Liste des accidents ferroviaires en France dans les années 1940

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La liste des accidents ferroviaires en France dans les années 1940 est une liste non exhaustive, chronologique.

1940 modifier

  • - À 200 mètres de la gare de Savigny-sur-Orge, un train Paris-Orléans en détresse est percuté par la machine envoyée pour le dépanner. Le fourgon de queue et les trois dernières voitures se télescopent. L'accident fait un mort et sept blessés[1].
  • - Dans la soirée, sur la Grande ceinture stratégique, près d'Orly, dans le brouillard, un train de permissionnaires dont la machine est en détresse est tamponné à vitesse réduite par celui qui le suit. Des voitures quittent les rails, engageant le gabarit de la voie adjacente, sur laquelle survient un train de marchandises qui les percute. Ce suraccident, dû à la fois à une erreur des agents chargés du cantonnement téléphonique et à un défaut de couverture du train en panne, fait sept morts et quinze blessés[2].
  • - Dans la nuit, aux abords de la gare de Troyes, à la bifurcation de Saint-Julien-les-Villas, un train de permissionnaires Aillevillers-Paris prend en écharpe un train poste-marchandises Sarrebourg-Montereau venant de Brienne-le-Château dont le mécanicien a franchi un carré fermé. On dénombrera dix morts, trois cheminots et sept militaires, et une quarantaine de blessés[3]. Malgré la discrétion des autorités sur cet accident en période de guerre, il donnera lieu deux mois plus tard à une interpellation à la Chambre des députés[4].
  • - Un peu avant minuit, sur la ligne Strasbourg-Paris, à la suite d'une erreur d'aiguillage, l'autorail Strasbourg-Saverne percute un train de marchandises en cours de manœuvre à la sortie de la gare de Dettwiller. La collision fera quatre morts et sept blessés[5].
  • - Sur la ligne Montluçon-Vierzon, à 1 heure 20, entre les gares de Vallon (Allier) et d'Urçay, le remblai encadrant un pont miné par une crue brutale de deux affluents du Cher gonflés par de fortes pluies s'effondre au passage du train Aurillac-Paris. La locomotive, le fourgon et les cinq premières voitures déraillent. On dénombrera trente-trois morts et une vingtaine de blessés[6].
  • - Au cours de l'exode des populations du nord devant l'avance allemande, sur la ligne Amiens-Rouen où les convois se succèdent en marche à vue, près de la gare de Morgny, l'arrière d'un train de réfugiés belges à l'arrêt est percuté par un train de réfugiés français, dont la vitesse était excessive (52 km/h). Les voitures métalliques belges résistent au choc, mais les voitures de bois du train français se disloquent contre sa locomotive. La collision fera cinquante-trois morts et cent-vingt-huit blessés et sera totalement occultée par la censure militaire. Traduit devant le tribunal correctionnel[7], le mécanicien du train tamponneur sera condamné à un mois de prison avec sursis, mais prenant en compte les circonstances exceptionnelles, notamment le fait qu'il était en service depuis plusieurs jours consécutifs et venait de passer vingt-trois heures sans interruption sur sa machine, la Cour d'appel de Rouen le relaxera, ainsi que la SNCF, dans un arrêt du [8]. La Cour de Cassation confirmera cette décision deux ans plus tard[9].
  • - Sur la ligne de Morlaix à Roscoff, en gare de Saint-Pol-de-Léon, un train est aiguillé par erreur sur une voie en impasse. Le mécanicien et le chauffeur sont tués. À la suite de cet accident, une pancarte « HEURTOIR » sera apposée à l'aiguille en cause[10].
  • - En gare de Fère-Champenoise, à la bifurcation des lignes de Fère-Champenoise à Vitry-le-François et de Oiry - Mareuil à Romilly-sur-Seine, par suite du non-respect de la signalisation, un train de troupes allemandes à l'arrêt est pris en écharpe par un train de matériel vide. Sur la locomotive du train tamponneur, le mécanicien est tué, son chauffeur blessé. Dans le wagon dortoir placé derrière le tender, le mécanicien de réserve est tué, son chauffeur blessé, ainsi que deux soldats allemands du train tamponné[11].
  • - Sur la ligne de Grande Ceinture complémentaire, entre Sucy et Chennevières, vers 15 heures 45, un train de prisonniers français est percuté à la sortie d'un tunnel par un train de ravitaillement allemand dont le freinage a été trop tardif. L'accident fait un mort et quinze blessés allemands et six blessés français. Le mécanicien (français) du train tamponneur est déféré devant un tribunal militaire allemand[12].
  • - Au Bourget, vers 18 heures, à la suite d'une erreur d'un chef de manœuvre, un train de banlieue percute une rame de citernes vides coupant les voies principales. Les deux cheminots de la machine de manœuvre sont tués, vingt-quatre voyageurs sont blessés[13].
  • - À Nice, un tramway patine sur des feuilles, quitte les rails, et s'écrase contre un platane du Boulevard de Cimiez, faisant quatre morts et huit blessés[14].

1941 modifier

  • - Sur la ligne Boulogne-Abbeville, peu avant Étaples, au passage à niveau de Camiers, une machine haut-le-pied percute un camion transportant vingt-huit ouvriers belges, dont quatre sont tués, et quatre sont blessés[15].
  • - Vers 22 heures, peu avant Bordeaux, sur la ligne Bayonne-Bordeaux, un omnibus en retard venant de Dax stationne en gare de Pessac, lorsqu'un train de marchandises le percute par l'arrière, défonçant sa dernière voiture et faisant quatre morts et une vingtaine de blessés[16].
  • - À l'entrée de la gare de Paris-Austerlitz, vers 20 heures, une rame vide en manœuvre est percutée par un train bondé venant d'Orléans, dont cinq voitures sortent des voies et se brisent. La collision fera vingt morts et cent blessés[17].
  • - Sur la ligne du chemin de fer de Mamers à Saint-Calais[18], en gare de Saint-Calais, vers 15 heures, une rame de wagons en dérive dans une pente vient percuter un train de voyageurs bondé en partance pour Connerré, faisant trois morts et treize blessés[19].
  • 28 décembre 1941 - Sur la ligne Armentières-Berguette, deux trains de voyageurs entrent en collision, non loin du passage à niveau du Grand-Chemin, à La Gorgue. Le bilan définitif est inconnu, mais les secours dégagent des décombres ce jour-là 47 morts et 63 blessés. D'autres corps sont découverts les jours suivants et des blessés graves meurent les jours suivants à l'hôpital[20].

1942 modifier

1943 modifier

  • - En gare de Montluel, sur la ligne Lyon-Genève vers 6 heures, une locomotive prenant de l'eau est tamponnée par un train de marchandises. Trois cheminots sont tués[22].
  • - Sur la ligne de Bourges à Saincaize, près de la gare de Bengy, à 4 heures 37, un train de marchandises déraille à la suite d'un sabotage (rail déboulonné) quelques secondes avant son croisement avec un train de voyageurs dont les premières voitures sont éventrées par la machine et les wagons renversés. L'accident fera onze morts et vingt-deux blessés[23].
  • - Au petit matin, sur la ligne Paris-Lyon, près de Chalon-sur-Saône, un train de marchandises déraille à la suite d'un sabotage et ses wagons renversés sont percutés par le rapide Paris-Marseille, dont la locomotive et cinq voitures déraillent, deux de celles-ci prenant feu. On dénombrera trente-deux morts et de nombreux blessés[24].
  • - À 1 heure 22, sur la ligne Chaumont-Épinal, un train en double traction transportant des soldats allemands et leur matériel déraille par suite d'un acte de sabotage (rail détirefonné et déséclissé). Les deux machines se couchent et les voitures et wagons de tête s'écrasent contre elles. Un chauffeur est tué, un mécanicien et dix-huit soldats allemands sont blessés[25].
  • - À minuit et demi, peu avant Tournus, sur la ligne Paris-Lyon, l'express Marseille-Paris déraille sur un ponceau à la suite d'un sabotage (rail déboulonné). La locomotive et sept voitures basculent hors de la voie. On dénombrera onze morts et quarante-sept blessés[26].
  • - Près de Demigny (Saône-et-Loire), au point kilométrique 8,7 de la ligne de Chagny à Dole-Ville, la machine et quatre voitures de voyageurs d'un train mixte déraillent au matin par suite d'un sabotage, faisant deux morts et de nombreux blessés[27].
  • - Sur la ligne de Tergnier à Laon, entre les gares de La Fère et de Versigny, vers deux heures, un train allant de Tergnier à Laon déraille. Quatre voitures de voyageurs s’enchevêtrent, faisant dix morts et quarante-cinq blessés[27].
  • - À trois heures, près de la gare d'Albigny - Neuville, à 18 km de Lyon, le Vintimille-Paris déraille à la suite d'un sabotage (rail déboulonné). On dénombrera huit morts (dont le gangster Paul Carbone) et quarante blessés[28].
  • - Sur la ligne de Saint-Florentin à Troyes, entre les gares de Jeugny et de Saint-Phal-Chamoy, à 10 heures 20, un train de marchandises venant de Troyes déraille à la suite d'un sabotage (rail détirefonné et déséclissé). La machine et le tender se renversent et le fourgon qui les suit est broyé par les wagons de tête. On dénombrera cinq morts, le mécanicien, qui ne survivra pas à ses brûlures, et les quatre occupants du fourgon (dont un cheminot allemand). Le chauffeur est grièvement brûlé[29].

1944 modifier

  • - À 6 heures 10, sur la ligne Bayonne-Toulouse, peu avant Tarbes, entre les gares d'Ossun et de Juillan, un sabotage (rail déboulonné) fait dérailler l'express Pau-Toulouse, dont trois voitures à caisse en bois sont écrasées, faisant vingt-sept morts et une cinquantaine de blessés[30].
  • - Sur la ligne Compiègne-Soissons, au lieudit Le Buissonnet à Attichy, vers 10 heures 30, un train pour Soissons déraille à la suite d'un sabotage (rail déboulonné). On dénombrera douze morts et une quinzaine de blessés[31].
  • - Aux abords de Rouen, à 14 heures 10, un express venant de Paris est bloqué sur la rive gauche de la Seine juste avant le viaduc d'Eauplet par un bombardement anglo-américain visant, entre autres objectifs, cet ouvrage. La deuxième voiture du convoi, frappée de plein fouet, s'embrase. On en tirera quarante huit morts et trente quatre blessés[32].
  • - En Haute-Loire sur la ligne CFD Vivarais Lavoûte - Raucoules, un train excessivement chargé s'emballe dans une descente entre la gare de Bessamorel et celle de Rosières, peu avant le viaduc de Chavalamard. S'ensuit un accident qui fera 12 morts, principalement des habitants de la Loire[33],[34].

1945 modifier

  • - Un train de troupes formé de 40 wagons de marchandises s'emballe dans la pente de 15  faisant passer en une douzaine de kilomètres à partir de Saint-Vaast-Bosville la ligne de Motteville à Saint-Valery-en-Caux de 117 m à 7 m d'altitude, et finit sa course en se fracassant dans la gare de Saint-Valery, qu'il détruit entièrement. La catastrophe fait plus d'une centaine de morts sur les 2 000 militaires américains occupant le convoi. En 1994, une plaque commémorative sera apposée sur le bâtiment, reconstruit en 1950[35].
  • - À 19h50, en gare de Saint-Fons, le train express 1024 Lyon–Saint-Étienne, parti à 19h35 de la gare de Lyon-Perrache, entre en collision avec un train de marchandises comprenant trois wagons de munitions. Sept voitures de voyageurs déraillent. Le train de marchandises prend feu. Environ un quart d'heure après la collision, les wagons de munitions explosent. Plusieurs détonations se succèdent. L'incendie se propage à des maisons d'habitation à proximité de la voie ferrée, et plusieurs immeubles sont gravement endommagés par les déflagrations. Trois jours après l'accident on compte sept morts et une trentaine de blessés[36], un bilan humain bien moins lourd que ce qui avait initialement craint la presse internationale[37]. En effet, le temps relativement long entre la collision et les explosions a permis à la plupart des voyageurs de se mettre à l'abri[36].
  • - Catastrophe sur le viaduc de Romans-sur-Isère appelé pont de Vernaison. Collision entre 2 trains de voyageurs sur ce pont mutilé pendant la guerre et dont une seule voie fut rétablie, ajouté à cela un dysfonctionnement de la signalétique. Bilan : trente morts, trois disparus, cent-six blessés[38].

1946 modifier

  • - Colmar (Haut-Rhin) : à h 30, la collision au passage à niveau de la route d'Ingersheim, entre l'express Calais-Bâle et un bus de la Salta assurant la liaison Colmar-Kaysersberg, a fait quinze morts et seize blessés graves[39].
  • - Revigny-sur-Ornain : à h 30, le train de marchandise 1138 rattrape et percute un train de voyageurs arrêté en gare de Revigny. La presse donne un premier bilan de trente-deux morts et soixante-dix blessés[40].

1947 modifier

1948 modifier

1949 modifier

  • - Port-d'Atelier : en soirée, collision entre l'express Nancy-Dijon et une locomotive haut-le-pied. Bilan : quarante-trois morts et plus d'une centaine de blessés[43].
  • - Barbentane : l'autorail ADX prototype X 5001 en tête d'un train Cérbère-Avignon déraille sur un aiguillage à la suite de la rupture d'un essieu et percute de plein fouet la halle aux marchandises petite vitesse. On relève cinquante blessés et douze morts, dont le conducteur[44],[45],[46].

Notes et références modifier

Notes modifier

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Liste des accidents ferroviaires en France au XXe siècle » (voir la liste des auteurs).

Références modifier

  1. Le Petit Parisien du 5 janvier 1940, p. 3
  2. Le Matin du 9 janvier 1940, p. 3., voir également les Archives historiques de la SNCF (p. 350 du dossier)
  3. Le Figaro du 22 janvier 1940, p. 1.; voir également Archives historiques de la SNCF (p. 412 du dossier)
  4. Le Figaro du 15 mars 1940, p. 2.; voir un dossier complet sur cette interpellation dans les Archives historiques de la SNCF
  5. Le Matin du 2 février 1940, p. 5; voir également les Archives historiques de la SNCF (p. 497 du dossier)
  6. Le Petit Parisien du 5 mai 1940, p. 2.; voir également les Archives historiques de la SNCF (p. 525 du dossier).
  7. Rouen Gazette du 14 février 1941, p. 1.
  8. Paris-Soir du 26 décembre 1941, p. 3.
  9. Voir son arrêt du 10 décembre 1943
  10. Voir les Archives historiques de la SNCF, p. 549 du dossier.
  11. Voir les Archives historiques de la SNCF (p. 595 du dossier).
  12. Voir les Archives historiques de la SNCF, p. 693 du dossier.
  13. Voir les Archives historiques de la SNCF, p. 742 du dossier.
  14. Le Figaro du 25 novembre 1940, p. 2.
  15. Le Petit Parisien du 14 octobre 1941, p. 4.
  16. Le Petit Parisien du 20 mars 1941, p. 1 et 3..
  17. Le Figaro du 6 novembre 1941, p. 1.
  18. Voir Le chemin de fer de Mamers à Saint-Calais
  19. Le Petit Parisien du 11 novembre 1941, p. 3.
  20. patricketsonvelo, « Souvenirs des accidents de train SNCF à La Gorgue (1941 -1977). », sur patricketsonvelo (consulté le ).
  21. Le Journal du 28 avril 1942, p. 1.
  22. Le Journal du 16 avril 1943, p. 2.
  23. Source : Archives historiques de la SNCF
  24. Le Matin du 8 octobre 1943, p. 1.
  25. Source: Archives historiques de la SNCF, p. 14-297 du dossier.
  26. Le Matin du 2 novembre 1943, p. 1.
  27. a et b Le Petit Parisien du 4 décembre 1943, p. 1.
  28. Le Matin des 16 (p. 1) et 17 (p. 1) décembre 1943 et Le Petit Parisien du 17 décembre 1943, p. 2.
  29. Sources: Archives historiques de la SNCF, p. 35-297 du dossier.
  30. Le Matin du 20 janvier 1944, p. 1.; Paris-Soir du 22 janvier 1944, p. 1; voir aussi L'accident de Juillan-Ossun en 1944
  31. Le Matin du 21 janvier 1944, p. 2. et Le Petit Parisien du 22 janvier 1944, p. 3.
  32. Le Journal de Rouen du 29 mai 1844, p. 1 et La Vie du Rail & des transports, n° 2448 du 1er juin 1944, p. 19.
  33. La rédaction, « Le 26 juin 1944, la Haute-Loire a vécu le plus terrible accident ferroviaire de son histoire », La Montagne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. « La Galoche d'Yssingeaux, le petit train des montagnes du Velay. » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
  35. Voir : Train fou à Saint-Valery-en-Caux.
  36. a et b « Près de Lyon un express tamponne des wagons de munitions qui explosent », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  37. « Grave accident de chemin de fer à Lyon — 150 morts », La Liberté,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le )
  38. Voir :La catastrophe du pont de Vernaison
  39. Annuaire de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Colmar 2003-2004
  40. « Collision de trains en France. 32 morts. », La petite Revue,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  41. la voix du nord, « «Un sabotage»: en 1947, à Agny », journal de presse écrite,‎
  42. « Scriptorium », sur scriptorium.bcu-lausanne.ch (consulté le ).
  43. « Scriptorium », sur scriptorium.bcu-lausanne.ch, (consulté le ).
  44. DH cheminot retraité, « L'autorail Renault type ADX », sur Cheminot Transport (consulté le ).
  45. Olivier Constant, « Les archives autorails - Les RENAULT construits de 1929 à 1937 », Le Train,‎ , p. 90 (ISSN 1296-5537)
  46. Olivier Constant, « Les archives autorails - Les RENAULT AEK 2, ADP 2 et ADX 2 », Le train,‎ , p. 58 à 80 (ISSN 1296-5537)

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