Léon de Montesquiou

essayiste et militant royaliste français

Le comte Léon de Montesquiou de Fézensac, né le [1] à Briis-sous-Forges et mort pour la France le [2] à Souain, est un essayiste et militant royaliste et nationaliste français. Le comte de Montesquiou fut l'un des principaux représentants du mouvement l'Action française et collaborateur de la Revue d'Action française (puis L'Action française) jusqu'à la Grande Guerre avec, notamment, Georges Valois, Jacques Bainville, Louis Dimier, Marie de Roux et Léon Daudet. Il a également été le secrétaire général de la Ligue d'Action française.

Léon de Montesquiou
Léon de Montesquiou par Maurice Joron.
Fonction
Secrétaire général de la Ligue d'Action française
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Léon Odon Anatole Marie de Montesquiou de FézensacVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Famille
Père
Odon de Montesquiou-Fézensac (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Marie Bibesco (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Conflit
Distinctions

Léon de Montesquiou
Décès (à 42 ans)
Souain-Perthes-lès-Hurlus (Marne)
Mort au combat
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Armée de terre
Unité 2e régiment de marche du 2e étranger
Grade Lieutenant
Conflits Première Guerre mondiale
Distinctions Croix de guerre 1914-1918

Biographie

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Fils d'Odon de Montesquiou Fezensac et de la princesse Marie Bibesco, Il est le petit-fils de Napoléon de Montesquiou-Fezensac et celui du prince Georges III Bibesco, souverain de Valachie.

Après l'obtention de son baccalauréat, Léon de Montesquiou s'oriente vers des études juridiques. Entre 1894 et 1895, il effectue son service militaire au sein du 115e régiment d'infanterie et assiste à la dégradation du capitaine Dreyfus. Il soutient une thèse de doctorat en 1899 avec une Etude sur la suppression du duel[3]. Il s'inscrit au barreau mais ne plaida jamais, préférant poursuivre sur une carrière militaire[3].

Il adhère à l'Action française le 20 juin 1899 lors de la première réunion publique du mouvement tout en restant républicain[3].

En 1900, il est promu sous-lieutenant de réserve et adhère à la Ligue de la patrie française[3].

Selon Charles Maurras, c'est vers août 1901, que Léon de Montesquiou se convertit au royalisme au prix d'une abondante correspondance entre les deux hommes[3].

En décembre 1902, le comte de Montesquiou est nommé président du conseil d'administration de l'Action française avant d'être secrétaire général de la Ligue d'Action française en 1905[3].

Pendant l'affaire Dreyfus

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Lorsque la Cour de cassation annule la condamnation du capitaine Dreyfus le 12 juillet 1906, Léon de Montesquiou participe aux campagnes antidreyfusardes de l'Action française. Cela lui vaut un avertissement de la part du ministère de la Guerre qui le place sous surveillance[3]. Il est mis à pied le 16 mai 1907 pendant un an pour son militantisme politique en contradiction avec son devoir de réserve. Il obtient le soutien du général Donop et du commandant Guignet. Le 3 septembre 1907, il est « révoqué de son grade et de son emploi par décision ministérielle »[3].

On lui doit plusieurs ouvrages patriotiques (anti-dreyfusards, anti-germanistes) des plaidoyers pour un nationalisme intransigeant et des ouvrages de type révisionnistes sur la défaite de 1870. Montesquiou défend la restauration monarchique (la raison d'État) comme seule solution aux « dérives » démocratiques et à la montée de l'individualisme qui caractérise, selon lui, la Troisième République.

Avant-guerre

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Lors de la création de l'Institut d'Action française en 1906, la chaire « Auguste Comte » lui est confiée[3].

Après la campagne contre l'annulation de la condamnation du capitaine Dreyfus, Léon de Montesquiou s'investit pour lancer, en mars 1908, le quotidien L’Action française[4], dont Henri Vaugeois est le directeur politique.

À l'instar de Charles Maurras, Montesquiou tente de concilier le système politique d'Auguste Comte avec ses idéaux royalistes et le catholicisme. Son interprétation du positivisme associe « l'ordre » comtien et la « sociocratie » à un conservatisme qu'il rapproche des idées des penseurs de la contre-révolution et à l'œuvre du sociologue Frédéric Le Play. Montesquiou fait sienne certaines maximes du père du positivisme telles : « La soumission est la base du perfectionnement » ou « Les vivants seront toujours et de plus en plus gouvernés nécessairement par les morts » qui, sans leur contexte d'origine, viennent renforcer l'argumentaire de la doctrine d'Action française et lui conférer un statut scientifique.

Le 27 novembre 1911, il affronte en duel Georges Breittmayer[5].

Sur le front

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En 1914, il se porte volontaire et l'armée le réintègre officiellement grâce à une sollicitation de Maurras auprès de Raymond Poincaré[3].

Propagandiste infatigable, défenseur des traditions et exégète d'Auguste Comte reconnu par ses pairs (comme Pierre Lasserre), Montesquiou meurt prématurément au combat en 1915 alors qu'il sortait d'une tranchée[3]. Deux mois après, il reçoit la croix de guerre et fut cité à l'ordre de l'armée[3] :

« Tombé glorieusement le 25 septembre 1915 alors que sa compagnie venait d’enlever un centre de résistance ennemi et de capturer une section de mitrailleuses. »

Il est inhumé au cimetière militaire de Suippes.

Il n'était pas marié et n'a pas laissé d'enfant[6].

Distinctions

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Publications

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  • Le Salut public, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1901.
  • La Raison d’État, Paris, Plon, 1902.
  • La Thèse sociale de ″l'Étape″. Conférence donnée aux matinées littéraires, artistiques et scientifiques de Bruxelles, le (sur le roman L’Étape de Paul Bourget), Paris, F. Levé, 1903.
  • (et al.) Nos Traditions nationales, comment les défendre ? Avec le compte rendu de la 1re réunion de l'″Entente nationale″ tenue à la salle de la Société de géographie, le . Lettre de M. Paul Bourget. Conférence de M. Léon de Montesquiou. Discours de MM. le Dr Le Fur, Rondeau, Marc Sangnier, Copin-Albancelli, H. de Larègle, de Lamarzelle, Paris, Tardy-Pigelet, 1904.
  • Les Raisons du nationalisme, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1905 ; rééd. La Délégation des siècles, 161 p., 2021 (ISBN 979-8490902027)
  • Ma révocation, Paris, Éditions de l’Action française, 1907.
  • « Préface », Louis de Bonald, Considérations sur la Révolution française. L'émigration. L'aristocratie et la noblesse. Le gouvernement représentatif. Le traité de Westphalie. L'équilibre européen. La fin de la Pologne. Notice sur Louis XVI. La question du divorce. La société et ses développements. Pensées, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1907.
  • L'Antipatriotisme et la République dans les manuels scolaires. Conférence faite à Lille le , Paris, Bureaux de l’Action française, 1910.
  • Le système politique d’Auguste Comte, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1910.
  • Le réalisme de Bonald, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1911 ; rééd. La Délégation des siècles, 135 p., 2021 (ISBN 979-8773866688)
  • De l'Anarchie à la Monarchie, Paris, Bureaux de l’Action française, 1911.
  • Auguste Comte. Quelques principes de conservation sociale, Paris, Bureaux de l’Action française, 1911.
  • La Noblesse. Suivi d'extraits de Blanc de Saint-Bonnet sur le même sujet, Paris, Bureaux de l’Action française, 1911.
  • L’œuvre de Frédéric LePlay. Suivie de pensées choisies de nos maîtres : Joseph de Maistre - Bonald - Auguste Comte - Balzac - TaineRenan, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1912.
  • Le Contrat social de J.-J. Rousseau, Paris, Institut d’Action française, 1912.
  • Bonald. Une philosophie contre-révolutionnaire, Paris, Bureaux de l’Action française, 1913.
  • Les consécrations positivistes de la vie humaine, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1913.
  • Notes sur la Roumanie, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1914.
  • 1870. Les causes politiques du désastre, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1914 ; rééd. La Délégation des siècles, 163 p., 2023 (ISBN 979-8387624544). A lire sur Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57583225
  • Les débats sur l’armée en France (1867-1870) et en Prusse (1860-1866), Paris, Ligue d’Action française, 1917.
  • Les origines et la doctrine de l'Action française, Paris, Ligue d’Action française, 1918.

Notes et références

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  1. « Acte de naissance no 22 (vue 278/315) de Léon Odon Anatole Marie de Montesquiou du registre des naissances des années 1861 à 1874 de la commune de Briis-sous-Forges » (consulté le )
  2. « Visionneuse - Mémoire des Hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  3. a b c d e f g h i j k et l Sébastien Laurent, « Léon de Montesquiou (1873-1915) », dans Lettres à Charles Maurras : Amitiés politiques, lettres autographes, 1898-1952, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations », (ISBN 978-2-7574-2124-6, lire en ligne), p. 35–44
  4. « L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet », il s’agit de la une du premier numéro (le mouvement est présenté dans les deux premières colonnes de gauche de cette une), sur Gallica.Bnf.fr, (consulté le ) : « Le nationalisme intégral
    […] voilà bien des années que l’Action française travaille : elle n’a jamais cessé de redire qu’elle s’adresse au Peuple français tout entier.
    Elle l’a dit dans sa “Revue”. Elle l’a enseigné dans son Institut. […] En tête du journal destiné à propager quotidiennement sa pensée, l’Action française a le devoir de répéter qu’elle n’a jamais fait appel à un parti
    […] À bas la République ! et, pour que vive la France, vive le Roi !
    [signé] Henri Vaugeois, Léon Daudet, Charles Maurras, Léon de Montesquiou, Lucien Moreau, Jacques Bainville, Louis Dimier, Bernard de Vesins, Robert de Boisfleury, Paul Robain, Frédéric Delebecque, Maurice Pujo »
    .
  5. Jean-Yves Mollier et Bruno Dubot, Histoire de la librairie Larousse, Fayard, (ISBN 978-2-213-66963-2, lire en ligne)
  6. Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Montesquiou, Lyon, l'auteur, , 269 p., p. 128-129

Bibliographie

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Annexes

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Bibliographie

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Lien interne

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Liens externes

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