Il-Kantilena
Il-Kantilena (La Cantilène) est un texte poétique qui est le plus ancien texte littéraire connu en langue maltaise. Il est attribué à Pietru Caxaro, écrit en maltais ancien à la dernière page d'un registre notarial de son neveu Brandano, registre daté de à . Il est daté d'avant 1485, année de la mort de Caxaro, probablement même de 1470.
Il a été trouvé en 1966 par le professeur Godfrey Wettinger et le père Michael Fsadni qui dépouillaient des archives notariales.
Présentation
modifierLes textes ci-dessous sont extraits de Wettinger / Fsadni[1] et de Cohen / Vanhove[2].
Texte original en latin texte incomplet
Aliquantulum exhilaratus memorans contilenam diu compo |
Traduction de Wettinger / Fsadni
Somewhat enlivened in recalling a song composed long ago by my |
Texte en maltais
modifierLes textes ci-dessous sont extraits de Wettinger / Fsadni[1] et de Cohen / Vanhove[2].
Texte original
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Texte en maltais moderne
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Traductions
modifierLes textes ci-dessous sont extraits de Wettinger / Fsadni[1] et de Cohen / Vanhove[2].
Traduction anglaise de Wettinger / Fsadni
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Traduction française de Cohen / Vanhove
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Authenticité du document
modifierWettinger raconte les conditions de la découverte de ce document pour expliquer son authenticité. Il faisait des recherches sur un tout autre sujet que celle de vieux textes poétiques ; Wettinger travaillait sur l'esclavage à Malte et Fsadni sur les Dominicains au début du XVIe siècle[3].
Les livres notariaux étaient sortis un à un des archives et consultés en présence du personnel des archives. Ces livres étaient des archives notariales, les pages étaient assemblées en cahier et les cahiers reliés en volume. Certains des volumes pouvaient être de mauvaise conservation, des livrets dé-reliés, des pages détachées des cahiers[3].
Les volumes des archives du notaire Brandano sont en bon état. Peu de pages sont libres. Le registre daté de à , est en bon état de conservation, aucune page du volume n'est apparemment détachée. À la recherche d'informations sur l'esclavage, Wettinger est donc familier de l'écriture ancienne même si certains textes, en maltais ancien, sont difficiles à la première lecture. Wettinger et Fsadni avaient déjà rencontré de façon épars des petits textes, plutôt des mots, une courte phrase au mieux, qui retranscrivaient un état ancien, archaïsant, du maltais[3].
C'est en consultant le volume, le , qu'à la dernière page, Wettinger remarque une disposition particulière de texte, une disposition en strophes. Il remarque de suite l'écriture en maltais ancien. Certain de tomber sur un texte intéressant, il en fait part à Fsadi. Ils vérifient ensemble que la page n'est pas un ajout rapporté ensuite dans le volume, mais la page fait bien partie intégrante du cahier qui est lui-même bien relié aux autres cahiers du volume. L'encre était en tout point identique au reste du volume. Le document avait toutes les chances d'être une pièce authentique particulièrement intéressante[3].
Datation du poème
modifierDans le texte qui chapeaute le poème le nom de l'auteur est clairement indiqué : « Petri de Caxaro, philosophe, poète et orateur ». Wettinger et Fsadni ont cherché d'abord à identifier l'auteur. Quatre personnes pouvaient correspondre au personnage nommé et, par recherches, recoupement, il fut possible d'identifier ce Petri de Caxaro et de connaitre sa date de décès, 1485, le XVe siècle, c'était incontestablement le plus vieux texte écrit dans un maltais ancien. Si c'était un texte ancien, c'était aussi un texte isolé qui allait rendre difficile sa compréhension.
Difficultés de traduction
modifierL'unicité du texte embarrasse les traducteurs du maltais ancien en maltais moderne. Il est, de fait, très difficile de traduire un texte s'il n'existe pas de document comparable. La syntaxe, l'organisation grammaticale, les conjugaisons sont des éléments qui rendent difficile la compréhension et donc la transcription du texte. De plus, certains mots du texte sont complètement incompréhensibles, peu susceptibles d'un rattachement au maltais moderne. Aujourd'hui encore les linguistes n'ont pas trouvé une transcription satisfaisante pour tous. Wettinger et Fsadi ont d'ailleurs livré plusieurs variantes du texte.
Notes et références
modifier- G. Wettinger and M. Fsadni (1968) p. 103-105.
- D. Cohen et M. Vanhove (1991) p. 8-10.
- G. Wettinger (1978) p. 88-89.
Bibliographie
modifier- (it) Giuseppe Brincat (1986) : Critica Testuale della Cantilena di Pietro Caxaro en 'Journal of Maltese Studies, vol. 16, p. 1-21.
- (en) Arnold Cassola (1983) : « On The Meaning of Gueri in Petrus Caxaro's Cantilena » in Melita Historica, vol. 8, n° 3, p. 315-317.
- David Cohen et Martine Vanhove (1991) : « La Cantilène maltaise du XVe siècle : remarques linguistiques » dans Comptes rendus du G.L.E.C.S. XXIX-XXXe (1991), p. 177-220.
- (en) W. Cohen (1975) : « Caxaro's Cantilena : A Checkpoint for Change in Maltese » in Journal of Maltese Studies, vol. 10, p. 4-10.
- (en) G. Wettinger and M. Fsadni (1968) : Peter Caxaro's Cantilena : a Poem in Medieval Maltese, Malta.
- (en) G. Wettinger (1978) : « Looking back on the Cantilena of Peter Caxaro » in Journal of Maltese Studies, vol. 12, p. 88-105.