Karine Berger

femme politique française

Karine Berger
Illustration.
Karine Berger en 2015.
Fonctions
Secrétaire générale de l'Insee
En fonction depuis
(4 ans et 3 mois)
Conseillère municipale de Gap

(6 ans, 2 mois et 28 jours)
Élection 30 mars 2014
Maire Roger Didier
Députée française

(5 ans)
Élection 17 juin 2012
Circonscription 1re des Hautes-Alpes
Législature XIVe (Cinquième République)
Groupe politique SRC (2012-2016)
SER (2016-2017)
Prédécesseur Henriette Martinez
Successeur Pascale Boyer
Biographie
Date de naissance (51 ans)
Lieu de naissance Limoges, France
Nationalité Française
Parti politique PS (depuis 2000)
Diplômée de École polytechnique
École nationale de la statistique et de l'administration économique
IEP de Paris
Université Panthéon-Assas
Profession Économiste
Femme politique

Karine Berger, née le à Limoges[1], est une femme politique. Économiste, directrice d'entreprise, elle est députée socialiste de la première circonscription des Hautes-Alpes de 2012 à 2017.

Biographie modifier

Karine Berger naît et grandit à Limoges, dans une famille de professeurs de mathématiques[2],[3].

Études modifier

Après une classe préparatoire scientifique au lycée Louis-le-Grand, elle entre en 1993 à l'École polytechnique, dont elle est diplômée en 1996. Elle choisit alors de rejoindre le service de l'État, dans le corps des administrateurs de l'Insee, dont elle est nommée élève-administrateur en 1996. Durant sa formation de fonctionnaire-élève à l'École nationale de la statistique et de l'administration économique (ENSAE), elle s'inscrit à l'Institut d'études politiques de Paris dont elle est diplômée[4],[5] et fréquente la Conférence Olivaint. Elle est également titulaire d'un DESS de droit public en économie de l'université Paris II[6].

Carrière professionnelle modifier

Titularisée administratrice de l'Insee au , Karine Berger s'oriente vers l'économie et est nommée d'abord à la Direction de la Prévision, puis en 2000 devient responsable de la synthèse des projections macroéconomiques pour la France au ministère de l'Économie et des Finances[3]. Elle participe à la création du modèle économique MESANGE[7]. Elle est ensuite nommée à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en 2002[8],[9]. Elle rejoint l'Insee en 2004 comme responsable de la division de la synthèse conjoncturelle où elle assure notamment la responsabilité de la « Note de conjoncture ». De 2007 à 2008, elle travaille à nouveau à la Direction du Budget au ministère.

Karine Berger rejoint en 2008 la société Euler Hermes, spécialiste de l'assurance-crédit, comme directrice des études économiques, membre du comité de direction[2], et devient directrice de la stratégie et du marketing international[10]. En 2011, elle rejoint le groupe Canal+ en tant que directrice du pilotage de la performance et de l'analyse prospective[11],[12], et membre du comité de direction Distribution.

En , elle est nommée cheffe du département des affaires financières de l'Insee. Elle est nommée Secrétaire générale de l'Insee en janvier 2020.

Carrière politique modifier

Pendant son adolescence, elle participe aux Jeunesses communistes[13].

Rôles au Parti socialiste modifier

Karine Berger adhère au Parti socialiste en [4],[3]. Elle est membre fondateur de la Convention pour la sixième République (C6R), fondée par Arnaud Montebourg en 2001 et membre du bureau[14]. Elle est membre du Conseil national du PS depuis 2005[4]. De 2008 à 2012, elle est première fédérale de la fédération des Hautes-Alpes d'où sa famille maternelle est originaire[4],[3].

En 2012, elle participe à l'élaboration du programme économique de François Hollande pour l'élection présidentielle[15],[16],[3], dont elle devient l'un des émissaires auprès des détenteurs étrangers de la dette française (banques, fonds de pension, assureurs) durant la campagne[17]. La formule « Mon véritable adversaire, c'est le monde de la finance », phrase-clé du discours du Bourget de la campagne présidentielle de François Hollande, lui est attribuée par plusieurs médias[18],[19].

De 2012 à 2015, elle est secrétaire nationale du Parti socialiste à l'Économie[20].

Lors du congrès de Poitiers de 2015, elle est la première signataire de la motion « La Fabrique »[21] qui obtient 9,5 % des voix. Pour le choix du premier secrétaire, ne pouvant se maintenir, elle soutient Jean-Christophe Cambadélis[22].

Elle est chargée du pôle « Idées et projet » dans la campagne de Vincent Peillon pour la primaire citoyenne de 2017. Elle est également membre de son comité politique[23]. La primaire étant remportée par Benoît Hamon, elle se range à ses côtés lors de sa convention d'investiture[24].

Députée des Hautes-Alpes modifier

Après avoir été désignée par les militants de la fédération PS des Hautes-Alpes, Karine Berger est investie par le Parti socialiste comme candidate aux élections législatives françaises de 2007 dans la première circonscription des Hautes-Alpes (battue par Henriette Martinez, UMP, qui a recueilli 51,77 % des suffrages exprimés[25]).

Lors des élections législatives françaises de 2012, elle est élue députée avec 54,71 % des suffrages exprimés contre 45,29 % à Jean Cointe (UMP)[26].

Karine Berger devient membre de la Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire de l'Assemblée nationale où elle travaille en défendant une position néo-keynésienne de l'économie[4]. Elle est également membre des groupes d’amitié parlementaires France-Liban, France-Australie et France-Italie. En 2014, elle est par ailleurs désignée parmi les parlementaires pour participer au Groupe de travail sur l'avenir des institutions dit « Commission Bartolone Winock ». Cette commission rend son rapport en [27].

Elle est particulièrement active à l’Assemblée sur les lois concernant l’économie et la finance (compétitivité, Banque publique d'investissement, loi de finances)[28],[5].

En 2013, Karine Berger est la rapporteure du Projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires[29] », projet jugé en l'état insuffisant par un certain nombre de députés[Combien ?][30],[31] et d'économistes de gauche, tel que Frédéric Lordon[32]. Selon Le Monde et Rue89, la plus grande partie des députés comme des médias en sont au contraire satisfaits[28],[33].

Karine Berger est co-auteur en 2013 d’un rapport au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, pour dynamiser l’épargne financière des ménages afin de financer l’investissement et la compétitivité[34].

En 2014 et 2015, à l'occasion des lois de finances, Karine Berger dépose des amendements portant notamment sur la lutte contre l'optimisation fiscale des grands groupes [35],[36]. Elle cosigne par ailleurs en une tribune appelant à un renforcement de lutte contre l’optimisation fiscale, notamment avec les économistes Jean-Paul Fitoussi et Thomas Piketty et plusieurs députés de l'Assemblée nationale et du Parlement européen [37].

Début 2015, elle émet des réserves sur certains aspects de la loi Macron [38],[39]. Elle critique aussi le recours au 49.3 pour faire adopter le texte, sans toutefois voter la motion de censure qui s'est ensuivi.

En 2015, Karine Berger est intervenue à différentes reprises lors des débats sur le projet de Loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine et sur le Projet de loi pour une République numérique, en particulier sur la chaine de valeurs dans le numérique et l'intervention publique pour la réguler. En ce sens, elle dépose plusieurs amendements tendant à renforcer les pouvoirs de sanction des autorités administratives indépendantes (CNIL, ARCEP) pour leur donner davantage d'effets à l'endroit notamment des GAFA et opérateurs de télécommunications. Elle soutient également un régime de responsabilité rénové des plateformes en ligne sur la diffusion large de contenus illicites. Elle signe également un amendement[40] d'appel, déposé en Commission des lois comme lors du débat en séance en hémicycle à propos des liens hypertexte[41]. Fin 2016, toujours sur ce thème du numérique, elle dépose et obtient l'adoption d'un amendement « Taxe Youtube » dans le cadre de la loi de finances rectificative pour 2016[42],[43].

En 2016, elle est rapporteure de la Mission d’information sur l’extraterritorialité du droit américain. Avec le président de la mission Pierre Lellouche, elle rend en octobre de la même année leurs conclusions[44] : le rapport appelle à davantage sauvegarder les intérêts des entreprises et citoyens français, en agissant pour la préservation de la souveraineté juridique française et européenne, face à certaines pratiques administratives et préjudiciaires américaines[45].

En , elle cosigne avec des députés allemands et français une tribune défendant l’accueil des réfugiés en Europe[46].

Candidate à sa réélection lors des élections législatives de 2017, elle est investie par les militants PS. Elle est battue au premier tour.

Autres fonctions dans les Hautes-Alpes modifier

Elle a été conseillère municipale [47] à la mairie de Gap, de 2014 à 2018, et conseillère d'agglomération de 2014 à 2018, face au maire sortant Roger Didier (DVD ex-PRG). Elle est battue aux élections départementales de mars 2015[48].

Autres sujets d'intérêt modifier

Elle s'intéresse à la peinture du XVe siècle et au compositeur Olivier Messiaen. Elle préside l'association Olivier Messiaen au pays de la Meije qui participe à l'organisation d'un festival annuel de concerts[13]. En outre, elle s'intéresse à l'histoire des sciences, en particulier du calcul des probabilités[49],[13]. Elle est pilote d'avion[49].

Ouvrages modifier

Notes et références modifier

  1. Karine Berger, Assemblée nationale, consulté le 23 juin 2013.
  2. a et b Militantes de la reconquête - Valérie Rabault et Karine Berger, Challenges, 14 avril 2011.
  3. a b c d et e Stéphanie Benz, « Karine Berger: les ambitions d'une économiste d'influence », L'Expansion, 2 décembre 2011.
  4. a b c d et e Nathalie Raulin, « Karine Berger. Forte tête », Libération, 11 décembre 2012.
  5. a et b Sophie Fay, « Karine Berger, députée aux mains d’argent », Le Nouvel Observateur, 13 décembre 2012, republié le 21 juin 2013.
  6. « Profil Acteurs Publics - Karine Berger » (consulté le )
  7. Présentation du modèle MESANGE
  8. « Karine Berger », Les Échos, no 20167, 7 mai 2008, p. 8
  9. [http://snadige.free.fr/fonctionnement/assemblee_generale/CRAG2003.pdf Elle participe également à un groupe de réflexion (aux côtés de Michel Euriat et Alain Jacquot) créé en novembre 2002, par le Syndicat national des administrateurs et des inspecteurs généraux (SNADIGE), autour de la réforme des retraites du gouvernement Raffarin
  10. [PDF] « Interview de Karine Berger », Variances, no 41, mai 2011, republié sur le site de l'ENSAE en mai 2011.
  11. « Karine Berger », sur Revue Banque.fr (consulté le )
  12. « GROUPE CANAL+ : directrice de l’analyse et du pilotage de la performance », sur www.satellifax.com (consulté le )
  13. a b et c Pierre Laszlo, « Karine Berger, tout feu tout flamme », La Jaune et la Rouge, no 722,‎ , p. 12-13 (lire en ligne)
  14. Karine Berger, « Message de Karine Berger », Ma vie en Narcisse : le blog politique de Luc Mandret, 9 novembre 2006.
  15. Olivier Faye, Mathieu Castagnet, Pascal Charrier, « Ils font leur entrée à l’Assemblée nationale : Karine Berge, une économiste positive », La Croix, 18 juin 2012.
  16. « PS: l'économiste Karine Berger, une proche de Hollande, candidate dans les Hautes-Alpes », Le Nouvel Observateur, 26 mai 2012.
  17. « PS: l'économiste Karine Berger, une proche de Hollande, candidate dans les Hautes-Alpes », dépêche AFP, Public Sénat, 26 mai 2012.
  18. « Hollande, le libéral masqué », sur nouvelobs.com, (consulté le )
  19. [PDF] Mathias Thépot, « La grande désillusion », Charles, décembre 2017, pp. 121-128.
  20. Dépêche AFP, « Royal nommée secrétaire nationale au PS », Le Figaro, 20 juillet 2012.
  21. « Congrès PS: la motion « La Fabrique» présente 86 propositions », Libération, (consulté le )
  22. « Karine Berger : "les militants ne veulent pas de la ligne des frondeurs" », europe1.fr, (consulté le )
  23. « Primaire à gauche. Peillon détaille son organigramme de campagne », ouest-france.fr, 23 décembre 2016.
  24. Arthur Nazaret, « Avec les écolos et les communistes, Hamon cherche sa gauche plurielle », lejdd.fr, (consulté le )
  25. Résultats des élections législatives 2007 dans la première circonscription des Hautes-Alpes, Ministère de l'Intérieur.
  26. Résultats des élections législatives 2012 dans la première circonscription des Hautes-Alpes, Ministère de l'Intérieur.
  27. Rapport du Groupe de travail sur l'avenir des institutions, 2015, site de l'Assemblée nationale
  28. a et b Laurent Mauriac, « « Visible », « influente »... et si la députée Karine Bergé avait raison ? », Rue89, nouvelobs.com, 23 juin 2013.
  29. Commission des Finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire, Compte rendu no 60, 30 janvier 2013.
  30. Irène Inchauspé, « Loi bancaire : l'incroyable aveu de Frédéric Oudéa », Challenges, 30 janvier 2013
  31. Laura Berny, « En vue : Frédéric Ouéda », Les Échos, 13 février 2013.
  32. Frédéric Lordon, « La régulation bancaire au pistolet à bouchon », 18 février 2013, La pompe à phynance, blog du Le Monde diplomatique, 18 février 2013.
  33. Patrick Roger, « Karine Berger gagne ses galons sur la loi bancaire », Le Monde, 19 février 2013.
  34. Rapport Berger-Lefebvre sur l'épargne financière.
  35. « L'Assemblée renforce la lutte contre l'optimisation fiscale », L'Express/AFP, 14 novembre 2014.
  36. Fiscalité: des amendes pour les entreprises pas assez transparentes, Le Figaro/AFP, 10 novembre 2015.
  37. « Nous demandons aux Etats plus de transparence et de coopération », Tribune signée avec par Jean-Paul Fitoussi, Thomas Piketty, Yann Galut, Pierre-Alain Muet, Gianni Pittella, Romano Prodi, Emmanuel Maurel, Pervenche Berès et Sergio Cofferati, Liberation du 2 novembre 2015, consulté le 20 février 2017
  38. Prise de becs entre Karine Berger et Emmanuel Macron en Commission spéciale, La Chaîne parlementaire, 19 janvier 2015.
  39. Loi Macron : pour le courant Berger (PS), les militants sont "trahis", Le Point/AFP, 16 juin 2015.
  40. « Site officiel de l'Assemblée nationale », sur assemblee-nationale.fr, (consulté le )
  41. Karine Berger dépose en Commission des lois comme lors du débat en séance en hémicycle un amendement : il tend à revoir le régime juridique des liens donnant accès à des œuvres protégées par la propriété intellectuelle sans autorisation de l’ayant droit, soit l’essentiel des liens hypertextes. Les hyperliens étant considérés comme la dynamique essentielle d'Internet, la proposition a rapidement été l'objet d'une critique sur les réseaux sociaux.
  42. Ingrid Feuerstein, « La «taxe YouTube» passe le cap de l’Assemblée », Les Échos, 7 décembre 2016.
  43. Article 56 de la loi no 2016-1918 du 29 décembre 2016 de finances rectificative pour 2016.
  44. Rapport d’information déposé le 5 octobre 2016 par la Commission des Affaires étrangères et la Commission des Finances en conclusion des travaux d’une Mission d’information constituée le 3 février 2016 sur l'extraterritorialité de la législation américaine
  45. « Des élus français veulent mettre fin au "racket" américain », Ouest-France, 11 octobre 2016.
  46. « « L’Europe doit se ressaisir dans la question des migrants et assurer le droit d’asile » », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  47. « Rythmes scolaires : Karine Berger portera au tribunal tout moratoire », LeDauphiné.com,‎ (lire en ligne)
  48. Départementales : ces têtes d'affiche élues... ou battues, lefigaro.fr, 30 mars 2015
  49. a et b Who's Who in France, 2018, p. 260
  50. Émission de France Culture La Grande Table, de Olivia Gesbert du 6 septembre 2016, "Les géants de l’Internet : une menace pour la culture ?" avec Manuel Alduy et Pascal Rogard

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