Henry Monnier

dessinateur, peintre de genre, romancier, auteur et artiste dramatique
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Henry Bonaventure Monnier[1], né le à Paris et mort à Paris 1er le [2], est un caricaturiste, illustrateur, dramaturge et acteur français.

Henry Monnier
Henry Monnier travesti en Monsieur Prudhomme (vers 1875), photographié par Étienne Carjat.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Henry Bonaventure MonnierVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Joseph PrudhommeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Distinction
Œuvres principales
  • Scènes parisiennes (1857)
  • Scènes populaires dessinées à la plume, 2 vol. (1830)

Biographie

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Après des études au lycée Bonaparte, Henry Monnier entre en au ministère de la Justice pour y occuper un médiocre emploi de gratte-papier qu'il abandonne en , ne pouvant plus supporter les tracasseries de ses supérieurs hiérarchiques[3]. Parallèlement à cette occupation administrative, il fréquente à partir de 1819 les ateliers d'Anne-Louis Girodet et d’Antoine-Jean Gros. Il publie ses premiers portraits d'acteurs en 1821.

En 1822, il effectue son premier séjour à Londres où les techniques de lithographie en couleurs connaissent un grand développement. Après plusieurs séjours anglais, il revient en France cinq ans plus tard. Ses rencontres avec Alexandre Dumas, Théophile Gautier, Stendhal, Eugène Sue, Prosper Mérimée, Eugène Scribe, Eugène Delacroix, Louis Boulanger et Honoré de Balzac lui ouvrent les portes de la renommée.

Entre 1827 et 1832, il multiplie les albums de lithographies, croquant les mœurs et physionomies de ses contemporains, de la grisette à l’employé de bureau.

Le , Henry Monnier épouse à Bruxelles Caroline Péguchet, dite Caroline Linsel (née le à Bruxelles, et morte le à Parnes dans l'Oise), actrice du théâtre de la Monnaie. Le couple aura trois enfants : Albert Pierre (1835-1884), Fanny Gilberte et Jenny Albertine (1847-1923).

À partir des années 1850, il se consacre essentiellement à l’écriture et au théâtre. Il publie en 1857 son œuvre la plus célèbre : Mémoires de Monsieur Joseph Prudhomme. Il y est créé le caricatural Monsieur Prudhomme, personnage grassouillet, conformiste, solennel et imbécile, dont Balzac dira qu’il s’impose comme « l’illustre type des bourgeois de Paris » et dont Paul Verlaine s’inspirera, dans les Poèmes saturniens, pour un poème homonyme.

L’Académie française lui décerne le prix Vitet en 1875 et le prix Monbinne en 1879 attribué à sa veuve.

Jean-Léon Gérôme, Portrait d’Henry Monnier, vers 1875.

Henry Monnier a servi de modèle à Balzac pour le personnage de Jean-Jacques Bixiou dans son roman Les Employés ou la Femme supérieure (1838), fonctionnaire, caricaturiste, homme de bons mots, qui revient dans de nombreux romans de La Comédie humaine[4].

Œuvres

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Illustration d'Henry Monnier pour Le Curé de Tours d'Honoré de Balzac.

Publications

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  • Physiologie du bourgeois, 1841
  • Scènes de la ville et de la campagne, 1841
  • Les Bourgeois de Paris, scènes comiques, 1854
  • Mémoires de Monsieur Joseph Prudhomme, Librairie Nouvelle, 1857
  • Les Petites Gens, 1857
  • Scènes parisiennes, 1857
  • Galerie d’originaux, 1858
  • Les Bas-fonds de la société, 1862
  • Paris et la Province, 1866

Illustrations

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  • Scènes populaires dessinées à la plume, 1830

Pièces de théâtre

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  • Les Mendiants (1829)
  • La Famille improvisée (1831)
  • Un enfant du peuple (1846)
  • La Chasse au succès (1849)
  • Les Compatriotes (1849)
  • Grandeur et décadence de M. Joseph Prudhomme (1852)
  • Le Roman chez la portière (1855), en collaboration avec Jules Joseph Gabriel Gonyn de Lurieu, dit Gabriel (1792-1869)
  • Les Métamorphoses de Chamoiseau (1856)
  • Peintres et bourgeois (1855)
  • Comédies bourgeoises (1858)
  • Les Deux Gougnottes (première édition anonyme en 1864, chez Poulet-Malassis)
  • Cendrillon ou la Pantoufle merveilleuse (1879)

Postérité

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  • En 1931, Sacha Guitry crée Monsieur Prudhomme a-t-il vécu ?, une pièce de théâtre s’inspirant librement de la vie d’Henry Monnier.
  • André Franquin, créateur de Gaston Lagaffe, révèle dans le Livre d'Or Franquin (1982) qu'il s'est inspiré de Joseph Prudhomme, création d'Henry Monnier, pour donner vie au personnage du maire de Champignac en 1951.
  • On attribue à tort à Henry Monnier la fameuse phrase : « On devrait construire les villes à la campagne, l’air y est tellement plus pur ! », que l’on attribue également à Alphonse Allais[5].
  • Rue Henry-Monnier dans le 9e arrondissement de Paris.

Notes et références

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  1. Ou Henri Monnier, né Henry-Bonaventure Monnier. Ne pas confondre avec Henry Le Monnier (1893-1978)
  2. Acte de décès à Paris 1er, n° 10, vue 2/31.
  3. Henry Monnier, Scènes populaires - Les Bas-fonds de la société, préface d'Anne-Marie Meininger, p. 14 et 15, éditions Gallimard, collection Folio no 1596, 1984.
  4. « On reconnaît le modèle. C'est Henry Monnier, créateur de Joseph Prudhomme et peu à peu dévoré par sa création. Félicien Marceau, Balzac et son monde, Gallimard TEL, Paris, 1986, p. 251, (ISBN 2070706974). »
  5. L’aphorisme « Les villes devraient être construites à la campagne […] » n’est ni d’Alphonse Allais, ni d’Henry Monnier, à qui on[Qui ?] l’attribue comme étant extrait de sa pièce Grandeur et décadence de M. Joseph Prudhomme (1852), sans qu’une double lecture de cette pièce n’ait permis de le vérifier. L’idée en revient, en réalité, à Jean Louis Auguste Commerson, qui publia en 1851 les Pensées d’un emballeur, où l’on trouve : « Si l’on construisait actuellement des villes, on les bâtirait à la campagne, l’air y serait plus sain. ».[réf. nécessaire]. La boutade semble déjà du "domaine public" au milieu du siècle. Dans Francœur et Giroflet, Paul Boureulle fait demander au second: «Tu es de l'avis de ce Gascon qui aimait si fort la promenade qu'il regrettait que nos ancêtres n'eussent pas bâti toutes les villes à la campagne ?» (Démocratie pacifique du 24 septembre 1849, page 2)

Annexes

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Bibliographie

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  • Champfleury, Henry Monnier, sa vie, son œuvre, Paris, Édouard Dentu, 1879.
  • Aristide Marie, L'art et la vie romantique : Henry Monnier (1799-1877), Paris, Librairie Henri Floury, 1931.
  • Cyrille Rollet, Henry Monnier histoire d'un pitre ? quelques copeaux biographiques, mémoire de M2 histoire, sous la direction de Christophe Charle, Université Paris 1, 2008.
  • Cyrille Rollet, Figurez-vous Henry Monnier…, mémoire de M2 histoire de l'art, sous la direction de Ségolène Le Men, Université Paris 10, 2006.
  • Jane Roberts Fine Arts, Paris, Henry Monnier 1799-1877, Une Collection particulière, catalogue d'exposition, deux volumes, novembre-. [Préface, biographie et bibliographie de Cyrille Rollet].

Liens externes

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