Hôpital Rothschild
L'hôpital Rothschild est un hôpital de l'Assistance publique - hôpitaux de Paris (AP-HP) relevant du groupe hospitalier Est-Parisien, situé dans le 12e arrondissement de Paris au 5, rue Santerre. Initialement hôpital Juif de l'Est parisien[1], il est, depuis 2010, spécialisé en gériatrie, médecine physique et réadaptation ainsi que dans les différentes branches de l'odontologie, notamment la parodontologie et la chirurgie implantaire. Il assure les fonctions de soins, de recherche et d'enseignement.
Hôpital Rothschild | ||
Hôpital Rothschild, entrée principale au 5 rue Santerre. | ||
Présentation | ||
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Coordonnées | 48° 50′ 37″ nord, 2° 24′ 04″ est | |
Pays | France | |
Ville | Paris | |
Adresse | 5, rue Santerre | |
Site web | rothschild.aphp.fr | |
Services | ||
Nombre de lits | 310 | |
Spécialité(s) | Gériatrie, médecine physique et réadaptation, odontologie | |
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Historique
modifierHôpital - Fondation Rothschild (1852 - 1954)
modifierAu milieu du XIXe siècle, James de Rothschild fait construire un hôpital au 76, rue de Picpus et y adjoint un hospice pour les personnes âgées[2]. L'hôpital ouvre le et a initialement vocation à soigner et accueillir les patients de confession juive[1].
À l'initiative du baron Edmond de Rothschild, l'établissement reçoit des fonds supplémentaires destinés à l'élévation d'autres bâtiments rue Picpus[2]. Il est intégralement reconstruit grâce à l'architecte Lucien Bechmann (1880-1968)[3] de 1912 à 1914. Le nouvel hôpital Rothschild, situé rue Santerre, ouvre ses portes au cours de l'année 1914, à quelques mètres de l'ancien Rothschild, dorénavant consacré à l'accueil des vieillards[2].
Déclaré hôpital auxiliaire militaire durant la Première Guerre mondiale, il reçoit les blessés du front et les civils victimes de la guerre sans distinction religieuse[1].
Le 15 juin 1918, durant la Première Guerre mondiale, l'hôpital Rothschild situé rue Santerre est touché lors d'un raid effectué par des avions allemands[4].
Au lendemain de la guerre, il retrouve sa fonction initiale d'hôpital destiné à soigner les malades de confession juive.
Durant la période d’occupation allemande, il est placé sous une direction agréée par l’occupant et devient un centre de détention[1]. Durant l'Occupation allemande, l'hôpital devient une « souricière »: tenu par la Gestapo, les femmes juives y accouchent pour ficher les enfants dès leur mise au monde. Un réseau de résistance s'y organise avec la complicité des médecins et d'infirmières. Beaucoup d'enfants juifs sont déclarés mort-nés pour éviter que les nazis soient au courant de leur existence[5]. L'étudiante en médecine Colette Brull-Ulmann, l'assistante sociale Claire Heyman et l'infirmière María Edwards sont particulièrement investies pour sauver des enfants juifs ; un parvis rend hommage aux deux dernières au sein de l'hôpital.
Le , après quarante années de gestion privée, la famille Rothschild fait don de l'hôpital à l’administration centrale de l’Assistance publique contre le versement d’un franc symbolique[2].
Depuis, l’hôpital a connu de nombreuses modifications, certains pavillons anciens ayant été remplacés par des bâtiments modernes. De 2009 à 2011 ont été construits les nouveaux bâtiments de l'hôpital qui désormais est accessible par son entrée principale rue Santerre. L'activité principale de l'hôpital Rothschild devient alors la gérontologie et la rééducation.
« L’hôpital Rothschild est l’hôpital de référence du handicap, des besoins du grand âge et de l’odontologie. Il est intégré dans un cadre architectural et technique résolument innovant[6]. »
L'ancien bâtiment de l'entrée principale du boulevard de Picpus a été détruit puis reconstruit pour être occupé par le centre de formation de l'AP-HP dit Campus Picpus.
Activités de l'hôpital Rothschild
modifierActivités phares
modifierLes principales activités de l'hôpital sont désormais[7] :
- Médecine physique, et réadaptation neurologique et orthopédique
- Gériatrie : médecine, soins de suite et réadaptation et de longue durée
- Centre de réglages des implants cochléaires
- Odontologie
Chiffres clés
modifierL'hôpital dispose de[7] :
- 306 lits dont 40 de médecine gériatrique,
- 32 de soins de longue durée : SLD,
- 234 de soins de suite et de réadaptation : SSR,
- 11 places de jour et 55 fauteuils d’odontologie,
- 850 professionnels[1].
Personnalités liées à l'hôpital Rothschild
modifier- Robert Debré, membre du conseil médical, 1937[3]
- Arnold Netter, professeur en gynécologie
- Max Jacob[réf. nécessaire]
- Madame Georges Getting, fondatrice du service social à l'hôpital en 1930[3],[8],[9].
- René Wolfomm et Jean Dry, allergologues, 1970-1980[3]
- Léon Zadoc-Kahn, fils du grand-rabbin de France Zadoc Kahn, médecin-chef de l'hôpital Rothschild et président du Comité central du Keren Hayessod France, déporté à Auschwitz avec son épouse Suzanne Zadoc-Kahn, où ils sont assassinés à leur arrivée, le .
- Le haut fonctionnaire Ferdinand Isaac (1860-1915) y est mort.
Dans la culture
modifier- En 2013, une aile désaffectée de l'hôpital a servi de lieu de tournage principal pour le film Hippocrate de Thomas Lilti qui présentait la situation difficile de l'hôpital public en France et les divers problèmes auxquels doivent faire face l'ensemble des personnels soignants[10].
- Documentaire Les Enfants juifs sauvés de l'hôpital Rothschild, 2017.
Accès
modifierL'hôpital est accessible par la ligne 6 à la station Bel-Air et par les lignes 6 et 8 à la station Daumesnil.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Nicolas Delalande, « L'entrée en philanthropie des Rothschild : l'hôpital israélite de Paris (1852-1914) », Archives juives, vol. 44, , p. 54-69 (ISBN 9782251694320, DOI 10.3917/aj.441.005 ).
- Marine Lefèvre, Chronique d'un hôpital pas comme les autres, Rothschild (1743-1999), Paris, Édition AP-HP, , 111 p..
- Historique de l'hôpital Rothschild, Archives de l'AP-HP
- Inauguration de l'Hôpital israélite fondé par M. James de Rothschild le 26 mai 1852, , 38 p. (lire en ligne), p. 25-32.
Dans la culture
modifier- En 2013, une aile désaffectée de l'hôpital a servi de lieu de tournage principal pour le film Hippocrate de Thomas Lilti qui présentait la situation difficile de l'hôpital public en France et les divers problèmes auxquels doivent faire face l'ensemble des personnels soignants[10].
- Les Enfants juifs sauvés de l'hôpital Rothschild, 2017.
Articles connexes
modifier- Assistance publique - Hôpitaux de Paris
- Groupe hospitalo-universitaire de l'AP-HP
- Moïse Cahen – Mayer Cahen – Colette Brull-Ulmann – Claire Heyman – Léon Zadoc-Kahn
Liens externes
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Notes et références
modifier- « L’hôpital Rothschild hier », sur rothschild.aphp.fr (consulté le )
- « http://blogs.aphp.fr/wp-content/blogs.dir/113/files/2013/04/116_Rothschild.pdf »
- Marine Lefèvre, Chronique d'un hôpital pas comme les autres, Rothschild (1743-1999), Paris, AP-HP, , 111 p.
- Excelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute
- Jean-Christophe Portes, Les enfants du dernier salut, (ISBN 978-2-8246-1104-4 et 2-8246-1104-9, OCLC 1091907066, lire en ligne)
- « rothschild, aujourd'hui », sur rothschild.aphp.fr (consulté le )
- « L’hôpital Rothschild », rothschild.aphp.fr, consulté le 4 mars 2019.
- Madame Georges Getting, Musée de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, consulté le 4 mars 2019.
- Andrée Lesellier, « Hommage à Madame Georges Getting : Fondatrice du Service social à l'hôpital », Allocutions prononcées par Georges Duhamel et le Dr Xavier Leclainche à l'occasion de la cérémonie commémorative du 7 janvier 1957, éditions Bauman, 1957.
- Yannick Vely, « Rendre hommage aux médecins étrangers », Paris Match, 4 septembre 2014.