Ioan Dragu, né Ionel Drăgescu, le à Constanța (Roumanie) et mort le dans le 14e arrondissement de Paris[1], est un journaliste, écrivain et diplomate roumain, auteur d’écrits de guerre. Il collabore à divers journaux et revues et magazines roumains, souvent en langue française, d’abord sous son nom d’origine, ensuite sous pseudonyme. Il publie dans Adevărul [La Vérité], Avântul [L’Essor], Cuvântul [La Parole], Dacia, Dimineața [Le Matin], Izbânda [Le Triomphe], Înfrățirea [La Fraternisation], L’Indépendance roumaine, La Politique, Le Journal des Balkans, Neamul românesc [La Nation roumaine], Noua revistă română [La Nouvelle revue roumaine], Patria [La Patrie], Ramuri [Ramure], Rampa [La Scène], Universul literar [L’Univers littéraire], Viața românească [La Vie roumaine], etc. En 1946, il prend comme nom définitif son ancien pseudonyme Ion Dragu et il s’exile en France avec son épouse et leurs deux enfants.

Ioan Dragu
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Ionel DrăgescuVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
française (à partir de )
roumaineVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Œuvres principales
  • Profils parlementaires roumains (1916)
  • Moartea Albă [La Mort blanche] (1918)
  • Drumuri de sânge [Chemins de sang] (1918)
  • Pe urmele bolşevicilor [Aux trousses des bolcheviques] (1918)

Biographie

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Ioan Dragu[2] est le troisième fils de Ioachim Caton Drăgescu (n. 1844 – d. 1915), médecin et publiciste, né Drăghici, ayant des racines dans la région de Mediaş en Transylvanie. Après des études de médecine à Pest et à Turin[3], où il fut boursier de la Société « Transylvanie[4]», il rentre dans son pays pour exercer sa profession à Craïova, à Tulcea et à Constanța, ensuite de nouveau à Craïova, de 1892[5] jusqu’à sa retraite à Bucarest, probablement vers 1912-1913[6].

On trouve Ionel, le futur Ioan Dragu, au début du XXe siècle, élève au Lycée Carol I de Craïova. En 1908-1910, il entame à l’Institut Médico-Militaire de Bucarest[6] des études pour lesquelles il a peu d’affinités et qu’il n’achève pas, préférant accomplir son service militaire obligatoire (1910-1911)[7], afin de pouvoir ensuite se consacrer aux études littéraires à la Faculté de Philosophie et de Lettres à l’Université de Bucarest[7], jusqu’en 1913, passant sa licence vraisemblablement à Paris[8].

Dès 1909, Ionel Drăgescu écrit et publie, le plus souvent sous le pseudonyme Ioan Dragu, des articles dans Viața românească [La vie roumaine], Ramuri [Branches], Rampa [La Scène], Universul literar [L’Univers littéraire], La Politique, Le Journal des Balkans, ce qui lui vaut une certaine notoriété[9]. Quelques mois avant l’entrée de la Roumanie dans la Première Guerre Mondiale, il publie son premier volume d’auteur, Profils parlementaires roumains[10], dans lequel il rassemble quelques-uns de ses articles parus dans Le Journal des Balkans dont il était en 1915 le rédacteur en chef[11], sur Ionel Brătianu[12], Take Ionescu[13], Nicolae Iorga[14], Alexandru Marghiloman[15] etc.[16], mais la guerre l’empêche de développer le projet, comme il en avait l’intention.

Les années de guerre et l’après-guerre immédiat

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Au moment de l’entrée de la Roumanie dans la Première Guerre Mondiale, Ioan Dragu est mobilisé en tant que sous-lieutenant commandant de peloton et il prend part à la fin de l’été et à l’automne 1916 aux combats du défilée du Jiu et le long de la frontière austro-hongroise contre les troupes d’Erich von Falkenheyn[17]. En novembre, au moment de la retraite générale de l’armée roumaine, nous retrouvons Ioan Dragu, avec son unité, dans les montagnes de Vrancea[18]. Les conditions d’organisation, d’approvisionnement et d’hygiène sont précaires et, au début de 1917, Ioan Dragu est frappé par le typhus exanthématique[19]. Après la réorganisation et le rééquipement  de l’armée roumaine auxquels contribua la Mission Militaire française[20] dirigée par le général Henri Berthelot, l’armée roumaine atteignant la capacité opérationnelle prévue, la division d’Ioan Dragu est mise en position sur le front du Siret. Se trouvant ainsi à proximité du lieu où son frère aîné venait de tomber, Ioan Dragu profite d’une pause pour se rendre sur sa tombe, avant de prendre part aux derniers combats sur le front de Mărăşeşti[21] d’août 1917. Il resta sur les mêmes positions jusqu’au début de l’hiver. Les événements de Russie au cours de cette année charnière de la guerre changent la nature des relations entre les deux pays et les deux armées, initialement alliés. Dans les nouvelles conditions, l’armée russe n’est plus un allié fiable, menaçant même de se transformer en un ennemi redoutable et provoquant des mutineries et des désordres dans les rangs de la population civile, ce qui oblige la Roumanie à la signature d’un armistice à Focşani le 26 novembre/9 décembre 1917[22]. Cet armistice suspend les hostilités avec les Puissances Centrales[23] ; il rend les troupes roumaines disponibles pour permettre au gouvernement d’Ionel I. C. Brătianu de rétablir l’ordre dans le pays par l’utilisation de la force armée contre les unités russes bolchevisées.

À la suite de la rupture des relations entre les gouvernements roumain et russe[24], le 6 janvier 1918, commence l’occupation militaire de la Bessarabie, devenue entité autonome dans le cadre de la République[25] nouvellement créée par les bolcheviques sur les ruines de l’empire tsariste. Avec les unités roumaines engagées, Ioan Dragu participe aux opérations de Bessarabie pour en chasser l’Armée rouge. Le 24 janvier 1918, La République Démocratique Moldave proclame son indépendance et, deux mois plus tard, suite au vote du Grand Conseil du Pays, la Bessarabie rejoint le Royaume de Roumanie[26]. La nouvelle situation politico-militaire entraîne la reprise des négociations de paix avec l’Allemagne et avec les Puissances Centrales et la démobilisation partielle[27]. Ioan Dragu est alors versé dans la vie civile[28], le 6 mars 1918. Il profite de ce retour à la paix pour écrire: sur la base des notes prises sur le vif, il rédige et fait publier les trois volumes d’écrits de guerre, à l’été-automne de la même année. En même temps, il obtient la dispense nécessaire pour épouser sa cousine germaine Angela Paleologu.

Le 18 novembre/1er décembre 1918, pendant que se déroulent à Bucarest les cérémonies de la rentrée de la famille royale dans la capitale, une Grande Assemblée Nationale, réunie à Alba-Iulia, proclame l’Intégration de la Transylvanie dans le Royaume de Roumanie. Dans l’attente de la validation de cet acte par le Parlement roumain, la même Assemblée met en place un Conseil Dirigeant[29] siégeant à Sibiu et ayant des prérogatives gouvernementales, afin de préparer l’intégration administrative et politique de la Transylvanie. Ioan Dragu se met aussitôt[30] au service de ce gouvernement régional de transition, ce qui fait qu’on le retrouve dans la rédaction du journal Patria, organe du Parti National. Le 13 mars 1919, il fait paraître à Sibiu Le Moniteur de Transylvanie, édité par le Bureau de presse du Conseil Dirigeant dont le chef est « Jean Dragu »[31]. La publication a pour but d’alimenter en renseignements actualisés la délégation roumaine et les délégations étrangères aux négociations de paix de Paris[32].

Le Moniteur de Transylvanie : premier numéro.

Le Moniteur de Transylvanie était édité dans des conditions précaires. Pratiquement, Ioan Dragu le rédigeait seul, sur la base des renseignements parvenus du pays ou du front[33] au Conseil Dirigent. C’était un bi-hebdomadaire paraissant les jeudis et dimanches, dont on ne connaît pas le tirage. Le journal était rédigé sur une seule feuille, et uniquement sur le recto, le verso restant blanc. Il a eu une existence éphémère, de quelques mois seulement, entre la mi-mars et la fin-juin 1919. Malgré tout, il a joué un rôle stratégique dans le cadre de l’activité du Conseil Dirigeant, portant à la connaissance publique les évolutions de la sphère roumaine à l’intention des instances internationales engagées dans les pourparlers de paix en déroulement à la Conférence de la Paix de Paris[34]. Le Moniteur de Transylvanie doublait partiellement la Gazeta oficială publicată de Consiliul Dirigent al Transilvaniei, Banatului, Maramureșului și părților ungurene[35] [Gazette Officielle publiée par le Conseil Dirigeant de la Transylvanie, du Banat, du Maramureş et des districts Magyars] où étaient publiés les décisions, les décrets, les ordonnances, des divers départements.

Avec le Conseil Dirigeant, Ioan Dragu emménage au début de l’année 1920 à Cluj, où il continue son activité de publiciste, cofonde le premier syndicat des journalistes roumains dont il devient le secrétaire général. C’est toujours ici qu’il change son pseudonyme en Ion Dragu[36] et que viennent au monde les deux enfants de la famille Dragu, Ion (1920-2020) et Florica (1922-2019)[7]. En 1924, la famille Dragu rentre à Bucarest où Ioan Dragu intègre la rédaction du quotidien Cuvântul [La Parole][37], en tant que secrétaire de rédaction. Après la publication de ses écrits de guerre, après son activité politique et journalistique, étant en même temps directeur du magazine  Radio roumaine[38] et rédacteur de l’édition en français du Bulletin de la Fondation Carol Ier[39], Ioan Dragu se trouve à l’apogée de sa carrière journalistique, sans aucune affiliation politique.

La carrière diplomatique

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La carrière diplomatique d’Ioan Dragu commence le 16 juillet 1928[40], quand il est nommé attaché de presse et envoyé en mission auprès de la Légation de la Roumanie à Varsovie par le Ministère des Affaires Extérieures[41]. Une année et demie plus tard, il est muté à la Légation de la Roumanie auprès de la Société des Nations[42] siégeant à Genève mais, pour des raisons budgétaires, sa mission prend fin en janvier 1931[43].

Ioan Dragu passe les cinq années suivantes dans le pays, au début en tant que sous-directeur et directeur de la Direction de la Presse et de la Propagande, s’affirmant comme un des fidèles de Nicolae Titulescu[44][5]. Entre 1936 et 1939, il travaille de nouveau à l’extérieur, auprès des ambassades roumaines d’Ankara et d’Athène, au rang de conseiller de presse. Rappelé dans le pays, il prend la direction de la Presse et de la Propagande auprès du Ministère de l’Intérieur[43].

L’éclatement de la Seconde Guerre Mondiale entraîne des changements gouvernementaux, dont la mise en place d’un Ministère de la Propagande Nationale, au sein duquel fut confiée à Ioan Dragu la fonction de secrétaire général, pour un bref délai entre décembre 1939 et février 1940[45].

À partir du 1er avril 1940, Ioan Dragu est nommé chef du service de presse de l’ambassade de Roumanie en France[46], ayant pour mission d’établir des liens avec les principales personnalités du monde de la presse, de l’art et de la littérature, ainsi qu’avec des personnalités politiques susceptibles de soutenir les intérêts roumains en France[47].

La défaite de la France et l’institution du régime de Vichy d’un côté et les troubles politiques qui ont lieu en Roumanie d’autre part – les cessions territoriales[48], la dictature d’Ion Antonescu[49], l’abdication forcée du roi Carol II[50], l’institution de l’État national-légionnaire[51] etc. – rendent sa mission extrêmement malaisée. Afin de maintenir les contacts avec les cercles politiques français, Ioan Dragu s’établit à Vichy, divisant le personnel subordonné en deux bureaux de presse[52], l’un à Paris, dans la capitale occupée sous administration allemande, où l’on retrouve le jeune écrivain Emil Cioran[53], et le second à Vichy même, où travaille, entre autres, l’écrivain Eugène Ionesco[54].

Le changement de régime à Bucarest à partir du 23 août 1944[55], se répercute directement sur la carrière d’Ioan Dragu. Son poste est transféré au Ministère de l’Information au 1er avril 1946 et le titulaire est rappelé. De retour au pays[56], il prend conscience de la précarité de sa situation, notamment à cause de ses relations avec les partis historiques, et du fait que certains de ses gestes sont interprétés comme des actes d’hostilité envers le nouveau régime[57]. Ioan Dragu comprend qu’il devait choisir entre une suite de difficultés politiques à l’issue incertaine et la vie en exil avec sa famille. En septembre 1946, il change officiellement d’identité[58] et, sous le nom d’Ionel Dragu, choisit l’exil[59].

Ioan Dragu retourne en France[60] où, avec un statut de résident à durée déterminée, il vit une vie marquée de contraintes matérielles, mais son tempérament actif le pousse à s’impliquer dans la vie politique des cercles de l’émigration roumaine, spécialement dans le domaine de l’aide aux réfugiés politiques. Cette implication lui vaut dès le début des années 1950[7] d’entrer dans le collimateur de la Securitate roumaine qui dresse un dossier d’action informative[61] sous la triple suspicion « d’accointances avec les organisations des fugitifs roumains qui mènent une activité hostile contre la République Populaire Roumaine », de collaboration au journal La Nation roumaine, édité par le Comité National roumain des émigrés politiques roumains en exil[62], enfin d’activité hostile au régime en tant que président de l’Association des Journalistes roumains en exil. Afin de faire face aux besoins matériels mais tout aussi bien pour exercer une activité utile dans ces nouvelles conditions, Ioan Dragu rédige des rapports demandés par les cercles politiques de l’entourage de la présidence[63] française. Entre temps, ses deux enfants ont achevé leurs études et ont des vies familiales et professionnelles qui leur garantissent l’indépendance[64] matérielle. À l’automne 1973, Angela, sa femme meurt et, quatre ans plus tard, Ioan Dragu meurt à son tour, subitement, peu avant la date de ses 88 ans[7].

L’œuvre littéraire

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L’élaboration de l’œuvre d’Ioan Dragu s’étend sur environ deux ans, entre l’automne 1916 et l’automne 1918. Pratiquement, les notations prises sur le vif au long des années de guerre, dans les tranchées, dans les camps ou en quarantaine, révisées et mises en forme, sont proposées à la publication, après un travail fébrile au cours des mois qui ont suivi la démobilisation de l’auteur au printemps-été 1918. La publication des œuvres d’Ioan Dragu a lieu sur la toile de fond d’événements décisifs, particulièrement dramatiques, qui marginalisent automatiquement la vie et la conscience littéraire nationale.

La mort blanche, couverture de l'édition originale.

Dans l’ordre de la publication, le premier volume, Moartea Albă; schițele unui spectator şi memoriile unui exantematic în Moldova [La Mort blanche; ébauches d’un spectateur et mémoires d’un exanthématique en Moldavie], inspiré de l’expérience, toute récente encore et terrible, du combat contre l’épidémie de typhus, relate le vécu de l’auteur au printemps de l’année 1917, entre la retraite de Transylvanie et l’entrée dans le dispositif offensif sur le Siret. La presse de l’époque remarque et recense élogieusement les volumes d’Ioan Dragu au fur et à mesure de leur publication, remarquant leurs qualités littéraires et stylistiques (Gazeta Bucureștilor [La Gazette de Bucarest], Agrarul [L’Agraire]etc.). Tudor Vianu[65] est le premier critique éminent qui livre un commentaire avisé et favorable sur le premier volume d’Ioan Dragu, dans Literatorul[66], allant même jusqu’à lui reprocher le style, par endroits trop littéraire.

La Mort blanche décrit, comme le suggère bien le titre, la situation dramatique des troupes retirées en Moldavie (restée libre mais assiégée), et de la population roumaine. La surpopulation, provoquée par les vagues de réfugiés et la retraite des troupes, s’est ajoutée à la faiblesse de l’approvisionnement en vivres, aux mauvaises conditions hygiéniques, à la carence de soins et à l’âpreté de l’hiver. Tous ces facteurs conduisirent en peu de temps à la prolifération du typhus exanthématique. L’auteur même, son frère cadet Radu et sa mère se sont retrouvés parmi les malades, avant de réussir à vaincre le typhus. Dédié « à la mère dolente », La Mort blanche enregistre « la vie et le désarroi de ces journées funèbres » et esquisse le tableau lugubre des efforts de vaincre l’une des épidémies les plus meurtrières de ces années de guerre, la souffrance et les réflexions qui l’accompagnent. Au printemps 1917, les unités roumaines qui avaient essayé sans succès de résister à la poussée des Puissances Centrales, dont la compagnie du sous-lieutenant Jean Dragu se trouvent en Moldavie, devenue le lieu de la retraite et de la réorganisation de l’armée. Ces unités sont non seulement usées, mal nourries et démoralisées, elles sont infestées et contaminées par le typhus exanthématique qui les décime au même titre que l’ennemi, sous les tentes des lazarets de fortune ou logées dans les maisons pauvres des habitants. Tout le paysage – la bise forte, la neige, le froid – reprend et amplifie le tumulte intérieur des pensées et des sentiments des soldats.

La rédaction de Drumuri de sânge. Aspecte de ansamblu, viziuni fugare, note răzlețe şi întâmplări din război [Chemins de sang, vues d’ensemble, visions fugitives, notes éparses, histoires de guerre], est plus longue. L’auteur y relate ses impressions des premiers mois de guerre, de l’étape « héroïque » de l’entrée de la Roumanie en guerre, jusqu’à la défaite et à la retraite, en l’automne-hiver 1917. Le livre paraît à l’automne 1918, dans une période de profondes transformations, qui accaparent toute l’attention de la presse, ce qui fait que le volume passe presque inaperçu. Un commentaire plus consistant est publié sous la signature d’I. Busuioceanu[67], où l’auteur compare le volume d’Ioan Dragu aux Souvenirs des combats de Turtucaia de George Topârceanu, publiés à la même époque[68]. Mais l’intérêt de la société roumaine, ainsi que celui de l’auteur, visent déjà une autre zone, et ainsi le voile de l’oubli tombe, immérité, sur ces écrits. Il a fallu un siècle avant qu’ils soient rappelés à la mémoire publique par leur republication chez Humanitas, à l’occasion des fêtes commémoratives du centenaire de la Grande Union, en 2018, dans une édition présentée et diffusée à un niveau digne de leur portée historique et de leur valeur mémorielle et littéraire. Pe urmele bolşevicilor. Notele, impresiile, indiscrețiile unui ofițer român în Basarabia [Aux trousses des bolcheviques. Les notes, les impressions et les indiscrétions d’un officier roumain en Bassarabie] met en lumière l’odyssée des troupes roumaines en Bessarabie en janvier-février 1918, dans le contexte de la multiplication des actions bolcheviques qui avaient déterminé les autorités de Chişinău à solliciter l’aide roumaine afin de faire face à l’anarchie. Les troupes roumaines sont accueillies avec les réactions les plus variées dans les diverses couches de la population, en fonction de leur positionnement politique, depuis l’hostilité et la réserve, jusqu’à l’enthousiasme, plus ou moins authentique, manifesté lors de l’entrée des troupes roumaines à Chişinău.

Les livres d’Ioan Dragu ont été interdits sous le régime communiste[69], d’un côté à cause de l’activité politique de leur auteur sous la monarchie et en exil, jugée hostile aux yaux des nouvelles autorité, de l’autre à cause du traitement de certains sujets politiquement sensibles, concernant l’histoire récente de la Bessarabie. Enfin, et surtout, l’auteur refusait de glorifier les faits d’armes roumains au cours de la Première Guerre mondiale. Il avait, de la vérité historique, une conception dénuée de triomphalisme nationaliste.

Œuvres

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  • Moartea Albă, schițele unui spectator şi memoriile unui exantematic în Moldova [La Mort blanche; ébauches d’un spectateur et mémoires d’un exanthématique en Moldavie], Bucarest : Editions I. Brănișteanu, mai 1918, 91 p.
  • Drumuri de sânge. Aspecte de ansamblu, viziuni fugare, note răzlețe şi întâmplări din război [Chemins de sang, vues d’ensemble, visions fugitives, notes éparses, histoires de guerre], Bucarest : Editions de le Librairie H. Steinberg, juillet 1918, 258 p.
  • Pe urmele bolşevicilor. Notele, impresiile, indiscrețiile unui ofițer român în Basarabia [Aux trousses des bolcheviques. Les notes, les impressions et les indiscrétions d’un officier roumain en Bassarabie],  Editura Librăriei H. Steinberg, 296 p.

Réédition

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Ioan Dragu, Campania anilor 1916-1918: Drumuri de sânge; Moartea Albă; Pe urmele bolşevicilor [La campagne de 1916-1918. Chemins de sang, La Mort blanche, Aux trousses des bolcheviques]. Edition, sélection et étude introductive par Daniel Cain. Editions Humanitas, Bucarest, 2020, 404 p.

Distinctions

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Ordre « Couronne de la Roumanie » avec épée au grade de chevalier au ruban de la « Vertu militaire », « pour la bravoure et le dévouement dont il a témoigné dans les combats du Jiu et du Caşin où il fut blessé, ainsi que dans ceux de Varnița et de Muscel » (1916-1917)[70].

Sources

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  • Daniel Cain, « Ioan Dragu – Journaliste, écrivain, combattant. Étude introductive de Daniel Cain » dans Ioan Dragu, Campania anilor 1916-1918: Drumuri de sânge; Moartea Albă; Pe urmele bolşevicilor [La campagne de 1916-1918. Chemins de sang, La Mort blanche, Aux trousses des bolcheviks]. Edition, sélection et étude introductive par Daniel Cain. Editions Humanitas, Bucarest, 2020, 404 p.
  • Gh. I. Georgescu, Contribuții la bibliografia războiului pentru întregirea neamului [Contributions à la bibliographie de la guerre pour l’unification de la nation], Bucarest, 1940.
  • Mihail Straje, Dicționar de pseudonime, alonime, anagrame, asteronime, criptonime ale scriitorilor și publiciștilor români [Dictionnaire des pseudonymes, allonymes, anagrammes, astéronymes, cryptonymes des écrivains et des publicistes roumains], Bucarest, Editions Minerva, 1973.
  • Casa de Retrageri şi pensiuni a ziariştilor [Fichier de la Caisse des retraites et des pensions] C. R. P. Z., 1931-1943, Bucarest, 1944.
  • Fişierul Bibliotecii Academiei Române [Fichier de la Bibliothèque de l’Académie roumaine] B. A. R., 1931-1943, Bucarest.

Notes et références

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  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 14e, n° 3270, vue 29/31.
  2. Ou Ion Dragu, v. Mihail Straje, Dicționar de pseudonime, alonime, anagrame, asteronime, criptonime ale scriitorilor și publiciștilor români [Dictionnaire des pseudonymes, allonymes, anagrammes, astéronymes, cryptonymes des écrivains et des publicistes roumains], Bucarest, Minerva, 1973, p. 235.
  3. Daniel Cain, « Ioan Dragu – Jurnalist, scriitor, combatant. Studiu introductiv de Daniel Cain » [« Ioan Dragu – journaliste, écrivain, combattant. Étude introductive de Daniel Cain »] dans Ioan Dragu, Campania anilor 1916-1918: Drumuri de sânge; Moartea Albă; Pe urmele bolşevicilor. [Ioan Dragu, La Campagne de 1916-1918: Chemins de sang, La Mort blanche, Aux trousses des bolcheviques], Editions Humanitas, Bucarest, 2020, édition, sélection et notes de Daniel Cain, Bucarest, Editions Humanitas, 2020, p. 13. Désormais, Daniel Cain, « Étude introductive... », suivi du numéro de page.
  4. La Société „Transylvanie” a été fondée à Bucarest, sur l’initiative des étudiants transylvains à l’Université de Bucarest, le 3/15 mai 1867, l’année même du compromis austro-hongrois, en réponse au passage de la Transylvanie sous l’autorité magyare. Elle mène une féconde et durable activité patriotique et culturelle et devient une société de soutien, à l’aide de bourses octroyées aux élèves et étudiants transylvains. Au cours des premières années, elle a accordé 31 bourses à des étudiants provenant de Transylvanie et de Bukovine (Nord de la Moldavie, rattaché à l’Empire Autrichien en 1775, en application de la convention austro-ottomane du 4 mai 1775, elle-même conséquence du traité de paix de Koutchouk-Kaïnardji, qui mettait fin à la guerre russo-turque de 1768-1774). Ces étudiants se formèrent à la médecine, aux lettres, au droit, au métier d’ingénieur et à l’économie politique dans les universités de Paris, Bruxelles, Turin, Vienne, Graz, Berlin etc. Par la suite, le nombre de bourses accordées s’est élevé à 166. La Société « Transylvanie » fut, jusqu’en 1918, l’une des plus fécondes sources d’aide à la jeunesse roumaine de Transylvanie et de Bukovine et l’un des plus dynamiques soutiens dans la lutte pour l’émancipation nationale et la réalisation de l’Union de ces terres avec le Royaume de Roumanie. V. Lucilia Dinescu, "Societatea « Transilvania » – un arbore cu adânci rădăcini în întreaga Românie” [« La Société “Transilvania” – un arbre aux racines profondes dans toute la Roumanie »], dans dacoromania-alba.ro/nr51/societatea_transilvaniei.htm  [Consulté le 4.04.2024].
  5. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 15.
  6. a et b Ibid., p. 16.
  7. a b c d et e Ibid.
  8. Ibid., p. 17.
  9. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 17.
  10. Ioan Dragu, Profils parlementaires roumains, Bucarest, 1916, 96 p.
  11. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 19.
  12. Ion I. C. Brătianu ou Ionel C. Brătianu (né le 20 août 1864 à Florica, actuellement Ștefănești, Argeș, Roumanie – d. le 24 novembre 1927 à Bucarest, Roumanie), fils du leader libéral Ion C. Brătianu (1821-1891), président du Parti National Libéral, président du Conseil des Ministres de la Roumanie (1916-1919), homme politique roumain qui a joué un rôle de premier rang dans la Grande Union de 1918 et dans la vie politique de la Roumanie moderne. Il a été le président de la délégation roumaine à la Conférence de la Paix de Paris.
  13. Demetriu Ionescu, appelé également Take ou Tache Ionescu (né Dumitru Ghiță Ioan le 25 octobre 1858, Ploïeşti, Roumanie – d. le 21 juin 1922, Rome, Royaume d’Italie), homme politique, avocat et journaliste roumain, le 29e premier-ministre de la Roumanie en 1921-1922.
  14. Nicolae Iorga (né Nicu N. Iorga le 5 juin 1871, Botoșani, Roumanie – d. le 27 novembre 1940, Strejnic, judet de Prahova, Roumanie), historien, critique littéraire, esprit encyclopédique, député, ministre, 34e premier ministre (19 avril 1931 – 6 juin 1932), professeur des universités et membre de l’Académie Roumaine, auteur d’études médiévales, byzantines, d’histoire des arts et de philosophie de l’histoire, assassiné par un commando légionaire.
  15. Alexandru Marghiloman (n. 4 juillet 1854, Buzău, Valachie – d. 10 mai 1925, Buzău, Roumanie), homme d’État conservateur roumain. En tant que 25e premier ministre de la Roumanie (1918), il a joué un rôle décisif pendant la Première Guerre Mondiale étant le principal artisan du traité de Buftea-Bucarest (dit également « la Paix de Buftea-Bucarest », le 7 mai 1918), décidant l’envoi de troupes roumaines en Bessarabie et agissant en faveur de la reconnaissance de l’intégration de ce territoire roumanophone dans le Royaume de Roumanie.
  16. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 17-18.
  17. Erich von Falkenhayn (n. le 11 septembre 1861 à Burg Belchau, Prusse – d. 8 avril 1922 à Potsdam, République de Weimar), général de l’armée allemande pendant la Première Guerre Mondiale, chef de l’État Major Général allemand du début de la guerre jusqu’en août 1916, quand il a été remplacé par le général Paul von Hindenburg (1847-1934 ; feld-maréchal, futur président de la République de Weimar en 1925-1933). Erich von Falkenhayn a commandé la contre-offensive de la 9e armée allemande dans les batailles de Sibiu et de Brașov et dans la bataille de Bucarest, suivie de l’entrée de l’armée allemande dans Bucarest, le 6 décembre 1916.
  18. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 22.
  19. Ibid., p. 24.
  20. Cette Mission Militaire française fut détachée en Roumanie du 15 octobre 1916 au 10 mars 1918 sous les ordres du général Henri Berthelot (1861-1931), celui-ci endossant également le rôle de conseiller militaire du roi Ferdinand et de l’État Major de l’armée roumaine. La mission Berthelot connaît deux étapes distinctes : la première dure du 14 octobre 1916 jusqu’à la signature de l’armistice de Focşani, le 9 décembre 1917, suite à la sortie du conflit de la Russie ; la seconde partie a pour objectif de contenir la poussée révolutionnaire en Bessarabie et en Hongrie. À cet effet, à l’aide de troupes roumaines et françaises, le général Berthelot monte l’Armée du Danube qui va empêcher l’entrée des bolcheviques russes en Bessarabie et défaire les bolcheviques hongrois lors de la guerre hungaro-roumaine de 1919.
  21. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 25. Les quatre frères Drăgescu ont tous été combattants durant la campagne de 1916-1918, et se sont tous distingués par des faits d’armes reconnus. Le frère aîné Horia, capitaine de carrière, a participé à de durs combats à l’automne 1916 dans les montagnes et les défilés vers la Transylvanie. Le second, Brutus, mort lors de la bataille de Mărăşesti à l’été 1917, fut deux fois décoré ; le frère cadet, Radu, encore étudiant en médecine au moment de la mobilisation, est promu au grade de sous-lieutenant à l’automne 1918. Ioan Dragu a été décoré, avec le grade de chevalier, de l’Ordre de la Couronne de Roumanie, avec épée, pour „le courage et le dévouement hors du commun avec lesquels il s’est conduit dans les batailles du Jiu et du Caşin, où il fut blessé, ainsi qu’à Varnița et Muscel (1916-1917)”. Ibid., p. 12.
  22. La Roumanie n’a adopté le calendrier grégorien que le 6 mars 1919 (v. le décret 274 du 6 mars 1919 dans la gazette officielle Monitorul Oficial nr. 274, p. 6 114- 6 115)
  23. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 26.
  24. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 31.
  25. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 28.
  26. Ion Nistor, Istoria Basarabiei [Histoire de la Bessarabie], Editura Humanitas, 1991. Iurie Colesnic, Sfatul Țării: enciclopedie [Le Conseil du Pays: Encyclopédie], Editura Museum, 1998.
  27. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 32.
  28. Ibid., p. 31.
  29. Le Conseil Dirigeant – sorte de gouvernement provisoire transylvain à majorité roumaine – a été créé le 2 décembre 1918, lors de la séance du Grand Conseil National qui a eu lieu à Alba-Iulia. À commencer par la date du 9 décembre 1918, le Conseil Dirigeant établit son siège à Sibiu, mais du 17 décembre 1919 au 10 avril 1920, il a fonctionné à Cluj, totalisant 496 jours de fonctionnement. L’activité du Conseil Dirigeant a été suspendue par le décret-loi no 1462, signé par le roi le 2 avril et rendu public le 4 avril 1920. La dernière réunion du Conseil Dirigeant a eu lieu à Cluj, le 10 avril 1920. Il laissait la place à une Commission Centrale d’Unification, subordonnée au gouvernement de Bucarest, ayant une organisation et des attributions différentes. Au long des 16 mois d’activité, le Conseil Dirigeant, qui comprenait seize ministères, a contribué de manière décisive à l’intégration organique de la Transylvanie dans la Grande Roumanie, sur fond d’anarchie et de terreur instaurées par les autorités magyares, dans les conditions de l’écroulement de l’Empire Autrichien-Hongrois et de la refonte des frontières des États de l’Europe Centrale et du Sud-Est.
  30. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 33.
  31. Ibid. Ici, il signe Jean Dragu. V. également Mircea Ardeleanu, „Une publication francophone à Sibiu à la fin de la première guerre mondiale : Le Moniteur de Transylvanie”, în :  «15 ans d’études françaises et francophones à l’Université  Lucian Blaga  de Sibiu», Éditions Universitaires « Lucian Blaga » Sibiu, 2009, p. 25-33. 15_ans_de_etudes.pdf (ulbsibiu.ro) [Consulté le 2024-04-02].
  32. La Conférence de la Paix qui va mener à la signature des Traités de Paix entre les belligérants de la Première Guerre Mondiale débute le 18 janvier 1919 et se clôt le 27 novembre de la même année. Elle crée les conditions de la signature des traités bilatéraux entre les divers États belligérants. Parmi ceux qui intéressent le Royaume de Roumanie, le Traité de Versailles, avec l’Allemagne, est signé le 28 juin 1919, la Traité de Saint-Germain, avec l’Autriche, le 10 septembre, le Traité de Neuilly, avec la Bulgarie, le 27 novembre 1919 et le Traité de Trianon, avec la Hongrie, le 4 juin 1920.
  33. Il s’agit de la campagne de Hongrie du printemps-été 1919, pour la défense de la ligne de démarcation et pour l’établissement de la frontière ouest de la Roumanie.
  34. Le journal français Le Temps utilise fréquemment Le Moniteur de Transylvanie comme source de renseignements. V. Justine Carvalho, « La Transylvanie vue par le journal Le Temps entre novembre 1918 et juin 1920”, dans La Transylvanie vue par le journal Le Temps entre novembre 1918 et juin 1920 (openedition.org) v. reCHERches [Online], no 30, 2023, publié le 15 juin 2023  [consulté le 12. 03. 2024].
  35. Rédacteur Teodor V. Păcățian, administrateur, Gheorghe Vitencu. La Gazette a paru jusqu’au 31 mars 1920, en 99 numéros, dont à Sibiu, jusqu’au 18 octobre 1919, 61numéros, les suivants, à Cluj.
  36. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 34.
  37. Le Rédacteur en chef de la publication est Pamfil Şeicaru (1894-1980).
  38. Fondée en 1925, renommée ultérieurement „Radiofonia” [Radiophonie] . V. Marina Constantinoiu, ” „Radio român”, prima revistă de radioamatorism apărută în România” [„Radio roumaine” – premier magazine de radio amatrice] dans : Evenimentul istoric [L’Evénement historique], le 13 septembrie 2019 ”Radio român”, prima revistă de radioamatorism apărută în România - Evenimentul Istoric, [consulté le 24. 03. 2024]. Jusqu’en avril 1928, 47 numéros avaient été publiés. À partir du 9 novembre 1928, changeant de titre en Radiophonie, le magazine devient organe de la Société de Diffusion Radiophonique de Roumanie, ayant un tirage hebdomadaire.
  39. La première Fondation Culturelle Royale a été fondée par le prince Carol I en 1891, portant le nom du fondateur. Ferdinand I a jeté les assises de la Fondation Culturelle „La Prince Carol” le 12 août 1921.
  40. Avec ce statut, il est subordonné à la Direction de la Presse et de la Propagande, dans les rangs de laquelle il va travailler presque deux décennies.
  41. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 35.
  42. La Société des Nations ou La Ligue des Nations, organisation intergouvernementale fondée à la fin de la Première Guerre Mondiale, en 1919,  dans le cadre de la Conférence de la Paix de Paris. Elle est le prédécesseur de l’Organisation des Nations Unies (inaugurée le 24 octobre 1945).
  43. a et b Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 36.
  44. Nicolae Titulescu (n. 4 mars 1882, Craïova, Roumanie – d. 17 mars 1941, Cannes, Alpes-Maritimes, France), juriste, diplomate, universitaire et homme politique roumain, ministre des Affaires extérieures sous plusieurs gouvernements, ministre plénipotentiaire et ancien président de la Ligue des Nations (1930-1931), membre titulaire (depuis 1935) de l’Académie Roumaine.
  45. Ibid., p. 37.
  46. Légation royale de Roumanie en France près le Gouvernement de Vichy.
  47. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 37.
  48. Par l’ultimatum du 28 juin 1940, en application du pacte Hitler-Stalin (Molotov-Ribbentrop) du 23 août 1939, la Roumanie (gouvernement Ion Gigurtu ; Ion Gigurtu, 1886-1959, Président du Conseil des ministres, 4 juillet- 4 septembre 1940) cède à l’Union soviétique la Bukovine du Nord, le pays de Hertsa et la Bessarabie ; par l’arbitrage de Vienne, elle cède à la Hongrie le Nord de la Transylvanie (territoire libéré en 1944, réintégré à la Roumanie suite au Traité de Paix de 1947), et par le Traité de Craïova, à la Bulgarie, le Sud de la Dobroudja (le « Quadrilatère » : Sud de la ligne Ostrov – Vama-Veche).
  49. Ion Antonescu (n. 14 iunie 1882 – d. 1946, exécuté à la prison de Jilava, département d’Ilfov) fut le 43e premier -ministre de la Roumanie du 4 septembrie 1940 au 23 août 1944, intitulé : «Conducătorul României» [le Dirigeant (le « Duce » ou « le Führer ») de l’État roumain].
  50. Le 6 septembre 1940.
  51. L’État national-légionnaire, dénomination portée par le Royaume de Roumanie pendant 138 jours, du 14 septembre 1940 – prise du pouvoir par le Gouvernement Ion Antonescu, avec le soutien de l’organisation national-fasciste de la „Garde de Fer” –, au 14 février 1941, quand l’État national-légionnaire fut abrogé au profit de l’instauration de la dictature militaire du général Ion Antonescu.
  52. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 38.
  53. Écrivain franco-roumain (19011-1995).
  54. Écrivain franco-roumain (1909-1994).
  55. Le coup d'État du 23 août 1944, organisé par la résistance roumaine sous l'égide du roi Michel Ier, qui permet de renverser le dictateur Ion Antonescu, de mettre fin à la collaboration du royaume de Roumanie avec les forces de l'Axe et de faire entrer le pays dans le camp des Alliés.
  56. Le 17 avril 1946, Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 39.
  57. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 40.
  58. Arrêté du Ministère de la Justice du 6 septembre 1946. Ibid.
  59. Ibid.
  60. Le 1er février 1947. Ibid.
  61. Ibid., p. 41.
  62. Ibid., p. 41. Ioan Dragu devient membre de la Ligue des Roumains Libres et membre fondateur du Centre Roumain de Recherches de Paris. Membre, à la fois, de l’Association des Journalistes roumains à l’étranger.
  63. Ibid., p. 41-42.
  64. Ibid., p. 42.
  65. Tudor Vianu, homme de lettres, critique et théoricien littéraire roumain, né le 8 janvier 1898, Giurgiu, Vlașca, Roumanie – d. le 21 mai 1964, Bucarest, Roumânie.
  66. Literatorul [Le Littérateur], 5.07 şi 27.07; 9 şi 24.08.1918. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 43.
  67. Dans Luceafărul, no 3-4 des 1-15 février 1919. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 45.
  68. George Topârceanu, Amintiri din luptele de la Turtucaia [Souvenirs des combats de Turtucaïa], Bucarest, Alcalay & Co., 1918.
  69. Daniel Cain, « Étude introductive... », p. 42.
  70. Daniel Cain, « Étude introductive... » p. 12 renvoie à la gazette officielle Monitorul Oficial nr. 115, 14/27 août 1918, p. 1809).

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