Marcel Lattès
Marcel Moïse Alfred Lattès, né à Nice (Alpes-Maritimes) le , mort en déportation au camp de concentration d'Auschwitz (Pologne, alors en Allemagne nazie) le [1], est un compositeur et pianiste français.
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Biographie
modifierÉlève de Louis Diémer et de Charles-Marie Widor, 1er prix de piano au Conservatoire de musique et de déclamation à Paris en 1906, ami d'André Messager, Marcel Lattès est l'auteur, entre 1908 et 1935, des musiques de plusieurs œuvres lyriques, majoritairement des opérettes — trois d'entre elles en collaboration avec le parolier et librettiste Albert Willemetz. La plus célèbre est Arsène Lupin banquier, créée en 1930 aux Bouffes Parisiens avec Jean Gabin, comme jeune premier comique, d'après l’œuvre de son oncle Maurice Leblanc.
Au cinéma, on lui doit les musiques d'une trentaine de films (français principalement), de 1929 à 1941, notamment des films musicaux, dont trois mettant en vedette le chanteur Carlos Gardel et tournés en langue espagnole. Il compose notamment pour G. W. Pabst (Du haut en bas, 1933), Abel Gance (Lucrèce Borgia, 1935), Maurice Tourneur (Avec le sourire, 1936), Christian-Jaque (À Venise, une nuit, 1937), Jean Dréville (Maman Colibri, 1937) et Marcel L'Herbier (Entente cordiale, 1939).
Pendant la Première Guerre mondiale, il sert dans les Ambulances russes[2], dirigées par le colonel Dimitri d'Osnobichine.
En tant que Juif, il est arrêté en décembre 1941 lors de la rafle dite « des notables » et interné pendant plusieurs mois au camp de Compiègne puis à celui de Drancy. Libéré grâce à l'intervention de Sacha Guitry auprès des autorités allemandes, il bénéficie d'une exemption provisoire de port de l'étoile jaune de mai à , et il est même autorisé à composer pour le cinéma et le théâtre en dérogation à la loi dite « second statut des Juifs »[3]. De nouveau arrêté et interné à Drancy le , il est finalement déporté par le convoi no 64 du à Auschwitz où il meurt le , selon toute vraisemblance gazé dès son arrivée.
Marcel Lattès figure sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris (dalle n° 27, colonne n° 9, rangée n° 3).
Filmographie complète
modifier- 1930 : Aiguillage (Rotaie) de Mario Camerini
- 1931 : Quand te tues-tu ? de Roger Capellani
- 1932 : Avec l'assurance de Roger Capellani
- 1932 : La casa es seria (es) de Lucien Jaquelux (avec Carlos Gardel, Imperio Argentina)
- 1932 : La Couturière de Lunéville de Harry Lachman
- 1932 : ¿Cuándo te suicidas? de Manuel Romero (version en espagnol, avec une autre distribution, de Quand te tues-tu ?)
- 1932 : Maquillage ou Je t'attendrai de Karl Anton
- 1932 : Monsieur Albert de Karl Anton
- 1932 : Les Nuits de Port-Saïd de Léo Mittler
- 1933 : Du haut en bas de Georg Wilhelm Pabst
- 1933 : Esperáme de Louis Gasnier (avec Carlos Gardel)
- 1933 : Je te confie ma femme de René Guissart
- 1933 : Matricule 33 de Karl Anton
- 1933 : Melodía de arrabal (es) de Louis Gasnier (avec Carlos Gardel, Imperio Argentina)
- 1933 : Un fil à la patte de Karl Anton
- 1934 : Adémaï au Moyen Âge de Jean de Marguenat
- 1934 : Fédora de Louis Gasnier
- 1934 : Iris perdue et retrouvée de Louis Gasnier
- 1934 : Nous ne sommes plus des enfants d'Augusto Genina
- 1934 : Primerose de René Guissart
- 1935 : La Cinquième Empreinte ou Lilas blanc de Karl Anton
- 1935 : Lucrèce Borgia d'Abel Gance
- 1935 : Retour au paradis ou Vacances de Serge de Poligny
- 1936 : Avec le sourire de Maurice Tourneur
- 1936 : Hélène de Jean Benoît-Lévy et Marie Epstein
- 1936 : Le Mort en fuite d'André Berthomieu
- 1936 : Le Secret de Polichinelle d'André Berthomieu
- 1936 : Une gueule en or de Pierre Colombier
- 1937 : À Venise, une nuit de Christian-Jaque
- 1937 : Balthazar de Pierre Colombier
- 1937 : L'Habit vert de Roger Richebé
- 1937 : Maman Colibri de Jean Dréville
- 1938 : Paix sur le Rhin de Jean Choux
- 1939 : Entente cordiale de Marcel L'Herbier
- 1939 : Métropolitain de Maurice Cam
- 1939 : Visages de femmes de René Guissart
- 1940 : Elles étaient douze femmes de Georges Lacombe
- 1940 : Le Feu de paille ou L'Enfant prodigue de Jean Benoît-Lévy
- 1940 : Sur le plancher des vaches de Pierre-Jean Ducis
Œuvres lyriques
modifier- Opérettes, créées à Paris, sauf mention contraire
- 16/11/1908 : Fraisidis, opérette en un acte, livret de Jacques Redelsperger, création au théâtre de la Comédie Royale
- 10/01/1910 : Athanais, « légende mimo-lyrique » en un acte, livret de Jean Civieu (création à l'opéra de Monte-Carlo ; reprise la même année à l'Opéra-Comique)
- : La Cour Mauresque, fantaisie en deux actes, livret de Fernand Nozière, théâtre du comte Robert de Clermont-Tonnerre à Maisons-Laffitte, 1912[4].
- 16/04/1913 : Il était une bergère, « conte mélodique » en un acte, livret d'André Rivoire (création à l'Opéra-Comique[5], où il est donné 52 fois)
- 29/05/1913 : Les Dandys ou La Jeunesse dorée, livret de Henri Verne et Gabriel Faure, avec André Lefaur (théâtre de l'Apollo)
- 24/10/1919 : Maggie, lyrics de Jacques Bousquet, livret de Guy Bourrée, adaptation en anglais par Fred Thompson (création en anglais à Londres, Oxford Theatre ; opérette non-représentée en France)
- 15/02/1921 : Nelly, nouvelle version de Maggie pré-citée, lyrics de Jacques Bousquet, livret de Henri Falk, avec Denise Grey, Félix Oudart (théâtre de la Gaîté-Lyrique)
- 11/02/1922 : Monsieur l'Amour, livret de René Peter et Henri Falk (théâtre Mogador)
- 28/10/1927 : Le Diable à Paris, lyrics d'Albert Willemetz, livret de Robert de Flers et Francis de Croisset, avec Dranem, Raimu, Aimé Simon-Girard (théâtre Marigny)
- 07/05/1930 : Arsène Lupin banquier, « opérette policière » en trois actes d'après Maurice Leblanc[6], lyrics d'Albert Willemetz, livret d'Yves Mirande, avec René Koval, Louis Blanche (également metteur en scène), Jean Gabin, Jacqueline Francell, Meg Lemonnier, Lucien Baroux, Paul Faivre (théâtre des Bouffes-Parisiens ; reprise par la Compagnie Les Brigands au théâtre de l'Athénée-Louis-Jouvet en 2007-2008)
- 16/03/1932 : Xantho chez les courtisanes, livret de Jacques Richepin, avec André Alerme, Arletty (théâtre des Nouveautés)
- 20/09/1935 : Pour ton bonheur, lyrics d'Albert Willemetz, livret de Léopold Marchand, avec Albert Préjean, Saturnin Fabre, René Koval, Jeanne Fusier-Gir, René Dary (théâtre des Bouffes-Parisiens)
Articles connexes
modifierNotes
modifier- L'acte de transcription de décès no 150 du 17 février 1947 de Marcel Lattès (registre des décès du 9e arrondissement de Paris, sur le site des archives de Paris) comporte les mentions marginales officielles suivantes :
- Mort pour la France, mention du ministère des Anciens combattants et victimes de la guerre en date du 23 mai 1947.
- Mort en déportation, arrêté du 6 octobre 1993 dans le Journal officiel du 8 décembre 1993, p.17065.
- Collectif, sous la direction de Cécile Pichon-Bonin et Alexandre Sumpf, Alexandre Zinoviev : Un peintre russe sur le front français (1914-1918), Paris/Péronne, Editions Gallimard, coll. « Alternatives - Historial de la Grande Guerre », , 128 p. (ISBN 978-2-07-272168-7, lire en ligne), p. 43.
- Benoît Duteurtre, La Mort de Fernand Ochsé, Paris, Fayard, , 295 p. (ISBN 978-2-213-62999-5, présentation en ligne, lire en ligne), chap. 3 (« Les jours sans... »).
- Comoedia, 22 juin 1912 lire en ligne sur Gallica
- 28/12/1910 apparaît par erreur comme date de création dans l’ouvrage de référence « Théâtre de l’Opéra-Comique Paris Répertoire 1762-1972 ». C'est en fait la pièce de théâtre d'André Rivoire qui avait été jouée à cette occasion et non la partition sur un livret du même auteur.
- Maurice Leblanc était l'oncle de Marcel Lattès.
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative au spectacle :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (fr) Marcel Lattès sur le site de l'Encyclopédie multimédia de la comédie musicale théâtrale en France (ECMF)
- (fr) Marcel Lattès (fiche d'état-civil et filmographie complète) sur le site "Les Gens du cinéma"