ligne)
  2. Guy Antonetti, Fabien Cardoni et Matthieu de Oliveira, « Magne (Pierre) », dans Les ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire (III) : Dictionnaire biographique 1848-1870, Institut de la gestion publique et du développement économique, coll. « Histoire économique et financière - XIXe-XXe », (ISBN 978-2-8218-2827-8, lire en ligne), § 183.

Littérature modifier

  • Vincent Duclert, La République imaginée, 1870-1914, Paris, Belin, 2010.
  • Jean-Marie Mayeur, Nouvelle histoire de la France contemporaine, t. 10 : Les Débuts de la Troisième République, 1871-1898, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 110), , 254 p. (ISBN 2-02-000670-7, présentation en ligne).
  • Pierre Miquel, La Troisième République, Fayard, 1989.

Liens externes modifier