Lison (rivière)

rivière de France

Le Lison est une rivière française qui coule dans le département du Doubs, dans la région Bourgogne-Franche-Comté. C'est un affluent en rive gauche de la Loue, donc un sous-affluent du Rhône par le Doubs et la Saône.

le Lison
Illustration
Source-résurgence du Lison - Haut-Doubs - massif du Jura.
Carte.
Cours du Lison (carte interactive du bassin du Doubs).
Caractéristiques
Longueur 25,37 km [1]
Bassin 235 km2 [réf. nécessaire]
Bassin collecteur le Rhône
Débit moyen 7,33 m3/s (Myon) [2]
Nombre de Strahler 2
Régime pluvial
Cours
Source source
· Localisation Nans-sous-Sainte-Anne
· Altitude 380 m
· Coordonnées 46° 57′ 58″ N, 6° 00′ 40″ E
Confluence la Loue
· Localisation Chatillon-sur-Lison
· Altitude 292 m
· Coordonnées 47° 04′ 21″ N, 5° 59′ 12″ E
Géographie
Pays traversés Drapeau de la France France
département Doubs
Régions traversées Bourgogne-Franche-Comté

Sources : SANDRE« U2610580 », Géoportail, Banque Hydro

Géographie

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Le Lison a une longueur de 25,37 km[1]. Sa source, située dans la commune de Nans-sous-Sainte-Anne, est une exsurgence qui sort des calcaires du Jurassique moyen[3] et qui est alimentée par de nombreux entonnoirs, gouffres et fissures absorbant les eaux du plateau calcaire de Champagnole : son bassin amont d’alimentation couvre une surface de 114 km2. C'est aussi la résurgence du ruisseau de Château-Renaud[4] qui prend sa source à Dournon, traverse Sainte-Anne puis Crouzet-Migette et dont le Creux Billard, situé 200 mètres en amont de la source du Lison, forme un regard sur son cours souterrain.

Ce contexte karstique s’accompagne également de phénomène de pertes sur le Lison et ses affluents qui peuvent s’assécher totalement ou partiellement. La plus importante concerne le cours du Lison en amont de Chiprey ; la capture karstique (près de 1 m3) rejoint ainsi directement la Loue (résurgence de Vira) en amont de la confluence Loue – Lison.

Le débit interannuel moyen du Lison à sa source est de 5,35 m3/s[5].

Après Nans-sous-Sainte-Anne, le Lison s'enfonce dans des gorges creusées dans le plateau d'Ornans et longe Saraz, traverse la commune d'Éternoz où il baigne trois des anciennes communes désormais regroupées : Alaise, Doulaize et Refranche. Il reçoit le ruisseau de la Vau à Eternoz, puis passe à Myon où il est rejoint par le Todeur, à Échay où se trouve une station d'épuration des eaux, à Cussey-sur-Lison où il reçoit la Goulue, puis il longe Lizine et Châtillon-sur-Lison où il se jette dans la Loue.


Communes et cantons traversés

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Dans le seul département du Doubs, le Lison traverse les huit communes[1] suivantes : Nans-sous-Sainte-Anne, Saraz, Éternoz (dont 3 des 4 anciennes communes associées : Alaise, Doulaize et Refranche), Myon, Échay, Cussey-sur-Lison, Lizine et Châtillon-sur-Lison.

Bassin versant

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Le Lison traverse une seule zone hydrographique : La Loue de la Brême au Lison inclus (U261)

Organisme gestionnaire

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Affluents

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Le Lison a sept affluents référencés dans la base SANDRE[1]:

  • le ruisseau des Près Prin (rive droite),
  • le bief de Vaux (rive gauche),
  • le bief du Foure (rive gauche),
  • le ruisseau de la Vau (rive droite),
  • le ruisseau de Goële (rive droite),
  • le ruisseau de Conche / le Todeur (rive gauche),
  • le ruisseau de la Goulue (rive gauche).

et quelques autres plus petits dont :

Donc son rang de Strahler est de deux.

Hydrologie

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Le Lison à Myon

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Le Lison est une rivière très abondante, comme la plupart des cours d'eau issus du massif du Jura. Son débit a été observé depuis le (56 ans), à Myon, à 317 m d'altitude, localité située à 6 kilomètres de son confluent avec la Loue[2]. Le bassin versant de la rivière y est de 217 km2 soit 90 % de la totalité de celui-ci (ça veut dire quoi ??)

Le module de la rivière à Myon est de 7,33 m3/s[2].

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : U2615830 - Le Lison à Myon pour un bassin versant de 217 km2 et à 317 m d'altitude[2]
(le 08-07-2016 - données calculées sur 49 ans de 1968 à 2016)
Source : Banque Hydro - Ministère de l'écologie et du développement durable

Le Lison présente des fluctuations saisonnières de débit modérées. La période des hautes eaux va de la fin de l'automne jusqu'au printemps, et se caractérise par des débits mensuels moyens situés entre 8,23 et 11,20 m3/s, de novembre à avril inclus (avec un maximum en décembre et février). Dès fin avril le débit diminue progressivement pour aboutir à la période des basses eaux qui se déroule de juillet à septembre inclus, amenant une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'à 2,42 m3 au mois d'août, ce qui reste très confortable[2]. Mais les fluctuations de débit peuvent être plus importantes selon les années et sur des périodes plus courtes.

Étiage ou basses eaux

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À l'étiage le VCN3 peut chuter jusque 0,300 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, soit 300 litres par seconde[2], ce qui est assez bas, sans être très sévère. Mais ce cas est fréquent dans la région.

Les crues cependant peuvent être très importantes. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 63 et 76 m3/s. Le QIX 10 est de 84 m3/s, le QIX 20 de 92 m3/s, tandis que le QIX 50 se monte à 100 m3[2]. Ce qui signifie par exemple que l'on doit s'attendre à une crue de l'ordre de 64 m3 une année sur deux.

Le débit instantané maximal enregistré à Myon durant cette période, a été de 85,4 m3 le , en même temps qua la hauteur maximale instantanée de 296 cm ou 2,96 m, tandis que le débit journalier maximal enregistré était de 89 m3/s le [2]. Si l'on compare la première de ces valeurs à l'échelle des QIX de la rivière, l'on constate que cette crue était d'ordre décennal et donc nullement exceptionnelle.

Lame d'eau et débit spécifique

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La lame d'eau écoulée dans le bassin versant du Lison est de 1 074 millimètres annuellement, ce qui est plus de trois fois supérieur à la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus, et surtout nettement plus élevé que la moyenne du bassin de la Saône (501 millimètres par an à Lyon) et du Doubs (765 millimètres par an au niveau de son confluent avec la Saône). Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) atteint dès lors le chiffre très élevé de 33,9 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin[2].

Tourisme

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L'ensemble du cours d'eau est touristique avec :

  • le sentier de grande randonnée GR 590 et sa variante qui chemine au fond des gorges du Haut Lison et permet d'admirer les nombreux nassis,
  • les vestiges gaulois dans le bois de Chataillon à Alaise et son belvèdère sur la vallée,
  • Les autres belvédères sur le cours parfois encaissé, notamment à Saraz et Éternoz.

La pêche sportive se pratique beaucoup dans le Lison, ainsi que la spéléologie dans les nombreuses grottes aux alentours. Cette activité touristique, en plus des activités agricoles, influence fortement le milieu naturel.

Histoire

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La source du Lison est à l'origine de la législation sur la protection de l'environnement. En 1899, le propriétaire d'un moulin aujourd'hui détruit, prévoyait de capter l'eau et de remplacer la cascade par une conduite forcée. La source étant propriété communale, les habitants de Nans-sous-Sainte-Anne se mobilisèrent et firent appel au député Charles Beauquier. Après deux procès, ils gagnèrent définitivement en 1902. Pour conforter la victoire juridique du Lison et protéger les sites pittoresques de France, Charles Beauquier fit voter le la première loi de protection de l'environnement, dite « loi Beauquier ». Le site de la source du Lison est classé depuis le .

Biodiversité

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La diversité des milieux naturels présents le long du cours l'a fait classer dans le réseau Natura 2000[7] : rivière, tourbières, prairies, forêt caducifoliée, éboulis, grottes et falaises. Cette diversité permet la présence d'un grand nombre d'espèces végétales et animales :

dont pas moins de sept espèces de chauves-souris :

Le Lison dans les représentations

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Peinture

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Télévision

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Voir aussi

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Notes et références

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  1. Le terme « nassi » désigne en Franche-Comté les cascatelles de travertin formant des seuils en travers de la rivière. Ils sont formés par l’induration de sables, graviers, galets ou blocs dans un ciment calcaire précipité (Guyonneau, 2006). Le terme « gour » désigne les cuvettes d’eau profonde isolées délimitées par une succession de nassis[6].

Références

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  1. a b c et d Sandre, « Fiche cours d'eau - le Lison (U2610580) » (consulté le )
  2. a b c d e f g h et i Banque Hydro - Ministère de l'Écologie, « Synthèse de la Banque Hydro - Le Lison à Myon (U2615830) » (consulté le )
  3. Pierre Chauve et Jacques Mudry, Le karst franc-comtois, Bourgogne Franche-Comté Nature, , p. 169.
  4. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Château Renaud (U2611120) » (consulté le )
  5. Banque Hydro - Ministère de l'Écologie, « Synthèse de la Banque Hydro - Le Lison à Nans-sous-Sainte-Anne (U2615820) » (consulté le )
  6. G. Bailly, « Étude des groupements aquatiques et des formations tufeuses de la haute Cuisance et de ses ruisseaux affluents » [PDF], sur cbnfc-ori.org, Conservatoire botanique national de Franche-Comté, .
  7. « Fiche du site Natura 2000 du val du Lison », sur natura2000.environnement.gouv.fr (consulté le )
  8. Catégorie:Cours d'eau dans le Doubs