Laferté-sur-Aube

commune française du département de la Haute-Marne

Laferté-sur-Aube
Laferté-sur-Aube
Laferté-sur-Aube vue depuis les bois.
Blason de Laferté-sur-Aube
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Haute-Marne
Arrondissement Chaumont
Intercommunalité Communauté de communes des Trois Forêts
Maire
Mandat
Michel Deroussen
2020-2026
Code postal 52120
Code commune 52258
Démographie
Gentilé Lafertois, Lafertoises
Population
municipale
307 hab. (2021 en diminution de 9,97 % par rapport à 2015)
Densité 9,4 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 05′ 53″ nord, 4° 47′ 00″ est
Superficie 32,54 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Bar-sur-Aube
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Châteauvillain
Législatives Première circonscription
Localisation
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Laferté-sur-Aube
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Laferté-sur-Aube

Laferté-sur-Aube est une commune française située dans le département de la Haute-Marne, en région Grand Est.

Géographie modifier

Localisation modifier

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 898 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 8,8 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cunfin_sapc », sur la commune de Cunfin à 10 km à vol d'oiseau[3], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 900,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41 °C, atteinte le ; la température minimale est de −21 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Laferté-sur-Aube est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bar-sur-Aube, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 43 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (53,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (53,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (53,2 %), terres arables (42,2 %), prairies (2,9 %), zones urbanisées (0,9 %), zones agricoles hétérogènes (0,8 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Histoire modifier

Les premiers documents mentionnant l'ancienne dénomination : La Ferté-sur-Aube, remontent au Xe siècle, faisant mention d'un Achard, dont le fils Nocher Ier est le plus ancien comte de Bar-sur-Aube connu.

Au début du XIe siècle, création du prieuré de La Ferté dont les ruines en 1791 firent l'objet d'une étude par l'architecte Antoine Brigonnet qui dans son procès-verbal en estime la valeur à 3 080 livres compte tenu de son état de délabrement.

Simon de Vexin (Bar-sur-Aube.1048-Rome.1082). Tandis que les troupes du roi Philippe Ier ravagent le Valois, les troupes de Simon dévastent les terres royales. Sur les conseils du pape Grégoire VII, il renonce à cette guerre et épouse la fille du comte d'Auvergne. Plus tard, en accord avec elle, il remet ses domaines à sa sœur, la comtesse de Vermandois, et les deux époux entrent dans la vie religieuse[14].

En 1077, Philippe Ier s'empare du Vexin français. Simon se retire au monastère de Condat, puis, jugeant que la discipline n'y était pas suffisamment respectée, s'établit avec quelques compagnons près de la source du Doubs, au milieu des bois. Il serait à l'origine de l'établissement de nombreux prieurés entre 1075 et 1082, avec l'accord de Reynard 52e évêque de Langres[15], et notamment ceux de Sainte-Germaine, de Saint-Pierre à Bar-sur-Aube, de Laferté (1076), de Sylvarouvres, de Latrecey, de Saint-Léger-sous-Brienne, de Cunfin, de Montier-en-l'Isle et de Sermoise[15]. Simon, à deux reprises, doit revenir dans le siècle, d'abord appelé par Grégoire VII en 1078[15] pour négocier avec Robert Guiscard duc Normand de Pouille et de Calabre, puis pour servir d'intermédiaire dans un conflit entre l'abbaye de Cluny et le roi de France Philippe Ier, à propos de biens usurpés par ce dernier à l'abbaye[16].

Simon part en pèlerinage en Terre sainte, puis à Rome ; c'est là, devant la Confession de saint Pierre qu'il est atteint de la maladie qui le conduit à la mort. Il reçoit les sacrements de l'Église de la main même du pape Grégoire VII. Il est béatifié. Sa statue qui domine le village de Mouthe est inaugurée en 1934 et une relique (un os de son bras) est toujours conservée à Mouthe.

En 1077, Simon de Vexin renonça à ses fiefs pour entrer en religion. Ses biens furent partagés entre le roi de France Philippe Ier (pour le Vexin français), l'évêque d'Amiens, et Herbert IV de Vermandois qui reçut le Valois et Amiens par sa femme Adélaïde.

En 1231, le comte de Champagne: Thibaut IV de Champagne affranchit les habitants de La Ferté. La charte était très libérale pour les habitants, leur accordant un maire et douze échevins, la prévôté et la basse justice, ainsi que la reconnaissance de leurs usages, le droit d'héritage, d'achat et de vente. Malgré tout cela, et les aumônes distribuées par les différentes maisons monastiques des environs la vie reste très dure avec la peste, la lèpre, jointes aux famines et aux pillages incessants des campagnes pendant les guerres successives.

Le mariage de Jeanne de Navarre (comtesse et héritière de Champagne) à Philippe IV « Le Bel » en 1284, qui scelle le rattachement du comté de Champagne à la France[17],

En 1360, Jean II de France érige les seigneuries de Vertus, Rosnay, Moymer et La Ferté-sur-Aube en comté de Vertus, pour en faire la dot de sa fille Isabelle de France à l'occasion de son mariage avec Jean Galéas Visconti.

Le bourg et le château sont détruits en 1434 par les Anglais et les Bourguignons et 1437 par les écorcheurs. Entre 1593 et 1597, le bourg est totalement détruit, ainsi que le château, les tours, les murailles et les portes.

Chef-lieu de canton à la Révolution, elle est rattachée à Châteauvillain.

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 mars 2008 Robert Roth    
mars 2008 mars 2014 Hélène Ormancey    
mars 2014 juillet 2020 Jean Calvo    
juillet 2020 En cours Michel Deroussen    
Les données manquantes sont à compléter.

Population et société modifier

Démographie modifier

Évolution démographique modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[19].

En 2021, la commune comptait 307 habitants[Note 4], en diminution de 9,97 % par rapport à 2015 (Haute-Marne : −4,53 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 0279771 0781 0681 1471 1761 1651 2801 273
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 1181 2031 1721 1271 059976994921847
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
778698657599628574570521500
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
498537480410428375361360364
2014 2019 2021 - - - - - -
342311307------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
Histogramme de l'évolution démographique


Économie modifier

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

  • Église Sainte-Marie-Madeleine (XVIIIe et XIXe siècle; architecte : François-Nicolas Lancret), inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis le [22].
  • Ancien château.
  • Ancien moulin, usine de menuiserie.
  • Moulin à foulon, usine de construction mécanique.
  • Anciennes halles (deuxième quart du XIXe siècle).
  • Ancienne forge comtoise (affinerie, tréfilerie), devenue la menuiserie Schoeps-Bourlier et Cie.
  • Fontaine en fonte en forme de colonne cannelée surmontée d'une boule, ornée de mascarons sur le bassin[23].

Personnalités liées à la commune modifier

  • Jérôme Carcopino (1881-1970), historien et académicien, y a séjourné durant 40 ans dans un prieuré dont il avait fait sa résidence secondaire. Mort en 1970 à Paris, il est inhumé dans le cimetière de Laferté. Son nom a été donné à une place du village.
  • Olivier Chandon de Briailles, fils du comte Frédéric Chandon de Briailles, est décédé le aux États-Unis dans un accident de voiture. Il était pilote de course. Il est inhumé au cimetière de Laferté-sur-Aube dans le caveau de famille. Le comte Chandon a possédé un manoir à Laferté-sur-Aube dans lequel il venait régulièrement se détendre[24].
  • Raymond Hausslein, agrégé de lettres, chevalier de la Légion d'Honneur, ancien combattant, croix de guerre 39-45, proviseur honoraire du lycée Saint-Louis à Paris et ancien proviseur du lycée Hoche à Versailles y a possédé une maison de famille. Il a été le premier proviseur du lycée Clémenceau à REIMS qu'il a inauguré le 19 septembre 1960 en compagnie de Louis JOXE ministre de l'Education Nationale[25],[26]. Il est inhumé dans le cimetière de La Ferté.

Héraldique modifier

Armes de Laferté-sur-Aube

Les armes de Laferté-sur-Aube se blasonnent ainsi :

Parti : au 1) mi partie de gueules aux chaînes d'or posées en orle, croix et sautoir, chargé en cœur d'une émeraude au naturel, au 2) d'azur à la bande côtoyée de deux double cotices potencées et contre-potencées d'or ; le tout sommé d'un chef d'azur chargé d'une fleur de lys d'or accostée de deux branches de laurier du même, celle de dextre posée en bande et celle de senestre posée en barre[27].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en , en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Laferté-sur-Aube et Cunfin », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Cunfin_sapc », sur la commune de Cunfin - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Cunfin_sapc », sur la commune de Cunfin - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  14. Histoire de l'abbaye de St-Claude
  15. a b et c Louis Chevalier, Histoire de Bar-sur-Aube, Bar-sur-Aube, (lire en ligne)
  16. Paul Bertrand, Bruno Dumézil, Xavier Hélary, Sylvie Joye, Charles Mériaux et Isabelle Rosé, Pouvoirs, Église et société dans les royaumes de France, de Bourgogne et de Germanie aux Xe et XIe siècles (888-vers 1110), Ellipses, 2008, p. 241.
  17. « The counts of Champagne », sur lamop-intranet.univ-paris1.fr (consulté le ).
  18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  22. pop.culture.gouv.fr.
  23. Située devant la caserne des pompiers 58, rue Pierre de Champagne.
  24. (en) « Motorsport Memorial - », sur motorsportmemorial.org (consulté le ).
  25. « Lycée Clemenceau - Son histoire », sur monbureaunumerique.fr via Wikiwix (consulté le ).
  26. http://www.lycee-clemenceau-reims.fr/Construction-lyc%C3%A9e.php
  27. http://www.laferte-sur-aube52.fr/html/index.html

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Émile Jolibois, La Haute-Marne ancienne et moderne. Dictionnaire géographique, statistique, historique et biographique de ce département, Chaumont, 1858 (en ligne).
  • Romain Herlequin, La Ferté-sur-Aube, dix siècles d'histoire, Éditions Lorisse, 2004 (ISBN 978-2843733048).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier