Liste de coups militaires en Espagne

liste commentée de coups militaires

Cet article dresse une liste de coups militaires survenus dans l’histoire contemporaine de l’Espagne — coups d’État, pronunciamientos, soulèvements militaires ou autres interventions prétoriennes notables, réussis ou échoués —.

Depuis le début du XIXe siècle et jusqu’à la fin du XXe siècle, et à l’exception des premières décennies de la Restauration bourbonienne, la vie politique espagnole a été rythmée par plusieurs centaines d'interventions illégales de l’Armée, notamment des pronunciamientos[1].

Au XIXe siècle, on peut distinguer schématiquement trois grandes étapes dans les pratiques interventionnistes de l'Armée, liées de près au contexte social et historique : une première phase (1814-1840) où le conflit se joue entre absolutistes et libéraux, une deuxième (1840-1868) qui voit l'opposition entre conservatisme et progressisme, et une dernière opposant républicains à monarchistes jusqu'en 1898[2].

Sur fond blanc, les coups qui ont réussi. Sur fond vert, les tentatives qui ont échoué. Voir les notes pour des détails.

1814-1833 : Règne de Ferdinand VII modifier

Sexenio absolutiste (1814-1820) modifier

Date Nom ou description Lieu(x) Meneur(s) Idéologie Cible(s) Type Notes
- Pronunciamiento d'Elío Valence Général Francisco Javier de Elío
Ferdinand VII
Absolutisme Constitution de Cadix Coup d’État
ou Pronunciamiento
(débattu)
Restaure la monarchie absolue[3] de Ferdinand VII à la fin de la guerre d'indépendance espagnole[4].
- Pronunciamiento d'Espoz y Mina Pampelune Général Francisco Espoz y Mina Libéralisme (incertain) Citadelle de Pampelune (en)
Ferdinand VII (incertain)
Pronunciamiento soulèvement « mystérieux » et peu étudié. Il cherche à prendre Pampelune ; ses motivations finales sont mal établies[5].
- Pronunciamiento de Porlier La Corogne Général Juan Díaz Porlier Libéralisme Ferdinand VII Pronunciamiento Soulèvement libéral[6],[7].
Conspiration du Triangle Madrid Militaires et civils, dont de nombreux franc-maçons Libéralisme Ferdinand VII Coup d’État Tentative de séquestration ou d’assassinat de Ferdinand VII[8]
Pronunciamiento de Caldetas Caldes d'Estrac, Tarragone, Barcelone Général Luis Lacy y Gautier et d'autres [9] Libéralisme Ferdinand VII Pronunciamiento [6],[10]
Pronunciamiento de Vidal Valence Colonel Joaquín Vidal Libéralisme Ferdinand VII Pronunciamiento Conspiration maçonnique[11],[12].
Pronunciamiento de Riego Las Cabezas de San Juan (Séville) Lieutenant-colonel Rafael del Riego Libéralisme Ferdinand VII Pronunciamiento Pronunciamiento paradigmatique (à l’origine du terme), amorce les mouvements insurrectionnels de 1820-1821 ; Ferdinand VII nomme un gouvernement libéral en mars, marquant le début du Triennat libéral[6],[13].

Triennat libéral (1820-1823) modifier

Plus de 100 soulèvements militaires ont lieu au cours du Triennat libéral, qui répondent schématiquement à l’affrontement entre trois tendances : libéraux, absolutistes (ou réalistes) et les intrigues courtisanes[14].

Date Nom ou description Lieu(x) Meneur(s) Idéologie Cible(s) Type Notes
plan d’Iguala Iguala (Mexique) Général Agustín de Iturbide Indépendantisme Royaume d'Espagne Déclaration d'indépendance Proclame l'indépendance du Mexique[6].
Débarquement de San Martín (es) Proximité de Lima Général José de San Martín Indépendantisme Royaume d'Espagne Expédition militaire Amorce le processus d’indépendance péruvien par le général José de San Martín (déclaration d’indépendance le 20 septembre)[6].
Coup d'État (ou pronunciamiento) de juillet 1822 Madrid
(palais royal)
Ferdinand VII
Garde royale
Absolutiste et courtisan Constitution libérale Coup d’État ou pronunciamiento Dégénère en combats de rue. Restauration de l’absolutisme[15].

Décennie abominable (1823-1833) modifier

Dans les jours suivants le pronunciamiento échoué de Manzanares, le 21 février 1831, La Gaceta de Madrid annonçait « la fin des tentatives révolutionnaires dans la Péninsule », avec un bilan de « 15 expéditions faites par différents points et différents chefs depuis l'année [18]24 »[16].

Date Nom ou description Lieu(x) Meneur(s) Idéologie Cible(s) Type Notes
pronunciamiento de Valdés Arriola Tarifa Colonel Francisco Valdés Arriola (es) Libéralisme Ferdinand VII Pronunciamiento
Débarquement
Depuis Gibraltar, Valdés débarqua à Tarifa et maintint entre le 3 et le 19 août mais échoua à étendre le soulèvement libéral[17]
pronunciamiento de Fernández Bazán Guardamar del Segura (Alicante) Colonel Antonio Fernández Bazán (es) Libéralisme Ferdinand VII Pronunciamiento
Débarquement
[18],[19],[20],[21]
Pronunciamiento de Narcís Abrés Proximités de Gérone Narcís Abrés Carliste Ferdinand VII Pronunciamiento [22]
ou du au (?) Second pronunciamiento d'Espoz y Mina Bera (Navarre) Général Francisco Espoz y Mina Libéralisme Ferdinand VII Pronunciamiento [23],[24],[25],[26]
? Algésiras Général José María de Torrijos y Uriarte Libéralisme Ferdinand VII Pronunciamiento [27][28][29],[30]
Pronunciamiento de Torrijos (es) Coín
(Malaga)
Général José María de Torrijos y Uriarte Libéralisme Ferdinand VII Pronunciamiento Expédition maritime lancée depuis Gibraltar, prétend prétendre Madrid mais les insurgés sont capturés sur la côte malaguègne[23],[31]
Pronunciamiento de Manzanares Los Barrios
(Cadix)
Général Salvador Manzanares (es) Libéralisme Ferdinand VII Pronunciamiento Prise de Los Barrios qui ne prospéra pas[32]

1833-1868 : Règne d’Isabelle II modifier

Date Nom ou description Lieu(x) Meneur(s) Idéologie Cible(s) Type Notes
Début de la première guerre carliste Charles de Bourbon (1788-1855) Carlisme Isabelle II Fait suite à la publication du Manifeste d'Abrantes par Charles de Bourbon (1788-1855) ; la guerre se termine le 6 juillet 1840[33],[23].
Pronunciamiento de Cardero Madrid lieutenant Cayetano Cordero Libéralisme Gouvernement de Francisco Martínez de la Rosa Pronunciamiento D’abord une mutinerie, dégénère en affrontements armés ; premier pronunciamiento mené par un officier au grade inférieur à colonel[34].
Vague de pronunciamientos progressistes dans le sud Sud de l'Espagne Libéralisme progressiste Gouvernement de Francisco Martínez de la Rosa Pronunciamiento [23]
Mutinerie de la Granja de San Ildefonse palais royal de La Granja de San Ildefonso (Ségovie) Un groupe de sergents Libéralisme Absolutisme (Statut royal de 1834) Pronunciamiento Mutinerie courtisane qui provoque la restauration de la Constitution de Cadix[35],[36].
? ? ? Absolutisme Pronunciamiento Soulèvement contre le capitaine général d’Andalousie ; les généraux Narváez et Fernández de Córdova sont condamnés mais n’en sont pas les instigateurs[35],[36].
Révolution de 1840 Libéralisme progressiste Le le général progressiste Baldomero Espartero est nommé chef du gouvernement[35].
- Pronunciamiento de 1841 Généraux O'Donnell, de la Concha, lieutenant-général Diego de León et d’autres Libéralisme modéré Régence d'Espartero Pronunciamiento À son issue, Diego de León est fusillé[35],[37].
? Libéralisme progressiste Le général José Ramón Rodil y Campillo devient président du Conseil des Ministres[38].
? Généraux Prim, Narváez et Serrano Libéralisme modéré Gouvernement de González Bravo Pronunciamiento Pronunciamientos simultanés de Prim, Narváez et Serrano ; le général Narváez est nommé premier ministre en remplacement d’Espartero[38],[39].
- ? Alicante, Valence et Carthagène ? ? ? Pronunciamiento Pronunciamientos centralistes à Alicante, Valence et Carthagène[38].
Pronunciamiento de Zurbano Haro (La Rioja) Général Zurbano Libéralisme progressiste Gouvernement de Narváez Pronunciamiento [38],[40].
? Madrid, Barcelone Général Prim Libéralisme progressiste Gouvernement de Narváez Pronunciamiento Pronunciamientos simultanés à Madrid et Barcelone[39]
pronunciamiento de Lugo (es) Lugo Colonel Colís (es) Libéralisme progressiste Gouvernement de Narváez Pronunciamiento [38],[39]
Proclamation de Charles de Bourbon (1818-1861), soulèvements carlistes Catalogne Général Tristany, capitaine Galcerán (es) et (?) Pitxot Carlisme, antilibéralisme Reine Isabelle II Début de la deuxième guerre carliste[41].
? Libéralisme modéré Retour du général Narváez à la tête du gouvernement[38]
(début d’année) ? Espagne Libéralisme progressiste Gouvernement du général Narváez Insurrection Multiples révoltes dans tout le pays, avec une base populaire mais avec une participation militaire[39]
? Madrid Libéralisme modéré Les Cortes octroient des pouvoirs exceptionnels au général Narváez[38]
mutinerie du régiment España (es) (Révolution de 1848) Madrid Libéralisme progressiste Gouvernement du général Narváez ? [38]
Pronunciamiento de Vicálvaro (Vicalvarada) Madrid (Vicálvaro) Généraux Dulce et O'Donnell Libéralisme progressiste Gouvernement modéré de Sartorius Pronunciamiento Premier pronunciamiento incluant une claire conjonction d’éléments civils et militaires ; débouche sur la révolution de 1854[42],[43]
Prise de Madrid par Espartero et O'Donnell Madrid Libéralisme progressiste Gouvernement modéré de Saavedra Débouche sur un gouvernement progressiste présidé par le général Espartero (fin de la Décennie modérée et début du Triennat libéral)[42]
1855-1856 Soulèvement carliste de 1855 (es) Principalement en Catalogne Carlisme
Le général O'Donnell succède à Espartero à la présidence du gouvernement Madrid Libéralisme progressiste [42]
Pronunciamiento d’Ortega ou Ortegada Sant Carles de la Ràpita (Tarragone) Général Ortega (capitaine général des Baléares) Carlisme, antilibéralisme Isabelle II Pronunciamiento Ortega est fusillé mais les autres conspirateurs sont amnistiés[44],[45],[42],[43]
Nuit de la Saint-Daniel Madrid (Université centrale) Étudiants de l'Université centrale Libéralisme progressiste Gouvernement de Narváez Protestations étudiantes Protestations étudiantes contre la destitution de Castelar ; « première agitation étudiante efficace »[46], sévèrement réprimée par la Garde civile et l'Armée ; débouche sur la nomination du général O'Donnell de l'Union libérale (modéré anti-absolutiste) à la tête du gouvernement[47]
Pronunciamiento de Prim ? Général Prim Libéralisme progressiste Gouvernement O'Donnell Pronunciamiento Soulèvement progressiste[48]
Pronunciamiento de Villarejo de Salvanés Villarejo de Salvanés (Madrid) Général Prim Libéralisme progressiste Isabelle II Pronunciamiento [43]
Soulèvement de la caserne de San Gil Madrid Capitaine Baltasar Hidalgo de Quintana (es) Libéralisme progressiste Isabelle II Pronunciamiento Échoue et dégénère sur des affrontements armés[48],[43]
Le général Narváez succède au général O'Donnell à la présidence du Conseil des Ministres Madrid Libéralisme modéré [48]
Pronunciamiento de Topete Cadix Amiral Topete Libéralisme progressiste Isabelle II Pronunciamiento Détrône Isabelle II et débouche sur le Sexenio Democrático[48],[43]

1868-1875 : Sexenio Democrático modifier

Date Nom ou description Lieu(x) Meneur(s) Idéologie Cible(s) Type Notes
Assassinat du général Prim Madrid Conservatisme Juan Prim Attentat assassinat du général Prim, peut-être commandité par le général Serrano et d'Antoine d'Orléans[48][source insuffisante]
début de la troisième guerre carliste
Révolution cantonale Fédéralisme
Républicanisme
Gouvernement de la République Vague d'insurrections révolutionnaires Conjonction de multiples insurrections révolutionnaires locales, parfois lancées par des mutineries ou pronunciamientos[43]
Coup d'État de Pavía Madrid
(Congrès des députés)
Général Manuel Pavía Centralisme Congrès des députés Coup d'État ou pronunciamiento[49] Attaque contre la République fédérale et les Cortes, restaure la Constitution de 1869, Francisco Serrano devient président d’une République sans Parlement[49],[50]
Pronunciamiento de Martínez Campos (ou pronunciamiento de Sagonte) Sagonte (Valence) Général Arsenio Martínez Campos Antón Monarchisme République Pronunciamiento Restaure la monarchie en proclament Alphonse XII (début de la Restauration bourbonienne)[49],[51]

1875-1923 : Restauration bourbonienne modifier

Le régime de la Restauration se démarque par sa tenue à l'écart des interventions militaires dans le pouvoir civil jusqu'au début du XXe siècle. C’est la fin de l'ère des pronunciamientos (les pronunciamientos républicains des première années du régime rencontrent peu de soutien et ont un impact très limité).

L’Armée devient un des principaux outils de répression des troubles sociaux par l’État, et une mentalité antimilitariste se développe chez les classes populaires — anarcho-syndicalisme et socialisme —.

La défaite de cuisante de l’armée espagnole lors de la guerre hispano-américaine marque un point d’inflexion. Les militaires sont rendus responsables du « désastre de 1898 » dans l'opinion, accentuant les tendances antimilitaristes[52]. Dans un environnement qui leur est désormais hostile, les militaires deviennent plus réactionnaires, adoptent une attitude défensive et s’érigent en garant de l’honneur de la patrie à laquelle ils s'identifient[53],[54].

Lors du règne d’Alphonse XIII qui s’ouvre en 1902, l’Armée — souvent avec le soutien du monarque — acquiert un nouveau protagonisme dans la vie politique du pays, avec des interventions animées par des revendications corporatistes et les conflits croissants avec la société civile. Après l'épisode des Juntes de Défense, « Les forces armées atteignent […] en théorie comme en pratique, le statut d’un État dans l'État »[55]. La Constitution de 1876 est suspendue en 1923 à la suite d’un coup militaire.

Règne d’Alphone XII et régence de Marie-Christine (1875-1902) modifier

Date Nom ou description Lieu(x) Meneur(s) Idéologie Cible(s) Type Notes
pronunciamiento d'Asensio Badajoz lieutenant-colonel franc-maçon Asensio Vega Républicanisme Monarchie bourbonienne Pronunciamiento [51],[56]
pronunciamiento de Ferrándiz Commandant Ferrándiz Républicanisme Monarchie bourbonienne Pronunciamiento soulèvement de portée réduite[51]
pronunciamiento de Casero Républicanisme Monarchie bourbonienne Pronunciamiento soulèvement de portée réduite, peut-être commandité par Ruiz Zorrilla[51]
pronunciamiento de Villacampa Général Villacampa del Castillo (es) Républicanisme Monarchie bourbonienne Pronunciamiento soulèvement de portée réduite[51][57]
Octubrada Badalone « Charles VII » carlisme Monarchie bourbonienne Insurrection armée Soulèvement visant à renverser le régime, avec un épicentre en Catalogne

Période constitutionnelle du règne d’Alphone XIII (1902-1923) modifier

Date Nom ou description Lieu(x) Meneur(s) Idéologie Cible(s) Type Notes
- Incidents du ¡Cu-Cut! Barcelone Anticatalanisme
Militarisme
Presse catalaniste Un groupe d’officiers en uniforme mettent à sac et incendient les locaux de deux revues catalanistes — ¡Cu-Cut! et La Veu de Catalunya —[58],[59].
Approbation de la Ley de Jurisdicciones Le Code de justice militaire est modifié de sorte que les offenses orales ou écrites contre les symboles nationaux ou l'Armée passent sous juridiction militaire (loi dérogée en 1931)[60],[61],[62]
Publication du manifeste des Juntes de défense Barcelone Colonel Benito Márquez Militarisme
Régénérationisme
Gouvernement espagnol [63]
- Coup d'État de Primo de Rivera Barcelone Général Primo de Rivera
(capitaine général de Catalogne)
Conservatisme
Militarisme
Autoritarisme
Régime parlementaire de la Restauration, gouvernement Coup d'État ou pronunciamiento (débattu)[64],[65] Met fin à près de 50 ans de monarchie constitutionnelle, avec l’assentiment du roi — qui ignore les sollicitations du gouvernement — et des militaires africanistes, et peu de réactions populaire ; début de la dictature de Primo de Rivera[63],[51],[66].

1923-1931 : Dictatures de Primo de Rivera et de Berenguer modifier

Date Nom ou description Lieu(x) Meneur(s) Idéologie Cible(s) Type Notes
Sanjuanada Multiples[réf. nécessaire] Général Francisco Aguilera Egea Libéralisme Dictature de Primo de Rivera (Directoire civil) Pronunciamiento Soulèvement libéral dans le style du pronunciamiento classique du XIXe siècle[51],[67]
Tentative de coup d’État de 1929 Valence Généraux Weyler et Aguilera Libéralisme Dictature de Primo de Rivera (Directoire civil) Coup d’État ou pronunciamiento[68] Complot massif ourdi de longue date à l’instigation du libéral José Sánchez Guerra, avec le soutien des généraux Weyler et Aguilera, afin de rétablir la Constitution[69],[68]
Début de la dictature du général Berenguer [63],[70]
Soulèvement de Jaca Jaca (Huesca) Capitaines Galán et García Hernández Républicanisme Roi Alphonse XII, régime de la Restauration Pronunciamiento Soulèvement républicain ; ses deux principaux instigateurs sont fusillés et deviendront des martyrs de la République[71],[72]
Soulèvement de l'aérodrome de Cuatro Vientos et tentative de soulèvement de quelques autres unités à Madrid Madrid Général Gonzalo Queipo de Llano et commandant Ramón Franco Républicanisme Roi Alphonse XII, régime de la Restauration Pronunciamiento En réaction à la répression du soulèvement de Jaca[71],[72]

Le 18 février 1931, l’amiral Juan Bautista Aznar est nommé chef du gouvernement[63]. Des élections municipales sont organisées en avril 1931, à l’issue desquelles le roi fuit le pays et la Seconde République est proclamée. Il s'agit des seules élections dans l’histoire de l’Espagne à avoir provoqué un changement de régime[73].

1931-1939 : Seconde République espagnole et guerre civile modifier

Durant la République, le maintien de l’ordre public est en grande partie confié à la Garde civile[74].

À partir de mars 1936, un projet de coup d'État exclusivement carliste surnommé plan de los Tres Frentes (en) (« Plan aux trois fronts ») et mené par les Requetés est préparé, mais finalement peu à peu abandonné[75].

Date Nom ou description Lieu(x) Meneur(s) Idéologie Cible(s) Type Notes
Sanjurjada Madrid et Séville José Sanjurjo Conservatisme Gouvernement Azaña Coup d'État Tentative d’incliner la politique de la République dans un sens plus conservateur[76],[77],[78]
Première réunion à Madrid de la junte des généraux pour ourdir une conspiration contre la République[79] Madrid Autoritarisme Conspiration
Le général Mola transmet des instructions aux conspirateurs sur la marche à tenir dans la conspiration « nationaliste »[80] Autoritarisme Conspiration
Assassinat de José Calvo Sotelo par des gardes d’assaut et des membres des milices socialistes, menés par un capitaine de la Garde civile[81] Républicanisme Assassinat
- Coup d’État de 1936 Protectorat espagnol du Maroc Généraux Mola, Sanjurjo et Franco Autoritarisme Seconde République Coup d'État Soulèvement « contre-révolutionnaire » opposé à la République à l’instigation des généraux Mola et Sanjurjo, dont l'échec partiel marque le début de la guerre civile espagnole[82],[52]
- Coup d’État de Casado (es) Madrid, Ciudad Real, Carthagène Colonel Casado Autoritarisme Seconde République Coup d'État
Fin de la guerre civile Général Franco Autoritarisme Seconde République Début de la dictature franquiste[82]

1939-1975 : Régime franquiste modifier

Le régime franquiste fut tout entier dirigé en grande partie par le corps militaire et donna toujours l’« apparence externe […] d’une totale syntonie entre Franco et les militaires », ce qui fut vrai pour la grande majorité d'entre eux, bien qu’il eût des conflits et des désaccords au sein des différentes factions complices du pouvoir[83].

  • 16 août 1942 : Attentat de Begoña[82] ;
  • 31 août-1er septembre 1974 : À Barcelone, fondation de l’Union militaire démocratique (UMD) dans la clandestinité[84] ;
  •  : Arrestation de 9 membres de l'UMD, accusés de fomenter un coup d'État (fait contesté par les historiens), condamnés le [85].

1978-1985 : Transition et premières années de la démocratie modifier

Notes et références modifier

  1. Fernández López 2003, p. 266.
  2. Fernández López 2003, p. 262.
  3. Fontana 1979, p. 112.
  4. Fernández López 2003, p. 19-20, 254.
  5. Fernández López 2003, p. 20-23, 254.
  6. a b c d et e Carr 2003, p. 740.
  7. Fernández López 2003, p. 23-25, 254.
  8. Fernández López 2003, p. 26-27, 255.
  9. Francisco Milans del Bosch, Torrijos et Van Halen
  10. Fernández López 2003, p. 27-28, 255.
  11. Fernández López 2003, p. 28-30, 255.
  12. (es) « Los pronunciamientos », sur artehistoria.com (consulté le ).
  13. Fernández López 2003, p. 30-34, 255.
  14. Fernández López 2003, p. 34-37.
  15. Fernández López 2003, p. 255.
  16. Fontana 2006, p. 307-308.
  17. Bahamonde et Martínez 2011, p. 158-160.
  18. Bahamonde et Martínez 2011, p. 167.
  19. Fontana 1979, p. 43.
  20. Fontana 2007, p. 127.
  21. La Parra López 2018, p. 544.
  22. Artola 2015, p. 261, 742.
  23. a b c et d Carr 2003, p. 741.
  24. Fernández López 2003, p. 255-256.
  25. Bahamonde et Martínez 2011, p. 169-170.
  26. Fontana 2006, p. 299-300. Mina tuvo que esconderse en una cueva, donde estuvo a punto de ser descubierto, y llegó a Francia después de una penosa huida bajo la lluvia
  27. Bahamonde et Martínez 2011, p. 170-171.
  28. Fuentes 2007, p. 76.
  29. Fontana 1979, p. 176-178.
  30. Fontana 2007, p. 136.
  31. Situé par erreur en 1835 dans Fernández López 2003, p. 256.
  32. Fontana 2006, p. 308-309.
  33. Oyarzun 2008, p. 16-19.
  34. Fernández López 2003, p. 43, 256.
  35. a b c et d Carr 2003, p. 742.
  36. a et b Fernández López 2003, p. 256.
  37. Fernández López 2003, p. 256-257.
  38. a b c d e f g et h Carr 2003, p. 743.
  39. a b c et d Fernández López 2003, p. 257.
  40. Fernández López 2003, p. 52, 257.
  41. Oyarzun 2008, p. 221.
  42. a b c et d Carr 2003, p. 744.
  43. a b c d e et f Fernández López 2003, p. 258.
  44. Clemente Muñoz 2012, p. 412.
  45. Oyarzun 2008, p. 235.
  46. Carr 2003, p. 289.
  47. Carr 2003, p. 289-290, 745.
  48. a b c d et e Carr 2003, p. 745.
  49. a b et c Carr 2003, p. 746.
  50. Fernández López 2003, p. 258-259.
  51. a b c d e f et g Fernández López 2003, p. 259.
  52. a et b Fernández López 2003, p. 260.
  53. Fernández López 2003, p. 261-263.
  54. Preston 2019, p. 9.
  55. Rafael Núñez Florencio, cité dans Alía Miranda 2018, p. 40.
  56. (es) Francisco Javier García Carrero, « La Guardia Civil y la asonada republicana de 1883 en Badajoz », Apuntes para la historia de la ciudad de Badajoz,, vol. XIII,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  57. Artola 2015, p. 397, 438, 482.
  58. Fernández López 2003, p. 82.
  59. Núñez Florencio 1990, p. 363-365.
  60. Carr 2003, p. 747.
  61. Fernández López 2003, p. 82-83.
  62. Núñez Florencio 1990, p. 369-374.
  63. a b c et d Carr 2003, p. 748.
  64. Ben-Ami 2012, p. 3-65.
  65. Fuentes 2020, p. 28.
  66. Alía Miranda 2018, p. 49-56.
  67. Alía Miranda 2018, p. 62-64.
  68. a et b Preston 2019, p. 290-292.
  69. Alía Miranda 2018, p. 66-70.
  70. Alía Miranda 2018, p. 71.
  71. a et b Fernández López 2003, p. 100.
  72. a et b Alía Miranda 2018, p. 72-77.
  73. Varela Ortega 2001, p. 37.
  74. Alía Miranda 2018, p. 89.
  75. (es) Roberto Muñoz Bolaños, « "Por Dios, por la Patria y el Rey marchemos sobre Madrid". El intento de sublevación carlista en la primavera de 1936 », dans Daniel Macías Fernández, Fernando Puell de la Villa (eds.), David contra goliat: guerra y asimetría en la Edad Contemporánea (ISBN 9788461705504), p. 143–169.
  76. Carr 2003, p. 592, 749.
  77. Alía Miranda 2018, p. 82-85.
  78. Fernández López 2003, p. 104-105.
  79. Alía Miranda 2018, p. 98.
  80. Alía Miranda 2018, p. 105.
  81. Alía Miranda 2018, p. 100.
  82. a b et c Carr 2003, p. 750.
  83. Fernández López 2003, p. 119.
  84. Fernández López 2003, p. 123.
  85. Fernández López 2003, p. 123-125.
  86. Fernández López 2003, p. 127-130, 260.
  87. Fernández López 2003, p. 169-172.
  88. Fernández López 2003, p. 131-169, 260.
  89. Fernández López 2003, p. 175-202, 260.
  90. Fernández López 2003, p. 202-207, 260.

Annexes modifier

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : coup d'État en Espagne.
Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : pronunciamiento en Espagne.
Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Révolte en Espagne.

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier